Le député RN du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu, est l'invité de Pauline Simonet et ses chroniqueurs dans 22h Max sur BFMTV.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Sébastien Chenu, bonsoir.
00:01 Bonsoir.
00:02 Vous êtes député RN du Nord, vous êtes vice-président de l'Assemblée nationale.
00:05 On a beaucoup de sujets à aborder avec vous en cette semaine décisive, cruciale, très
00:10 importante en tous les cas pour la réforme des retraites.
00:12 Mais je voulais tout d'abord vous faire réagir à l'une des images du jour, le président
00:16 français qui, en visite aux Pays-Bas, alors qu'il s'apprêtait à prononcer un discours
00:21 important sur l'Europe, a été interrompu, a été interpellé sur la démocratie par
00:28 des manifestants.
00:29 Voici ce qu'il a dit.
00:30 Je pense qu'on a perdu quelque chose.
00:31 Pourquoi la démocratie française?
00:32 Pourquoi nous l'avons perdu?
00:33 Je peux répondre à cette question si vous me donnez un peu de temps.
00:34 Personne ne s'écoute.
00:35 Vous avez des millions de gens dans la rue.
00:36 Les conventions sur le climat ont été mises de côté.
00:37 Qu'est-ce que vous pouvez dire quand vous parlez de l'Europe?
00:38 Vous m'avez permis d'y répondre?
00:39 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:40 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:41 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:42 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:43 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:44 Vous avez mis le président de la République en prison.
00:45 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:11 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:18 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:23 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:27 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:30 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:33 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:36 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:39 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:42 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:45 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:48 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:51 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:54 Vous avez mis le président de la République en prison.
01:57 Vous avez mis le président de la République en prison.
02:00 Vous avez mis le président de la République en prison.
02:03 Vous avez mis le président de la République en prison.
02:06 Vous avez mis le président de la République en prison.
02:08 Le président de la République française se fait chahuter à l'international.
02:11 Moi, je ne partage pas les options d'Emmanuel Macron,
02:14 mais enfin, c'est l'image de la France.
02:16 Le fait qu'il soit chahuté à l'international me déplait profondément.
02:19 Je pense qu'il est responsable de cela.
02:21 Je pense qu'Emmanuel Macron, à cause de son attitude,
02:24 à cause de sa politique, à cause de sa façon de gouverner les Français,
02:27 abîme l'image de notre pays aussi à l'international,
02:31 qu'il est le premier responsable de cela.
02:34 Et puis ensuite, il donne des leçons.
02:37 Il explique que finalement, il a raison.
02:40 En réalité, dans ce qu'il dit, c'est "finalement, j'ai été élu,
02:43 donc je mène la politique que je veux".
02:45 Et à partir du moment où elle est conforme à la Constitution,
02:47 c'est comme ça.
02:48 Je crois que ça en dit long sur le rapport qu'a Emmanuel Macron au pouvoir.
02:53 Et c'est probablement le nœud gordien de toute la problématique
02:57 que les Français rencontrent avec Emmanuel Macron,
03:00 avec la façon dont ce président gouverne la France.
03:03 Je sais qu'il pense que les choses doivent s'imposer aux Français
03:07 parce qu'il a été élu et qu'elles ne doivent pas se négocier,
03:10 qu'elles ne doivent pas faire preuve d'échange.
03:14 Et je pense qu'Emmanuel Macron nous livre finalement,
03:17 à travers cet incident, sa façon de voir les choses.
03:20 Mais vous condamnez en tous les cas cette séquence,
03:21 vous condamnez le fait qu'on aille houspiller le président.
03:23 Bien sûr, je ne veux pas que le président de la République française
03:26 soit empêché de s'exprimer lorsqu'il est à l'étranger
03:28 parce qu'il représente mon pays.
03:30 Maintenant, je considère que le président de la République française
03:33 se comporte tellement mal, gère tellement mal notre pays,
03:37 qu'il nous met, nous, collectivement, Français, dans cette situation.
03:41 Et vous avez remarqué qu'on n'évoque pas trop la réforme des retraites en tant que telle.
03:45 Les manifestants évoquaient essentiellement la démocratie.
03:48 Ça vous surprend que ce soit ça et pas la question des retraites en elle-même
03:51 qui soit finalement soulevée ?
03:53 Non, mais je crois qu'Emmanuel Macron passe pour un président
03:57 qui, à défaut d'avoir de l'autorité, est autoritariste.
04:02 Il passe pour un président qui n'aime pas son peuple
04:06 et ça finit par se voir partout sur la planète.
04:09 Partout sur la planète, ça veut dire qu'il a affaibli, selon vous,
04:12 l'image de la France à l'étranger, l'image de la démocratie française ?
04:14 Bien sûr, et il le fait à peu près à chaque fois qu'il met un pied à l'étranger.
04:19 Vous savez, on nous avait présenté Emmanuel Macron, les macronistes, etc.,
04:22 comme des experts dans tous les domaines, des Mozart de la finance.
04:25 Finalement, c'est des nullités absolues en matière de finances.
04:28 On le voit en ce qui concerne l'état des finances publiques de notre pays.
04:32 Quand vous dites qu'il n'aime pas son peuple,
04:35 qu'est-ce qui vous fait dire qu'il n'aime pas son peuple ?
04:38 Je termine mon propos et je pense qu'à chaque fois qu'il va dans un pays étranger,
04:41 une fois sur deux, il nous brouille avec ce pays étranger.
04:44 On l'a vu encore avec les déclarations qu'il a faites à l'étranger
04:48 concernant les États-Unis, la Chine, Taïwan, ces dernières heures.
04:51 Là, il ne nous a pas brouillé avec la Chine, par contre, il est là.
04:53 Non, mais ce n'est pas été très glorieux non plus encore que cette façon de se contredire.
05:00 Parce que finalement, avec Emmanuel Macron, c'est sans arrêt des contradictions multiples.
05:03 Pour le reste, oui, je pense que c'est un président qui n'aime pas les Français,
05:06 qui ne les comprend pas, qui ne les considère pas,
05:08 qu'il considère que les Français ne doivent s'attacher à rien.
05:11 Vous savez, c'est l'interchangeabilité permanente avec Emmanuel Macron.
05:14 J'ai l'habitude de dire avec Emmanuel Macron, vous êtes bouché charcutier le lundi à Strasbourg,
05:19 vous perdez votre boulot, vous devez devenir esthéticien le mardi à Biarritz.
05:22 C'est-à-dire qu'on ne doit s'attacher à rien.
05:24 C'est-à-dire que vous ne devez pas vous attacher à un territoire, à un métier, à un équilibre, à un sexe, etc.
05:29 Tout est interchangeable.
05:31 Parce qu'Emmanuel Macron voit les Français comme ça,
05:33 et voit la France comme un élément d'un puzzle international.
05:36 Ce en quoi, je crois, il leur manque profondément de respect.
05:39 Il manque profondément de respect à notre pays, à ce à quoi les Français sont attachés.
05:43 Le système social qui a été fabriqué par les Français, avec leurs efforts, avec leur travail,
05:48 qu'ils déconstruisent petit à petit, qu'ils ne sauvent pas.
05:51 On a eu ce débat sur la réforme des retraites et sur son déséquilibre financier.
05:55 Je pense que, là encore, c'est un élément qui montre qu'il manque profondément de respect
05:59 au travail qu'ont fait les Français.
06:01 Les Français ne l'ont pas vu quand ils l'ont élu face à Marine Le Pen, il y a un an ?
06:04 Je pense que non, ils ne l'ont pas forcément vu.
06:06 En tous les cas, ça se complique, c'est de pire en pire.
06:09 Je pense que vous le savez très bien qu'il y a eu plusieurs votes sur Emmanuel Macron.
06:13 Il y a eu des gens qui ont voulu faire barrage à Marine Le Pen,
06:15 parfois de bonne foi, parfois de mauvaise foi.
06:18 Il y a eu des gens qui ont adhéré à la stratégie, à l'offre politique d'Emmanuel Macron.
06:22 Il y a des gens qui sont d'accord avec ça, qui sont d'accord au fait qu'on a un président...
06:26 Moi, je ne lui fais même pas le reproche d'être un président libéral, pro-Europe, etc.
06:32 Je ne suis pas d'accord avec ça.
06:34 Mais il a le droit d'avoir ce type de conviction, il a une offre politique.
06:37 Là-dessus, il ne trompe pas sur la marchandise, Emmanuel Macron,
06:41 mais sur la méthode, sur ce qu'il incarne.
06:44 Je crois que oui, fondamentalement, il manque de respect aux Français.
06:48 En revanche, effectivement, il est cohérent.
06:50 Vous disiez tout à l'heure qu'il a changé d'avis, etc.
06:52 Mais il est cohérent, on ne peut pas dire qu'il ne dit pas la même chose.
06:55 Sur le long même temps, il est cohérent aussi.
06:57 Ses marqueurs politiques sont cohérents.
06:59 C'est un libéral, il est pro-européen.
07:02 Voilà, ça je pense que c'est connus, il ne se cache pas.
07:07 Quand il a dit qu'il allait faire la réforme des retraites, on le savait.
07:10 Nous, on l'a combattu, on le savait.
07:12 Et les gens qui ont voté pour lui savaient qu'il allait faire cette réforme des retraites.
07:16 Tous ces gens qui ont voulu faire barrage à Marine Le Pen
07:18 et qui aujourd'hui pleurent dans la rue en disant "Macron, salaud", etc.
07:23 Ils savaient très bien ce qu'il avait dans ses cartons.
07:25 Tout comme ils doivent savoir aujourd'hui que si Marine Le Pen revient,
07:29 elle abrogera, arrive, si elle revient, pardon,
07:32 si elle arrive, elle abrogera cette réforme des retraites.
07:34 Anthony André.
07:35 Oui, il y a une chose qui est assez marquante,
07:37 c'est le défi fait à l'endroit des institutions par une partie des oppositions,
07:41 ce qui n'est pas votre cas.
07:42 La décision du Conseil constitutionnel intervient vendredi.
07:45 Est-ce que vous considérez, si le projet de loi est validé,
07:49 en tout cas dans sa majeure partie, que cette page est tournée
07:52 et qu'il faudra parler d'autres sujets, revenir à l'Assemblée pour parler d'autres sujets,
07:57 et que ce sujet des retraites, d'une certaine façon,
07:59 se traitera peut-être à nouveau, mais à l'occasion d'une campagne présidentielle,
08:02 mais qu'en l'occurrence, les institutions ayant parlé,
08:06 le Conseil constitutionnel ayant tranché, on doit passer à autre chose ?
08:09 Il y a plusieurs questions, j'allais dire, dans votre question.
08:11 Il y a la question du respect des institutions.
08:14 Moi, je respecte les institutions, ça ne veut pas dire que je ne pense pas
08:17 qu'elles doivent forcément rester les mêmes, ad jitam aeternam,
08:21 qu'elles ne puissent pas évoluer, notamment la composition,
08:23 la désignation des membres du Conseil constitutionnel.
08:26 Je crois que c'est sur votre antenne que Michel Onfray disait,
08:28 dans la composition de ce Conseil constitutionnel,
08:31 il n'y a que des gens qui pensent de la même façon,
08:33 qui sont globalement tous acquis, finalement, à l'idée macroniste,
08:38 à peu près, il y a trois anciens ministres, etc.
08:40 Donc, il n'y a pas de gens qui, en tous les cas, ont une pensée
08:43 qui pourrait, j'allais dire, être proche de celle du RN.
08:47 Donc, il ne s'agit pas aujourd'hui de trancher,
08:49 mais le Conseil constitutionnel rend une décision, nous, nous l'acceptons.
08:53 Nous sommes respectueux des institutions, même si nous pensons
08:55 qu'elles peuvent, à l'avenir, évoluer.
08:57 Maintenant, ça ne referme pas le débat sur la réforme des retraites.
09:00 Parce que ce débat sur la réforme des retraites, ça ne le referme pas
09:02 pour plusieurs raisons. D'abord, parce que nous, on souhaite le réouvrir.
09:06 On souhaite faire en sorte, si on est aux responsabilités un jour,
09:09 le réouvrir. Mais ça crée tellement de ressentiment dans la société française.
09:14 Ça crée tellement de mobilisation.
09:17 Écoutez, moi, j'étais dans mes circonscriptions encore hier,
09:20 à Denain, les gens nous en parlent avec énormément d'espoir,
09:24 en disant "on attend du Conseil constitutionnel, on espère".
09:28 - Mais donc, vous direz, il faut que le mouvement social continue,
09:30 il faut continuer à s'opposer, il faut continuer à...
09:32 - Je pense qu'en tous les cas, il faut continuer à contester
09:34 d'une façon pacifique, évidemment, d'une façon politique.
09:38 On peut le faire à travers, il y a d'autres élections qui arrivent.
09:40 Et le bulletin de vote est une bonne façon de contester les politiques
09:43 d'Emmanuel Macron. Les élections européennes seront une façon aussi
09:46 d'envoyer un message. Je pense que la partie n'est pas finie.
09:49 Je pense que c'est un sujet de société qui est devant nous encore.
09:52 Parce qu'en plus, je pense que cette réforme des retraites,
09:54 elle est tellement mal ficelée, qu'elle amènera des gens
09:58 qui seraient dans la même lignée politique qu'Emmanuel Macron,
10:01 à un jour, réouvrir le dossier eux-mêmes pour repousser le curseur
10:04 à 65, à 66, à 67 ans, parce qu'ils sont dans cette logique-là.
10:07 - Il faut continuer la contestation comme les filles le pensent,
10:09 comme les syndicats le pensent, il faut continuer la contestation.
10:11 - Mais je pense que lorsqu'on n'est pas d'accord avec quelque chose,
10:13 oui, il faut le dire, et oui, il faut le contester.
10:16 Maintenant, ça ne veut pas dire mettre le pays à feu et à sang,
10:19 mais je crois que le débat, il n'est pas refermé.
10:21 Et si Emmanuel Macron pense qu'en ouvrant des tas d'autres débats
10:24 plus ou moins importants, certains sont très importants,
10:27 vous avez parlé tout à l'heure des salaires, c'est un débat important.
10:30 J'avais eu l'occasion de le dire sur votre antenne.
10:32 Mais il y a des débats qui sont plus accessoires, probablement.
10:35 Mais s'il pense qu'en ouvrant d'autres débats,
10:37 il va enterrer celui sur la réforme de la retraite,
10:40 je crois qu'il fait une vraie erreur d'appréciation.
10:42 - Géraldine Bosner, je veux juste qu'on revienne sur la posture
10:44 d'Emmanuel Macron à l'étranger, notamment,
10:46 et sur toute cette séquence dont on a parlé également tout à l'heure,
10:49 cette séquence notamment sur la Chine, sur Taïwan.
10:52 Une question pour Sébastien Chenu.
10:54 - Oui, est-ce que vous regrettez finalement une prise de position
11:02 que vous auriez pu partager ?
11:04 Cette position gaullienne d'Emmanuel Macron
11:08 paraît sur le papier assez raisonnable,
11:11 et c'est une position qu'on aurait pu vous entendre tenir.
11:14 - Bien sûr, c'est-à-dire qu'en fait,
11:16 Emmanuel Macron, je pense qu'il confond le non-alignement
11:19 et puis l'affront qu'il peut faire à des partenaires
11:21 sur lesquels il s'est beaucoup appuyé
11:23 et dont il s'est beaucoup réclamé, en l'occurrence les États-Unis.
11:26 Moi, j'entends qu'Emmanuel Macron dit qu'il faut être souverain,
11:29 indépendant, ne pas être aligné, etc.
11:31 J'entends, c'est d'ailleurs la position historique de notre pays,
11:35 d'être une voix singulière dans le monde.
11:37 Je vous rappelle la phrase de Boutros-Ghali,
11:39 "Partout où il y a des peuples non-alignés, ils parlent français."
11:42 On a cette singularité, et je pense qu'Emmanuel Macron
11:44 aurait dû s'en inspirer.
11:46 Mais le problème, c'est qu'avec son "en même temps",
11:48 sa soumission à l'Union européenne, du matin au soir,
11:51 il a fait l'inverse.
11:53 On aurait attendu de lui, plusieurs fois,
11:56 de faire résonner une voix singulière de la France.
11:58 Je ne dis pas qu'il n'y a pas certaines fois où il n'a pas essayé, d'ailleurs.
12:00 Il y a eu quelques fois où il a tenté,
12:02 puis il a calé en race campagne parce que les partenaires type États-Unis,
12:06 grosso modo, on dit "attention", c'est nous,
12:08 notamment sur l'OTAN.
12:11 Moi, je pense que c'est par l'OTAN que les États-Unis
12:13 influent énormément sur la politique européenne.
12:15 Mais juste pour être très clair, Sébastien Chenu,
12:17 il a fait des propos tenus par Emmanuel Macron sur Taïwan,
12:19 donnant l'impression qu'il renvoyait quasiment dos à dos
12:22 les États-Unis et la Chine dans la responsabilité d'un risque d'escalade
12:25 quand il explique, au fond, attention à ne pas rentrer dans un conflit
12:28 qui n'est pas le nôtre.
12:29 Est-ce que vous signez ? Est-ce que vous êtes d'accord avec ses propos ?
12:32 Nous, on a d'ailleurs aussi un principe, vous l'avez vu,
12:34 c'est qu'on ne perturbe pas l'agenda présidentiel à l'international,
12:38 on ne le parasite pas.
12:39 Mais moi, lorsqu'il s'agit de...
12:41 Vous allez dire, vous allez dire, vous allez dire, vous allez dire,
12:43 je vais plus loin.
12:44 Vous êtes d'une sagesse.
12:45 Non, non, mais je vais plus loin.
12:46 Et c'est très cohérent avec ce que je vous ai dit jusqu'à présent.
12:48 C'est-à-dire que je pense que la voie de la France à l'international
12:50 ne peut pas être parasitée par un débat public franco-français.
12:53 Sur la Russie en l'ordre du monde.
12:54 Donc sur la question de Taïwan.
12:57 Je pense que le président de la République a une petite...
13:00 Enfin, fait semblant de ne pas voir que la Chine est déjà amorcée,
13:03 amarrée à la Russie.
13:05 S'il ne le voit pas, je pense que c'est quand même ennuyeux.
13:08 Il y a une forme de naïveté sur ce sujet ?
13:10 Je ne pense pas que le président de la République soit naïf,
13:13 mais il refuse de voir une réalité.
13:16 Et je pense que ça, c'est quand même souvent le marqueur de son en même temps.
13:21 Mais sur Taïwan, vous ne répondez pas.
13:23 Donc ça veut dire que vous êtes en faveur de l'expédie ?
13:25 Mais sur ça, oui.
13:26 Il a dit là oui, bien sûr.
13:27 Il ne faut pas suivre les États-Unis.
13:28 Mais bien sûr, mais ça a déjà été dit.
13:30 Taïwan, ce n'est pas l'intérêt de l'Europe de soutenir Taïwan.
13:33 Non, on n'est pas dans un camp qui est celui des suélistes.
13:36 Traditionnellement, je vous rappelle qu'on a toujours défendu
13:39 une certaine souveraineté de la France,
13:40 une certaine voix de la France à part dans le monde.
13:43 Donc évidemment, quand il dit ça, mais il a fait tellement l'inverse.
13:46 Il a été tellement dans le en même temps, en permanence.
13:50 Il a fait tellement d'aller-retour qu'effectivement, je doute.
13:55 Ce n'est même pas de sa sincérité.
13:56 C'est qu'en fait, je pense que ce président de la République
13:58 ne sait jamais où il va.
13:59 Il a des sincérités successives.
14:01 Si je puis me permettre, la Chine n'est pas neutre.
14:05 Elle soutient activement la Russie, à la fois politiquement, diplomatiquement.
14:12 C'est ce que je dis.
14:13 Oui, mais est-ce que cette position d'entre-deux et de neutralité est tenable ?
14:19 Oui, je crois.
14:20 Parce que je pense qu'il faut qu'on entretienne des rapports,
14:23 des dialogues, des partenariats avec des pays
14:26 qui ne soient alignés ni sur les uns ni sur les autres,
14:29 ou au contraire, qui soient en capacité de parler aux uns et aux autres.
14:31 Moi, je pense que c'est très important, par exemple,
14:33 de parler à des grandes démocraties comme l'Inde.
14:35 L'Inde a un problème avec la Chine, mais en revanche, parle à la Russie.
14:39 Je pense que tout ça est très important.
14:41 Je pense qu'on ne règle pas les choses.
14:43 Ça ne peut pas se régler, se solder par un tête-à-tête
14:45 entre l'Ukraine et la Russie à la fin.
14:47 Donc je pense que c'est important de parler à ces puissances
14:49 qui sont des puissances d'équilibre, sans naïveté aujourd'hui, la Chine.
14:52 Et d'ailleurs, tout pousse à pousser la Chine vers les bras de la Russie.
14:56 On le voit, les accords internationaux,
14:58 le fait que la Chine se soit déjà déplacée
15:01 et les dirigeants chinois aient rencontré Vladimir Poutine,
15:05 on voit bien qu'il y a eu quelque chose.
15:07 Je ne suis pas sûr que ce soit toujours très positif.
15:11 Christophe Ardi, un mot, ensuite on viendra à la politique interne
15:14 et on viendra à la rencontre de Marine Le Pen et Elisabeth Borne.
15:16 Un mot là-dessus ?
15:17 Un mot sur l'international.
15:18 Si on n'est pas atlantiste, si on ne remet pas les clés de notre défense
15:20 aux Américains, si on n'est pas européen,
15:22 si on ne veut pas remettre les clés de notre défense
15:24 à un rassemblement européen,
15:26 on a donc une défense nationale.
15:28 On n'en a plus les moyens.
15:29 Là, on fait une loi de programmation militaire qui nous coûte les yeux de la tête.
15:31 On a un deuxième porte-avions qui va arriver pour remplacer le premier,
15:34 alors qu'il faudra en avoir deux en même temps.
15:35 Dans le monde moderne, tel que les budgets de défense sont coûteux,
15:39 on ne peut plus être seul.
15:40 Non, parce que...
15:41 Ou alors on est neutre.
15:42 Non, mais j'entends quelque chose que j'entends sur tous les sujets,
15:45 souvent de la part de tous les atlantistes,
15:47 c'est de dire "mais la France est trop petite, elle ne sait rien faire,
15:49 elle est toute seule, vous vous rendez compte qu'en matière de connaissance,
15:52 en matière d'indépendance, en matière de défense,
15:54 on ne peut plus rien faire tout seul".
15:56 Ce n'est pas ça la réalité,
15:57 c'est qu'on s'est placé sous le parapluie de l'OTAN.
15:59 Et l'OTAN, en échange, a dit, à l'Europe, a dit "désarmé".
16:02 Et on a, pendant des années, on a désarmé.
16:04 Et on a confié notre défense à l'OTAN, c'est ça la réalité.
16:07 Maintenant, confions-nous à l'Allemagne.
16:08 L'Allemagne l'a fait tellement énormément
16:09 que l'Allemagne n'a plus du tout d'armée au niveau.
16:11 Donc moi, je pense qu'on doit être les seuls patrons de la stratégie de notre défense.
16:16 Ça n'exclut pas des partenariats, comme dans tous les domaines,
16:19 mais on doit être nos propres patrons.
16:20 Nous ne sommes plus nos propres patrons.
16:22 Et on a eu raison de soutenir l'Ukraine ?
16:24 Évidemment qu'on a eu raison de soutenir l'Ukraine.
16:26 On n'allait pas laisser un pays se faire marcher dessus
16:29 par la puissance d'à côté qui utilise la force
16:31 pour contester les frontières d'un pays indépendant.
16:35 Bien sûr qu'on a eu raison.
16:36 On va revenir à la politique française.
16:39 L'actualité, évidemment, cette semaine, extrêmement chargée,
16:42 liée à cette réforme des retraites.
16:44 On attend évidemment la décision du Conseil constitutionnel vendredi.
16:47 Mais aujourd'hui, Marine Le Pen était à Matignon.
16:49 Elle a rencontré Elisabeth Borne.
16:51 Elle s'est exprimée à l'issue de cette rencontre.
16:53 On l'écoute.
16:54 La réalité, c'est que même si cette motion de censure n'a pas été votée,
16:58 il n'en demeure pas moins qu'elle exprimait une perte de confiance
17:02 très importante de la part des représentants du peuple français
17:05 à l'égard du gouvernement.
17:06 Le président de la République aurait dû immédiatement tenir compte
17:10 de cette perte de confiance pour remanier.
17:13 Aujourd'hui, la première ministre, incontestablement, n'a plus,
17:17 je crois, le crédit auprès des Français,
17:21 auprès des représentants que nous sommes,
17:24 pour pouvoir mener sereinement un gouvernement.
17:29 Elle doit démissionner, Elisabeth Borne ?
17:31 Elisabeth Borne ne sert pas à grand-chose, n'a pas d'autorité
17:35 à raconter n'importe quoi aux Français.
17:37 Lorsqu'elle disait qu'elle avait une majorité pour faire voter
17:40 ce projet de loi sur les retraites, elle ne l'avait pas.
17:42 Donc elle a, en plus, menti aux Français.
17:45 Elle n'a pas été capable de trouver une majorité.
17:48 Elle n'a plus vraiment d'autorité sur son gouvernement.
17:50 On voit, chacun fait à peu près ce qu'il veut.
17:52 Gérald Darmanin mène sa vie, Marlène Schiappa fait des photos.
17:56 Chacun fait sa vie dans ce gouvernement.
17:58 Le problème, c'est que ça n'améliore pas vraiment la vie des Français.
18:02 Donc oui, je crois que Mme Borne...
18:03 Un changement de gouvernement, ça améliorerait la vie des Français ?
18:06 Mme Borne, c'est elle-même qu'elle est là dans un contrat
18:09 dont les jours sont comptés.
18:11 Maintenant, il ne s'agit pas de remplacer Elisabeth Borne
18:13 par le jumeau d'Elisabeth Borne, par un autre macroniste
18:16 sans rien changer.
18:17 Qu'est-ce qui serait mieux ?
18:18 Je pense que si Mme Borne partait, je pense qu'aujourd'hui,
18:21 elle n'a plus l'autorité nécessaire pour mener les affaires du pays.
18:24 Il faudrait qu'elle parte, par exemple, avec sa réforme des retraites
18:27 sous le bras, parce que tout ça...
18:29 On va voir ce que va dire le Conseil constitutionnel,
18:31 mais c'est la problématique qui l'entraîne au fond du trou,
18:34 finalement, Elisabeth Borne.
18:35 Pour le reste, je ne vois pas comment le président de la République
18:38 peut ouvrir une autre séquence, puisqu'en fait, c'est ça.
18:40 On voit bien qu'il essaye, à travers des enjambements divers et variés,
18:46 que ce soit le droit de mourir dans la dignité,
18:48 ce débat sur la fin de vie difficile, que ce soit celui sur les salaires.
18:53 Ce ne sont pas des débats mineurs, ce sont des débats importants,
18:56 mais on voit bien qu'il essaye de trouver des échappatoires.
18:59 Je crois qu'il se trompe, encore une fois, tant qu'on ne purge pas
19:04 ce dossier de la réforme des retraites, dont je le rappelle,
19:07 une majorité de Français ne veulent pas, et qui n'a pas trouvé
19:10 de majorité à l'Assemblée nationale, puisqu'il n'y a pas eu de vote
19:13 sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale.
19:14 Donc il n'y a pas de légitimité à cette loi.
19:16 – Juste pour vous faire agir, on en parlait tout à l'heure,
19:19 justement, sur vous dites qu'il faut changer cette réforme des retraites,
19:21 c'est pas celle qui convient.
19:22 Dominique Stroskane a évoqué le fait que l'idée de l'âge,
19:27 de la borne de l'âge, n'était probablement pas la bonne.
19:30 Est-ce que vous seriez favorable à l'idée qu'il n'y ait pas
19:32 d'âge de départ en retraite légal, mais que ça repose uniquement
19:36 sur la durée de cotisation, les annuités, c'est-à-dire,
19:38 vous pouvez partir quand vous voulez, mais effectivement,
19:40 si vous avez peu d'annuités, vous n'aurez pas grand-chose,
19:42 et si vous respectez 44-45 annuités, à ce moment-là,
19:45 vous aurez une retraite plus confortable.
19:47 Est-ce que cette idée de l'âge qui crispe un peu tout le monde
19:50 ne devrait pas sauter dans une réforme des retraites,
19:52 où on prendra en compte les carrières et la durée de travail de chacun ?
19:55 – Non, non, je ne crois pas, parce que je pense qu'il y aura
19:57 effectivement beaucoup d'inégalités, notamment encore chez les femmes,
20:00 chez des gens qui ont des trous de carrière, etc.
20:02 Moi, je crois qu'on est très attaché à l'idée d'avoir 40 annuités,
20:05 quand vous avez 40 annuités, en général, vous avez commencé tôt,
20:08 quand vous avez vos 40 annuités, si vous avez commencé avant 20 ans,
20:11 vous pouvez partir à partir de 60 ans avec un modèle qui soit progressif,
20:14 on l'avait dit, jusqu'à 62 ans et avec 42 annuités.
20:17 Je pense que c'est quelque chose d'assez équilibré,
20:20 tout le monde a glosé, a débattu sur ça,
20:23 on a démontré qu'on pouvait le financer et que c'était tenable.
20:26 Maintenant, je trouve curieux l'arrivée de M. Strauss-Kahn
20:30 dans le débat politique aujourd'hui,
20:33 ça fait longtemps qu'on n'avait pas entendu parler de lui
20:36 à travers une proposition politique, on avait entendu parler de M. Strauss-Kahn
20:39 pour d'autres sujets.
20:41 Il n'avait pas à parler, selon vous ?
20:43 C'était à mal propos ?
20:45 Tout le monde a le droit de parler, je ne sais pas,
20:48 je ne donne pas et je n'enlèverai pas la parole à quiconque.
20:51 Je suis surpris.
20:52 Surtout qu'en plus, quand vous lisez le propos de M. Strauss-Kahn,
20:55 il reprend un certain nombre d'arguments, désopposant la réponse,
20:57 c'est-à-dire que ce n'était pas le bon moment, il n'aurait pas fallu
20:59 faire ça, la méthode n'est pas bonne, il ne fallait pas concircuiter
21:01 les courses intermédiaires, à peu près ce que vous avez répété
21:04 à longueur de plateau.
21:05 Mais M. Strauss-Kahn a probablement quelques idées derrière la tête,
21:08 il ne fait pas irruption dans le débat politique.
21:10 Vous pensez qu'il va être nommé à Matignon ?
21:12 Non, mais je crois que...
21:14 Vous connaissez des hommes et des femmes politiques
21:16 qui ne manquent pas d'ambition,
21:18 qui font une émotion dans le domaine de la politique.
21:20 A la lucidité de savoir qu'il y a à peu près zéro chance
21:23 qu'il soit nommé quelque part.
21:24 A partir du moment où Adrien Quartens aujourd'hui
21:26 a été réintroduit dans le groupe de la France Insoumise,
21:29 tout est possible dans la vie politique.
21:31 Christophe faisait une petite coupe sur le retour de M. Strauss-Kahn,
21:34 sur l'idée derrière la tête.
21:36 Je me demande laquelle.
21:37 Plutôt qu'une idée, revenir au pouvoir,
21:39 ce qui me semble en effet une illusion.
21:41 Il y a une gauche quand même en pleine effervescence en ce moment,
21:44 avec une gauche non-nupézienne, donc un peu sociale-démocrate
21:48 qui essaye de se reconstituer.
21:50 On voit bien que la Macronie a dérivé vers la droite,
21:52 il y a un espace qui se recrée dans cette gauche réformiste.
21:55 Il fait allusion à Jospin de manière flatteuse.
21:57 Il a incarné lui cet espace-là.
21:59 Peut-être pas pour lui-même, mais pour ses amis,
22:01 il peut essayer de pousser pour que cette gauche renaisse de ses cendres.
22:04 En tous les cas, il a envie d'être acteur, de participer.
22:08 Dominique Strauss-Kahn n'est pas là pour regarder la télévision.
22:11 Il arrive, il dit qu'il a des idées.
22:13 Acteur ou pas acteur, mais c'est vrai qu'on sent qu'il a envie
22:17 qu'une gauche se structure et qu'il soit une alternative
22:20 à ce mélange de centre-droit qu'incarne Emmanuel Macron
22:26 avec une proposition d'une retraite alternative.
22:30 On verra sans doute émerger d'ici 2027 des propositions
22:35 sur la capitalisation pour les retraites.
22:37 Ce sera sans doute les deux thèmes.
22:39 Est-ce que finalement, c'est le retour de cette bipolarité droite-gauche ?
22:44 Je ne crois pas du tout.
22:45 Je crois que ça veut simplement dire que les tenants du macronisme
22:49 sont déjà en train d'essayer de se partager les restes de la dépouille
22:52 et d'essayer de faire évoluer les choses.
22:54 Parce qu'ils ont compris que si ils avançaient avec le boulet Macron au pied,
22:58 ils étaient morts.
22:59 Et c'est une bombe à fragmentation, cette réforme des retraites.
23:02 Parce qu'évidemment, si Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin,
23:05 François Bayrou, Yael Brode-Pivet, je ne sais trop qui,
23:09 pensent une seule seconde qu'on ne va pas leur rappeler leur héritage,
23:14 si Edouard Philippe pense qu'on ne va pas lui faire lui rendre la mémoire
23:17 en lui rappelant qu'il était pour la retraite à 67 ans
23:20 et que tous ces gens-là ont géré la France avec Emmanuel Macron,
23:23 je pense qu'ils prennent les Français pour des imbéciles.
23:26 Edouard Philippe aujourd'hui est au top de popularité dans les sondages.
23:29 Devant Marine Le Pen.
23:31 C'est toujours comme ça quand on n'est pas aux affaires, vous avez remarqué.
23:33 Ça vaut pour Marine Le Pen aussi.
23:35 Je reviens sur la rencontre aujourd'hui entre Marine Le Pen et Elisabeth Borne.
23:38 Vous avez dit qu'Elisabeth Borne ne sert plus à rien.
23:40 À quoi a servi cette rencontre avec la Première ministre ?
23:43 Elle a été initiée par la Première ministre, donc c'est à elle.
23:45 Mais d'autres n'y sont pas allés.
23:47 Il faut poser la question.
23:48 Oui, mais nous, les respectueux des institutions,
23:50 je pense que lorsque le Premier ministre de votre pays vous invite, vous y allez.
23:55 La politique de la chaise vide me semble rarement être une bonne option.
23:58 Et Marine Le Pen a pu, je crois, délivrer quelques messages à Elisabeth Borne,
24:02 qui ne sont pas des messages très surprenants.
24:04 Mais si j'en crois ce que m'a confié Marine Le Pen...
24:09 Comment elle a trouvé Elisabeth Borne ?
24:11 Elle a un Premier ministre, une Première ministre éteinte,
24:15 qui, à part lui dire "le Parlement ne va plus avoir une activité particulièrement intense",
24:20 c'est ce qu'Elisabeth Borne lui a dit,
24:22 un Parlement qui ne va plus avoir une activité très intense
24:24 au moment où les Français se trouvent face à des murs de difficultés.
24:27 Je trouve que c'est assez surréaliste.
24:29 Elle a dit que le Parlement n'allait plus avoir une activité intense.
24:32 Elle n'a pas appelé à travailler avec la majorité.
24:34 Elle lui a dit qu'il allait y avoir un ralentissement de l'activité parlementaire.
24:38 Il n'y a pas de ralentissement des difficultés des Français.
24:42 Ce que Marine Le Pen lui a dit, c'est qu'elle l'invitait en tous les cas
24:46 à se mobiliser, à agir sur l'inflation.
24:50 Je le disais, j'étais à Denain dans ma circonscription.
24:54 Les Français, des pleins d'essence à 100 euros,
24:57 ils ne vont pas pouvoir en faire très longtemps comme ça.
25:00 La sécurité, à agir.
25:02 Vous vous rappelez des propos, il y a un an, de Gérald Darmanin,
25:06 100% des OQTF seront appliqués.
25:09 Je pense que malheureusement, si ce n'était pas si grave,
25:11 ça pourrait donner le sourire.
25:13 Il n'y aura plus aucun point de deal dans le pays.
25:17 Il y a des choses à dire, que ce soit sur l'autorité,
25:20 que ce soit sur l'inflation, sur ces sujets ou sur les déserts médicaux.
25:25 Marine Le Pen l'a interpellé aussi sur les déserts médicaux,
25:27 en disant qu'il faudrait peut-être essayer de construire davantage de passerelles
25:29 entre des métiers du médical, par exemple,
25:31 entre urgentiste et médecin pour ramener du monde dans les hôpitaux,
25:35 pour amener du monde dans les centres de soins, dans les maisons médicalisées.
25:38 Elle a trouvé face à elle une première ministre qui ne réagit plus.
25:43 Elle est un encéphalogramme plat.
25:45 De ce fait, lui a-t-elle suggéré, pour que le Parlement retrouve une activité un peu intense,
25:49 la dissolution ?
25:51 Non, parce que ce n'est pas Marine Le Pen qui doit suggérer la dissolution.
25:54 C'est une prérogative présidentielle.
25:56 Elle lui a rappelé que le référendum était quand même une voie importante
25:59 de retour au peuple quand la situation est bloquée.
26:02 Retourner vers le peuple, aller vers le référendum.
26:04 On sait que le président ne le fera pas.
26:06 S'il souhaite aller à la dissolution, c'est une de ses prérogatives.
26:09 Nous, nous sommes prêts.
26:11 Il n'y a pas de souci.
26:12 Si vous retournez devant les Français, on ira devant les Français
26:14 avec notre projet et avec nos candidats.
26:16 Marine Le Pen ou la première ministre ?
26:17 Non, elle a déjà exprimé son souhait.
26:19 Alors vous, peut-être ?
26:20 Mais ce n'est pas à moi de choisir encore une fois.
26:22 Il y a des prérogatives présidentielles.
26:24 Je viens d'en rappeler une qui était celle de la dissolution.
26:26 Il y en a une autre qui est le choix du Premier ministre.
26:28 Mais vous accepteriez si on vous le proposait ?
26:31 Je ne me suis pas mis dans cet état d'esprit, pour tout vous dire.
26:33 On vous sent très à l'aise déjà, la vice-présidente de l'Assemblée.
26:35 On voit que vous vous amusez beaucoup.
26:36 Vous prenez votre rôle très au sérieux.
26:37 Vous êtes extrêmement…
26:38 Heureusement que je prends mon rôle au sérieux.
26:39 Oui, oui, vous êtes très dans la fonction.
26:41 Je prends au sérieux les institutions.
26:43 Ça n'empêche pas de pouvoir faire les choses avec distance sur sa propre personne.
26:48 Mais oui, je prends les choses au sérieux, oui, monsieur.
26:50 Je vous prends au mot.
26:51 Vous évoquiez il y a un instant l'option d'un référendum.
26:54 Pourtant, il y a quelque chose d'assez singulier au Rassemblement national.
26:56 C'est que c'est à peu près le seul parti d'opposition à la réforme des retraites
27:00 à dire le référendum d'initiative partagée qui sera annoncé recevable ou non
27:04 par le Conseil constitutionnel vendredi.
27:06 C'est-à-dire, pour ceux qui nous regardent, rappelons, c'est la possibilité,
27:09 s'il est validé, qu'après 4,9 millions de signatures
27:13 et si pendant six mois il n'est pas inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée et du Sénat,
27:17 qu'un texte de loi soit soumis à référendum.
27:20 Eh bien, vous, sur le RIP, vous dites, ça ne sert à rien.
27:22 Non, on ne dit pas ça.
27:23 Vous dites, c'est de l'enfumage.
27:25 On n'a entendu pas ce que les gars…
27:26 Je vais poser la question, en l'occurrence, sur ce plateau à Jordan Bardelave,
27:29 sur le plateau juste à côté, qui dit, de mémoire,
27:32 c'est de l'enfumage ou…
27:35 Enfin, en substance, ce n'est pas une solution.
27:37 Pour garantir aux Français, finalement.
27:38 Vous dites, on est pour un référendum,
27:40 mais par contre, quand il y a une possibilité institutionnelle
27:42 qui liée à ta référendum, même si c'est dans un an et demi,
27:44 vous dites, on écarte ça.
27:45 Pas du tout, et vous savez que vous ne dites pas la vérité, Benjamin.
27:47 Ah si ?
27:48 Non, vous savez, puisque nous avons, et vous l'avez vous-même commenté,
27:51 proposé une motion référendaire à l'Assemblée nationale.
27:53 Non, mais oui, mais là, je parle du référendum d'initiative partagée.
27:56 Je reviens sur votre sujet, sur ce référendum d'initiative partagée.
27:59 Donc, on a proposé une motion référendaire,
28:01 qu'on a apportée sur un plateau, à l'ensemble de la représentation parlementaire.
28:04 Qui a été rejetée.
28:05 Qui a été rejetée.
28:06 Là, je parle de ce qui pourrait s'advenir.
28:07 J'y arrive.
28:08 Mais vous dites…
28:09 Moi, je mets une phrase.
28:10 Je ne mens pas, je parle de quelque chose qui peut s'advenir.
28:11 Je l'ai fait remarquer, je dis que vous ne disiez pas la vérité.
28:13 Ah oui, l'insubtilité.
28:14 L'insubtilité, mais comme vous êtes un garçon subtil,
28:16 c'est ça que vous comprenez.
28:17 J'essaie, oui.
28:18 On a proposé une motion référendum, la gauche ne l'a pas voulu.
28:21 La gauche n'a pas voulu.
28:22 Si ça avait été accepté, aujourd'hui, le référendum serait en route.
28:26 Il y a ce référendum d'initiative partagée.
28:28 Vous venez de faire la démonstration qu'il s'agissait d'une initiative
28:31 extrêmement complexe à mettre en œuvre.
28:33 Extrêmement longue.
28:34 Faut-il entretenir, vis-à-vis des Français, de faux espoirs ?
28:40 C'est-à-dire l'idée de faire croire aux Français qu'on va aller vers un référendum
28:44 qui peut-être n'arrivera jamais.
28:45 Parce qu'il y a tellement d'écueils.
28:46 Le dernier étant la nécessité d'avoir l'accord présidentiel
28:50 pour inscrire ce référendum.
28:53 Si le texte de loi n'est pas inscrit à l'ordre du jour des assemblées,
28:57 il est obligé de convoquer un accord.
28:59 S'il n'est pas inscrit à l'ordre du jour des assemblées…
29:00 Et s'il est inscrit à l'ordre du jour et qu'il y a une majorité pour le voter,
29:02 ça veut dire que les 64 ans tombent.
29:04 Donc vous voyez bien la complexité des choses.
29:07 Et tout ça va se faire sur plusieurs années.
29:09 Plusieurs années, c'est au plus tard, les choses de la main de 2009.
29:13 Donc moi je crois que…
29:15 On connaît le système en tant que tel qui troie toujours une bonne raison de ne pas le faire.
29:20 Il y aura les Jeux Olympiques, il y aura une crise, il y aura quelque chose,
29:23 il y aura un fait divers qui empêchera, etc.
29:27 Parce que leur but, ce n'est pas d'aller au référendum.
29:30 Il y aura un vote à l'Assemblée qui rejettera ou pas.
29:34 Est-ce qu'il peut y avoir une majorité à l'Assemblée pour les 62 ans ?
29:37 Je veux bien faire de la politique fiction, mais vous voyez que c'est très compliqué.
29:40 Mais surtout, je ne veux pas faire rêver ou faire croire aux Français
29:44 que tout ça va se faire, que pas de souci, vous allez voir, on va avoir ce référendum.
29:47 On ne va pas s'opposer à cela.
29:49 On ne va pas s'opposer.
29:51 Si le Conseil constitutionnel valide ce référendum,
29:53 vous aurez les forces de gauche qui diront "formidable, on y va".
29:56 Vous aurez un certain nombre de syndicats, dont la CFDT qui dira
29:59 "commençons à récolter des signatures".
30:01 Vous aurez le Rassemblement national qui dira "ça ne sert à rien, on va pas nous vendre nos émers".
30:04 Vous vous associerez à la démarche ou pas du tout ?
30:06 Je reconnais bien là ce que vous appelez les forces de gauche
30:09 qui ont vraiment le goût de l'effort inutile.
30:11 C'est-à-dire que ce sont des gens qui sont toujours prêts à descendre dans la rue,
30:15 à trouver des tuyauteries...
30:17 C'est sympa pour les syndicats ce que vous dites.
30:19 Les efforts inutiles de la CGT, de la CGT, j'espère qu'ils vous écoutent.
30:22 ... qui ont trouvé de la tuyauterie incroyable,
30:24 mais lorsqu'ils ont la possibilité vraiment de bloquer les choses,
30:26 c'est-à-dire ne pas voter Emmanuel Macron,
30:28 voter une motion référendaire, voter une motion de censure,
30:30 ils ne sont jamais au rendez-vous.
30:32 Moi, je veux bien qu'on imagine toutes les tuyauteries possibles et imaginables
30:35 pour empêcher dans un an, deux ans, trois ans, quatre ans,
30:38 peut-être éventuellement d'obtenir un référendum.
30:40 Je crois que le plus simple, c'est évidemment de changer de majorité dès que possible.
30:44 Donc si je vous suis, descendre dans la rue, ça ne sert à rien non plus.
30:46 Donc jeudi, douzième journée de mobilisation...
30:48 Non, ça ne sert pas à rien quand on est sincère.
30:50 Ça ne sert pas à rien quand on est sincère.
30:52 Quand on n'appelle pas voter Emmanuel Macron un an avant, ça ne sert pas à rien.
30:56 Mais est-ce qu'il n'y a pas une forme d'incohérence ?
30:58 On veut coûte que coûte finalement ce que vous dites,
31:00 le retrait de cette réforme,
31:02 même si le Conseil constitutionnel la valide,
31:04 il faudra qu'Emmanuel Macron la retire.
31:07 Et en même temps, on ne souhaite pas qu'il y ait ce référendum d'initiative partagée
31:11 qui est en fait l'occasion de faire pendant un an campagne contre une réforme que vous rejetez.
31:17 Jean-Lennon Rossner, à aucun moment vous m'avez entendu dire qu'on ne le souhaitait pas.
31:20 Je vous ai dit que c'est une tuyauterie très compliquée.
31:22 Et on va faire espérer aux Français un aboutissement à cette tuyauterie
31:27 qui à mon avis n'est pas si évident que cela.
31:30 Alors que tous ceux qui essayent de mettre en place ça
31:32 se sont opposés à chaque fois qu'ils l'ont pu,
31:34 à sabrer cette réforme, y compris en allant juste à un vote.
31:38 Parce qu'ici il n'y avait pas eu l'obstruction,
31:40 à travers 20 000 amendements grotesques de la France insoumise,
31:43 modifiant des virgules et des pourcentages,
31:45 il y aurait eu un vote à l'Assemblée nationale,
31:47 au moins sur l'article en question sur les 64 ans,
31:49 et il n'y avait pas de majorité.
31:50 Ça illustre un peu, pardonnez-moi, la passivité, je trouve,
31:54 et la relative athonie d'une partie du Rassemblement national
31:57 durant tous ces débats, qui évidemment stratégiquement s'est tenue très à l'écart
32:01 sur son avantain en disant "regardez ces affreux de la gauche,
32:06 de la nuppes, ces agitateurs", et vous êtes resté finalement très en retrait.
32:10 Et d'une certaine façon, on pourrait effectivement vous reprocher
32:13 de vous dire "écoutez, si le Conseil constitutionnel adopte la loi,
32:15 battez-vous, battez-vous encore, au lieu de dire "tout ça ne sert à rien,
32:18 on va laisser la gauche s'agiter, tout ça est stérile,
32:21 nous nous reviendrons pendant la campagne présidentielle
32:23 et là il sera temps de reposer le débat".
32:25 On voit bien la ficelle, mais elle est quand même un peu grosse.
32:27 Vous ne pouvez pas être un opposant à la passivité qui confine à l'athonie.
32:32 Vous vous trompez parce que vous ne reconnaissez pas que la stratégie
32:37 employée par l'extrême gauche, la nuppes, a abouti à cette situation
32:42 qui a empêché un vote.
32:43 Elle a mobilisé dans la rue.
32:44 Or nous, mais ça c'est autre chose.
32:46 Ça c'est le rôle du syndicat de mobiliser dans la rue.
32:48 C'est aussi ce qui permet à la gauche de mettre le gouvernement dans un mur.
32:53 C'est toujours le Parlement qui doit voter à la fin.
32:56 Or nous, nous avons demandé un vote et pire, nous avons permis
32:59 et donné la possibilité de ce vote sur le texte de la réforme des retraites.
33:03 À chaque fois que cela a été possible, nous l'avons amené sur un plateau
33:06 à tous les parlementaires.
33:08 À travers leur tentative, pas leur tentative, leur obstruction
33:12 du débat parlementaire, nous n'avons pas pu avoir de vote.
33:14 Ce qui délégitime d'ailleurs cette réforme des retraites.
33:17 Donc leur stratégie a été un échec.
33:19 Ils ont bloqué la situation.
33:21 Mais vous dites "ça ne sert à rien de combattre".
33:23 Pas du tout, est-ce que vous m'avez entendu dire ça ?
33:25 Je vous ai même dit "nous allons abroger, si les Français nous voulons confiance,
33:28 cette réforme des retraites".
33:30 Dès que possible, si le président dissout avant...
33:33 Vous m'avez parlé de dissolution.
33:35 Si le président dissout avant, nous sommes aux responsabilités,
33:38 ce sera d'ailleurs l'engagement numéro un,
33:40 ce sera l'abolition de cette réforme des retraites.
33:42 Donc nous, nous sommes prêts, si le président dissout,
33:44 à abolir cette réforme des retraites, évidemment, tout de suite.
33:47 Et alors abolir également les quelques avancées qu'elle comporte
33:49 concernant l'augmentation des pensions d'un certain nombre de retraités.
33:53 C'est combien ? 60 000 personnes ?
33:55 C'était ça l'augmentation des pensions ? Non.
33:57 On remet tout à plat.
33:59 On remet à plat, parce que c'est un sujet de société.
34:04 On a eu ce débat, y compris pendant l'élection présidentielle d'ailleurs.
34:06 On nous en a fait le reproche parce qu'on a tout entendu aussi.
34:09 On s'est dit "enfin tout de même, d'ailleurs c'est ce que vous me dites,
34:11 vous êtes passifs, sous-entendus, vous n'avez pas de projet".
34:14 Alors que pendant toute l'élection présidentielle,
34:16 l'élément sur lequel on a été le plus attaqué,
34:19 c'était notre proposition de réforme des retraites.
34:21 Donc on a bien un projet, une autre vision de la société probablement.
34:25 Non, non, pas un financement différent.
34:27 Regardez ce que dit le Conseil d'orientation des retraites,
34:29 et vous verrez qu'en parlant de financement,
34:30 le projet de réforme des retraites, celui-ci, il est massacré.
34:33 Et qu'il n'y a plus deux experts qui vous disent la même chose.
34:35 Donc il n'y a pas de raison d'invalider notre projet en ces termes.
34:40 Donc non, on remet l'ouvrage sur le métier,
34:43 parce qu'il y a besoin dans notre pays de repenser ce que sont les retraites,
34:47 ce qu'est l'avenir à la retraite, ce que c'est l'emploi des seniors,
34:51 et on en avait déjà parlé d'ailleurs sur ce plateau-là aussi.
34:53 Notamment en puisant dans les retraites des travailleurs étrangers
34:55 qui cotisent en France, et dont vous considérez
34:57 qu'il faudrait qu'il y ait une partie des aides qui leur sont données,
35:00 qui soient supprimées.
35:02 Nous, nous considérons que lorsqu'on contribue à l'économie,
35:06 on doit pouvoir en retirer quelque chose.
35:08 Donc quelqu'un qui, pendant un certain nombre d'années,
35:10 a contribué, doit pouvoir bénéficier d'une retraite.
35:12 Tous les impôts contributifs doivent pouvoir permettre d'avoir une retraite.
35:15 Maintenant, sur un autre chose, sur les allocations,
35:18 les aides sociales en tant que telles,
35:20 ou sur l'accès d'ailleurs, la priorité d'accès aux logements sociaux,
35:23 nous considérons qu'effectivement, ça doit être réservé aux citoyens français.
35:26 Même si ce sont des travailleurs étrangers qui cotisent en France,
35:28 qui travaillent en France et qui payent les...
35:30 Vous parlez de la réforme des retraites,
35:32 quand on cotise, on a le droit effectivement de bénéficier,
35:35 quand on arrive, je pense qu'effectivement,
35:37 on arrive dans un pays qui n'est pas le sien,
35:39 et bien la priorité est donnée aux citoyens français sur les aides sociales.
35:42 Je voudrais qu'on parle de cette journée de mobilisation,
35:44 douzième journée de mobilisation jeudi,
35:46 à l'appel de l'intersyndical, à la veille donc de cette journée décisive
35:49 de vendredi où le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision.
35:52 Est-ce que vous, vous encouragez, vous appelez les gens à manifester ?
35:56 C'est drôle parce que j'ai l'impression que chaque semaine,
35:58 on nous pose exactement la même question.
36:00 Au moins deux fois, mais c'est la douzième journée de mobilisation.
36:02 Vous arrivez à l'échec du jour chaque semaine de répéter des choses
36:04 qu'on a déjà entendues.
36:05 Bah oui, parce que vous posez la même question.
36:07 Oui, donc comme chaque semaine, chacun son boulot.
36:09 Les syndicats appellent la mobilisation dans le pays, c'est leur rôle.
36:13 Et je trouve ça très bien que les Français manifestent,
36:16 enfin je trouve ça très bien puisque lorsqu'on n'est pas d'accord,
36:18 on a le droit de manifester et je pense que c'est une très bonne chose.
36:22 Mais vous n'irez toujours pas manifester ?
36:24 Autrement, bah j'ai pas tellement envie de me retrouver derrière la banderole
36:26 avec la CGT, Madame la nouvelle patronne de la CGT,
36:32 Madame Binet qui était permanente de la CGT depuis dix ans,
36:35 qui n'a pas dû travailler, qui n'a pas dû voir un élève depuis très longtemps
36:39 et qui a appelé à voter Emmanuel Macron.
36:40 Non, ça j'ai pas tellement envie, je trouve que c'est totalement hypocrite.
36:44 Que les Français se mobilisent, je trouve ça très bien.
36:46 Les Français n'ont pas envie de baisser la tête sur cette réforme des retraites.
36:49 Le rôle du parlementaire peut-être par rapport aux manifestations,
36:51 c'est de regarder les problèmes d'ordre public que ça pose.
36:53 C'est Opéra Bastille le trajet, ça a été un valide Plaza d'Italie,
36:58 on a vu les résultats la semaine dernière.
37:00 On sait qu'il y a toute une polémique.
37:01 Est-ce que vous pensez que le gouvernement cherche un tout petit peu
37:04 qu'il y ait de la violence pour faire peur aux gens ?
37:06 Je ne dis pas que le gouvernement cherche qu'il y ait de la violence.
37:08 En prenant l'itinéraire sur lequel il y a déjà eu beaucoup de incidents.
37:11 Je n'aurais pas ses excès de langage, mais je pense que lorsque ça tourne mal,
37:15 M. Darmanin aime bien se donner le beau rôle de celui qui essaye
37:20 de rétablir l'ordre pour dire "Regardez, nous sommes le parti de l'ordre".
37:22 Mais on le sait, c'était déjà le cas sous Sarkozy,
37:25 on laisse faire un peu de casse, etc. pour se donner le beau rôle
37:28 de ceux qui rétablissent l'ordre.
37:30 Tout ça n'est pas convenable, tout ça ne procède pas de la vision
37:35 que je me fais de l'ordre public.
37:37 Est-ce que vous dites comme qui votre collègue ?
37:39 Moi je salue les millions de Français qui ont défilé de façon apaisée,
37:44 je regarde vos images en même temps,
37:46 mais qui ont défilé pendant des semaines de façon tout à fait pacifique,
37:50 et les syndicats qui ont très bien encadré les choses.
37:52 Évidemment, j'aimerais plus de fermeté vis-à-vis des mêmes Black Blogs,
37:57 des mêmes délinquants d'extrême gauche qui cassent tout.
37:59 Dont on nous dit à chaque fois, on les connaît, on a leur nom,
38:02 leur mensuration, leur adresse, etc.
38:04 Mais ce n'est pas forcément tout, des délinquants d'extrême gauche,
38:06 on a pas eu ça comme information.
38:07 Juste un mot, est-ce que vous dites comme Jean-Philippe Tanguy,
38:10 qui a dit aujourd'hui, député de la Somme,
38:12 qui a dit que c'est la faute de Gérald Darmanin s'il y a des désordres.
38:15 Est-ce que vous partagez cet écart ?
38:17 Oui, je pense qu'effectivement, le ministre de l'Intérieur
38:20 ment régulièrement, raconte n'importe quoi, n'a pas de ligne directrice
38:26 en ce qui concerne, visiblement, sa capacité à attraper, en tous les cas,
38:31 des casseurs, dont il nous dit qu'il les connaît très bien.
38:34 Comme je vous le disais, on nous dit qu'on connaît leur nom,
38:36 leur prénom, leur adresse, leur mensuration, c'est ce qu'ils font dans la vie.
38:38 On connaît leurs parents, etc.
38:40 Mais ils reviennent chaque semaine tout cassés.
38:42 Donc je pense que Gérald Darmanin a une responsabilité
38:45 dans la déliquescence de l'autorité dans notre pays.
38:47 Mais ça va plus loin qu'une responsabilité, c'est de sa faute,
38:49 la faute de Gérald Darmanin s'il y a des désordres.
38:51 C'est pas la faute avant tout des casseurs, des Black Blogs ?
38:55 Non mais je ne mets pas sur le même plan le ministre de l'Intérieur et les casseurs.
38:59 Évidemment, je ne mets pas sur le même plan un délinquant
39:01 et un ministre de l'Intérieur qui n'est pas au niveau de ce qu'il devrait être.
39:06 Il y a des délinquants, mais il y a aussi un ministre de l'Intérieur
39:09 qui, visiblement, ne sait pas ramener l'ordre dans notre pays
39:12 ou ne sait pas tenir les engagements qu'il a pris devant les Français.
39:15 Moi, je suis très choqué d'entendre un ministre de l'Intérieur
39:17 qui dit devant la représentation nationale
39:19 « Dans un an, 100% des OQTF seront appliqués. »
39:23 Mais à travers la représentation nationale, c'est aux Français qu'il ment
39:27 quand il nous dit « Tous les points de deal seront fermés. »
39:31 Je veux dire, on ne l'oblige pas à dire ça.
39:33 Aujourd'hui, vous allez partout dans le pays,
39:35 les points de deal sont connus et ne sont pas fermés.
39:38 Il y a encore eu, je crois même sur votre antenne ce week-end,
39:40 tout un reportage sur Stalingrad, ici même à Paris.
39:44 Donc, il y a un ministre de l'Intérieur qui fait beaucoup de bruit,
39:47 qui parle beaucoup, qui agit peu.
39:49 – En l'occurrence, c'est une justice qui est indépendante du pouvoir,
39:52 donc il ne peut pas grand-chose.
39:54 – Vous savez aussi que le garde des Sceaux a aussi des possibilités
39:58 d'incarner aussi une certaine forme de rapport à l'autorité
40:02 qu'il n'incarne pas.
40:04 Eric Dupond-Moretti, il se définissait comme tel, d'ailleurs,
40:07 le ministre des prisonniers.
40:08 Donc, il incarne une certaine forme de laxisme.
40:11 Il s'en faisait d'ailleurs presque une gloire.
40:13 Et puis, c'est vrai qu'il est hostile aux peines planchers.
40:16 Je vous rappelle que la dernière fois que des peines planchers
40:18 ont été menacées dans notre pays, c'était par une députée
40:20 qui se reconnaît dans les troupes d'Edouard Philippe,
40:23 Naïma Moutchou, ma collègue vice-présidente de l'Assemblée nationale.
40:26 Et nous, on a soutenu ça.
40:27 Parce que nous, nous considérons que lorsque ça va dans le bon sens, on soutient.
40:30 – Vous dites qu'on ne se donne pas les moyens juridiques
40:32 de lutter contre les cas de casse-fois,
40:34 parce que ce n'est pas le seul pays à avoir ce problème-là.
40:36 – Évidemment, mais je vous donne un exemple,
40:38 celui sur les peines planchers, par exemple.
40:40 On pourrait imaginer d'ailleurs des peines planchers
40:42 pour des gens qui reviennent systématiquement armés
40:44 dans des manifestations.
40:45 On vous interpelle, vous êtes armé, puis une seconde fois,
40:48 on vous interpelle à Sainte-Sauline, encore la même personne qui est armée,
40:51 qui a fait 200 km pour venir tout casser,
40:53 puis on la retrouve une troisième fois,
40:55 on pourrait imaginer qu'il y ait des peines planchers.
40:57 – Mais qu'est-ce que vous feriez très concrètement de différent
40:59 pour éviter que précisément dans les cortèges, ce type de scène-là arrive ?
41:02 – Je viens de vous donner un exemple, je pense qu'il faut être beaucoup plus sévère
41:05 avec des gens par exemple qui arrivent armés dans une manifestation.
41:08 Quand vous arrivez avec des boules de pétanque,
41:10 quand vous arrivez avec des armes, avec des couteaux dans une manifestation…
41:13 – Si il y a, on va dire, si on vous trouve à Sainte-Sauline,
41:16 ceux qui étaient trouvés avec des armes étaient…
41:18 – Innocents.
41:19 – … arrêtés.
41:20 – Eh bien il faut les sanctionner, il ne faut pas juste les arrêter.
41:23 – Très bien, dans les manifestations, est-ce que fondamentalement
41:27 la gestion du maintien de l'ordre du Rassemblement national au pouvoir
41:29 serait différente quand on voit ce qui se passe dans ces cortèges-là ?
41:32 – Là, vous n'entraînerez pas sur ça, parce que je pense que la gestion
41:35 du maintien de l'ordre, elle est le fait de professionnel.
41:38 Moi, je ne suis pas préfet, je ne suis pas commissaire de police,
41:42 je ne parle pas de la gestion du maintien de l'ordre.
41:44 – Oui, c'est sous l'autorité du gouverneur.
41:46 – Je vous parle de l'échelle des sanctions, oui, mais je pense que ça,
41:48 sur la technique du maintien de l'ordre, je ne vais pas vous dire
41:50 s'il faut taper, nasser, panasser, etc.
41:53 Je ne m'aventurerai pas là-dedans.
41:55 – C'est un débat politique autour de la brav-m, dissoudre, passer.
41:58 – Oui, exactement, on arrive à autre chose.
42:00 – Quel est votre avis là-dessus ?
42:01 – C'est pas un débat technique.
42:02 – Moi, je ne suis pas, par exemple, pour la dissolution de la brav-m.
42:05 – Elle est pourtant mise en cause, il faut rappeler, évidemment,
42:07 elle a été mise en cause sur des actions.
42:09 – À chaque fois, madame, qu'il y a dans notre société
42:11 un corps dans lequel il peut y avoir un dérapage,
42:13 ça existe dans tous les corps de métier.
42:15 Si on devait le dissoudre, il n'y aurait plus grand-chose.
42:17 Si on devait dissoudre le corps des journalistes,
42:19 si tant est que ce soit un corps à chaque fois qu'il y a eu un dérapage,
42:21 un raté, y compris à BFM, par exemple, si on devait fermer BFM
42:25 parce que M. M'Barky diffusait des choses un peu particulières
42:28 à des heures moins écoutées, bon, je pense que vous triveriez ça.
42:32 – Je ne vois pas bien le rapport.
42:34 – Je suis sûr que vous le voyez très bien.
42:36 – Les critiques qui sont faites sur la Brav'M, justement, c'est plus global.
42:39 C'est ce que dit le gouvernement, qu'il peut y avoir des brebis galeuses, etc.
42:43 Mais l'autre idée, c'est que c'est un corps, une brigade qui ne fonctionne pas bien,
42:47 dont les objectifs ne sont pas les bons.
42:49 – Je pense qu'en tous les cas, on en a besoin.
42:51 Je suis en soutien à ce corps de la police.
42:54 Je pense que notre police, en plus, en France, elle est particulièrement républicaine.
42:57 Je pense qu'il ne faut pas jeter l'opprobre.
42:59 C'est des pères et des mères de famille, ce sont des professionnels.
43:03 Je pense qu'ils font leur métier consciencieusement.
43:07 Et on a le droit d'être exigeant d'eux, de ce fait d'ailleurs.
43:10 La police, c'est le corps le plus inspecté, le plus contrôlé, et donc le plus sanctionné.
43:16 – Donc ça vous a choqué aussi, les enregistrements qu'on a entendus
43:20 de membres de la Brav'M, la personne dont ils ont été interpellés, insultés.
43:24 – Mais je pense que lorsqu'il y a une défaillance, elle doit être durement sanctionnée.
43:26 Parce qu'on doit être exigeant de la police de notre pays.
43:29 Et c'est parce qu'on est exigeant de la police de notre pays
43:31 qu'on peut la soutenir aussi.
43:32 – Il faut changer l'IGPN dans ce fait, en faire une autorité vraiment indépendante,
43:35 que ça ne soit pas des policiers ou des magistrats qui s'occupent de policiers, mais d'autres…
43:39 – Je ne suis pas totalement sûr de ça.
43:41 Moi je crois que le contrôle par ses propres, par ses pères,
43:45 est quelque chose qui existe dans beaucoup de corps de métier.
43:48 Je crois que ce sont les plus à même de savoir comment les choses se passent.
43:51 Donc je ne suis pas persuadé qu'il faille changer la composition
43:55 ou la façon de fonctionner de l'IGPN, pas du tout.
43:57 – Mais vous êtes inquiet, avant cette journée mobilisation de jeudi,
44:01 on a vu qu'il y a eu quelques incidents lors de précédentes mobilisations.
44:05 Là on sent qu'il y a beaucoup de colère qui monte,
44:07 qu'on arrive au bout de cette mobilisation,
44:09 avec cette décision du Conseil Constitutionnel vendredi.
44:12 Est-ce que vous, vous êtes inquiet personnellement ?
44:14 – Moi je ne veux pas… Je vais dire, il ne faut pas crier avant d'avoir mal.
44:17 Moi je ne veux pas être inquiet, j'ai confiance dans les Français qui manifestent.
44:20 Je les connais, beaucoup d'entre eux sont des gens qui viennent,
44:25 de façon, je l'ai dit, pacifique, dire leur désaccord fondamental
44:29 avec la politique d'Emmanuel Macron.
44:31 Donc il n'y a pas de raison de s'inquiéter d'eux.
44:33 Je m'inquiète plutôt d'avoir un ministre de l'Intérieur comme Gérald Darmanin.
44:36 Oui, ça je trouve ça plus inquiétant.
44:38 – Je voulais qu'on parle de la question des bas salaires.
44:40 C'est une question essentielle, très importante pour les Français.
44:44 Ils le disent dans tous les sondages, c'est ce qu'on voit,
44:46 c'est vraiment la préoccupation centrale des Français.
44:48 Après cette réforme des retraites, il semble que le gouvernement
44:51 ait envie de l'enjamber en quelque sorte,
44:54 en ramenant ce débat sur le devant de la scène.
44:56 Le ministre de la Fonction publique l'a évoqué aujourd'hui,
44:59 sa possibilité de revaloriser les bas salaires,
45:02 notamment dans la fonction publique.
45:03 On a entendu Fabien Roussel qui s'est exprimé là-dessus.
45:05 Et puis il y a des gens qui manifestent depuis longtemps.
45:08 Regardez, vous allez voir quelques images.
45:09 Depuis le 20 mars, il y a des salariés de l'entreprise
45:12 Verbaudet qui sont en grève dans le nord de la France.
45:16 Ils demandent une revalorisation de leurs salaires.
45:19 Est-ce que c'est une question centrale ?
45:21 C'est ce que Marine Le Pen a dit aujourd'hui,
45:22 elle a parlé de l'inflation également.
45:24 Qu'est-ce que vous feriez pour résoudre cette crise
45:27 concrètement liée au salaire ?
45:29 J'avais eu l'occasion de venir chez vous il y a quelque temps
45:32 en disant que la problématique des salaires dans notre pays
45:34 était devant nous.
45:36 La France n'est pas un pays dans lequel
45:38 on est particulièrement bien payé,
45:40 dans lequel les travailleurs sont particulièrement bien payés.
45:42 Il y a beaucoup de gens qui gagnent moins de 2 000 euros
45:44 dans notre pays, beaucoup.
45:45 Et le salaire médian, de mémoire, est autour de 1 500 euros.
45:48 Donc on est vraiment dans un pays dans lequel
45:51 le salariat n'est pas toujours bien traité.
45:54 Cette question, elle est devant nous.
45:56 D'abord, il y a la fonction publique, puis il y a le privé.
45:58 Je pense qu'effectivement, la réindexation des salaires
46:00 de la fonction publique, au moins sur l'inflation,
46:03 me semble nécessaire, c'est un geste nécessaire.
46:06 On a beaucoup salué les agents de la fonction publique,
46:09 qu'elles soient hospitalières, ou qu'elles soient
46:11 dans les collectivités locales, ou qu'elles soient
46:14 dans l'État pour les efforts qu'ils font.
46:16 Je crois qu'il est temps de les en remercier
46:19 à travers une revalorisation importante.
46:21 Mais il faut prendre les choses plus globalement.
46:23 Nous, on avait fait une proposition.
46:24 Marine Le Pen avait porté une proposition
46:26 pendant l'élection présidentielle, qui repose sur une idée.
46:30 C'est que d'abord, ce n'est pas l'État qui décide
46:33 de la revalorisation de tous les salaires des Français.
46:36 Ce sont les partenaires sociaux.
46:37 C'est leur boulot, c'est leur liberté,
46:39 et c'est leur responsabilité.
46:41 L'État, il doit être là pour créer toutes les conditions
46:44 qui permettent d'aller vers cela.
46:46 Et les syndicats n'en font pas assez, selon vous,
46:48 pour cette question-là ?
46:49 Je crois qu'ils sont mobilisés sur la réforme des retraites.
46:51 Mais je pense que les salaires, c'est un autre chapitre
46:54 très important, qui n'est pas plus important,
46:57 moins important à traiter avant ou après la réforme des retraites.
46:59 Il est à traiter en même temps, en plus.
47:02 C'est un problème devant nous, les salaires.
47:04 Mais nous, on avait fait une proposition qui était que
47:06 jusqu'à deux fois et demi le SMIC,
47:08 on puisse augmenter les salaires de 10%
47:10 en échange d'un gel des cotisations patronales,
47:13 sur cinq ans.
47:15 C'est-à-dire que c'était une opération qui n'était pas
47:17 à perte pour l'État, qui ne faisait pas de gains
47:20 non plus pour l'État, mais qui permettait de donner
47:23 un peu d'oxygène à tous les salaires français.
47:26 Alors, jusqu'à deux fois et demi le SMIC.
47:28 Donc pas à tous les salaires français, pardon.
47:30 Jusqu'à deux fois et demi le SMIC.
47:31 Pourquoi ? Parce que si on n'augmente que le SMIC,
47:33 les PME et les TPE n'y arrivent pas,
47:35 n'arriveront pas à augmenter le SMIC.
47:37 On le voit bien, ils nous le disent, les chefs d'entreprise.
47:39 Pour moi, augmenter le SMIC de X%,
47:42 je n'ai pas les reins assez solides.
47:44 Et puis, pourquoi ne s'intéresser qu'aux travailleurs
47:46 qui touchent le SMIC ? Il y a beaucoup de travailleurs
47:48 qui travaillent durement et qui ont des petites payes
47:50 qui sont très peu supérieures au SMIC.
47:53 Donc on pense qu'il faut aller au-delà,
47:54 jusqu'à deux fois et demi le SMIC.
47:56 Donc c'est une proposition qu'on met sur la table.
47:58 On l'a proposée à l'Assemblée nationale,
48:00 elle n'a pas été votée.
48:02 La gauche ne l'a pas votée.
48:03 C'est toujours pareil.
48:04 Des gens qui viennent nous donner des leçons
48:06 toute l'année en disant "oui, il faut augmenter les salaires",
48:08 on fait une proposition.
48:10 Elle est amendable, on peut la modifier,
48:12 on ouvre une porte.
48:13 La gauche dit les cotisations, c'est du salaire différé,
48:15 du salaire brut, et donc il ne faut pas s'y prendre.
48:17 Non mais je rédige les arguments qui sont utilisés.
48:19 D'accord, c'est leur argumentation.
48:20 Mais je vais vous dire, on met ça sur la table.
48:24 On ouvre une porte sur la question des salaires
48:28 avec cette proposition-là.
48:29 Moi je vais vous dire, ça peut être,
48:31 on peut la faire évoluer, on peut en parler.
48:33 Encore une fois, je dis, c'est aux partenaires sociaux.
48:35 L'État est là, et à travers aussi
48:37 la représentation nationale, pour proposer,
48:40 ouvrir le débat, créer les conditions.
48:43 Moi je ne suis pas fermé à ce que cette proposition
48:45 puisse évoluer, il n'y a pas de problème.
48:47 Donc vous voulez travailler avec le gouvernement là-dessus,
48:49 notamment main dans la main avec le gouvernement,
48:50 ce sont des sujets sur lesquels vous voulez travailler ensemble ?
48:52 C'est quoi main dans la main ?
48:53 C'est un lien vu du gouvernement.
48:54 Ils n'ont pas voté notre proposition,
48:55 ils ne l'ont pas votée.
48:56 Mais moi, demain, il y aura des propositions
48:59 pour augmenter les salaires des Français,
49:01 j'en serai ravi, et on contribuerait
49:03 à faire en sorte de redonner aux Français
49:05 l'argent qu'on leur pique de tous les côtés.
49:07 À propos d'argent des Français,
49:09 on ne peut pas retirer à Marine Le Pen
49:10 le fait de s'être depuis longtemps préoccupé
49:12 de pouvoir d'achat.
49:13 Mais il y a une mesure qui ne tient pas la route,
49:15 c'est votre proposition de baisser la TVA.
49:17 On sait que baisser la TVA, d'abord,
49:19 ça profite autant aux consommateurs riches
49:21 qu'aux consommateurs pauvres,
49:22 puisque c'est la même TVA pour tout le monde.
49:23 Et en plus, on sait que la plupart des distributeurs
49:26 gardent la baisse, ne la répercutent pas,
49:28 augmentent leur marge.
49:29 Donc l'État perd des recettes,
49:31 qui sont précieuses pour faire de l'action sociale,
49:33 et puis les distributeurs empochent de la marge,
49:36 et les pauvres payent toujours aussi cher ou presque
49:38 le produit dont la TVA est censée avoir baissé.
49:40 Est-ce que vous reconnaissez que cette proposition
49:41 est trop fragile ?
49:42 Non, que les salves barbier.
49:43 Parce que, je vous donne un exemple, vous savez,
49:45 quand vous êtes dans un supermarché,
49:47 effectivement, tout le monde paye la TVA, certes,
49:49 mais tout le monde n'achète pas les mêmes produits.
49:51 Il y a des gens qui n'ont pas d'autre choix
49:52 que d'acheter les produits qui sont les moins chers,
49:55 parfois souvent d'ailleurs de moins bonne qualité.
49:57 Et eux, ils n'ont pas d'autre choix.
50:00 Mais ils ne baisseront pas,
50:01 le distributeur gardera la marge.
50:03 Mais pourquoi ce qui se fait ailleurs,
50:04 notamment Espagne et Portugal, fonctionne
50:06 et ça ne fonctionnerait pas ici ?
50:07 Et pourquoi on ne le tente pas ?
50:08 Et pourquoi sur les énergies,
50:10 on ne fait pas baisser la TVA à 5,5% sur les énergies ?
50:13 Là aussi, parce qu'on parle des produits de première nécessité.
50:16 Vous parlez de quoi ?
50:17 D'une expérimentation ?
50:18 Il faut financer tout ça, M. Cholian.
50:19 Non mais attendez,
50:20 baisser la TVA sur les énergies,
50:23 notamment sur l'essence, on ne perd pas.
50:26 Oui, l'État engrange moins d'argent,
50:30 mais enfin, il ne perd rien en réalité.
50:32 D'abord, il en gagne beaucoup en ce moment.
50:34 L'État gagne beaucoup d'argent
50:35 avec la hausse de l'énergie et de l'essence.
50:38 Donc je pense qu'effectivement,
50:40 avoir des mesures qui visent à rendre de l'argent aux Français,
50:43 ce sont des mesures qui sont testées d'ailleurs.
50:44 Baisser la TVA sur l'essence,
50:45 ce n'est pas forcément le plus pertinent.
50:47 Mais c'est une façon de rendre du pouvoir d'achat.
50:49 En termes d'économie,
50:50 vous savez, je vais vous dire,
50:52 ça a eu d'ailleurs un effet mesurable.
50:54 J'ai fait le calcul rapidement,
50:57 sur un plein d'essence,
50:58 vous pouvez gagner jusqu'à 20 euros.
51:00 20 euros, je peux vous dire que
51:02 pour beaucoup de Français,
51:03 c'est important, 20 euros sur un plein d'essence.
51:06 De façon totalement non ciblée.
51:08 C'est-à-dire, la personne qui part en week-end avec son 4x4,
51:10 vous lui offrez les 20 euros sur un plein.
51:13 Vous nous sortez cet argument insensé.
51:15 Mais moi, ce qui m'importe,
51:16 c'est qu'elle profite aux Français les plus modestes.
51:19 Pourquoi ne pas envisager un dispositif plus ciblé ?
51:22 Mais parce que dans la part de vos dépenses dans un foyer,
51:24 la part de vos dépenses de transport dans un foyer,
51:26 quand vous êtes modeste,
51:27 elle est beaucoup plus importante,
51:29 cette part de dépense,
51:30 lorsque vous avez un petit salaire
51:31 et que vous devez prendre votre voiture
51:32 pour faire 25 km tous les jours,
51:33 que lorsque vous avez les moyens
51:35 de les faire, la part est beaucoup plus importante.
51:38 Donc, ça veut dire que faire baisser
51:42 le coût de l'essence pour les foyers
51:44 qui en ont le plus besoin,
51:45 parce qu'ils représentent un coût plus important
51:47 dans leur budget,
51:48 eh bien, c'est une nécessité.
51:50 Que quelques-uns en profitent parce qu'ils ont un 4x4.
51:53 Bon, c'est assez marginal.
51:55 Mais moi, ce qui m'intéresse,
51:57 c'est que ceux sur qui ça pèse le plus
52:01 dans le budget quotidien en profitent.
52:03 Et là, c'est assez efficace.
52:05 - Sébastien Chenu, Adrien Quatennens
52:09 a été réintégré aujourd'hui,
52:11 élu du Nord, député LFI.
52:13 Il était suspendu du groupe
52:15 depuis sa condamnation en décembre dernier
52:18 pour violence conjugale.
52:19 Donc, les membres du parti ont voté aujourd'hui
52:22 et donc, il est réintégré à l'Assemblée.
52:24 Votre réaction aujourd'hui ?
52:26 Ça ne serait pas arrivé
52:27 au sein du Rassemblement national ?
52:29 - Bon, les fois où on a eu des problèmes de ce type,
52:31 ça arrive dans toutes les structures humaines,
52:33 ça peut arriver.
52:34 Ils ont été traités, en général, en 24 heures.
52:37 Nous avons un député européen
52:38 qui avait été sanctionné par la justice
52:41 pour un phénomène de violence conjugale.
52:43 Il a, dans les 24 heures, au moment où la sanction
52:45 a été donnée par la justice,
52:47 quitté notre groupe politique à l'Assemblée nationale.
52:49 Il ne l'a jamais réintégré.
52:51 Donc, moi, ce que je dis sur ça,
52:53 c'est que la LFI est totalement disqualifiée demain
52:56 pour parler des violences conjugales.
52:58 Totalement disqualifiée.
52:59 Ces gens-là font la leçon à la terre entière,
53:02 du matin au soir,
53:03 sur la façon dont on doit se tenir,
53:04 la façon dont on doit manger, boire,
53:06 et tout le reste, etc.
53:07 Ils ont sorti l'artillerie lourde
53:10 pour tous ceux qui ont eu,
53:11 à un moment ou à un autre, une problématique.
53:13 Soit, ils ont le droit de le faire,
53:15 mais quand ça les touche, visiblement,
53:16 c'est tout le monde aux abris.
53:17 - Mais il a pleuré sa peine,
53:18 il a dit qu'il s'est excusé, qu'il le regrettait.
53:21 - J'en viens à Adrien Quatennens.
53:22 Je parle sur le discours.
53:23 La LFI n'a plus aucune légitimité ou crédibilité
53:26 à parler des violences conjugales.
53:28 Maintenant, sur Adrien Quatennens.
53:29 Moi, je ne vais pas crier avec la meute,
53:31 je trouve ça détestable.
53:32 Adrien Quatennens a une peine,
53:34 il l'a purgée,
53:36 il n'a pas été frappé d'inéligibilité.
53:38 On peut être d'accord ou pas d'accord,
53:39 trouver ça regrettable ou pas.
53:40 Il aurait pu démissionner,
53:42 se représenter devant ses électeurs
53:43 et retrouver une certaine légitimité politique
53:45 à travers ce geste.
53:46 Il ne l'a pas choisi.
53:47 Moi, je ne suis pas pour la double peine.
53:49 Il est toujours député,
53:51 il est en activité.
53:53 On ne va pas l'interdire,
53:55 il n'a pas été frappé d'inéligibilité.
53:57 Donc moi, je déteste ces phénomènes
53:59 où on traîne les gens dans la boue.
54:02 Je condamne fermement ce qu'il a fait.
54:04 Je trouve que c'est assez inadmissible
54:06 lorsqu'on fait la loi,
54:07 d'avoir un comportement violent dans son foyer
54:10 ou à l'extérieur d'ailleurs,
54:11 peu importe.
54:12 Donc je trouve ça très dommageable,
54:16 très scandaleux,
54:18 mais ça a mis en lumière l'hypocrisie
54:20 de la France insoumise.
54:22 Oui, c'est sûr que quand ça arrive chez soi,
54:24 on est toujours moins à l'aise
54:25 que lorsque ça arrive chez les autres
54:26 et qu'on les entasse.
54:27 Il nous reste quelques minutes,
54:28 je voulais terminer par cette nouvelle polémique
54:30 autour du rappeur Medin.
54:32 Marine Le Pen s'est insurgée sur Twitter,
54:34 je rappelle le contexte,
54:35 en concert samedi à Agen,
54:37 il a présenté au public,
54:38 alors on ne le voit pas forcément très bien sur les mâles,
54:40 si on le voit, une piñata,
54:42 cet objet qu'on peut frapper à l'aide d'un bâton.
54:46 Au anniversaire des enfants.
54:47 Au Mexique, au anniversaire des enfants, exactement.
54:49 Mais avec le visage, vous le voyez,
54:51 d'une élue, de deux élues,
54:52 Rassemblement national,
54:53 Edwige Diaz et Julie Rechagneux,
54:55 et également d'un élu reconquête,
54:57 les trois élus qui s'étaient opposés,
54:59 d'ailleurs, à sa venue dans cette salle de spectacle à Agen.
55:03 On va voir la réaction de Marine Le Pen,
55:05 les menaces du rappeur islamiste,
55:06 c'est le terme qu'elle utilise,
55:08 à l'encontre de deux de nos élus.
55:10 C'est une infamie,
55:11 c'est un véritable appel à la violence et à la haine.
55:13 La justice doit désormais se saisir au plus vite
55:15 pour faire condamner ces ignominies.
55:17 Vous n'allez pas laisser cette affaire sans suite,
55:19 une plainte va être déposée ?
55:21 Oui, bien sûr, ce rappeur qui disait
55:23 qu'il fallait crucifier les laïcars,
55:25 aujourd'hui, finalement, nous montre
55:27 qu'il est capable de passer...
55:29 Les paroles, je ne sais pas si c'était exactement ça,
55:31 mais c'était sur le...
55:32 Les paroles de sa chanson.
55:33 Donc, il nous montre qu'il est capable
55:35 de passer une certaine forme de violence symbolique
55:37 et dont on sait que souvent,
55:38 elles peuvent aboutir à des violences physiques.
55:41 C'est inadmissible.
55:42 Qu'est-ce qu'on aurait dit
55:43 si quelqu'un avait fait ça au Rassemblement national,
55:46 un militant du Rassemblement national
55:48 avait fait ça avec des affiches, des photos,
55:50 tout le monde s'en serait ému,
55:53 et a raison d'ailleurs.
55:55 Je trouve ça détestable,
55:57 je trouve ça condamnable,
55:58 je trouve que ce type de personnage
56:00 est totalement irresponsable,
56:02 qui doit évidemment être sanctionné
56:04 et au plus vite.
56:05 Alors, lui, le rappeur Medin,
56:07 précise qu'il est attaqué très régulièrement
56:09 par des élus de droite et du RN,
56:10 qu'il allait porter plainte,
56:11 parce qu'on l'a qualifié justement
56:13 de rappeur islamiste.
56:15 Lui, il dit qu'il est attaqué,
56:16 poursuivi, pourchassé par le RN.
56:18 – Mais nous poursuivrons effectivement,
56:20 M. Medin, enfin je dis M. Medin,
56:22 c'est un peu ridicule même de l'appeler ainsi,
56:25 pour les propos qu'il tient,
56:27 quand il dit "crucifions les laïcas",
56:29 oui, nous dirons…
56:30 – Pas pour la piñata, pas pour piñata, pour violences.
56:32 – Nous nous poursuivrons pour ces faits de violences symboliques.
56:34 Vous savez, il a fait aussi, vis-à-vis de notre collègue,
56:37 notre camarade député du Tarn, Frédéric Cabrelier,
56:39 il lui a envoyé des fléchettes sur une affiche
56:43 de ce député, il a envoyé des fléchettes,
56:46 donc il est habitué de cela,
56:49 et il sait très bien qu'avec ce discours,
56:51 il essaye de susciter en réalité des violences physiques
56:55 vis-à-vis de nos élus, vis-à-vis de représentants de la nation,
56:58 c'est inadmissible, c'est inadmissible pour les nôtres,
57:00 c'est inadmissible pour qui que ce soit d'ailleurs.
57:02 – Un tout dernier mot sur la piñata, je trouve ça assez…
57:05 – Vous trouvez ça normal ?
57:06 – Non mais je trouve pas,
57:07 la piñata c'est assez inoffensif, c'est assez inoffensif.
57:09 – C'est comme la tête d'un ministre sur un bâtiment,
57:11 je vous rappelle quelque chose mais…
57:13 – C'est ce que je veux dire, à ce moment-là, il faut condamner
57:16 tous ces faits-là, y compris dans les manifestations,
57:21 les calicots qui sont un peu insultants pour émaner de Macron,
57:23 ces choses-là, comment c'est où s'arrête le droit
57:26 pour des gens qui sont des opposants à regarder…
57:28 – Non mais si vous trouvez très sympa que des représentants de la nation
57:30 aient leur faute sur une piñata, condamne,
57:32 ne compte pas coup de bâton.
57:33 – Je ne suis pas sûr que l'audience de ce monsieur
57:35 soit aussi forte que ça, il peut lui faire un coup de pub finalement,
57:38 je le trouve assez…
57:39 – On peut lui trouver toutes les circonstances atténuantes et…
57:41 – Non mais ce n'est pas très évident.
57:43 – Il a des avocats médias qui vont lui faire partie.
57:45 – Le problème avec Médine c'est que ce n'est jamais ce qu'on croit,
57:47 alors il dit qu'il faut crucifier les haïkars mais c'est une provocation,
57:50 il est parrain d'une association bizarre, oui mais ce n'est pas ce qu'on croit,
57:53 là c'est la piñata, oui mais c'est évidemment un jeu d'enfant,
57:55 c'est toujours pareil, c'est le tarik ramadan du rap,
57:58 c'est-à-dire c'est toujours "oui mais non, en fait je suis gentil
58:01 et si parfois je vous choque un peu, c'est parce que vous êtes choquable",
58:04 c'est quand même un véritable problème,
58:05 évidemment la liberté d'expression le plus possible,
58:07 mais il faut assumer sa responsabilité, on a l'impression qu'il se défausse souvent.
58:10 – Et on va en rester là, merci beaucoup Sébastien Jumy d'être venu ce soir,
58:13 merci à tous les cas de m'avoir accompagné.