Devant le Sénat, Elisabeth Borne dit ne plus "comprendre certaines des prises de position" de la Ligue des droits de l'homme

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Devant le Sénat, Elisabeth Borne dit ne plus "comprendre certaines des prises de position" de la Ligue des droits de l'homme
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00:00 (Applaudissements)
00:05 Pour vous répondre, la parole est à Madame la Première Ministre.
00:09 Merci, Monsieur le Président. Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Madame la Présidente Eliane Assasi.
00:15 Depuis plusieurs semaines, certains au Sénat, à l'Assemblée nationale, dans des interviews,
00:22 dénoncent ce qu'ils appellent une dérive autoritaire.
00:26 C'est une accusation tout aussi grave que mensongère.
00:30 Notre État de droit et notre République reposent sur des libertés fondamentales.
00:36 Ces libertés, nous les défendons et nous les défendrons.
00:40 Les associations de défense des libertés publiques et des droits de l'homme mènent également ce combat.
00:47 Et je crois que personne ici ne peut contester sérieusement qu'elles ont dans notre pays
00:52 la capacité de prendre position et de s'exprimer librement, pleinement, sans restriction.
00:59 C'est indispensable et nous veillerons à ce que cela demeure.
01:04 Comme d'autres acteurs associatifs, la Ligue des droits de l'homme joue son rôle en observant,
01:10 critiquant et exigeant des réponses des acteurs publics.
01:14 Et lorsque l'État est mis en cause, nous écoutons, nous le prenons en compte.
01:19 Je souhaite, comme tous les membres du gouvernement, que les associations de soutien aux droits de l'homme
01:24 poursuivent leur action de vigie, d'ailleurs largement financée par l'État et les collectivités.
01:30 Il n'est donc pas question de baisser par principe la subvention de tel ou tel.
01:35 Mais dialoguer avec les associations sur leurs actions est aussi une responsabilité
01:40 dès lors qu'il s'agit de financement public.
01:44 Madame la Présidente Assassi, pour revenir sur la Ligue des droits de l'homme,
01:48 je connais l'histoire de cette grande association.
01:51 Pendant longtemps, l'histoire de l'émancipation républicaine et celle de la LDH se sont mêlées.
01:57 L'universalisme était un terreau commun.
02:01 Il y a toujours eu des débats exigeants, des confrontations parfois.
02:05 Sans remonter à l'affaire Dreyfus, je pense à l'engagement de Madeleine Robert-Hugues et de Maître Henri Leclerc.
02:12 Quand je regarde l'appel au soutien à la LDH à la Une de l'Humanité ce matin,
02:18 je crois qu'au fond c'est essentiellement à cette histoire collective que les signataires disent leur attachement.
02:25 J'ai beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné.
02:29 Je ne comprends plus certaines de ses prises de position.
02:34 Cette incompréhension n'est pas nouvelle.
02:36 Elle s'est fait jour dans ses ambiguïtés face à l'islamisme radical et elle s'est confortée depuis quelques mois.
02:45 (Applaudissements)
02:53 Et je rappelle que cette association a attaqué un arrêté interdisant le transport d'armes par destination à Sainte-Soline.
03:03 Cette incompréhension est partagée par de nombreux acteurs associatifs
03:07 et dans une lettre adressée hier au président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme,
03:14 le président de la LICRA a dénoncé les dérives et la défaillance de la Ligue des Droits de l'Homme.
03:20 Madame la Présidente, la liberté d'expression et la liberté de manifester pacifiquement sont fondamentales en démocratie.
03:30 Avec le gouvernement, avec la grande majorité d'entre vous sur ces bancs,
03:34 je veux rendre hommage aux policiers et aux gendarmes qui connaissent leur devoir d'exemplarité,
03:40 assurent l'ordre républicain dans notre pays et dont plus de 1800 ont été blessés depuis début janvier.
03:48 Manifester est un droit fondamental, ce n'est pas en excusant des violences qu'on le défend.
03:55 Au contraire, il doit pouvoir s'exercer dans la sécurité. Alors nous continuerons à agir pour protéger ce droit,
04:02 pour protéger les manifestants, pour protéger les Français. Je vous remercie.
04:07 (Applaudissements)
04:10 (Générique)

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