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Film événement de cette année, « Les Trois Mousquetaires », réalisé par Martin Bourboulon, est au cinéma depuis ce mercredi 5 avril. Une réussite. Pour l’occasion, nous avons échangé avec quatre membres de son casting (dont D’Artagnan, héros de ce premier volet).  
Transcription
00:00 jouer avec Louis Laurel, je ne vais pas jouer quelque chose qui n'est pas intéressant.
00:03 Je rigole.
00:04 Est-ce que je l'ai relu ? C'est ça la question.
00:13 Oui, je l'ai relu.
00:14 On se rend compte quand même qu'on a en France un des romans d'aventure les plus
00:17 géniales qui n'a jamais été écrit.
00:19 Enfant, j'ai vu une série télévisée animée où les mousquetaires étaient des chiens.
00:24 J'ai adoré ça.
00:26 C'était ma série préférée.
00:27 Vraiment.
00:28 Et Pierre Tannion était mon héros.
00:30 Tu te souviens ?
00:31 Non, mais c'est vrai que maintenant que j'y pense, on a tous regardé des dessins
00:35 animés sur les trois mousquetaires.
00:36 Même en ne l'ayant pas lu, je pense que j'ai dû lire une version abrégée quand
00:40 j'étais au collège.
00:42 En fait, on le connaît tous ces trois mousquetaires.
00:43 Je sais que petit, dans la cour de récré, je me suis imaginé un peu mousquetaire en
00:49 jouant avec mes amis.
00:51 Tu vois, des coups d'épée, machin.
00:52 Et tu sais que c'est aussi un corps de l'armée, mais qui porte des valeurs de loyauté, d'intégrité,
00:58 d'honnêteté, de courage.
00:59 Les filles, très différemment des hommes, parce qu'eux, ils ont vraiment eu une prépa
01:07 physique de dingue.
01:08 Nous, il y a vraiment eu une recherche sur le costume.
01:11 Moi, le costume m'a beaucoup marquée.
01:12 C'était vraiment la première fois que j'étais vraiment en costume.
01:15 Tout est différent.
01:16 On a vraiment trouvé l'image qu'on voulait avoir de Constance au moment des costumes.
01:21 À ton tour.
01:22 C'est vrai que le moment où on enfile son costume, d'autant plus dans un film d'époque,
01:26 c'est le moment où on arrête de théoriser.
01:28 Ça prend forme et ça s'incarne.
01:29 Ça y est, on commence à sentir un peu le cuir, le bruit, le fourreau, l'épée, la cape.
01:33 Donc, en fait, tout ça nous aide à créer notre personnage.
01:36 Ça me faisait rire que j'étais en train de préparer l'impératrice Sissi d'Autriche,
01:42 qui est deux générations après un d'Autriche.
01:44 Donc, je trouvais ça intéressant de les préparer un peu en parallèle.
01:48 Jouer à grand-mère.
01:49 Puisque j'étais de toute façon en train de faire toutes les recherches.
01:52 Comment marcher, comment se porter, comment parler.
01:54 Ils avaient tout un langage secret, je t'ai parlé de ça un jour, des éventails.
01:59 Comment tu le tiens, ça veut dire une autre chose.
02:01 Ah, le langage des signes avec l'éventail.
02:03 Oui.
02:04 T'on joue et qu'on est contraint par un costume qui est beaucoup plus serré.
02:09 Les pantalons étaient pas faciles à mettre, plus la moustache, plus la perruque.
02:13 En fait, plus le jeu est libéré, bizarrement, parce qu'on est loin de ce qu'on a l'habitude
02:17 de vivre.
02:18 Du coup, l'imaginaire, tout de suite, il est enclenché plus facilement et moi, j'adore ça.
02:24 Ça s'est bien passé, c'était long, mais tout était long, tout était démesuré
02:28 de toute façon sur ce projet.
02:30 C'était cinq mois de préparation.
02:32 Moi, j'étais complètement vierge d'escrime et de cheval.
02:36 Je viendrais entendre ma phrase, j'étais vierge de cheval.
02:41 Voilà, j'en avais jamais fait, quoi.
02:43 Il a fallu devenir, en l'espace de cinq mois, ce qui est du temps, mais ce qui n'est pas
02:48 non plus toute une vie, le meilleur cavalier possible.
02:54 On se déteste, puis on n'a pas parlé du tout, on n'a même pas travaillé ensemble,
03:01 on s'est juste engueulé et Martin, il disait toujours "ah, allez".
03:04 Non, et avant d'accepter, on s'est parlé au téléphone.
03:06 On s'est dit "est-ce que tu vas le faire ? Est-ce que tu vas le faire ?" parce que c'était
03:08 aussi ça qui était agréable, c'était Vicky qui allait faire la reine.
03:11 Et puis surtout, on était très intéressés par cette idée de Martin qui était que le
03:15 roi et la reine, même si le mariage est arrangé, parce que c'était aussi des intérêts diplomatiques,
03:21 ils étaient quand même très, très fous l'un de l'autre.
03:23 On s'est dit tout de suite, on va raconter un roi et une reine qui s'aiment, qui ont
03:27 des amants et malgré tout, il y a quand même une structure sentimentale très solide entre
03:31 eux.
03:32 C'est-à-dire, c'est une vraie histoire.
03:33 Et ça, ça nous plaisait beaucoup.
03:34 On n'a pas trop répété, on a fait une lecture.
03:37 Tu fais plus, j'aime bien.
03:38 Je suis désolé, j'ai mis un coup de pied sur t'exprès et je m'excuse.
03:41 Non, on a fait quoi ? Une ou deux lectures ? Je crois, je vais le tuer.
03:44 Je te le refais.
03:45 Cette fois-ci, j'ai fait exprès, mais je m'excuse quand même.
03:52 Constance, elle a quand même un rôle hyper pivot, clé.
03:56 Et moi, j'aime bien ces rôles-là, qui ne sont pas les rôles principaux, mais qui,
04:01 au final, sont les plus importants.
04:03 Et moi, ce que j'ai aimé, c'est que Martin m'a laissé complètement la liberté d'en
04:06 faire une femme forte.
04:07 Aujourd'hui, je me dis que je n'aime plus trop cette appellation "femme forte".
04:11 Ça ne veut rien dire.
04:12 On ne dit pas "homme fort".
04:13 Mais j'aime bien juste qu'il soit sur le même pied d'Estelle et qu'en fait, quand
04:17 elle parle à D'Artagnan, elle lui parle à égalité.
04:20 Et j'aime bien juste ce petit tournant.
04:23 On essaie un petit peu de modifier l'histoire, mais je trouve que c'est important.
04:27 Et en fait, je trouve que les femmes ont des rôles presque beaucoup plus importants que
04:31 les hommes dans ce film.
04:32 C'est-à-dire que toi, en effet, tu es la petite main de la reine, mais qui l'aide.
04:35 La reine, elle doit avoir sa façade.
04:37 Elle a une complexité énorme.
04:38 Et Milady, pardon, c'est James Bond de l'époque.
04:47 Je me disais qu'il ne faut pas jouer trop de testostérone.
04:49 C'est-à-dire pas un roi qui a du plaisir ou qui jouit d'avoir du pouvoir.
04:53 Parce que je trouvais que c'était un fantasme, ça.
04:55 On a vraiment tout réinventé.
04:57 Ce sont des vies aussi étranges d'être roi et reine et de vivre ensemble.
05:00 Ce sont des moments où l'intimité, il y en a très, très peu.
05:02 C'est presque une vie conjugale diplomatique.
05:05 Le plaisir, c'était de se dire comment on arrive à construire une sorte d'intimité
05:09 en public.
05:10 Je prends le bâton de parole.
05:11 Allez.
05:12 Si ça te dérange pas.
05:13 Je t'en prie.
05:14 En fait, ce qui s'est passé, c'est que dans la première version que j'ai lue du scénario,
05:17 on avait un d'Artagnan très en force.
05:19 Il s'imposait un peu, très chevaleresque.
05:21 J'ai eu du mal à me projeter dans cette relation.
05:23 Et moi, j'ai essayé de tirer le perso un peu vers moi en me disant,
05:25 en fait, quand je suis amoureux de quelqu'un, j'ai plus de difficultés à lui parler
05:29 que quand c'est quelqu'un dont je me fous.
05:31 Donc, on a essayé de ramener un peu de vulnérabilité.
05:33 Et ce faisant, je trouve que le personnage de Constance a pris de l'importance.
05:36 Et justement, on a essayé de créer une relation plus d'égal à égal.
05:43 Pour moi, c'était très drôle parce que j'ai pas trop l'habitude de comment on fait les films en France.
05:48 Moi, les films, quand je fais des films, c'est plutôt comme être dans une librairie.
05:51 On tourne une page et tout le monde écoute.
05:54 Et tout d'un coup, j'étais dans un stade de foot et tout le monde faisait des blagues tout le temps.
05:59 Tu veux dire que les Français sont un peu trop forts ?
06:05 Oui.
06:08 Au bout de neuf heures, dans les salles où il fait très chaud
06:10 et qu'il faut faire le même mouvement qu'on fait
06:12 et où techniquement, il faut que la caméra s'adapte,
06:14 on a deux acteurs, Pio et François,
06:16 qui sont comme une espèce de centrale nucléaire de la déconne.
06:20 Et en même temps, ça te redonne de l'énergie tout le temps.
06:23 Plus de drame, de l'action.
06:29 En fait, là, le premier, c'est une manière d'embarquer les gens dans cette époque, dans cette histoire,
06:34 d'installer un peu tous les personnages.
06:36 Mais dans le deux, tout va se resserrer. C'est les résolutions, en fait.
06:38 [Musique]

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