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Éric Coquerel, député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, estime que le patron du Parti communiste Fabien Roussel "marque des buts contre son camp" lorsqu'il attaque la Nupes.
Je le reproche un peu à Fabien, j'ai l'impression qu'il marque des buts contre son camp, en approuvant ce que dit monsieur Darmanin alors qu'il est en guerre contre la Nupes, nous criminalise, nous stigmatise, et fait de même avec monsieur Cazeneuve", a-t-il lancé samedi matin au micro de France Inter.

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Transcription
00:00 Bonjour Eric Coquerel, député de la France Insoumise, président de la commission des
00:04 finances.
00:05 Vous avez peut-être entendu ce matin sur France Inter dans les journaux la réaction
00:09 du secrétaire national du Parti Communiste, Fabien Roussel, qui veut élargir l'Union
00:15 de la gauche jusqu'au socialiste Bernard Cazeneuve.
00:18 Et il n'apprécie pas, Fabien Roussel, que les Insoumis viennent lui réclamer des comptes.
00:22 Qu'est-ce qui ne vous convient pas aux Insoumis dans cette démarche de vouloir élargir l'Alliance
00:28 au sein de l'ANUP ?
00:29 Ou à l'extérieur de l'ANUP ?
00:31 Déjà, manifestement, il se mêle des affaires internes du Parti Socialiste.
00:34 Je vous rappelle, le Parti Socialiste est membre de l'ANUPES, qui a une direction,
00:37 une majorité, qui a réaffirmé sa volonté de construire ce que nous avons entrepris
00:42 aux législatives, c'est-à-dire non seulement l'unité de la gauche, mais l'unité de
00:46 la gauche sur un programme de rupture pour aller vite à un programme de gauche.
00:48 Oui, mais il faut aller plus loin aujourd'hui, il faut élargir plus largement.
00:51 Je vais finir.
00:52 Qui tournait le dos, justement, à tous ceux qui, au Parti Socialiste, avaient amené le
00:57 résultat de 1,75% de Mme Anne Hidalgo, c'est-à-dire M. Hollande, M. Cazeneuve, tous ceux qui
01:03 avaient fait une politique qui, en réalité, était une politique très social-libérale,
01:09 qui s'adaptait totalement au système financier, qui avait même, déjà à l'époque, de
01:14 répression des mobilisations.
01:15 Souvenez-vous de la loi El Khomri, les NAS commence à ce moment-là.
01:18 Souvenez-vous de Syvins avec un mort.
01:21 Donc, cette gauche-là avait failli, elle nous avait amené Macron.
01:25 Bon, libre à M. Roussel de vouloir la remettre sur selle.
01:32 Moi, je crois que c'est ce qui avait condamné la gauche à redevenir ce qu'elle doit être
01:36 dans le pays, c'était une alternative sur le fond au système néolibéral, au système
01:41 productiviste et moi, je ne rêve pas de cette gauche-là.
01:43 Mais ce n'est pas ça qu'il dit, Famia Roussel.
01:45 Pardonnez-moi, je vous coupe.
01:46 Roussel dit « il faut, à un moment donné, élargir le socle de la gauche ».
01:51 Attendez, on veut élargir le socle de la gauche si on veut devenir majoritaire, c'est-à-dire
01:56 si on veut gagner des élections et accessoirement si on veut gagner l'élection présidentielle.
01:58 Là, je parle à la place de Famia Roussel, c'est ce qu'il disait le week-end dernier
02:02 dans « Questions politiques » notamment.
02:03 Bonne stratégie ou pas ?
02:05 Mais élargir le socle de la gauche tel qu'elle est avec la nupes au niveau de la population,
02:13 au niveau du peuple, au niveau des électeurs, bien évidemment, ça oui.
02:15 C'est-à-dire qu'on a réussi au présidentiel avec Jean-Luc Mélenchon à asseoir justement
02:23 la supériorité d'un problème de rupture.
02:26 Les législatives ont été plutôt un bon résultat vu la situation.
02:29 Donc pour gagner, pour gouverner, c'est ce que nous voulons faire, il faut élargir
02:32 le socle de la gauche dans la population.
02:34 Mais vous allez l'élargir avec une alliance avec tous ceux qui ont failli ?
02:37 Je ne comprends pas.
02:38 Quel est le projet ?
02:39 Il ne parle pas que de Bernard Cazan, il parle beaucoup des syndicats aussi par exemple,
02:42 il parle de personnalité.
02:43 Donc c'est vraiment une ouverture très large.
02:45 On s'est focalisé sur Bernard Cazan.
02:47 Mais savez-vous que pendant la campagne électorale et ensuite avec justement la nupes, nous avons
02:53 mis, et malheureusement le parti conniste et M.
02:56 Roussel n'étaient pas très favorables à ça, nous avons lancé un parlement de l'Union
03:00 Populaire, donc la nouvelle Union Populaire, dans lequel il y a des syndicalistes, il y
03:03 a des artistes, il y a des intellectuels, il y a des chercheurs, etc.
03:07 Donc nous avons déjà tenté ça.
03:08 Que M.
03:09 Darmanin appuie ce genre de démarche au lieu, j'allais dire, de remettre en selle tous
03:13 ceux qui, d'abord il faudrait prouver qu'ils apportent quelque chose électoralement, mais
03:17 surtout ce qui me pose problème c'est quel est leur projet politique ?
03:19 C'est revenir aux années Hollande ?
03:21 C'est revenir à une gauche qui se retrouve à la fois incapable de gagner au niveau électoral,
03:25 mais surtout incapable de transformer la situation sociale dans le pays ?
03:28 Donc je ne comprends pas très bien.
03:29 On ne vous réconciliera pas.
03:30 Je ne comprends pas très bien, si ce n'est, à certains moments, et je le reproche un
03:34 peu à Fabien, l'impression qu'il marque début contre son camp en approuvant ce que
03:38 dit M.
03:39 Darmanin, alors que M.
03:40 Darmanin est en guerre contre la NUPES, nous criminalise à des propos extrêmement durs
03:45 pour nous stigmatiser, et faisant de même avec M.
03:49 Cazenot.
03:50 Oui, mais la NUPE, elle va comment aujourd'hui ?
03:51 Vous avez eu une réunion à l'Assemblée nationale.
03:52 Elle va très très bien.
03:53 La NUPE ?
03:54 Mardi soir ?
03:55 Oui, très très bien.
03:56 Et vous avez acté la mise en place d'une nouvelle phase de la NUPE ?
03:59 Un acte 2 ?
04:00 Le fait de se voir, on a acté, chacun l'appelle comme il veut, enfin l'idée c'est de se
04:04 rencontrer plus souvent.
04:05 Alors une fois par mois on va faire des plénières tels qu'on l'a fait mardi soir, on va
04:09 faire beaucoup plus d'initiatives communes, de projets de lois de commun.
04:12 Nous avons remis, nous, sur la table l'idée justement de relancer ce fameux Parlement
04:17 de l'Union Populaire, Nouvelle Union Populaire, et puis nous nous le disons, c'est ce que
04:20 nous souhaitons.
04:21 Nous ne voyons pas pourquoi nous ne serions pas capables d'être présents ensemble aux
04:24 européennes et aux élections intermédiaires d'ici la présidentielle, puisque tous les
04:28 partenaires de la DUPES c'est quand même déjà quelque chose de positif.
04:31 Les écolos ont dit non ?
04:32 Ce qui est positif c'est que tous les partenaires de la DUPES disent bien évidemment qu'il
04:35 faut que nous soyons ensemble aux présidentielles.
04:37 Donc nous nous remettons, vu la situation actuelle, vu la situation de conflictualité,
04:42 vu la manière dont le gouvernement s'en prend à nous, s'en prend à la démocratie,
04:45 nous remettons sur la table que nous serions bien mieux ensemble aux européennes.
04:49 Sinon ça veut dire que c'est la fin de l'année ou pas ?
04:50 Non je n'ai pas dit ça, mais ce serait quelque chose de préférable.
04:53 Vous savez, moi je n'agis pas en disant par des menaces, par la pédagogie, et moi j'ai
04:59 l'espoir que nous repersuadions nos partenaires, notamment Europe Ecologie, que ce serait mieux
05:04 ensemble que séparés.
05:05 Hier, la présidente de l'Assemblée Nationale, Yael Brown-Pivet, a fait un rappel à l'ordre
05:10 pour 76 députés, dont des insoumis, pour des comportements jugés inappropriés au
05:16 palais Bourbon, c'était par exemple des champs ou des vêtements non conformes.
05:19 Vous répondez quoi ce matin à la présidente ?
05:20 C'est pas ça en fait.
05:21 Ah il y a eu des champs ?
05:22 Non mais le rappel à l'ordre n'est pas là-dessus.
05:24 Je vous le dis, puisque je l'ai reçu, que le rappel à l'ordre c'est un rappel à l'ordre
05:28 sur les pancartes seulement, d'accord ? Et non pas sur rien d'autre.
05:32 Nous contestons fortement et nous sommes très inquiets du fait que Yael Brown-Pivet,
05:37 à l'Assemblée Nationale, finalement, fait rentrer à l'Assemblée Nationale le même
05:43 type d'attaque que M. Darmanin, par exemple, fait sur nous en nous traitant d'ultra-gauche,
05:48 etc.
05:49 Enfin des choses qui n'ont aucun rapport avec la réalité.
05:51 Pourquoi ? Parce que d'abord c'est une décision collective.
05:54 Et ça, ça n'existe pas.
05:56 Dans l'Assemblée Nationale, vous individualisez vos peines, mais en aucun cas ça ne peut
06:04 être collectif.
06:05 Deuxièmement, c'est sur des faits faux.
06:07 C'est-à-dire, elle nous reproche d'avoir brandi des pancartes.
06:09 Comme elle ne peut pas se contenter de ça, parce qu'une semaine après, par exemple,
06:12 il y a eu d'autres pancartes brandies, notamment par le Parti Communiste, elle explique qu'on
06:16 les a maintenues, ce qui n'est pas vrai, elle n'a pas eu plusieurs injonctions, elle
06:19 raconte des choses qui sont fausses.
06:20 Mais surtout, tout ça nous rappelle quand même un autoritarisme inquiétant.
06:24 Savez-vous que M. Orban, le président de l'Assemblée Hongroise, a utilisé le même
06:29 type d'argument pour quatre pancartes pour, justement, pénaliser des députés à l'Assemblée
06:35 Nationale ?
06:36 Non mais quand même, Eric Coquerel, pardonnez-moi, je vous coupe.
06:37 Vous allez me donner raison.
06:38 Non, ce n'est pas ça.
06:39 Mais est-ce que vous avez des regrets quand même, pour certains insoumis, et vous en
06:44 êtes, est-ce qu'il y a des regrets dans les comportements insoumis que vous avez eus
06:48 à l'Assemblée Nationale ces dernières semaines, ces derniers mois ? Est-ce qu'il
06:51 y a des regrets dans ce que vous avez fait, parfois ?
06:53 Parlons de ce qui s'est passé à ce moment-là.
06:55 Le fait que nous chantons la marseillaise, reprise également par d'autres groupes,
07:00 notamment de la NUPES, que nous brandissions une pancarte sur quelque chose qui est un
07:04 problème démocratique incroyable, c'est-à-dire le fait qu'une loi qui va structurer et
07:09 qui va faire reculer de deux ans le départ de l'âge de la retraite, soit imposée
07:13 par 49-3 parce que le gouvernement n'a pas de majorité à l'Assemblée.
07:16 Alors non, je n'ai pas de regrets, à un moment donné, de dire que ça ne peut pas
07:19 se passer comme ça.
07:20 Ce n'est pas supportable de passer comme ça.
07:21 Mais est-ce qu'on peut être un élu de la République comme vous ?
07:22 Et chanter la marseillaise, oui.
07:23 Et empêcher, par exemple, la Première Ministre de s'exprimer ?
07:26 Mais la Première Ministre est arrivée pour empêcher l'Assemblée Nationale de voter.
07:31 Est-ce que vous considérez que c'est normal dans une démocratie…
07:33 Moi je dis que dans une démocratie, on n'est pas toujours d'accord.
07:36 Non, non, non, je vous demande de répondre à cette question.
07:38 Est-ce que vous considérez que dans une démocratie…
07:39 Non, moi je ne suis pas là pour la colonisation.
07:40 Mais si, dans une démocratie, est-ce qu'il est normal…
07:41 Non, mais le 49-3 vous répond à chaque fois que le 49-3 fait partie de la Constitution.
07:42 Est-ce que dans une démocratie, il est normal, à un moment donné, que parce que vous êtes
07:46 minoritaire, vous empêchez l'Assemblée Nationale de voter, après l'avoir déjà
07:50 fait dix fois lors du budget, pour les mêmes raisons, parce qu'elle est minoritaire ?
07:53 On a faim de faire la Constitution américaine.
07:54 Alors, à partir de là… Attends, laissez-moi finir.
07:57 Est-ce que vous savez comment se passe un 49-3 ? Est-ce que vous savez ?
08:00 On en a suivi quelques-uns.
08:01 Oui, d'accord.
08:02 Donc vous savez que la ministre arrive, clôt les débats, explique qu'elle impose le
08:06 49-3 et elle sort.
08:07 Quelle autre manière de réagir, voyez-vous, que justement, du type de manifestation ?
08:12 Nous, on a trouvé que la marseillaise était quand même quelque chose qui solanisait le
08:15 moment, qui s'appuyait sur nos principes républicains.
08:18 On s'est contenté de mettre des pancartes.
08:20 Parlons du problème de démocratie du 49-3, je trouve que c'était le minimum qu'on
08:24 pouvait faire.
08:25 Et d'ailleurs, je remarque que dans le monde entier, dans les unes du monde entier, c'est
08:28 quelque chose qui n'a pas été, j'allais dire, remarqué comme un tumulte, mais plutôt
08:33 comme une expression, justement, républicaine d'une opposition qui n'est pas d'accord
08:37 avec des débits de démocratie.
08:38 Mais est-ce que les insoumis sont encore dans le respect des institutions, aujourd'hui ?
08:40 Bien sûr, mais est-ce que le gouvernement est dans le respect des institutions ?
08:44 C'est quand même incroyable ce genre de question, excusez-moi, Karine Mika, vous
08:47 êtes dans votre rôle, et vous répercutez les attaques que fait le gouvernement.
08:54 Non, absolument pas.
08:55 Je suis dans l'observation de tout ça.
08:56 Je vous réponds, ça me permet de résoudre ma démocratie.
08:59 Vous reprenez ces termes-là.
09:01 Est-ce que le gouvernement est dans le respect de la démocratie à partir du moment où
09:07 il utilise un projet de loi de finances rectificatrice de la sécurité sociale, on va en parler
09:11 je pense, qui n'est absolument pas fait pour ça et qui lui permet juste, pourquoi il l'utilise,
09:14 et parce que ça lui permet juste, un, de raccourcir les débats considérablement,
09:18 c'est une loi très importante, deux, de passer éventuellement par ordonnance et en
09:22 force, et même d'utiliser le 49-3, ce qu'il a fait.
09:24 Est-ce que vous croyez que c'est normal ? Est-ce que vous croyez que vous respectez la démocratie ?
09:27 Il y a des institutions qui vont effectivement en juger, à savoir le Conseil constitutionnel,
09:31 pour savoir si effectivement la Constitution a été respectée.
09:34 C'est ça le respect des institutions.
09:35 Non, non, le respect des institutions, d'abord, à mon avis, il y a quelque chose qui est
09:39 au-dessus, qui est le respect de la démocratie et le respect de l'Assemblée nationale.
09:42 Et vous ne pouvez pas, parce que vous êtes minoritaire, utiliser 11 voiles 49-3, notamment
09:47 une fois, par rapport à un projet de retraite, où vous avez tous les syndicats contre vous,
09:51 7 Français contre vous.
09:52 On verra ce qu'en dit le Conseil constitutionnel, on va débattre pour rien là, parce que le
09:54 49-3 fait partie de la Constitution.
09:55 Alors, je vais vous expliquer, donc la bonne question que vous pourriez me poser, c'est
10:02 pourquoi nous pensons que ce n'est pas constitutionnel ?
10:03 Ah oui, mais ça on l'a déjà entendu dans la moitié.
10:06 Mais allons-y, parce que vous êtes allé…
10:08 Je vais s'en excuser, parce que le temps file.
10:10 Oui, mais le temps file.
10:11 Mais comme j'étais sur place, ça peut vous intéresser.
10:12 Non, mais allons-y, voilà.
10:13 Et comment ça s'est passé ? Vous êtes allé mardi matin au Conseil constitutionnel
10:16 avec une délégation.
10:17 Déjà, première remarque positive, c'est que nous avions les 9 sages en face de nous.
10:20 C'est assez rare.
10:21 En général, quand vous allez défendre un recours, vous avez le rapporteur, vous n'avez
10:24 pas les 9 sages, dont M. Juppé, dont le président Fabius, qui était en face de moi.
10:30 Et nous étions, nous à 10, et nous avions préparé nos interventions avec Charles de
10:34 Courson, avec Boris Ballot, avec Cyril Chatelain…
10:38 Jérôme Gage.
10:39 Jérôme Gage et d'autres personnalités.
10:40 Voilà, une délégation de gauche.
10:41 Sébastien Jumel, etc.
10:42 Comment ça s'est passé ? Vous avez le sentiment que vous avez été entendu ou pas ?
10:46 Écoutez, en tout cas, j'ai le sentiment que nous avons des arguments qui font que
10:49 si moi j'avais été en face, je serais convaincu.
10:51 Oui.
10:52 Oui, c'est important.
10:53 Et notamment l'argument majeur, qui est que dans la loi organique qui a prévu les
10:57 lois de finances rectificatives de la sécurité sociale, il a été prévu des mesures exceptionnelles
11:03 quand ce que vous mettez en place change, j'allais dire, de manière considérable,
11:07 le budget en cours.
11:08 Or là, ce n'est pas le cas.
11:10 Que ça soit l'avis de monsieur Moscovici pour le Haut Conseil des Finances Publiques
11:13 qui explique que ça ne change en rien les conditions macroéconomiques et l'équilibre
11:17 budgétaire voté deux mois auparavant, que ce soit sur les impacts de cette loi qui vont
11:23 être mineurs voire nuls en 2023, on est dans une situation qui n'a aucun rapport avec
11:28 ce que devrait être ce texte.
11:30 Les deux fois où il a eu lieu ce projet de loi de finances de la sécurité sociale,
11:34 c'était pour des modifications portant à 1,4 milliard et 1,7 milliard sur le budget
11:40 de la sécurité sociale.
11:41 Là, on l'a utilisé.
11:43 Alors, il y a beaucoup d'autres raisons.
11:44 Il y a en plus d'insincérité.
11:45 Rappelez-vous cette histoire de 1200 euros qui était au départ prévu, soi-disant,
11:49 pour 200 000 personnes.
11:50 Il n'y a plus que 10 000 à la fin.
11:51 Donc, il y a plein de choses totalement insincères.
11:53 Et je crois que nous avons les arguments pour montrer que la totalité de cette loi devrait
11:58 être déboutée par le Conseil de la Constitution.
11:59 - Et bien, Eric Coquerel, quelle attitude auront les insoumis le 14 avril si le Conseil
12:04 constitutionnel valide toute ou partie de cette réforme ?
12:06 - Je crois qu'on aura l'attitude qu'auront aussi manifestement les syndicats.
12:12 Parce que nous, on suit sur cette question des retraites, on suit ce que fait l'intersyndical
12:18 depuis le début.
12:19 On la soutient.
12:20 Et manifestement, le recours est évidemment un moment important.
12:23 J'espère que d'ailleurs les SAGE vont juger sur la Constitution et pas sur d'autres préoccupations
12:28 de leur appartenance politique passée, etc.
12:30 - Ce n'est pas son rôle en principe.
12:32 - Donc, si c'est sur le fond, je pense que ça sera débouté.
12:36 Et si le projet est maintenu, il y a deux solutions.
12:40 Soit le RIP est accepté, c'est-à-dire le référendum d'initiative parlementaire, et
12:45 dans ces cas-là, on rentrera dans une campagne pour trouver les millions de signataires nécessaires
12:51 pour que ces référendums soient soumis à l'Assemblée.
12:54 C'est très compliqué.
12:55 C'est un des problèmes.
12:56 - C'est long et compliqué.
12:57 - Et dans tous les cas, je pense que la mobilisation continuera.
13:00 J'ai vu que les syndicats appellent déjà à un 1er mai unitaire.
13:03 Donc, la mobilisation continuera pour que cette loi ne soit pas promulguée.
13:06 Et moi, je crois qu'il y a des possibilités pour ça parce que je crois que ce gouvernement,
13:10 je crois que M.
13:11 Macron, s'est mis dans une impasse politique totale et que, quoi qu'il arrive, je pense
13:16 qu'il a perdu la partie au niveau politique.
13:18 Je ne vois plus ce qu'il peut faire passer dans le pays sans majorité à l'Assemblée,
13:21 avec une population qui est véritablement remontée fortement contre ce genre de pratiques.
13:26 Bon, voilà, je crois que l'avenir, en tout cas, de cette majorité en termes politiques,
13:31 cette majorité qui n'en est pas une, elle est largement compromise.
13:34 - Et est-ce que vous en voulez, par exemple, à la CFDT de vouloir rentrer dans le rang,
13:37 comme l'a dit Laurent Berger, si le Conseil constitutionnel valide cette loi ?
13:40 - Moi, je n'ai pas entendu ça de Laurent Berger.
13:41 Depuis le début, on me dit "Laurent Berger va rentrer dans le rang".
13:44 C'est ce qu'espérait manifestement Mme Borne en essayant de diviser un peu l'intersyndical.
13:49 Pour l'instant, ce n'est pas ce qui s'est passé.
13:50 - Il a dit cette semaine quand même que cette loi peut-être finira par être promulguée.
13:53 - Ça, c'est autre chose.
13:54 - Il a confirmé que la CFDT était un syndicat réformiste et qu'il promulguait ce Conseil constitutionnel.
14:01 - Ça ne veut pas dire que vous l'acceptez et que vous ne ferez pas en sorte, justement, de continuer à se mobiliser.
14:06 - Éric Ockrel, est-ce qu'il faut calmer et apaiser le pays ?
14:10 Est-ce que vous êtes d'accord sur le fond avec ce qu'a dit Elisabeth Borne en off au journal Le Monde ?
14:16 Est-ce qu'il faut respecter une période de convalescence ? Est-ce qu'elle fait le bon diagnostic, selon vous ?
14:21 - Elle fait le diagnostic, elle aurait dû le faire avant.
14:25 Et du coup, ce qui lui aurait peut-être évité d'essayer de faire passer cette loi de la manière dont on vient de le décrire.
14:31 - Elle avait mandat de l'Élysée, répète.
14:32 - Oui, oui. Peut-être que ça montre qu'elle n'était pas très à l'aise, finalement, dans ses bottes,
14:37 pour reprendre l'expression par rapport à Alain Juppé qu'il était lui en 1995.
14:41 Bon, voilà, c'est comme ça.
14:43 Je ne sais pas si... Je pense que Mme Borne, de toute façon, elle le sait.
14:46 En tant que Premier ministre, je crois que les temps sont comptés, parce qu'elle a un gouvernement qui est dans le mur, qui est dans l'impasse.
14:54 Mais très sincèrement, je pense que M. Macron n'aura pas d'autre alternative.
14:59 - Donc vous dites qu'ils ne sont plus sur la même ligne, aujourd'hui, Borne et Macron ?
15:01 - Je sais pas, j'ai cru comprendre qu'il y avait quelques réticences.
15:04 Alors, ils vont dire l'inverse officiellement.
15:05 - Ah, c'est déjà vu.
15:06 - Moi, je ne suis pas sûr que Mme Borne soit très à l'aise avec tout ce qui s'est passé.
15:09 Je ne suis pas certain, quand même.
15:10 - Donc, vous estimez...
15:11 C'est tellement, entre les outrances de M. Darmanin, par rapport à la Ligue des droits de l'homme,
15:18 qui menace la Ligue des droits de l'homme, par rapport au parti d'opposition, par rapport aux manifestants,
15:24 et puis en même temps, cette façon de passer outre la totalité des syndicats français.
15:28 Ils ont réussi à réunir... Rendez-vous compte que pour la première fois depuis très longtemps, il y aura sûrement un premier unitaire.
15:33 Bon, je ne pense pas qu'elle soit très à l'aise dans ce rôle-là.
15:36 - Éric Coquerel, le temps file, le temps file.
15:38 Encore un sujet, Sophie Binet, les relations n'étaient pas bonnes entre Jean-Luc Mélenchon et Philippe Martinez à la tête de la CGT.
15:44 Désormais, Sophie Binet, à la tête de la CGT, cherche une nouvelle relation, plus apaisée avec les insoumis.
15:51 Ça annonce quoi ?
15:52 - Ah ben, ça annonce du positif.
15:55 Moi, j'étais au congrès de la CGT.
15:58 Je ne porte pas du tout de jugement sur la direction passée de Philippe Martinez, avec qui je continue à dialoguer.
16:03 Mais j'observe une chose, c'est que j'ai l'impression que l'élection de Sophie Binet et du bureau dans sa composition a rassemblé la CGT.
16:10 J'ai cru comprendre que les retours étaient positifs.
16:14 Et si en plus de ça, elle exprime le fait qu'on va pouvoir, dans l'avenir, non pas se mêler des affaires syndicales pour notre part,
16:23 non pas des affaires dans l'entreprise, notamment les grèves, mais en tout cas avoir une relation, des discussions, je trouve ça positif.
16:28 Et d'ailleurs, on va le tester parce que moi, en 2019, j'avais lancé un comité pour les libertés publiques et contre la répression.
16:35 Il y avait une grande partie d'organisations politiques, associations comme Attaque, des organisations politiques.
16:41 Et avec l'accord du groupe, je vais relancer cette initiative parce que malheureusement, je crois que le temps est venu,
16:47 vu les problèmes de répression justement et de la manière de s'en prendre aux libertés publiques de ce gouvernement.
16:53 Donc on va voir si Madame Binet, notamment, est d'accord avec cette perspective.
16:58 Passons à Adrien Quatennens pour finir, qui doit réintégrer le groupe des Insoumis à l'Assemblée à partir de vendredi prochain, le 14 avril aussi.
17:06 Décidément, grosse journée le 14 avril. Il avait été, je le rappelle, écarté du groupe après des actes de violence conjugale pour lesquels, il faut le rappeler, il a été condamné.
17:16 Avant son retour, les députés et les filles vont être consultés, ça va se passer mardi en réunion de groupe.
17:23 Éric Coquerel, est-ce que vous voterez pour ou contre le retour d'Adrien Quatennens ?
17:26 D'abord, c'est absolument pas évident qu'il y ait un vote. Non, non, c'est pas du tout évident.
17:30 À la démocratie alors ?
17:33 On vote très souvent dans le groupe de l'Assemblée Nationale aussitôt que c'est nécessaire.
17:37 Mais là, il n'est pas du tout évident que c'est nécessaire, puisqu'il va y avoir une rencontre, un travail fait avec Adrien.
17:43 Je vous rappelle que dans les mesures que vous donnez, il y en avait une autre qui était un stage avec une association.
17:49 Un stage d'entreprise, avec un stage de violences.
17:51 À partir de là, il va y avoir une discussion avec lui et avec le groupe.
17:55 Et nous, l'espoir, c'est qu'on arrive à un consensus ensemble, de tout le groupe, pour essayer justement de faire en sorte que la situation continue telle qu'elle avait été prévue.
18:04 Mais vous êtes d'accord pour qu'il revienne ou pas ?
18:05 Telle qu'elle avait été prévue à l'origine, c'est-à-dire le fait qu'au nom d'une certaine gradation des peines, enfin en tout cas des sanctions,
18:14 au nom également de la réhabilitation qui est quelque chose de terriblement progressiste, et en même temps des valeurs féministes, notamment vis-à-vis des violences sexuelles et sexistes, eh bien...
18:24 Mais vous gagnez du temps là. Vous êtes d'accord ou pas avec son retour ?
18:27 Moi, je serais d'accord avec la position du groupe.
18:29 Et je ne veux pas qu'on commence justement à vous offrir le terrain d'une polémique interne, alors que jusqu'à maintenant, on a réussi à très bien travailler tous ensemble sur cette situation.
18:38 Vous verrez la position du groupe la semaine prochaine.
18:40 Peut-être vous posez la question autrement pour...
18:41 J'ai confiance dans la solution qui sera trouvée et à mon avis, qui vous verrez, je pense qu'on aura un consensus.
18:47 Est-ce que le groupe vous semble aujourd'hui plutôt favorable ou plutôt contre le retour d'Adrien Quatennens ?
18:52 Je pense que le groupe est plutôt enclin à faire ce que nous avions prévu, c'est-à-dire à faire en sorte qu'Adrien Quatennens revienne, en fonction évidemment de tout ce qu'il aura tiré, notamment du travail avec cette association.
19:04 Merci beaucoup d'être venu en parler ce matin sur France Inter.
19:07 Éric Coquerel, député La France Insoumise, président de la Commission des Finances. Merci beaucoup et bonne journée.

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