Un mois après son arrivée à l’antenne, ce rendez-vous est plébiscité par les téléspectateurs
Fini le traditionnel bulletin, place à un journal. Tous les soirs à 20h40 sur France 2 et 21h sur France 3, les téléspectateurs ont désormais droit à un programme météo rallongé, plus fourni, avec les prévisions à la lumière des changements climatiques. Des reportages, des analyses, des réponses de scientifiques, la météo ne ressemble plus à une simple pastille annonçant la pluie ou le soleil. « Il y a eu une prise de conscience de la société l’été dernier, après les canicules, les incendies et les sécheresses », reconnaissent Anaïs Baydemir, journaliste météo, et Martin Gouesse, le rédacteur en chef de ces nouveaux journaux. Ils sont les invités médias de Célyne Baÿt-Darcourt
Fini le traditionnel bulletin, place à un journal. Tous les soirs à 20h40 sur France 2 et 21h sur France 3, les téléspectateurs ont désormais droit à un programme météo rallongé, plus fourni, avec les prévisions à la lumière des changements climatiques. Des reportages, des analyses, des réponses de scientifiques, la météo ne ressemble plus à une simple pastille annonçant la pluie ou le soleil. « Il y a eu une prise de conscience de la société l’été dernier, après les canicules, les incendies et les sécheresses », reconnaissent Anaïs Baydemir, journaliste météo, et Martin Gouesse, le rédacteur en chef de ces nouveaux journaux. Ils sont les invités médias de Célyne Baÿt-Darcourt
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00:00 France Info.
00:02 Bonjour Céline Baïdarko. Bonjour Solène. Vos invités médias sont des journalistes de France Télévision.
00:09 Ils viennent nous parler du nouveau journal météo-climat mis en place depuis un mois.
00:13 Bonjour Anaïs Baidemir. Bonjour. Vous êtes l'une des présentatrices de ce nouveau rendez-vous sur France 2.
00:18 Un JT dont vous êtes le rédacteur en chef Martin Gouesse. Bonjour.
00:21 Merci à tous les deux d'être là. Depuis le 13 mars effectivement, les traditionnels bulletins météo de France 2 et de France 3
00:26 ont été remplacés par des journaux météo-climat. Il ne s'agit plus seulement d'annoncer le temps qu'il va faire,
00:32 vous expliquez aussi en quoi le changement climatique perturbe la météo. A quoi il ressemble désormais ce programme Anaïs ?
00:38 Vous vouliez que ce soit Martin qui réponde ?
00:41 J'ai montré 10 fois pour ça. En fait c'est un programme beaucoup plus long et on intègre la météo dans le contexte d'un climat qui change.
00:49 Donc on injecte des reportages, des analyses, des scientifiques, des climatologues. Donc on essaye d'expliquer un peu plus les phénomènes dus au réchauffement climatique.
01:02 Est-ce que ce soir par exemple vous allez évoquer les incendies qui ont traversé les Pyrénées-Orientales ce week-end ?
01:08 Entre autres. Entre autres parce que les autres éditions, le 20h, le 13h, le 12h13, le 19h20, le font très bien factuellement.
01:14 Et nous en fait on va essayer d'aller plus loin. Il y a une image que j'aime bien c'est que la météo c'est la photo et le climat c'est le film.
01:23 Donc on permet à Anaïs, à Julia, à Sébastien de faire du long métrage enfin j'allais dire.
01:30 Et donc on va voir comment ces incendies par exemple s'inscrivent dans le réchauffement climatique.
01:35 Les incendies, il y en a eu beaucoup l'été dernier. Il y a eu des canicules, une sécheresse qui perdurent.
01:42 Ce sont ces phénomènes-là qui vous ont fait dire on ne peut plus faire la météo comme avant ?
01:47 Oui je pense qu'il y a eu depuis l'été dernier une prise de conscience mais pas que nous journalistes.
01:52 Il y a une prise de conscience dans la société que le réchauffement climatique il est bien là.
01:58 On le vit tous les jours. On l'a vécu l'été dernier avec les incendies. Vous l'avez dit il y a les sécheresses cet hiver.
02:04 Donc on essaie d'expliquer ce réchauffement climatique, en quoi il consiste, quelles sont les conséquences et surtout comment on peut s'adapter.
02:12 Parce que tout ça sans effrayer le téléspectateur.
02:15 Effectivement c'est le plus dur d'ailleurs de ne pas être anxiogène.
02:18 Et le but c'est comme ça qu'on y arrive également, c'est qu'on a des reportages, des choses où on trouve également des solutions en fait.
02:26 On part avec beaucoup d'optimisme et de positivité à la fin.
02:29 Les présentateurs météo sont alertés, sensibilisés depuis très très longtemps au phénomène des bouleversements climatiques.
02:36 C'était une demande de longue date pour vous par exemple à Naïs d'avoir plus d'épaisseur pour vos rendez-vous météo ?
02:42 Effectivement, nous avions la carte de journaliste, maintenant nous avons également la fonction au sein d'une équipe de rédaction avec laquelle on travaille tous les jours.
02:49 Et c'est vrai que c'est ce qui nous manquait de pouvoir élargir notre éventail face au climat qui change.
02:54 On le ressent, moi j'étais sur le front l'année dernière, donc on battait des records qui étaient battus déjà la veille.
03:00 Il y avait des incendies qui se multipliaient et d'expliquer ça à un jour J, il faut le remettre dans un contexte beaucoup plus large d'un climat avec des phénomènes météo qui se répètent,
03:12 qui sont de plus en plus intenses et trop fréquents. Donc c'est mieux d'expliquer et on comprend mieux les choses.
03:17 Et est-ce que vous avez changé votre vocabulaire ?
03:19 Bien sûr, on est très content quand il pleut, on manque avec cette sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois maintenant.
03:26 Vous ne dites plus il fait beau par exemple ?
03:28 Non, on peut dire que c'est ensoleillé, on reste très formel et on fait attention également aux températures plus ou moins élevées par rapport au normal de saison.
03:37 Et les téléspectateurs, qu'est-ce qu'ils vous disent là depuis un mois ? Vous avez dû perturber leurs habitudes ?
03:42 Les premiers retours qu'on a, on a un QR code à l'antenne, on vous répond un peu comme il y a eu pendant le Covid, sauf que là c'est spécialisé sur le climat,
03:52 on a à peu près une trentaine de questions par jour et les retours sont plutôt positifs avec des questions assez approfondies qui nous demandent de bien travailler.
04:04 Ce n'est pas "j'habite au bord de la mer, est-ce que je vais avoir de l'eau à mon premier étage ?"
04:10 Ce sont vraiment des questions approfondies pour essayer de comprendre, donc les retours sont plutôt positifs.
04:15 Et la question qui revient le plus souvent, c'est laquelle ?
04:19 Est-ce que l'homme est vraiment responsable de ce réchauffement climatique ?
04:22 Et alors la réponse ?
04:25 Oui, le climat est cyclique, il se réchauffe, mais depuis la révolution industrielle, en grande partie, en très très grande partie, l'homme est responsable du réchauffement climatique.
04:36 Alors ce JT "météo-climat" est plus long qu'un bulletin classique, c'est quoi ? 4 minutes sur France 2, 5 sur France 3 ? Je dis pas de bêtises, c'est à peu près ça.
04:44 Il y a des pays où c'est encore beaucoup plus long, un quart d'heure par exemple sur la chaîne britannique Sky News, on pourrait imaginer ça sur France Télévisions.
04:51 Alors on n'a pas du tout pris le même angle que Sky News, si vous regardez bien, Sky News, ils sont très, j'allais dire, macro et très diplo.
04:59 Nous, ce qu'on a voulu faire, on s'en est inspiré, on a regardé ce qu'ils font, mais on a préféré faire le réchauffement climatique, j'allais dire, au fond du jardin,
05:07 que les grandes négociations internationales sur comment on peut lutter contre le réchauffement climatique.
05:13 Donc oui, et honnêtement, j'espère qu'on pourra faire beaucoup plus, et on peut faire beaucoup plus en temps d'antenne.
05:19 - Et voilà, il y a de quoi faire Anaïs ? Vraiment plus long ? Vous vous êtes frustré tous les jours de dire "ça ne fait que 5 minutes" ?
05:26 - On espère en injecter dans nos différents journaux météo par la suite, et c'est vrai qu'on a énormément de questions,
05:33 de questions qui interpellent le téléspectateur, on a envie d'y répondre, et des fois il faut sélectionner par rapport à l'actualité, la vie quotidienne, l'environnement du jour,
05:41 et ça nous frustre un petit peu, mais on va y venir et on arrivera à en mettre dans nos différents journaux.
05:47 - Vous trouvez que, ça fait 17 ans que vous faites ce métier Anaïs Baidemir, vous trouvez que le public n'était pas prêt avant l'été dernier à recevoir ce genre d'informations ?
05:58 - Je pense qu'il est très intelligent le public, il sait exactement ce qu'il interpelle depuis plusieurs années, il voit les choses se créer,
06:05 et c'est vrai que l'année dernière il y a eu une situation très apocalyptique, parce qu'on a eu des canicules sur des canicules,
06:13 et une canicule qui a commencé beaucoup trop tôt, et c'est vrai que là, beaucoup de gens ont pris la conscience d'un changement qui est présent et qui s'est mis en route,
06:22 et que peut-être on n'arrivera pas à arrêter.
06:24 - Il y a votre collègue de BFM TV qui avait tapé du poing sur la table l'été dernier en disant "il faut arrêter maintenant d'être trop gentil et bienveillant, la France va cramer cette semaine".
06:34 Qu'est-ce que vous aviez pensé de ce coup de gueule ?
06:37 - Que c'était pas faux, mais en même temps avec d'autres termes ça serait mieux passé, mais il est vrai qu'il fallait interpeller et alerter, et c'est une bonne chose.
06:48 - Une dernière question Martin, quand est-ce que ça va être élargi à la mi-journée ? Parce que pour l'instant ce ne sont que pour les JT, Météo-Climat, n'interviennent que le soir.
06:58 - On avance pas à pas, puisqu'on a monté ce programme très vite, en moins de deux mois, donc je pense que très rapidement on devrait mettre des gouttes de climat dans les autres JT Météo-Climat.
07:10 - Très rapidement, à France Télé, ça veut dire combien de temps ?
07:12 - Je caire !
07:14 - Bon à la rentrée vous misez à peu près là-dessus, on va dire ça. Merci à tous les deux d'être venus.
07:19 - Merci à vous.
07:20 - Et le JT Météo-Climat c'est tous les soirs à 20h40 sur France de 21h sur France 3. Merci à vous Céline Baïdarko.