La parole aux Français du 07/04/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00 Bonjour à tous et ravis de vous retrouver. Il est 14h tout pile sur CNews, c'est l'heure du journal avant la parole aux Français.
00:07 Michael Dorian, bonjour.
00:08 Bonjour Kelly, bonjour à tous.
00:10 Elisabeth Borne assure partager les mêmes objectifs qu'Emmanuel Macron en déplacement dans l'Aveyron.
00:17 La Première ministre s'est exprimée après la publication dans la presse de déclarations qui ont semé le doute sur les relations entre les deux têtes de l'exécutif.
00:25 On l'écoute.
00:26 On échange régulièrement avec le président de la République et je pense qu'on partage la même analyse.
00:32 Il y a besoin d'apaisement dans notre pays, c'est ce que j'ai dit dès le départ, et il y a besoin d'apporter des réponses rapides et on est parfaitement alignés sur ce sujet.
00:41 Elisabeth Borne qui était en déplacement dans l'Aveyron en compagnie du ministre de la Santé, François Braun.
00:47 Et en cette veille de long week-end de Pâques, les files d'attente dans les stations-services sont toujours là.
00:52 De nombreuses stations en France sont encore impactées par le blocage des raffineries et des dépôts de carburant, notamment en Ile-de-France où nous sommes allés vous interroger.
01:02 J'ai regardé avant sur internet aussi ce qu'il y avait de disponible et là ici dans le coin, il y a ce qu'il faut.
01:08 J'ai pris la première, j'ai mis KV, je m'arrête parce que je n'ai pas le temps de tourner, de faire tout Paris pour trouver vraiment la station la plus vide, etc.
01:15 Là ça va, là il n'y a quand même pas grand monde.
01:16 La situation est complètement embarrassante. Les gens qui travaillent, regardez, les scooters, les voitures, les taxis, tout le monde.
01:26 C'est une situation anxiogène et personne n'a de visibilité sur l'avenir. C'est une frustration.
01:32 Dans le reste de l'actualité, la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance énergétique de la France a rendu son rapport et il est tacablant.
01:41 Il dénonce un retard de 30 ans concernant les choix énergétiques du pays et conclut à une lente dérive et une divagation politique inconsciente et inconséquente.
01:51 Dans ce rapport, 88 personnes ont été auditionnées, dont deux anciens présidents de la République.
01:58 La baisse du nombre de cambriolages dans les Hauts-de-Seine se confirme, à l'exception de certaines villes de l'ouest et du sud du département.
02:06 A Saint-Cloud, notamment, les vols ont bondi de près de 5%. Reportage de Thibault Marcheteau dans le quartier des Coteaux, où les pavillons et les villas du quartier sont particulièrement visés.
02:17 Dans les rues de Saint-Cloud, en région parisienne, il est courant de rencontrer un riverain dont la maison a été visitée ces derniers mois.
02:23 Je suis parti comme d'habitude autour des 14h et quand je suis revenu autour des 17h, j'ai vu ma porte fracturée, tout simplement.
02:31 Ils ont pris une carte bancaire qui était sur un petit meuble, 2-3 billets sur une étagère et puis c'est à peu près tout. Il n'y avait pas grand chose.
02:40 La ville des Hauts-de-Seine est une cible de choix pour les cambrioleurs. En 3 ans, le taux de cambriolage pour 1 000 logements a augmenté de 4,5%.
02:47 Saint-Cloud a un taux bien supérieur à la moyenne départementale avec 14,8 intrusions pour 1 000 logements contre une moyenne de 6,6 dans les Hauts-de-Seine.
02:56 Jean-Marie habite à Saint-Cloud depuis 20 ans et a lui aussi été victime d'un cambriolage l'année dernière.
03:01 On a cassé la vitre et puis voilà, on est rentrés. On m'a volé des chemises, des chaussures, des pull-over, des choses comme ça.
03:14 On m'a volé, je crois, il y a au moins 2 ordinateurs qui ont été volés.
03:19 Pour se parer contre ses visiteurs indésirables, de nombreux voisins se sont équipés de vidéosurveillance.
03:24 Les gens sont beaucoup plus méticuleux. Le voisin, par exemple, il a une caméra et il a été cambriolé à plusieurs reprises.
03:36 En 2022, 213 cambriolages ont été recensés à Saint-Cloud, soit 65 de plus qu'en 2019.
03:43 Et puis le célèbre costume blanc de la fièvre du samedi soir vendu aux enchères.
03:48 Vous vous souvenez certainement de ces trois pièces portées par John Travolta dans ce film de 1978.
03:54 Aussi mythique que la chorégraphie qui va avec, il sera mis aux enchères les 22 et 23 avril prochains à Beverly Hills.
04:01 Les experts estiment qu'il pourrait atteindre les 200 000 dollars.
04:05 Voilà, Clélie, pour ce journal. La place à la parole au français avec vous et vos invités.
04:11 Merci, vous êtes troublée par le costume de John Travolta que vous m'aurez envie d'acheter.
04:15 J'en ai toujours rêvé.
04:16 C'est pour ça. Merci. On se retrouve tout à l'heure, Michael, peut-être en costume blanc pour le grand journal de l'après-midi.
04:22 En attendant, c'est moi qui suis en blanc aujourd'hui. Et oui, c'est comme ça.
04:25 Mathieu Langlois, bonjour.
04:26 Bonjour.
04:26 Et bonjour à Philippe Bidjerre.
04:27 Bonjour.
04:28 C'est la parole au français. Je vous rappelle d'ailleurs que vous pouvez vous aussi témoigner ou nous envoyer vos photos, vos vidéos.
04:32 Vous nous envoyez un mail témoin au pluriel @senews.fr. N'hésitez pas.
04:38 Et nous sommes déjà en ligne avec Emmanuel Villeneuve, qui est agriculteur à Sainte-Sauline.
04:42 Alors forcément, quand on dit Sainte-Sauline, ça résonne avec les événements du 25 mars dernier,
04:46 avec les affrontements qu'il avait pu y avoir entre les manifestants et les forces de l'ordre à propos de ces méga bassines.
04:52 On va en parler. Bonjour à vous, Emmanuel Villeneuve.
04:56 Vous êtes agriculteur. Vous cultivez, je crois, je parle sous votre contrôle, plus de 150 hectares à Sainte-Sauline.
05:02 Racontez-nous ce qui s'est passé ce week-end du 25 mars dernier sur votre propriété.
05:11 Oui, bonjour à tous. Effectivement, on est sur une exploitation de 150 hectares familiales,
05:17 parce que je suis associé à mon fils. Alors ce qui s'est passé, c'est que bien entendu,
05:25 malheureusement, c'était la deuxième édition et on s'attendait un petit peu à cette manifestation violente.
05:31 On est toujours un peu surpris de l'ampleur de la violence.
05:37 On n'est pas habitué à ça. On a beaucoup de mal à voir ce spectacle désolant, parce que c'est réellement désolant.
05:46 Et je dirais même que c'est traumatisant pour nous, pour nos familles, parce qu'on nous ment,
05:54 on vous ment sur ce que nous faisons réellement. Nous ne sommes pas des agro-industriels.
06:00 Nous sommes sur des petites exploitations. Nous essayons de faire au mieux notre métier pour en vivre
06:05 et répandre aux attentes des consommateurs et de voir ces gens arriver, tout saccager.
06:12 Expliquez-nous vous, c'est une exploitation familiale sur 50 hectares, qu'est-ce que vous cultivez, monsieur ?
06:20 Alors on a plusieurs cultures en place. On met plusieurs cultures en place chaque année.
06:24 A la fois ce qu'on appelle des cultures d'hiver, c'est-à-dire blé colzaorge, par exemple,
06:29 et des cultures de printemps, tels que le tournesol, le maïs, le soja, les pois protéagineux.
06:35 Et nous avons cette diversification de cultures justement pour faire de l'agronomie,
06:42 pour être performant d'un point de vue agronomique et environnemental.
06:47 Parce que l'alternance des cultures sur une même parcelle d'hiver et de printemps permet de diminuer
06:53 l'impact des parasites, que ce soit les mauvaises herbes, les insectes ou les maladies,
06:57 et donc de diminuer l'utilisation des produits phytosanitaires justement.
07:01 Or, sans irrigation, on a beaucoup de mal à mettre en place ce que nous appelons les cultures de printemps.
07:07 Et pourtant c'est très important pour justement être performant au niveau agronomique.
07:13 Et vous comprenez bien que si on a des cultures qui ne donnent pas de production,
07:18 c'est notre revenu aussi qui en découle.
07:20 Et pas seulement, parce que c'est aussi pour approvisionner localement les besoins,
07:25 les besoins des consommateurs, les besoins des entreprises.
07:28 Et vous, le projet de mégavaccine, par exemple, si la mégavaccine voit le jour,
07:33 elle vous servira ? Vous êtes plutôt en faveur ?
07:36 Elle va vous être utile à vous personnellement sur votre exploitation ?
07:39 À d'autres bien sûr, mais en tout cas à vous, la mégavaccine, vous l'attendez ?
07:45 Oui, bien sûr, justement pour assurer le rendement de nos cultures de printemps.
07:50 Puisque actuellement, quand nous puisons l'eau l'été directement dans le milieu,
07:56 même si c'est les nappes de surface, on est soumis à des interdictions qu'on comprend.
08:02 Il faut préserver à la fois l'eau potable et le milieu.
08:06 Et ces interdictions nous empêchent de faire convenablement, d'emmener à bien nos cultures.
08:11 Le fait de puiser l'eau l'hiver pour la mettre dans la réserve et l'utiliser l'été
08:16 nous permet de savoir quel volume on va avoir exactement à utiliser pour nos cultures.
08:21 Et on va pouvoir programmer au mieux cette eau pour l'apporter au meilleur moment sur
08:26 nos cultures et ainsi avoir des rendements et une production qui soit de qualité et
08:34 en quantité suffisante pour répondre aux attentes et nous permettre de vivre.
08:38 Oui, on a bien compris que c'était votre revenu, vous nous l'avez dit.
08:41 Est-ce que vous avez eu des dégradations lors du week-end du 25 mars sur votre exploitation ?
08:45 Alors personnellement, nous n'en avons pas eu parce qu'on se trouvait à l'opposé
08:54 de l'arrivée des manifestants.
08:55 Mais j'ai beaucoup de peine pour un de mes jeunes collègues qui a été touché par les
09:03 dégradations.
09:04 C'est un jeune agriculteur qui vient de s'installer.
09:06 On lui a fait brûler une partie de son matériel de pompage, on a saccagé ses cultures.
09:15 Moi je trouve que c'est traumatisant pour un jeune.
09:17 Vous voyez, je suis très ému quand j'en parle parce que vraiment ça nous remue et
09:22 ça remue nos familles.
09:23 Le fait d'être systématiquement comparé à des industriels, à des gens sans foi
09:32 ni loi par nos opposants, ça nous fait très mal.
09:36 Et c'est très mal vécu par nos familles qui savent comment on travaille et quelle
09:39 est notre philosophie si je puis dire.
09:43 Notre volonté c'est bien de travailler.
09:46 Moi je vis sur ce territoire depuis 60 ans, mes parents y ont vécu, mon fils s'est installé
09:52 avec moi.
09:53 Ce n'est pas pour abîmer le territoire et faire n'importe quoi.
09:55 On a une certaine déontologie quand même par rapport à notre territoire.
09:59 Je vous remercie de nous donner la parole parce que je suis scandalisé de voir qu'on
10:06 en a parlé.
10:07 C'est regrettable, il y a eu des blessés et des blessés graves d'un côté comme de
10:11 l'autre, y compris du côté des gendarmes, il ne faut pas l'oublier.
10:14 Mais on ne parle pas de ce que nous avons subi sur le territoire et ce traumatisme qui
10:21 nous accompagne.
10:22 Depuis 6 mois, on est critiqué.
10:27 Psychologiquement c'est très dur.
10:29 C'est très dur.
10:30 Et on se pose beaucoup de questions.
10:32 Une question au plateau de Mathieu Langlois pour vous Emmanuel Villeneuve.
10:35 Bonjour M. Villeneuve.
10:36 J'entends évidemment toutes ces inquiétudes, toutes les souffrances dont il nous fait part.
10:43 Il a essayé aussi de faire preuve de pédagogie pour expliquer en quoi Sébastien avait un
10:51 intérêt pour lui.
10:53 J'entends aussi les arguments opposés.
10:57 Je ne parle évidemment pas des manifestations de samedi et des violences qui sont pour moi
11:03 inacceptables.
11:04 Je ne suis absolument pas expert, mais j'ai lu et il y a des théories qui s'opposent
11:14 aux bassines qui sont à écouter.
11:17 Ce qui m'inquiète, ce qui me désole, et je pense que M. Villeneuve l'a dit un peu
11:26 entre les lignes, c'est-à-dire qu'est-ce qui permettrait justement que vous vous remettiez
11:30 tous autour d'une table pour arriver à faire justement cet effort pédagogique, pour essayer
11:36 de trouver un consensus commun au lieu de continuer à se diviser.
11:43 Vous y êtes pour rien, j'ai bien compris ça.
11:45 Mais on a vraiment l'impression que les routes sont complètement opposées.
11:49 Qu'est-ce qu'il pourrait faire pour qu'il y ait un dialogue et que justement les arguments
11:52 des uns et des autres soient confrontés ?
11:54 On a tous besoin d'eau.
11:55 On est tous sensibles à la protection de la terre et de l'eau.
12:05 Et puis on est également sensibles à votre métier.
12:08 Comment faire pour renouer le dialogue ?
12:09 C'est ça votre question Mathieu.
12:11 C'est bien, c'est tout à fait ça.
12:12 Oui, je comprends bien, je comprends parfaitement la question.
12:18 Alors en préambule, je vais dire que ce projet n'est pas né dernièrement.
12:22 Je veux dire, il a germé dans nos têtes il y a pratiquement une vingtaine d'années.
12:26 Et petit à petit, on l'a abondé, on l'a réfléchi, on l'a réfléchi avec tous les
12:31 acteurs du terrain, que ce soit l'administration, les associations environnementales, l'association
12:38 de pêche, les différentes associations de consommateurs, les élus et l'agence de l'eau
12:46 bien sûr, qui est un des principales financeurs.
12:48 Donc ce projet, il a été élaboré avec les partenaires, après avoir germé dans
12:53 la tête des agriculteurs.
12:54 Il a été discuté avec tous ces partenaires-là.
12:58 Il y a eu une enquête d'utilité publique.
13:00 Donc tout ça a déjà été travaillé.
13:03 Ce que je pense qu'il manque, c'est qu'on a sans doute mal expliqué à la population.
13:09 Je pense qu'il y a des tracteurs qu'on n'arrivera jamais à convaincre.
13:14 Mais à l'ensemble de la population, je pense qu'il faut qu'on fasse preuve de plus
13:18 de pédagogie, qu'on se remette autour d'une table, non pas pour négocier le projet,
13:23 puisque ça a déjà été fait, ça a été un travail très long, très pénible et très
13:27 dur.
13:28 Mais au moins qu'on se parle, qu'on se pose les questions et qu'on réponde aux interrogations
13:35 que peut avoir le citoyen lambda.
13:38 Ça je peux le comprendre.
13:39 Ça je peux le comprendre.
13:41 Remettre une table là, reposer le projet alors qu'il a été élaboré, qu'il y a
13:45 eu une...
13:48 Voilà, je ne suis pas pour qu'on renégocie à zéro le projet.
13:52 Peut-être qu'il peut y avoir un aménagement à la marge, mais on ne va pas repartir de
13:57 zéro.
13:58 Ça fait déjà une demi-génération qu'on travaille le projet.
14:00 Personnellement, j'arrive à un âge où je ne vais sans doute pas en profiter moi-même.
14:06 Ce sera pour les générations futures.
14:08 Et c'est pas un accaparement de l'eau, ça n'a rien à voir avec ça.
14:12 Bien au contraire, c'est un partage de l'eau, puisqu'on va prendre l'eau quand elle est
14:16 disponible pour préserver les milieux l'été.
14:19 Donc on est surtout pas dans l'accaparement de l'eau.
14:23 C'est ce qu'il faut que le citoyen comprenne.
14:26 Une question de Philippe Hilger en plateau.
14:28 Emmanuel Villeneuve, j'ai l'impression que vous aurez beaucoup de mal à convaincre certains
14:34 de vos détracteurs de toute manière.
14:37 Mais plus globalement, au-delà de Sainte-Soline, est-ce que le métier d'agriculteur, depuis
14:46 quand le vivez-vous aussi mal ?
14:48 C'est une question plus générale.
14:51 Oui, c'est vrai.
14:53 Pardon.
14:54 Oui, c'est vrai qu'on a l'impression réellement d'une coupure entre notre monde, notre manière
15:05 de travailler et a priori la vision qu'on peut donner à l'extérieur.
15:10 Malheureusement, je n'ai pas la réponse à ce pourquoi.
15:12 Peut-être qu'on n'a pas été bon dans notre communication.
15:15 Mais bon, ici, Sainte-Soline était plutôt, jusqu'à l'arrivée de ces manifestants, plutôt
15:21 calme.
15:22 Mais je sais que mes collègues à proximité des villes, parfois se voient agresser, au
15:27 minimum verbalement, lorsqu'ils sortent dans leur champ.
15:31 Parce que les gens ne comprennent pas ce qu'ils sont en train de faire.
15:33 Je n'arrive pas à m'expliquer ça.
15:36 Je ne sais pas quoi.
15:39 Il y a des agressions.
15:40 C'est totalement ubuesque.
15:43 C'est totalement ubuesque.
15:45 Désespéré ?
15:46 Est-ce que vous vous sentez vraiment désespéré ? C'est la question de Philippe Bilger.
15:56 Est-ce que vous nous entendez toujours bien ?
15:57 Ah oui, pardon.
16:00 Oui, là maintenant, j'ai compris si on est désespéré.
16:03 Oui, quand même un peu.
16:04 Parce que malgré nos efforts de communication, c'est très difficile d'expliquer ce sentiment.
16:10 Et on fait pourtant plusieurs actions.
16:14 On fait des fermes ouvertes.
16:17 On accepte facilement le dialogue.
16:20 Moi, j'ai de bons rapports avec mes voisins qui ne sont pas du tout dans le milieu.
16:23 Mais parce qu'on a réussi à dialoguer.
16:25 On a instauré un dialogue.
16:27 J'ai quelques jeunes voisins ici à côté qui ne sont absolument pas du milieu agricole.
16:31 Mais ils sont dans un état d'esprit où ils nous questionnent.
16:34 Et moi, je réponds à leurs questions.
16:36 Et on se parle.
16:37 Et c'est comme ça que devrait fonctionner la société.
16:39 Pas sur des a priori.
16:41 Pas sur une peur.
16:42 Non.
16:43 Une dernière question rapide de Mathieu Langlois.
16:47 Moi, je suis peut-être un peu optimiste.
16:49 Mais je ne le sens pas désespéré.
16:50 Je le sens inquiet, évidemment.
16:52 Et ce qui m'intéresse dans son témoignage, c'est qu'il a aussi parlé de la transmission
16:56 à son fils.
16:57 Et on sent bien qu'il aime son métier.
16:59 Qu'il a envie de transmettre dans les meilleures conditions son exploitation à son fils.
17:05 Et je pense qu'il a tout à fait raison.
17:07 Il a compris qu'il y avait d'abord que le monde changeait.
17:10 Que son métier changeait.
17:12 Et que ça ne pourrait passer que par de la pédagogie pour nous mieux comprendre leur
17:19 métier.
17:20 S'adapter aussi.
17:21 Mais si ça change, il faut s'adapter.
17:23 Au culture, aux sécheresses.
17:26 C'est bien, vous êtes un optimiste.
17:27 On espère vous avoir transmis un peu d'optimisme, Emmanuel Villeneuve.
17:31 En tout cas, merci de nous avoir expliqué déjà ce que vous faites.
17:35 Comment vous avez vécu aussi, c'est bien d'avoir votre vision des choses, sur les
17:39 événements du 25 mars dernier.
17:41 Un grand merci à vous.
17:42 Un merci à Michael Chayou pour la réalisation du duplex.
17:46 On va totalement changer à la fois de région et de sujet.
17:48 On va aller dans le sud, dans le Var, à la Seine-sur-Mer.
17:50 On retrouverait Christelle, bonjour.
17:52 Alors Christelle, j'explique un petit peu.
17:55 Vous habitez une résidence de 67 appartements.
17:57 15 au moins sont squattés par des clandestins.
18:02 Il y a des bagarres, des cris, du deal, des trafics.
18:04 Les parties communes ont été incendies à plusieurs reprises.
18:09 Selon l'office HLM, il y a des squatteurs.
18:12 Ces squatteurs repiquent finalement sur l'eau, sur l'électricité.
18:16 Ça provoque des dégâts, ça provoque des incendies.
18:19 Ça provoque des inondations.
18:21 Christelle, vous avez choisi de témoigner de manière anonyme.
18:24 On ne va pas voir votre visage.
18:27 Cette tour, la Seine-sur-Mer, on la surnomme la tour de l'horreur.
18:32 Vous estimez qu'elle porte bien son nom ?
18:34 C'est difficile, non, de vivre dans une tour que l'on appelle la tour de l'horreur ?
18:38 Même plus pire que ça, on peut dire.
18:41 Même plus pire que le tour de l'horreur.
18:43 Alors racontez-nous ce que vous vivez au jour le jour.
18:46 Si c'est pire que la tour de l'horreur.
18:48 Parce que nous depuis 4 ans, c'était descendre cette rue de Vaud.
18:54 On ne dort pas la nuit.
18:56 On a des tapages chez nous à la maison.
18:58 Le soir, ils viennent des squatteurs, ils toquent chez nous.
19:00 En plus, il y avait le coupure de l'eau chaude.
19:04 On n'a pas d'eau chaude.
19:06 Les ascenseurs, c'est toujours en panne.
19:09 On a un grand dégât des yeux.
19:11 Donc, comme vous voyez là sur les photos,
19:14 il y avait des immeubles qui tombent carrément de mur.
19:19 Il y avait les incendies qui suivent.
19:21 On a eu 3 incendies qui se suivent dans un seul mois.
19:25 Mais des incendies graves.
19:27 Ce n'est pas juste un petit incendie.
19:29 Et nous, on doit rester dedans, coincé.
19:30 Parce que les ascenseurs ne marchent pas.
19:32 On ne peut pas sortir.
19:33 Il y avait le fumigène dehors.
19:35 Donc, il y avait des soucis.
19:38 Effectivement, vu ce que vous nous racontez,
19:40 on se demande comment vous pouvez vivre.
19:42 C'est difficile.
19:43 Et là, vous avez même peur de témoigner ?
19:46 Oui, parce qu'on a eu, jeudi dernier,
19:49 on est tous ensemble en bas du bâtiment.
19:51 On a un voisin, il n'est même pas au courant de l'histoire.
19:53 Il ne veut même pas sortir.
19:55 Du coup, les squatteurs ont commencé à taper, à le frapper.
19:58 Il y avait 6 ou 7 personnes sur ce monsieur.
20:03 C'est sa père de famille, de 4 enfants.
20:06 C'est un voisin.
20:08 L'Office HLM explique que les squatteurs
20:10 devraient être expulsés d'ici un mois.
20:12 Vous y croyez ?
20:15 Non, pas du tout.
20:16 Parce que là-bas, quand nous sommes en bas,
20:21 en fait, ils ont dit "vous, vous fermez les portes,
20:25 nous, on ouvre dix".
20:28 Et le problème, c'est que moi, je sens qu'ils sont plus forts que nous.
20:30 Nous, on a des identités.
20:32 Donc, on peut voir toutes les suivres, les identités.
20:36 Et eux, ils n'ont pas d'identité.
20:38 Donc, ils peuvent faire ce qu'ils veulent.
20:40 Pourquoi ils n'ont pas d'identité ? Expliquez-nous.
20:42 Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas d'identité ?
20:45 Parce que ce sont des squatteurs et sans papiers.
20:49 D'accord, des squatteurs sans papiers.
20:50 Une question de Philippe Villegère pour vous, madame.
20:52 Christelle, je comprends et partage absolument votre angoisse
20:57 et d'une certaine manière, votre désespoir.
21:02 Est-ce que la municipalité ait décidé à faire quelque chose ?
21:07 Elle était au courant de cette situation dramatique ?
21:11 Aujourd'hui, on a reçu, soit disant, c'est une décision.
21:14 Ils ont dit qu'ils allaient faire le travail.
21:17 Le président, monsieur Mohamed Mali,
21:20 il va dire qu'il va faire le nécessaire pour sortir les squatteurs
21:25 et pour qu'il va mettre le bâtiment en état.
21:28 Mais le problème, c'est qu'on a un problème dans le Chaudière.
21:30 Quand on a reçu le plan Brie, ils ont dit que c'était Chaudière
21:33 et que ce bâtiment devait être détruit.
21:36 Parce que le Chaudière, ce n'est pas réparable.
21:38 Parce que déjà, ils ont réparé plusieurs fois.
21:41 Et c'est après, c'est le charge chez nous qu'on reçoit les charges.
21:44 Et ça ne sert à rien.
21:45 On a eu une coupure de loups chaudes pendant dix jours la semaine dernière.
21:50 On est restés dix jours sans loups chaudes, sans chauffage, rien du tout.
21:53 Et ça, c'est habituel.
21:55 C'est l'habitude.
21:55 Vous n'avez aucune compensation ?
21:57 Rien du tout ?
21:58 Aucune aide, aucune compensation de la part de l'Office HLM,
22:01 soit peut-être d'ailleurs Philippe Villegère a raison, de la municipalité ?
22:05 Moi, tout ce que je sens, je sens qu'il y avait plusieurs directeurs.
22:08 Il n'y avait pas qu'un seul.
22:09 Donc chacun, il balance, il balance entre nous.
22:12 Moi, j'avais un problème avec ma voisine en bas,
22:14 ça me dégadisse.
22:15 Quand ils parlaient de voir l'Office, ils ont dit "ben non, c'est ta voisine".
22:20 Et quand ils sont revenus me voir, même moi, j'ai eu le même dégadissement chez moi.
22:24 Et du coup, c'est la coulonne.
22:26 C'est celle d'en bas.
22:27 La voisine, moi j'habite, c'est tout en haut du bâtiment.
22:30 Et la voisine qui habite tout en bas, elle a le même truc.
22:33 Donc...
22:35 Ah oui, c'est...
22:36 Ubu, est-ce qu'effectivement...
22:37 Une question pour vous de Mathieu Langlois ?
22:39 Alors, je vais, pour répondre à Philippe, je ne suis pas tout le temps optimiste.
22:43 Et là, ce témoignage, évidemment, il ne m'invite pas à l'optimisme.
22:46 Surtout, je me rappelle, il n'y a pas si longtemps, à Vaud-en-Velin,
22:51 où il y avait eu...
22:52 Terrible incendie.
22:53 Exactement.
22:53 Où il y avait eu dix morts, dont cinq enfants, si ma mémoire est bonne.
22:58 Et où on était exactement dans les mêmes...
23:01 Probablement dans les mêmes conditions.
23:03 Donc là, on a tous les signaux faibles,
23:06 quand elle nous raconte la cage d'escalier,
23:08 quand elle nous raconte l'environnement dans lequel elle est...
23:10 Les incendies, déjà.
23:12 On a tout pour faire un scénario dramatique.
23:15 Et là, on est...
23:17 Pour moi, c'est une faute.
23:18 C'est quand on ne tire pas les enseignements d'événements aussi graves
23:23 que ce qui s'est passé à Vaud-en-Velin.
23:26 Et qu'on ne puisse pas justement trouver rapidement, en urgence, des solutions.
23:32 On est dans du sauvetage, là.
23:33 On n'est plus dans autre chose.
23:36 C'est-à-dire qu'il y a un vrai péril.
23:38 Un problème de survie.
23:39 Oui. Vous y avez pensé, madame,
23:40 quand vous avez vu cet incendie à Vaud-en-Velin ?
23:42 Je ne sais pas si vous avez suivi.
23:44 C'était à la fin de l'année, il me semble.
23:46 Et cette tour qui avait pris feu,
23:48 et plusieurs personnes, au moins dix, je crois, effectivement, avaient péri.
23:52 Est-ce que vous avez fait le parallèle avec votre situation ?
23:56 En fait, moi, en juin, j'étais agressée par un squatteur.
24:00 Et il a descendu devant chez moi, il veut frapper mon mari,
24:03 parce qu'il fait beaucoup de bruit.
24:04 Du coup, nous, on demande un peu de silence,
24:06 parce que les enfants, ils ont l'école le lendemain.
24:08 Et du coup, ce squatteur, donc, il a descendu,
24:12 il veut frapper mon mari.
24:14 Il y avait du sang devant chez moi.
24:16 Mes enfants, ils sont traumatisés.
24:17 Depuis juin, il m'est arrivé ça, ils font pipi au lit.
24:21 Ils sont suivis avec un psychologue.
24:23 Et après, quand j'ai parti voir les HLM,
24:26 il m'a proposé une proposition, mais encore pire.
24:29 Moi, j'ai déjà envoyé à la journaliste des photos,
24:31 il y avait la proposition qu'elle m'a proposée,
24:33 il y avait un bureau devant l'entrée, donc il y avait des piscines devant.
24:38 C'est pareil, moi, je sors d'un danger pour voir un danger.
24:42 Donc, ça n'a rien changé.
24:43 Et quand je suis allée partir le dire,
24:45 il m'a dit "ça, c'est la proposition d'urgence que j'ai.
24:47 Vous voulez sortir ? Eh bien, vous pouvez partir là-bas".
24:50 Et en plus de ça, moi, j'ai un enfant de 10.
24:53 Je ne sais pas si vous connaissez les 10 clics ?
24:56 Oui, 10 casculiques, 10 lexiques, 10 oui.
24:58 Voilà.
25:00 Et donc, il a un dossier d'imbédiage avec l'accord d'un ordinateur.
25:03 Il a l'AVS à côté de lui au collège.
25:05 Donc, il m'a envoyé loin du collège de 30 minutes en voiture.
25:10 Oui, d'accord.
25:11 Donc, vous avez eu des solutions de relogement
25:13 qui n'étaient pas satisfaisantes pour vous et votre situation, finalement.
25:17 Voilà.
25:17 Déjà, mon fils, moi, j'habite à 10 minutes de son collège.
25:20 Donc, déjà, il se perd.
25:22 Et moi, j'habite tout en haut de bâtiment.
25:24 Donc, quand il monte, il n'y avait pas d'ascenseur.
25:26 Il commence à vomir, à vomir.
25:27 L'ascenseur, plusieurs fois, il se lâche.
25:29 Parce que moi, j'ai trois autres en bas d'âge.
25:31 Donc, je ne peux pas l'accompagner.
25:33 Voilà.
25:34 Les ascenseurs, on monte.
25:35 On dirait qu'il monte et après, il se lâche tout d'un coup.
25:39 Ils ne sont pas aux normes du tout.
25:41 Mais écoutez, on espère...
25:42 En tout cas, merci pour votre témoignage.
25:43 On espère que, justement, ce témoignage que vous avez tenu à faire,
25:47 on espère qu'il fera bouger les choses pour vous,
25:49 pour vos voisins également,
25:50 puisque vous nous avez parlé de vos voisins
25:52 et des autres personnes qui habitent cet immeuble.
25:54 Oui, ils sont là à côté de moi.
25:57 Et elles sont là, vraiment.
25:58 On les salue.
26:00 Merci à vous, madame.
26:01 Nous, on se retrouve dans quelques instants.
26:02 On reviendra sur les manifestations d'hier
26:04 et les violences qu'il y a pu y avoir contre les forces de l'ordre.
26:07 À tout de suite.
26:07 14h30, on reprend l'émission La Parole en français,
26:14 l'émission dans laquelle on vous donne la parole.
26:15 Je suis toujours en compagnie de Mathieu Langlois, Philippe Bilger
26:18 et Noemi Choult, du service Police-Justice de CNews, nous a rejoints.
26:20 Bonjour Noemi.
26:22 Nous sommes en ligne avec Grégory Joron, secrétaire général, Unité SGP.
26:25 Bonjour, merci d'être en direct avec nous
26:28 pour témoigner de ce qui s'est passé hier.
26:30 C'était la 11e journée de mobilisation,
26:33 grève et manifestation contre la réforme des retraites.
26:35 Il y a eu des échaufferies dans plusieurs villes de France
26:38 et notamment à Paris, à plusieurs moments, à plusieurs endroits aussi.
26:42 Je vous rappelle que le parcours allait de l'Esplanade des Invalides
26:45 jusqu'à la place d'Italie.
26:47 Vous voyez ici des affrontements, des jets, des tirs aussi
26:53 entre manifestants et forces de l'ordre.
26:55 On a vu également des vitrines.
26:57 On a vu également la Rotonde, qui était un restaurant très symbolique
27:00 puisque c'est là qu'Emmanuel Macron avait fêté une première victoire,
27:04 on va dire, en 2017.
27:06 Ce restaurant a été incendié.
27:08 Et vous voyez ici les images des forces de l'ordre
27:11 qui font face à ces manifestants, ces black blocs,
27:15 ces individus qui ont été violents.
27:17 On va en parler, on va parler de leur profil.
27:19 Je fais un petit état des lieux, je parle souvent de contrôle.
27:21 Grégory Joron et Noémie Schultz d'ailleurs.
27:23 Hier, 240 policiers et gendarmes ont été blessés lors des manifestations.
27:27 Ça c'est au niveau national.
27:28 100 à Paris, selon les autorités.
27:31 Il y a eu chez les manifestants 40 blessés, dont un grave.
27:35 Et au total, 271 personnes interpellées, 58 à Paris,
27:38 puisque le 271 c'est sur toute la France.
27:45 Est-ce que vous confirmez ces chiffres ?
27:46 Est-ce que vous en avez eu d'autres depuis Grégory ?
27:50 Non, je n'en ai pas eu d'autres.
27:51 Oui, je pense qu'ils sont justes.
27:52 Alors, ce n'est pas évident d'avoir fait remonter en même temps,
27:54 parce qu'évidemment les directions font état des blessés par différents canaux.
28:01 Et je n'ai pas accès évidemment à tous.
28:04 Pour autant, c'est vrai qu'on peut quand même noter réellement
28:07 un nombre de blessés assez important.
28:09 Et surtout, ça ne s'est en effet pas passé qu'à Paris,
28:12 c'est important de le préciser,
28:14 parce qu'il y a au-delà aussi de Nantes,
28:16 il y a des petites villes qui ont connu vraiment des instants extrêmement tendus,
28:19 comme par exemple en Savoie, à Chambéry et à Albertville.
28:23 Alors, ça peut paraître dingue,
28:24 mais on a eu là sept blessés, dont deux assez graves,
28:28 et une voiture de police complètement massacrée, taguée, etc.
28:32 Donc, la violence est pour le coup partout, malheureusement.
28:36 Et juste un petit distinguo,
28:37 je ne pense pas que ce soit des manifestants pour le coup,
28:40 il faut vraiment les nommer comme ils sont.
28:41 Ce sont des éléments ultra violents qui sont là,
28:43 je pense, bien en dehors de la révudication
28:47 contre la réforme des retraites.
28:48 Alors justement, on va venir à leur profil.
28:50 Juste avant, effectivement, il y a eu des affrontements dans plusieurs villes,
28:52 vous l'avez dit aussi, Paris, Nantes, Lyon, Strasbourg,
28:54 et donc des plus petites villes.
28:56 Avant d'en venir à leur profil, juste une question,
28:59 c'était la 11e journée de mobilisation nationale.
29:02 Est-ce que vous avez l'impression qu'en 11 mobilisations,
29:04 il y a une sorte de montée en puissance de la violence, si je puis dire ?
29:09 Oui, c'est un peu les montagnes russes.
29:12 La dernière, enfin pas celle d'hier, mais celle juste avant,
29:15 on s'attendait réellement à ce que ce soit extrêmement tendu,
29:18 et finalement, ça ne s'est pas si mal passé que ça.
29:21 Pour le coup, hier, on a un retour à ce qu'on avait pu voir
29:26 il y a quelques manifestations, donc c'est quand même un peu en dent de scie,
29:29 mais pour autant, on a quand même malgré tout des éléments radicaux
29:32 toujours présents et de plus en plus actifs.
29:36 On a vu hier, c'est vraiment le retour de l'ultra gauche
29:40 et de l'extrême gauche très violente.
29:43 Pourquoi ? Parce que la signature, c'est quand même clairement
29:45 le fait qu'ils s'en prennent à des symboles du capitalisme.
29:48 On a vu une banque se faire complètement démolir,
29:52 vandaliser et le mobilier sorti pour être brûlé.
29:55 Des voitures de standing, on va dire,
29:59 qui aussi ont été l'objet de dégradations.
30:01 Donc voilà, il ne faut pas se poser beaucoup de questions
30:04 pour savoir qui sont ces personnes-là.
30:05 Un message d'une sorte, comme vous dites, anticapitaliste, en tout cas.
30:10 Noémie Schultz.
30:11 La question, c'est qu'on a constaté une bascule à partir du moment
30:15 où le gouvernement a dégainé le 49-3 pour faire passer sa loi,
30:20 sa réforme des retraites et que jusqu'à ce moment-là,
30:24 globalement, les manifestations s'étaient bien déroulées
30:29 et qu'on a vu en tout cas des mouvements qui se sont accentués
30:32 et une présence effectivement des individus qui viennent,
30:35 non pas pour manifester, mais pour casser plus fort.
30:38 La journée la plus violente reste celle du 23 mars.
30:42 Et hier, on était à peu près à un niveau de violence équivalent.
30:47 Alors en plus, à l'époque, on avait encore la grève des éboueurs à Paris
30:50 qui faisait qu'il y avait toutes ces poubelles partout
30:51 qui ont été brûlées ou qui ont pu servir pour construire des barricades.
30:56 Mais Gérald Darmanin, cette semaine, qui a été entendu
30:58 par la Commission des lois à l'Assemblée nationale
31:01 et également entendu au Sénat,
31:03 a très directement pointé du doigt dans les problèmes de violence
31:08 dans les manifestations, l'ultra-gauche et la présence effectivement
31:10 de membres de l'ultra-gauche au sein des cortèges
31:12 et même plutôt des pré-cortèges puisqu'ils se rassemblent
31:16 en amont du cortège officiel, là où effectivement,
31:19 il n'y a pas les services de sécurité, notamment des syndicats
31:21 qui sont très efficaces.
31:23 Le service de police, justice et justice de Saint-Denis a dit
31:24 qu'il y avait eu un black block, un bloc réellement d'ultra,
31:28 de 1 500 membres.
31:30 Pour hier, oui, c'est les chiffres qui nous ont en tout cas été communiqués.
31:34 Il y avait donc ce pré-cortège d'à peu près 7 000 personnes
31:37 et à un moment, la constitution d'un black block,
31:39 parce que quand on parle de black block, en fait...
31:41 Ce n'est pas un seul individu, finalement, c'est un vrai bloc.
31:44 Exactement, c'est à partir du moment où plusieurs individus vont se constituer
31:47 en black block et il y avait effectivement à peu près 1 500 personnes.
31:51 D'ailleurs, les autorités avaient un peu sous-évalué puisqu'on nous avait parlé
31:55 de... Généralement, le service de renseignement évalue le nombre
31:59 de personnes attendues et c'était entre 500 et 1 000.
32:02 Et on voit hier, effectivement, que ça a été un chiffre légèrement supérieur.
32:05 Et on a vu notamment les conséquences avec ces banques prises pour cible.
32:09 La rotonde, bien sûr, symbole du couple Macron.
32:13 C'est là qu'ils étaient allés fêter le fait de passer au second tour en 2017.
32:19 Mais effectivement, hier, il y a eu ces violences assez importantes.
32:23 Une question pour Grégory Giron, j'imagine, de Mathieu Langlois.
32:25 Oui, c'est sûr que le symbole...
32:27 Je pense que le symbole de la rotonde, c'était une cible très individuelle
32:31 et pas le capitalisme en général.
32:34 Oui, c'était Emmanuel Macron qui était visé.
32:36 Malheureusement, ils sont habitués à la rotonde.
32:38 Voilà. Alors moi, ce qui est drôle, c'est qu'hier, pendant la manif,
32:42 on a organisé avec la Société française de médecine de catastrophe
32:45 une journée qui avait été prévue bien avant même le début des manifs
32:50 sur le thème, justement, des mouvements de foule et des blessés
32:54 dans les mouvements de foule, dans les manifestations.
32:56 Et donc, il y a des policiers qui ont pris la parole, des pompiers.
33:01 Et donc, ce thème du blessé dans l'ordre de manif, on l'a évidemment évoqué.
33:07 Mais au-delà de ça, on a revu justement le schéma.
33:10 Ça va être ma question pour Grégory.
33:12 On a revu justement ce schéma national du maintien de l'ordre
33:16 qui a été maintenant validé, qui...
33:20 On parle de montée en puissance avec une, entre guillemets,
33:23 une anticipation de la foule avec, en fonction de l'hostilité de la foule,
33:30 la police monte en puissance.
33:32 Et moi, j'ai franchement l'impression, et c'est ma question,
33:35 c'est que j'ai franchement l'impression qu'il n'y a pas d'autre issue,
33:37 c'est-à-dire qu'on va tout le temps aller vers une montée en puissance.
33:41 Évidemment, de l'agression et des violences qui est inacceptable,
33:44 mais aussi de la réponse du maintien de l'ordre.
33:48 Est-ce que, Grégory, vous verriez à ce que, justement,
33:54 pour qu'il y ait toujours des échappatoires ou des possibilités
33:57 pour sortir de ces...
33:59 éviter la montée en puissance et finalement le casus belli inévitable.
34:06 Est-ce qu'on peut imaginer encore maintenant,
34:09 lors de rassemblements comme hier,
34:11 enfin lors de manifestations comme hier,
34:14 d'avoir une action plutôt positive et plutôt de désescalade
34:18 des forces de l'ordre ?
34:20 Ou est-ce que, malheureusement, selon toi,
34:23 ça sera toujours vers plus et finalement vers la confrontation ?
34:29 C'est la question de fond d'ailleurs,
34:32 parce qu'on peut déjà différencier deux choses avec ce qui s'est passé hier.
34:36 Premièrement, la manifestation, on va dire,
34:39 traditionnelle, déclarée des confédérations,
34:42 s'est extrêmement bien passée, pour le coup.
34:44 Ce qui ne se passe pas bien, c'est en dehors de ce cortège,
34:47 puisque pour le coup, ces éléments radicaux n'ont pas réussi
34:50 à noyauter justement les cortèges,
34:51 comme on avait pu voir dans les mouvements des gilets jaunes,
34:54 puisque là, c'était un vrai problème pour l'action de la police.
34:57 Donc on est dans une manifestation, on va dire, traditionnelle,
35:00 déclarée et avec des éléments radicaux qui sont en dehors de ces cortèges.
35:04 Donc déjà, on a quand même plutôt, on va dire,
35:07 une capacité qui est bien plus simplifiée
35:10 de séparer le bon grain de l'ivraie, clairement,
35:14 et on a donc face à nous vraiment les éléments les plus radicaux
35:17 et qui veulent en découdre.
35:19 Et là, c'est vrai que c'est une vraie question, une vraie difficulté.
35:21 Est-ce qu'on peut aller vers la désescalade ?
35:23 Moi, je pense que c'est compliqué.
35:25 Alors, je ne dis pas que pour autant, on doit adapter
35:27 les niveaux de violence et monter le curseur à chaque fois,
35:29 parce qu'en effet, l'intérêt du maintien de l'ordre,
35:31 c'est d'avoir justement une gradation
35:33 dans l'utilisation de la force publique.
35:35 Mais la réalité, c'est qu'on voit bien que malheureusement,
35:39 toutes les grandes nations,
35:40 même celles qui ont participé à des programmes européens
35:43 sur justement la bonne pratique et le guide,
35:46 on va dire, des bonnes pratiques dans la gestion de foule démocratique,
35:49 sont de toute façon, pardon, mais très embêtées.
35:54 C'est un de moins qu'on puisse dire quand on fait face,
35:55 et quand elles font face, et quand leur police fait face
35:58 à des éléments radicaux.
36:00 Mais je complète un petit peu la question de Mathieu Langlois,
36:02 justement, et peut-être que vous allez y répondre, Grégory Géron.
36:05 Quand on a, et on en parlait avec Noémie Schultz,
36:06 un groupe constitué de 1500 personnes ultra qui veulent en découdre,
36:10 donc un groupe de 1500 Black Blocs,
36:12 enfin un Black Bloc de 1500 personnes plutôt.
36:15 Comment on les gère ?
36:16 On va au contact, on recule.
36:18 Quand on est policier, qu'on a un groupe,
36:21 c'est énorme 1500 personnes en face,
36:23 qui veulent en découdre.
36:24 Comment ça se passe ?
36:26 Quand on est policier, on maintient de l'ordre,
36:28 on décide de pas grand-chose parce qu'on n'a pas beaucoup d'initiatives
36:31 et on est soumis forcément aux ordres,
36:33 puisque ce sont des manœuvres collectives.
36:34 Mais une fois que j'ai dit ça, je juste termine
36:36 et je reviens sur votre question justement,
36:38 parce que c'est intéressant.
36:39 Comment on fait ?
36:40 En fait, on a plusieurs options,
36:42 mais qui sont dictées par une doctrine
36:43 et par aussi les ordres qu'on reçoit directement du préfet,
36:47 puisque je rappelle que le maintien de l'ordre,
36:48 c'est quand même la matière de police
36:49 qui est directement, en général, raccrochée aux politiques.
36:51 Une fois que j'ai dit ça, on prend trois exemples,
36:53 je vais être rapide.
36:55 À Bruxelles, les grandes manifestations de fin d'année dernière,
37:00 avec des éléments extrêmement radicaux
37:01 qui sont venus aussi de toute l'Europe.
37:03 On a bien vu que malgré le fait que ce pays
37:06 avait participé justement au programme Gaudiac
37:08 sur le Guide des bonnes pratiques,
37:09 a envoyé des chiens en mordant sur les manifestants les plus radicaux.
37:13 Imaginez qu'on fasse ça en France,
37:15 je pense que vous en parleriez,
37:16 ou peut-être pas CNews,
37:18 mais en tout cas d'autres médias en parleraient,
37:20 en expliquant que la police est extrêmement violente
37:23 et envoie les chiens en mordant sur les manifestants.
37:25 En Hollande, il y a eu des manifestations d'agriculteurs assez dures.
37:29 Les policiers ont tiré à balles réelles sur une colonne de tracteurs.
37:33 Et en Allemagne, il y a quelques mois,
37:35 on a vu sur les manifestations pour une mine de charbon
37:40 70 blessés parmi les manifestants
37:42 avec un affrontement qui a duré quasiment toute la journée.
37:44 Donc on voit bien qu'en fait, la réalité,
37:46 c'est que programme de désescalade ou pas,
37:48 doctrine d'emploi qui est plutôt basée sur l'évitement ou pas,
37:51 gradation des moyens ou pas,
37:53 dès lors qu'il y a des éléments extrêmement radicaux
37:55 et qui veulent réellement en découdre malheureusement,
37:57 toutes les polices,
37:59 quelle que soit leur stratégie,
38:01 sont bien démunies face à ça.
38:02 Et donc après, c'est des options.
38:04 Soit on va au choc avec tout ce que ça peut inclure,
38:07 évidemment comme conséquence.
38:10 Soit en effet, on choisit comme en Allemagne en 2015,
38:13 pardon je fais un peu d'histoire,
38:14 mais lors de la cérémonie d'ouverture
38:18 de la Banque centrale européenne là-bas,
38:21 la police a quitté le terrain parce qu'elle ne pouvait pas tenir
38:23 face aux éléments les plus radicaux.
38:25 Pour le coup, cette option-là,
38:27 permettez-moi, je ne la partagerai pas
38:28 parce que ce n'est vraiment pas le modèle de société auquel j'aspire.
38:31 Alors une question de Philippe Bilger,
38:33 je vous demanderai une réponse plutôt courte.
38:34 Oui, Grégory, j'ai deux questions très, très rapides.
38:38 D'abord, est-ce que la pratique du préfet Nunez
38:41 est radicalement différente de celle du préfet Lallemand ?
38:45 Et seconde question, est-ce que l'inventaire que je fais
38:49 de manifestants de bonne foi,
38:51 inspiré par un seul dessin politique,
38:54 ensuite une ultra-gauche qui mêle le désir de violence
38:58 à un dessin politique anticapitaliste,
39:02 ensuite des casseurs et enfin seulement des black blocs,
39:06 est-ce que cet inventaire est exact ?
39:09 Alors la première question,
39:13 la manière d'appréhender les services d'ordre
39:15 par la préfecture de police aujourd'hui
39:17 sous l'autorité du préfet Nunez
39:19 ne sont pas fondamentalement opposées
39:21 à ce que pouvait faire le préfet Lallemand.
39:23 Je pense que la nuance, qui est juste une nuance
39:27 mais qui a toute son importance quand même,
39:29 le diable se cachant souvent dans les détails,
39:32 c'est que je pense que les dispositifs de maintien de l'ordre
39:36 sont construits à l'endroit.
39:37 Je m'explique rapidement,
39:39 c'est-à-dire que vous avez des échelons lourds
39:40 qui sont en gestion de foule,
39:42 au plus près de la foule s'il le faut,
39:44 et donc là on parle de compagnies de CRS,
39:46 d'escadons de gendarmerie
39:48 ou et de compagnies d'intervention,
39:50 et ensuite les forces supplétives un peu plus mobiles,
39:53 notamment les BRAVEM,
39:54 qui viennent en plus du dispositif
39:56 pour aller justement au choc sur les éléments très très mobiles
39:59 qui sont en dehors du cortège
40:02 ou alors interpeller des meneurs si besoin.
40:03 Donc là on est plutôt, pour le coup je trouve,
40:05 et c'est ce qui fait sûrement la différence,
40:07 c'est qu'on retrouve vraiment un schéma classique
40:10 dans la construction des maintiens de l'ordre,
40:12 et ça il faut le noter parce que,
40:13 enfin moi en tout cas je prône cette vision-là
40:16 pour éviter justement tout ce qu'on a pu voir
40:20 et subir comme critique durant le passage des gilets jaunes.
40:23 Une remarque de 5 secondes de Mathieu Langlois,
40:25 il a 5 secondes seulement.
40:27 C'est mon expérience d'hier,
40:28 c'est-à-dire que moi je suis,
40:30 en sortant du Val-de-Grâce,
40:31 je suis allé me confronter finalement aux manifestants,
40:35 je suis tombé sur un cordon de CRS
40:37 et qui était dans la graduation de la réponse,
40:39 ils étaient avec le béret et non pas le casque,
40:41 ils étaient avec le bouclier au sol,
40:43 évidemment la communication était possible et tout,
40:45 et ça s'est merveilleusement bien passé.
40:49 Et pourtant j'avais un gros sac et j'ai pas l'air sympa.
40:51 Mais c'est ce qu'il dit,
40:55 c'est-à-dire que oui il y a un vrai discernement
40:57 qui doit être fait entre les différentes...
41:01 - Oui, les différents groupes.
41:03 - Merci beaucoup Grégory Joran,
41:05 merci à Mathieu, à Philippe et à Naomi Schultz.
41:07 Tout de suite c'est le Grand Journal de l'après-midi.
41:10 Avec à la une...
41:11 Avec à la une de l'actualité aujourd'hui,
41:19 Michael.
41:20 - Elisabeth Borne appelle à ne pas brusquer les choses
41:23 avec les syndicats et assure que le pays
41:24 a besoin d'apaisement des propos qui sèment le doute.
41:27 Vendredi qui sèment le doute sur la relation avec Emmanuel Macron.
41:30 Décryptage avec Gautier Lebret du service politique de CNews.
41:33 Dans un instant.
41:34 - Dans le Var, une résidence de la Seine-sur-Mer
41:36 est squattée depuis plusieurs années par des clandestins.
41:38 Vous verrez que les locataires, toujours sur place,
41:40 vivent dans l'insécurité permanente.
41:42 - Et puis, Ramsès II s'invite à Paris.
41:44 L'exposition "Ramsès et l'or des pharaons"
41:47 est présentée à partir d'aujourd'hui à la Grande Halle de la Villette.
41:49 145 000 billets ont déjà été vendus.
41:54 - Michael-Elisabeth Borne a surpartagé les mêmes objectifs qu'Emmanuel Macron.
41:58 - Oui absolument.
41:58 Déplacement dans l'Aveyron.
41:59 La Première ministre s'est exprimée après la publication
42:02 dans la presse de déclarations qui ont sommé le doute
42:06 sur les relations entre les deux têtes de l'exécutif.
42:08 Je vous propose de l'écouter.
42:11 - On échange régulièrement avec le président de la République
42:14 et je pense qu'on partage la même analyse.
42:17 Il y a besoin d'apaisement dans notre pays.
42:19 C'est ce que j'ai dit dès le départ.
42:21 Et il y a besoin d'apporter des réponses rapides
42:23 et on est parfaitement alignés sur ce sujet.
42:26 - Alors, y a-t-il de l'eau dans le gaz entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ?
42:28 Gauthier Lebret, bonjour.
42:30 Il semblerait qu'Elisabeth Borne essaye finalement
42:33 de rattraper un peu le coup après ses propos hier.
42:36 - Oui parce qu'effectivement, elle a fait fuiter,
42:38 elle et son entourage, plusieurs déclarations
42:41 qui laissent entendre qu'il y a de l'eau dans le gaz
42:43 tout simplement entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
42:46 Elle dit que le pays a besoin d'apaisement,
42:48 qu'il ne faut pas humilier les syndicats.
42:51 Évidemment, ça fait référence au bras de fer
42:53 et à la vive tension du moment entre Emmanuel Macron
42:56 et Laurent Berger de la CFDT.
42:58 D'ailleurs, Laurent Berger qui s'est félicité
42:59 de la prise de parole d'Elisabeth Borne
43:01 et qui l'a renvoyé dos à dos avec le chef de l'État.
43:04 Et puis, Elisabeth Borne dit qu'il faut fixer un cap.
43:06 Et là, l'entourage du président a répondu depuis la Chine
43:09 en disant, de manière assez vive d'ailleurs à sa première ministre,
43:12 en disant à Elisabeth Borne qu'un cap avait été fixé
43:15 lors de l'interview du président de la République au journal de 13h.
43:18 Alors, pourquoi Elisabeth Borne fait cela ?
43:20 Elle doit savoir que ses jours sont comptés.
43:22 Les choses pourraient s'accélérer,
43:24 ses jours sont comptés à Matignon.
43:25 Les choses pourraient s'accélérer
43:26 après la décision du Conseil constitutionnel
43:29 pile dans une semaine, le 14 avril prochain.
43:32 Et donc, elle a envie de s'émanciper
43:34 et de laisser une trace, aussi petite soit-elle,
43:36 et de s'émanciper donc du président de la République.
43:39 Elle appelle donc à l'apaisement, contrairement au chef de l'État,
43:41 contrairement à ce qu'il a fait lors de son interview
43:43 il y a deux semaines au journal de 13h.
43:45 Merci Gauthier Lebret.
43:46 Dernier jour de visite en Chine pour Emmanuel Macron,
43:49 le chef de l'État qui dîne actuellement avec son homologue chinois,
43:52 a pris la parole aujourd'hui devant des étudiants de l'université de Canton,
43:56 l'une des plus prestigieuses du pays.
43:58 Il a livré un véritable plaidoyer pour défendre l'esprit critique
44:02 tout en dénonçant la guerre russe en Ukraine.
44:06 En actualité également, l'assassinat de Samuel Paty
44:08 pourrait bientôt faire l'objet de deux procès.
44:09 Le parquet antiterroriste a demandé le jugement de 14 personnes.
44:13 Il requiert le tribunal pour enfants pour 6 collégiens,
44:15 les assistes pour 8 adultes.
44:17 Deux d'entre eux sont accusés de l'infraction la plus grave,
44:19 à savoir complicité d'assassinat terroriste.
44:22 Dans le reste de l'actualité, le désarroi des habitants d'une résidence
44:25 de la Seine-sur-Mer dans le Var.
44:27 Depuis plusieurs années, leur immeuble est squatté par des clandestins.
44:31 Les locataires toujours sur place vivent dans l'insécurité permanente.
44:34 Les parties communes ont été incendies à trois reprises en moins de deux mois.
44:38 Les bagarres violentes comme le trafic de drogue sont quotidiens.
44:41 Reportage Stéphanie Rouquier.
44:45 Dans la cité Berthe, à la Seine-sur-Mer,
44:47 ce bâtiment est surnommé la tour de l'horreur.
44:50 Dans tous les appartements, des infiltrations d'eau, des rats, des cafards.
44:55 Anan loue ce cinq pièces depuis 20 ans.
44:58 Là, mes enfants, quand je leur fais la douche,
44:59 j'ai peur qu'à chaque fois, un morceau me tombe sur la tête.
45:01 Et c'est déjà arrivé sur la tête du petit.
45:03 J'ai la grande aussi qui a fait la douche, elle m'appelle "maman, vite, vite".
45:05 On a reçu, elle a grossi un gros morceau sur la tête.
45:08 Une insalubrité selon l'office HLM qui est due à la présence de squatteurs.
45:13 Sur les 67 appartements, 15 au moins sont occupés illégalement par des clandestins.
45:19 En se connectant à l'eau et à l'électricité,
45:22 ils provoquent des inondations et des incendies.
45:24 Au 12e étage, nous rencontrons Hakim.
45:27 Il vient de Tunisie et squatte un logement depuis huit mois.
45:31 Mon collègue à moi, elle m'a dit "viens gratuitement".
45:35 J'ai des sous, comment je paye ?
45:37 Je travaille, moi je fais tout.
45:39 Mais j'ai pas de papier, comment je paye ?
45:41 Hakim vient de recevoir un ordre d'expulsion, comme d'autres squatteurs.
45:45 Mais en attendant, les locataires vivent dans la peur et l'insécurité.
45:50 Il y a de la violence tous les jours.
45:51 Il y a des cris, il y a des bagarres, il y a des douleurs, il y a de tout là.
45:55 On ne peut pas vivre ici.
45:57 Mon mari a été agressé avec un squatteur en juin.
46:00 Donc il a descendu le squatteur, parce qu'il est squatté au-dessus de moi.
46:03 Donc il a descendu pour frapper mon mari, il y a deux cents devant chez moi.
46:07 On vit franchement dans l'enfer.
46:09 L'office HLM, conscient de la situation,
46:12 assure que d'ici un mois, tous les squatteurs seront expulsés.
46:17 En cette veille de long week-end de Pâques,
46:18 les files d'attente dans les stations-services sont toujours là.
46:21 De nombreuses stations en France sont encore impactées
46:23 par le blocage des raffineries et les dépôts de carburant,
46:26 notamment en Ile-de-France.
46:29 J'ai regardé avant sur internet aussi ce qu'il y avait de disponible.
46:32 Et là, ici dans le coin, il y a ce qu'il faut.
46:35 J'ai pris la première, j'ai mis KV, je m'arrête,
46:36 parce que je n'ai pas le temps de tourner de partout Paris
46:39 pour trouver vraiment la station la plus vide, etc.
46:41 Là, ça va, il n'y a quand même pas grand monde.
46:43 La situation, elle est complètement embarrassante.
46:46 Les gens qui travaillent, regardez, les scooters, les voitures, les taxis,
46:51 tout le monde, c'est une situation anxiogène.
46:55 Personne n'a de visibilité sur l'avenir.
46:57 C'est une frustration.
46:59 On passe à la chronique éco avec Eric de Riedmatten.
47:08 Eric, se faire livrer un livre va coûter plus cher.
47:11 Le gouvernement a fixé un montant minimum
47:13 pour l'achat d'un livre par correspondance.
47:15 L'arrêté a été publié ce matin au journal officiel.
47:18 Pourquoi cette décision ?
47:19 Écoutez, tout simplement pour protéger les libraires
47:22 et donc freiner les achats en ligne qui sont de plus en plus importants.
47:24 Alors, il y aura un minimum, c'est 3 euros
47:26 chaque fois que vous passerez commande d'un livre sur internet,
47:29 en condition que la commande soit inférieure à 35 euros
47:32 et la mesure sera appliquée à partir du mois d'octobre.
47:34 Alors jusque là, c'est vrai que la livraison était gratuite
47:36 sur les plateformes comme Amazon, notamment.
47:38 En revanche, pour les libraires,
47:40 les libraires, eux, devaient acheminer les livres
47:42 et le coût était plus élevé puisque la poste, bien sûr,
47:44 ça représente quand même de l'argent.
47:46 Désormais, ce sera le même tarif pour tout le monde,
47:47 3 euros que vous alliez à la FNAC sur le site internet
47:51 ou chez Leclerc en ligne ou Cultura.
47:53 Le problème, c'est pour les envois massifs
47:55 puisque au-dessus de 35 euros,
47:56 il n'y aura pas d'obligation de taxer l'envoi.
47:59 Quant aux libraires, eh bien là, ils vont essayer de négocier
48:01 des tarifs avec la poste.
48:03 Maintenant, c'est vrai que ça va créer un écart concurrentiel
48:05 parce que Amazon, si on ne cite qu'eux,
48:07 eh bien, leur logistique permet aujourd'hui
48:09 de réduire fortement les coûts d'envoi.
48:11 Il faut rappeler qu'en France,
48:12 les ventes de livres se portent bien.
48:13 Ça reste très dynamique.
48:14 Le chiffre d'affaires est stable.
48:15 Je vais vous donner un chiffre.
48:16 364 millions de livres neufs et imprimés
48:20 ont été achetés l'an dernier.
48:21 Alors, si on regarde le nombre de libraires
48:23 qu'il y a en France, il y a 3500 libraires.
48:25 Eh bien, tenez-vous bien,
48:26 les libraires vendent un livre neuf sur deux.
48:28 Donc, vous voyez, pour ne pas payer cette taxe de 3 euros,
48:31 il faudra retourner chez son libraire.
48:33 Merci beaucoup, Éric.
48:34 Ramsès II est à Paris.
48:36 L'exposition "Ramsès et l'or des pharaons"
48:38 est présentée à partir d'aujourd'hui
48:40 à la Grande Halle de la Villette à Paris.
48:41 Une exposition exceptionnelle.
48:43 145 000 billets déjà vendus.
48:45 Sarah Ferrandi.
48:46 Une plongée au cœur de 3000 ans d'histoire.
48:50 Le chemin de l'éternité, il l'a pris.
48:53 Traverser le monde, il l'a fait.
48:56 Après un passage par les États-Unis et l'Australie,
48:59 Paris dévoile les secrets du pharaon Ramsès II.
49:02 C'est le pharaon de la démesure.
49:03 C'est celui qui a le mieux incarné la royauté égyptienne.
49:06 Et c'est pour ça qu'il est mythique.
49:07 Et c'est pour ça que personne ne l'a jamais oublié.
49:10 Sa dernière visite dans la capitale remonte à 1976.
49:14 Cette année-là, la communauté scientifique française
49:17 s'est vue confier une mission.
49:19 Sauver la momie, rongée par les moisissures.
49:22 Nous sommes dans un monde qui bouge tout le temps.
49:24 Et ça, il y a une impression comme ça d'équilibre.
49:29 Ça a des milliers d'années.
49:31 Enfin, moi, je vous avouerai, j'ai des frissons.
49:33 Alors que je devrais être habitué.
49:36 Au total, ce sont plus de 180 pièces originales,
49:39 dont certaines jamais sorties du pays,
49:42 que vont pouvoir admirer les amoureux de l'Égypte antique.
49:45 C'est l'âge d'or de ce type de bijoux qu'on appelle en cloisonné.
49:49 Ça veut dire que vous avez tout un réseau de feuilles d'or
49:52 dans lesquelles vont être inclus des gemmes.
49:55 Des pierres qui sont considérées par les Égyptiens
49:57 comme étant éminemment précieuses.
49:59 Le clou du spectacle, le sarcophage en bois peint de Ramsès II,
50:03 sans sa momie.
50:04 La France est le seul pays d'Europe à l'accueillir
50:07 grâce à une coopération inédite avec l'Égypte.
50:12 Harold Imane, spécialiste des questions internationales,
50:14 nous a rejoint.
50:15 Alors Harold, la culture, c'est aussi politique.
50:18 Et le président de la République, Emmanuel Macron,
50:20 l'a encore prouvé actuellement
50:22 alors qu'il termine sa visite d'État en Chine.
50:24 Vous nous expliquez ?
50:26 Tout à fait.
50:26 C'est ce qu'on appelle le soft power dans le langage moderne
50:29 ou la diplomatie culturelle.
50:32 Emmanuel Macron et Xi Jinping ont discuté d'une future exposition
50:37 qui comparera Versailles et la cité interdite
50:40 dans les deux lieux simultanément.
50:42 Ce sera vraiment quelque chose.
50:43 Et grâce à cela, on peut se rencontrer,
50:45 les ministres peuvent bouger
50:47 et on peut parler d'autres choses à côté
50:48 et même signer des contrats.
50:50 Donc on a la même chose avec l'Égypte.
50:51 Vous voyez, en 2019, il y avait l'exposition tout en Camon,
50:56 le trésor du pharaon.
50:57 C'était extraordinaire.
50:59 Il y a eu des ministres, il y a eu Abdel Fattah el-Sisi,
51:02 le président égyptien qui a fini par venir à Paris.
51:04 Il a fait une visite.
51:05 Bon, tout ça, ça donne des contacts au niveau présidentiel
51:08 et plus bas.
51:09 La France est très, très bonne pour, par exemple,
51:11 faire l'archéologie dans plusieurs pays
51:13 et ramener tout cela à Paris pour faire une exposition,
51:16 comme avec l'Ouzbékistan et le Tadjikistan
51:19 dans les deux dernières années.
51:21 Merci beaucoup, Harold.
51:22 En tout cas, ça donne envie d'aller voir ces expositions.
51:24 Oui.
51:25 Notamment, Ram 16-2.
51:27 Du sport à présent, la chronique de Sacha Zilensky,
51:29 qui est consacrée au premier pas d'Hervé Renard.
51:31 Nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine de football.
51:34 Le sourire d'un sélectionneur
51:46 qui semble avoir réussi sa première mission.
51:49 Créer une atmosphère saine dans une équipe
51:52 où les divisions ont été nombreuses ces derniers mois.
51:55 Hervé Renard a montré toute la semaine
51:57 une proximité sûre et en dehors du terrain avec ses joueuses.
52:00 Car la gestion humaine est au cœur de cette nouvelle ère.
52:04 J'ai l'impression que je suis là depuis des années.
52:08 J'ai un bon feeling, c'est ce pourquoi je suis venu.
52:12 Et je suis persuadé qu'elles répondront présentes.
52:15 La patronare déjà visible à Clairefontaine.
52:18 Encore faut-il la traduire sur le terrain ce soir contre la Colombie.
52:22 Premier chapitre d'une nouvelle ère avec en point d'orgue
52:24 la Coupe du Monde en juillet.
52:26 Et les Jeux Olympiques de Paris l'étaient suivant.
52:29 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine.
52:34 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'État.
52:37 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
52:39 Et puis à vie aux fans, le célèbre costume blanc
52:42 de la fièvre du samedi soir vendu aux enchères.
52:44 Vous vous souvenez certainement de ce mythique trois pièces
52:47 porté par John Travolta dans ce film de 1978.
52:51 Presque aussi mythique d'ailleurs que la chorégraphie qui va avec.
52:53 Il sera mis aux enchères, figurez-vous,
52:55 les 22 et 23 avril prochains à Beverly Hills.
52:58 Les experts estiment qu'il pourrait atteindre les 200 000 dollars.
53:01 D'autres objets de cinéma seront proposés lors de cette vente
53:04 telles que la canne de Charlie Chaplin
53:06 ou encore le hoverboard de Michael J. Fox dans le film "Retour vers le futur".
53:11 Et vous, vous avez la version féminine du costume de John Travolta, Cléli, c'est ça ?
53:15 - Ah oui, c'est vrai, parce que je ne voyais pas venir.
53:20 Je regardais la robe rouge à côté, je me disais qu'elle était moins mythique quand même.
53:23 Et j'avais un souvenir, je regardais les images,
53:25 j'avais un souvenir que le pantalon de John Travolta
53:27 a été un peu plus pas d'effle et finalement je le trouvais relativement droit.
53:32 - J'aurais aimé être dans le rôle de Lévi-Hadid.
53:34 - Ah oui, alors là, c'est un autre film.
53:37 Merci beaucoup à tous les trois.
53:40 Dans un instant, c'est "Le chemin de Croix" qui va être diffusé
53:43 en direct de la Basilique Notre-Dame de Fourvière de Lyon
53:46 et une édition spéciale animée par Emmerich Pourbet.
53:49 - Merci. - Merci.
53:51 (je n'ai pas de cale de serrage, j'ai juste un petit problème de serrage)

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