François Ruffin, député LFI de la Somme, est l’invité de l’émission "Retraites, le moment décisif" sur BFMTV.
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00:00 Ce qu'il nous faut d'urgence.
00:01 Et alors là, regardez l'unanimité qu'il y a dans le pays.
00:04 Et pourtant, ça ne se fait pas.
00:05 C'est quand même incroyable parce qu'il y a les artisans
00:08 qui sont touchés par cette explosion des prix de l'électricité.
00:11 Mais il faut voir que moi, je vais dans les sous-traitants de l'industrie automobile.
00:14 Leur facture pèse de 70 000 euros par mois à 700 000 euros par mois.
00:18 Une multiplication par 10.
00:20 On a le président du MEDEF, M. Geoffroy Roudbézieux,
00:23 qui n'est pas un gauchiste, qui dit, voilà, c'est une folie, ces prix de l'électricité.
00:27 On a les maires qui ne peuvent plus chauffer leur piscine,
00:31 qui ont des grands problèmes eux aussi sur l'électricité,
00:33 qui viennent dire, ça ne va plus du tout.
00:35 On a quasiment tout le monde réuni qui dit, ça ne va plus du tout.
00:40 Là, il y a une chose qui est simple à faire,
00:41 c'est de rompre avec un tarif européen l'électricité.
00:45 Dire la folie de mettre de la concurrence dans tout ça, c'est-à-dire quoi ?
00:49 C'est-à-dire qu'on a une production nationale d'électricité,
00:51 elle est vendue ici et pourtant, il faut que le prix soit fixé au niveau européen.
00:56 Mais dire que cette folie-là, elle existe aussi sur les prix de l'agroalimentaire.
01:01 Le prix de la betterave, par exemple, excusez-moi, mais je viens de Picardie,
01:03 donc je connais très bien le marché de la betterave.
01:05 Bon, le prix de la betterave qui est passé de 500 euros à 250 euros,
01:09 puis qui est à plus de 1000 euros, ça n'a aucun sens pour transformer dans les sucreries localement,
01:13 pour transformer… la lisine est fabriquée avec de la betterave,
01:16 ça n'a aucun sens, c'est un produit qui est fabriqué localement,
01:19 qui est vendu localement et pourtant, c'est à la bourse de Chicago
01:22 que devrait être fixé le prix de la betterave.
01:24 Il est évident que là, il y a une décorrélation à faire
01:26 et que la betterave, le blé, un certain nombre de matières premières
01:30 ne doivent pas être traitées comme juste des marchandises financières,
01:36 mais bien comme des biens de première nécessité.
01:37 – François Ruffin.
01:38 – Là, il y a une réponse qui est de l'ordre, si on rompt avec un certain dogmatisme,
01:41 il faut voir tout ce qu'il y a comme dogmatisme aujourd'hui dans la société,
01:44 je pense profondément que nous sommes le camp du pragmatisme.
01:47 Nous sommes le camp du pragmatisme et là, dire,
01:49 nous devons rompre avec ces prix de l'électricité qui sont délirants,
01:52 qui bondissent dans tous les sens et qui font du yo-yo,
01:56 c'est de l'ordre du pragmatisme et d'un pragmatisme assez évident.