"On n'en peut plus" : témoignages de migrants évacués par la police en Tunisie
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Transcript
00:00 Dans cette vidéo amateur, filmée mardi 11 avril par un migrant guinéen, des hommes,
00:08 des femmes et des enfants sont dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la police,
00:12 laquelle les a sommés de quitter les abords du Haut-Commissariat des Nations Unies.
00:16 Le lendemain, nous retrouvons dans un autre campement des femmes qui s'y sont réfugiées
00:21 après les incidents de la veille.
00:22 Aoudia, originaire du Darfour, ne sait plus où aller.
00:25 On n'en peut plus, on vit dans la rue, affamés, et en plus la police vient nous chasser après
00:31 le sit-in.
00:32 Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur tunisien, ces événements se sont déroulés
00:36 après une plainte du Haut-Commissariat des Nations Unies en cause d'une tentative d'intrusion
00:41 de migrants dans les locaux de l'organisation.
00:43 Les autorités tunisiennes parlent aussi de casse et de dégâts sur des voitures aux
00:47 alentours.
00:48 Nasra Yemenit a dû évacuer les lieux avec ses six enfants.
00:51 Vous croyez que l'on veut rester ici ? On demande tous à être évacués vers un autre
00:57 pays.
00:58 Personne ne veut rester.
00:59 Dans ce campement, devant l'Organisation internationale pour les migrations, la plupart
01:03 des migrants attendent une assistance depuis des mois.
01:05 Nous y avions rencontré en février dernier Mohamed, qui dormait ici avec ses frères,
01:10 chassé de son logement après les propos polémiques du président Keïs Saïed sur
01:14 les migrants subsahariens.
01:15 C'est dur quand même, c'est dur quand même.
01:17 Il faut être seulement courageux.
01:19 Aujourd'hui, sa situation n'a guère changé.
01:21 Il est toujours dans la même précarité.
01:23 Parce que c'est le mois de Ramadan, moi-même je n'arrive pas à gêner.
01:26 Parce que tout l'endroit est sale.
01:28 On ne vit pas dans les bonnes conditions.
01:30 Pour l'ONG tunisienne, le Forum des droits économiques et sociaux, les derniers incidents
01:34 risquent d'envenimer la situation auprès de l'opinion publique.
01:37 Ce n'est pas seulement des images publiées par le ministère de l'Intérieur ou par
01:41 des médias tunisiens, juste des voitures, des citoyens tunisiens cassés.
01:45 On est solidaires avec ces gens-là, mais on ne va pas utiliser ces images pour prendre
01:50 de nouveau le discours discriminatoire et raciste contre les réfugiés, les migrants.
01:55 L'OIM et l'UNHCR ne répondent que par communiqué, sans donner d'informations sur les raisons
02:00 de ces sit-ins prolongés devant leurs locaux.
02:02 - Bien, on va...