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SportTranscription
00:00 On dirait que Gibril Cissé est un peu démoralisé.
00:04 C'est un joueur qui a joué avec le meilleur joueur du monde.
00:07 Et qui a fait un bon travail.
00:09 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:11 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:13 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:15 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:17 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:19 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:21 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:23 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:25 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:27 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:29 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:31 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:33 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:35 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:37 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:39 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:41 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:43 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:45 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:47 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:49 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:51 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:53 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:55 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:57 C'est un joueur qui a fait un bon travail.
00:59 C'est une première quelque part.
01:01 C'est une première quelque part.
01:03 - 2003. - Ta première Anfield.
01:05 - Anfield, oui, exact.
01:07 - Et là, à la base,
01:09 t'es déjà annoncé pour venir à Anfield.
01:11 Et là, ton deuxième papa,
01:13 Guirou, il te sort à la 75e minute
01:15 et t'es ouf.
01:17 - Je me rappelle.
01:19 - Est-ce que tu te rappelles ou pas ?
01:21 - J'ai enlevé mon maillot, non ?
01:23 En fait, pour moi, c'était un affront.
01:25 Il m'a fait un affront
01:27 dans mon futur club.
01:29 À l'époque, j'étais pas...
01:31 J'étais pas non plus quelqu'un
01:33 de raisonné, de réfléchi.
01:35 Il m'a pris...
01:37 Il m'a pris en frontal.
01:39 J'ai réagi comme ça.
01:41 Tu arrives déjà dans un club
01:43 qui tourne bien,
01:45 où il y a des Michael Owen,
01:47 où il y a des Steven Gerrard,
01:49 où il y a des Didier Amann,
01:51 où il y a des joueurs que tout le monde connaît.
01:53 Il faut être au niveau.
01:55 C'est un autre pays.
01:57 C'est une nouvelle langue.
01:59 C'est un endroit de Liverpool
02:01 où il y a un accent qui est compliqué.
02:03 Maintenant, c'est à toi de te mettre au niveau.
02:05 - C'est pour ça qu'au premier entraînement,
02:07 tu mets tout le monde à la montée,
02:09 tu fais du bicyclette, bam !
02:11 - C'était important de montrer
02:13 que j'avais le niveau
02:15 et que j'étais pas venu pour enfiler des perles.
02:17 J'étais là pour prendre la place,
02:19 pour gagner des titres
02:21 et pour être dans une continuité
02:23 de la Ligue.
02:25 - Premier match en plus,
02:27 je marque aussi, à Tottenham.
02:29 Tu sors, moi je rentre.
02:31 - C'est ça.
02:33 Et ça se passe très bien.
02:35 Je me sentais un peu bizarre au début de match
02:37 parce qu'il y a une autre ambiance,
02:39 une atmosphère différente,
02:41 les gens qui sont près de toi.
02:43 On n'est pas forcément habitués.
02:45 Nous, on est habitué à avoir des grillages
02:47 entre les supporters.
02:49 Tu joues à Tottenham, c'est un gros club.
02:51 - Je me sens très bien,
02:53 je marque mon premier but
02:55 et c'est le début de l'histoire
02:57 qui commence.
02:59 Je me dis pourquoi ça arrive maintenant.
03:05 Pourquoi ? Tout va bien,
03:07 ça commence à aller.
03:09 Pourquoi maintenant ?
03:11 C'est même pas un gros tacle,
03:13 il ne me met pas un attentat.
03:15 Il n'y a rien de méchant.
03:17 On apprend tous les jours,
03:19 surtout avec des camaradeurs.
03:21 - Il n'y a rien qui se passe.
03:23 Et là, un petit truc,
03:25 un petit choc pas méchant.
03:27 Et ça arrive.
03:29 Je me dis,
03:31 maintenant c'est arrivé,
03:33 on n'a pas le temps de se dire pourquoi,
03:35 de pleurer,
03:37 de poser des questions.
03:39 Tu te mets en mode,
03:41 tu oublies ce qui se passe.
03:43 Tu te mets en mode retour
03:45 le plus vite possible,
03:47 et tu te montres.
03:49 - On a la chance de se connaître.
03:51 Avec le recul,
03:53 est-ce que tu te rappelles
03:55 qu'à chaque présaison,
03:57 tu avais les tibians en feu ?
03:59 Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui,
04:01 avec une préparation,
04:03 les nouvelles générations
04:05 où les mecs sont plus suivis,
04:07 ça ne serait plus quelque chose
04:09 qui aurait pu être évité ?
04:11 - Peut-être qu'avec les moyens
04:13 de maintenant personnalisés,
04:15 plus faibles et plus fatigués
04:17 que d'autres, on aurait pu
04:19 peut-être l'éviter.
04:21 - On peut le dire.
04:23 Nous tous qui travaillions au hobby,
04:25 on était nuls.
04:27 Est-ce qu'on peut l'avouer maintenant ?
04:29 À quel point on était nuls ?
04:31 On était pas loin des Garden Buttes.
04:33 - Maintenant, il y a la prescription,
04:35 on a fini notre carrière,
04:37 maintenant on discute.
04:39 Je peux dire que je coupais en forêt à Oxair.
04:41 - Michael Owen,
04:43 tous les trois, on était très loin.
04:45 - On était à la fin.
04:47 Je te jure, il y avait même des gardiens
04:49 qui étaient devant nous.
04:51 - Garzil était mieux que toi.
04:53 - Mais on avait d'autres qualités.
04:55 On avait des qualités d'exposivité,
04:57 on avait des qualités de sprint,
04:59 on avait des qualités
05:01 sur courte distance.
05:03 - Répétition.
05:05 - Et on avait la faculté de récupérer
05:07 rapidement.
05:09 On avait ce qu'il fallait suffisamment
05:11 pour répéter des sprints dans les matchs.
05:13 - Et là, tu reviens
05:15 et tu marques même
05:17 ton pénalty
05:19 dans la finale,
05:21 certainement la plus belle finale historiquement parlant,
05:23 je pense, de la Champions League.
05:25 - Je pense aussi.
05:27 Déjà, je reviens,
05:29 je suis pas prêt
05:31 pour le retour.
05:33 Parce que j'avais fait que quelques semaines
05:35 d'entraînement avec le groupe.
05:37 Et Rapha qui me dit
05:39 "Ouais, je te sens prêt, je te prends dans le groupe
05:41 contre Matroto à la Juve."
05:43 Et du coup, il me fait rentrer, je crois, 15 ou 20 minutes.
05:45 Et tu te dis
05:47 "C'est là, c'est là,
05:49 le tampon, tu vas le prendre."
05:51 - 64 jours précisément,
05:53 Gibril Isissé revient,
05:55 sa fracture, Tibiath Béroné maintenant oublié.
05:57 - Parce que t'as Cannavaro
05:59 et Thuram derrière avec le couteau entre les dents.
06:01 - Thuram derrière qui a pas coupé.
06:03 - Ils perdent un zéro, ils poussent jusqu'à la fin,
06:05 toi tu rentres, tu vas t'en prendre un, c'est sûr et certain.
06:07 - Et il y a un mec qui vient pour m'envoyer
06:09 dans la tribune, il m'envoie dans la tribune
06:11 et je me relève et tout va bien.
06:13 Et là je me dis "Allez, c'est parti."
06:15 - Et tu as la chance de participer
06:17 à un match qui devient
06:19 je pense dans l'histoire de la première ligue
06:21 un match mythique, c'est le CUP PR
06:23 City.
06:25 Et il se passe deux choses.
06:27 Vous maintenez
06:29 et Monti Tisse gagne le titre.
06:31 Il y a Samir, je me rappelle,
06:33 en face, tu célébres avec lui.
06:35 Qu'est-ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là ?
06:37 - Honnêtement, avant le match, avec Samir
06:39 on se parle parce que c'est
06:41 comme mon petit frère Samir à Marseille.
06:43 On a lié une
06:45 relation qui est encore
06:47 aujourd'hui et là.
06:49 Et on se dit "Putain,
06:51 en fait on joue notre vie tous les deux demain."
06:53 Sur le même match.
06:55 - Avec deux actifs différents.
06:57 - Deux frérots sur le même
06:59 match qui jouent
07:01 leur saison. Donc lui il joue le titre
07:03 et moi je joue
07:05 ma survie en truc.
07:07 Et il n'y a pas un qui peut dire à l'autre "Vas-y,
07:09 je te laisse." Non.
07:11 Le titre c'est une fois dans ta vie et nous relégués
07:13 jouer en Ligue 2 l'année prochaine, ça ne m'intéresse pas.
07:15 On perd 1-0, j'égalise.
07:19 Jamie Mackie qui marque,
07:21 on mène 2-1.
07:23 Donc 2-2 Man City
07:25 et moment
07:27 suspendu, moment de
07:29 folie. Agüero
07:31 qui fait un numéro dans la surface
07:33 et qui frappe, qui marque.
07:35 Le stade, franchement,
07:37 l'ambiance, je crois que
07:39 j'ai rarement vu une ambiance
07:41 comme ça. En même temps
07:43 le moment était tellement fou qu'il fallait
07:45 une ambiance exceptionnelle.
07:47 Et du coup
07:49 on nous boltonne,
07:51 on perd le match. Donc on est
07:53 safe. - Safe, ouais.
07:55 - Et c'est qui est champion. On est contents.
07:57 Donc il y a cette scène où j'attrape Samir,
07:59 il y avait pas de maillot, pas de club, pas de truc, c'était juste
08:01 un grand frère et un petit frère qui étaient
08:03 contents l'un pour l'autre. Et c'est tout en fait.
08:05 - On a eu le même parcours un peu,
08:07 un peu les globes de hauteur. Moi j'ai fait 9 pays,
08:09 toi t'en as fait 7. Qu'est-ce que ça t'a apporté
08:11 de voyager autant ? - Ah c'est
08:13 important. Déjà la langue.
08:15 Je maîtrise
08:17 l'anglais aujourd'hui, je maîtrise l'italien.
08:19 Franchement en restant à Auxerre
08:21 j'aurais pas pris de cours d'anglais ou d'italien.
08:23 J'ai des enfants,
08:25 j'ai trois en Angleterre.
08:27 J'ai
08:29 cette chance-là
08:31 d'avoir toujours ce contact-là
08:33 avec l'Angleterre parce que mes enfants sont là.
08:35 Prince joue à Liverpool
08:37 à l'Académie, il joue dans
08:39 le même club que son père. J'espère
08:41 pour lui qu'il
08:43 arrivera les échelons et qu'il jouera en équipe
08:45 première comme son père. Donc il sera toujours
08:47 un peu
08:49 en... même pas
08:51 en concurrence mais mis face à son père.
08:53 Mais j'espère qu'il dépassera son père,
08:55 j'espère qu'il ne se blessera pas comme son père,
08:57 j'espère qu'il gagnera plus de titres
08:59 que son père. C'est juste
09:01 la mentalité et l'envie.
09:03 - C'est son destin entre leurs mains. - Exactement.
09:05 - Merci mon gars. - Merci.
09:07 - Top, top, top comme d'hab. - Souvenir.
09:09 Putain.
09:11 Ah putain t'étais à 20 minutes pile.
09:13 [SILENCE]