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Transcription
00:00 « Heure à 5 »
00:01 8h13, Sonia Mabrouk, votre invitée ce matin, la directrice de la Fondation, y frappe.
00:07 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Agnès Verdier-Molligny.
00:10 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:11 « Où va votre argent ? » c'est le titre de votre nouveau livre aux éditions de l'Observatoire.
00:16 Et c'est une question légitime, surtout lorsque les dépenses ne cessent d'augmenter
00:20 et que nos services publics en grande partie se dégradent.
00:23 Avant d'entrer dans les détails peut-être, Agnès Verdier-Molligny,
00:26 comment vous qualifiez vous-même cette situation ?
00:28 Est-ce que vous parlez de scandale ?
00:30 Oui absolument, c'est un scandale français.
00:32 C'est-à-dire qu'à la fois nos dépenses publiques explosent à la hausse
00:37 et dans le même temps on a un délitement incroyable de nos services publics.
00:42 Quelque chose qu'on n'avait jamais mesuré avant, qui est en train de se passer à bas bruit
00:47 et qui finalement va finir par remonter à la surface, mais peut-être qu'il sera trop tard.
00:52 C'est pour ça que je sors ce livre « Où va notre argent ? » pour dire attention,
00:56 un, l'argent public c'est notre argent, ce n'est pas l'argent de l'État,
01:00 c'est l'argent des Français, l'argent de la Sécu c'est pareil, c'est notre argent,
01:03 l'argent des collectivités locales, idem.
01:05 Et à un moment, on a le droit de savoir comment est utilisé cet argent
01:10 et c'est même dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
01:13 que je cite en quatrième de couverture.
01:15 Donc tout un chacun doit savoir comment utiliser chaque euro d'argent public.
01:20 C'est un droit de le savoir, peut-être même un devoir.
01:22 On va entrer dans les détails, hôpital, école, transport public,
01:26 vous décrivez avec force justement de détails et d'exemples une lente mais inéluctable dégradation.
01:31 C'est quand même un tableau assez effrayant que vous dressez.
01:34 Que répondez-vous Agnès Verdier-Molinier à l'argument de l'exagération ?
01:38 Vous savez encore du déclinisme, de tout voir si noir, si sombre ?
01:42 Justement, je dis dès l'introduction, attention, dès qu'on s'attaque à ces sujets,
01:46 on se fait traiter de déclinologue, de collapsologue,
01:50 finalement de décliniste.
01:53 Et en réalité, ce n'est pas du tout ça.
01:55 En réalité, ce livre, c'est un appel au sursaut,
01:59 un appel à se rendre compte qu'on est en train de perdre finalement des places
02:03 dans le concert des nations, que non seulement on est déclassé au niveau économique,
02:07 mais qu'aussi on n'en a pas pour notre argent finalement.
02:10 Et qu'avec le même argent, voire beaucoup moins d'argent,
02:13 on pourrait finalement être moins taxé et avoir une meilleure qualité de service public.
02:18 Donc il n'y a aucune fatalité pour la France.
02:20 Et d'ailleurs, je propose dans mon livre, à la fin du livre, 20 principes
02:24 qui fonctionnent ailleurs en Europe ou ailleurs dans d'autres grandes démocraties.
02:27 C'est important, on va en parler parce qu'il y a des pistes et peut-être des solutions,
02:30 mais ça veut dire que là, c'est un constat, c'est une lucidité de votre part ?
02:33 Vous nous dites "voilà, ce qui ne va pas, moi je suis lucide".
02:36 Je dis attention, il y a peut-être des choses qui vont encore bien.
02:40 Par exemple, les services des impôts fonctionnent,
02:42 ils arrivent encore énormément à prélever l'argent des Français.
02:45 Ça, ça fonctionne, il y a des choses qui fonctionnent.
02:47 On arrive à faire fonctionner des services publics,
02:49 mais en regard de cela, on a un énorme problème,
02:52 par exemple sur les passeports, les cartes d'identité.
02:55 Trois mois en moyenne pour obtenir un passeport ou une carte d'identité,
02:59 mais même certains...
03:00 Je pense que ça parle à certains de nos auditeurs.
03:02 Mais oui, certains territoires.
03:04 Des témoignages que je viens de recevoir à la Fondation IFRAP,
03:07 et on me dit "j'ai pris un rendez-vous en février et j'aurai un rendez-vous en juillet".
03:11 Mais de quoi c'est le symptôme ?
03:13 Qu'est-ce que cela décrit ? De quoi c'est le révélateur, selon vous, tout cela ?
03:17 En fait, il y avait déjà le ferment d'un problème dans la gestion de nos politiques publiques
03:22 avant le Covid-19.
03:24 Mais maintenant, il y a eu une accélération de tous ces dysfonctionnements.
03:29 C'est-à-dire que ce qui avant était peu apparent,
03:33 donc on continuait à avoir finalement son passeport, ses papiers,
03:37 on continuait à avoir une école qui fonctionnait à peu près,
03:40 des hôpitaux qui fonctionnaient à peu près, etc.
03:43 Et on nous disait même, on s'en souvient, dans les années 80-90,
03:46 "oui c'est vrai, on est très ponctionné, on paye beaucoup d'impôts,
03:49 mais en face on a des services publics extraordinaires".
03:52 Et en réalité, ça c'est plus du tout vrai.
03:54 Mais c'est tellement peu vrai qu'on planque aussi la poussière sous le tapis.
03:58 C'est-à-dire que par exemple dans l'éducation, ça va très mal dans l'éducation nationale,
04:02 mais au lieu de dire "il faudrait tout changer",
04:05 on dit "c'est la faute du privé, de l'enseignement privé,
04:08 qui a finalement pas accepté plus de mixité".
04:12 Alors que même les ministres, les députés,
04:14 mettent tous leurs enfants dans l'enseignement privé,
04:17 et ils veulent cacher le délitement du public,
04:20 alors que les résultats sont absolument catastrophiques,
04:22 en lecture, en mathématiques, et bien pire que dans l'enseignement privé,
04:26 qui dépensent moins d'argent.
04:28 Donc c'est pas une question d'argent, c'est une question de gestion.
04:31 Alors, venons-en, vous avez planté le décor, Agnès,

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