EXCLU - Le témoignage incroyable dans "Morandini Live" de Jaël qui a tout oublié de sa vie après une opération: "Je ne reconnais même plus mon fils" - Regardez
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00:00 - Les douze dernières minutes avec Jaël. Bonjour. - Bonjour.
00:03 - On va écouter votre témoignage. J'ai reçu beaucoup de gens pendant cette émission.
00:08 Je crois que c'est la première fois que j'ai un témoignage comme le vôtre. - Eh oui.
00:12 - Vous avez perdu la mémoire. Vous avez perdu 40 ans de votre vie.
00:16 - C'est ça, effectivement. J'aime à dire que je suis née à 40 ans. 42, 43 pour être précise,
00:22 puisque, en fait, comme on dit souvent qu'on n'a pas de souvenir conscient avant les trois premières années de sa vie,
00:27 donc je mets un chiffre rond, mais pour être totalement transparente, j'ai oublié la totalité de mes années.
00:33 - Alors, ça a commencé en octobre 2021. Vous vous réveillez en salle de réanimation
00:37 et vous n'avez plus aucun souvenir de tout ce que vous avez vécu auparavant.
00:42 - Exactement ça. Je me suis réveillée le 7 octobre et je ne connaissais ni mon nom, ni mon identité, mon origine,
00:48 rien de ce qui faisait attrait à ma vie d'avant, donc ce que c'est d'être un enfant, ma vie, mes proches.
00:55 Tout m'est étranger quasiment au moment où je me réveille.
00:58 - Vous avez eu une opération du cerveau, en fait. C'est pour ça que vous êtes en salle d'opération.
01:02 On vous a fait quoi au cerveau, en fait ?
01:03 - J'ai un anévrisme cérébral qui était définitivement opérable, donc on a essayé de faire une intervention pour l'opérer.
01:09 Jusqu'à cette intervention-là, à mon réveil, sur le plan physiologique, l'intervention s'est bien passée,
01:14 puisque l'anévrisme a pu être résorbé. Pour autant, je me réveille sans vie, sans passé.
01:19 - Vous vous souvenez de ce que vous ressentez quand vous ouvrez les yeux, vous dites "je suis où ? Vous êtes qui ?"
01:24 C'est quoi votre réaction ?
01:25 - En fait, la première fois, je vois de la lumière au-dessus de moi. Je vois ce que serait être un néon, mais je vois une lumière.
01:31 Et je me demande vraiment où je suis. Il y a très vite un sentiment un peu d'angoisse qui apparaît,
01:37 parce que les bruits et ce que je vois, rien ne m'est familier, en fait.
01:42 Donc on a l'impression d'être dans un monde parallèle. Et j'ai eu assez peur et assez stressé dès le début.
01:49 - Alors on peut se dire à ce moment-là que c'est le réveil de l'anesthésie, de l'anesthésie générale.
01:56 En fait, pas du tout. Vous avez vraiment oublié, y compris que vous êtes mariée, que vous avez un enfant, vous avez tout oublié.
02:03 - Oui, c'est ça. Effectivement, au départ, on peut penser que c'est une confusion un peu post-opératoire classique,
02:07 et c'est ce qui a été évoqué dans les premiers temps. Et puis on se rend compte qu'après, je ne sais pas mon nom,
02:11 il y a des choses que je ne sais pas nommer aussi, il y a des mots qui ont disparu.
02:16 Et quand je remonte en chambre au bout de 48 heures et que ma famille, mes proches viennent me voir,
02:20 je ne me rappelle ni de mon fils, puisque j'ai un fils qui a 23 ans, ni mon compagnon.
02:24 - C'est-à-dire que vous le voyez rentrer, vous les voyez rentrer, d'ailleurs, peut-être qui, ils rentrent ensemble, les uns après les autres,
02:30 et vous leur dites "vous êtes qui". - Oui. On m'aurait présenté n'importe quelle autre personne
02:34 qui aurait la peau un peu brune pour mon fils, ça aurait été pareil. Mon compagnon, pareil.
02:39 Je lui dis "bonjour, qui êtes-vous ?" et il ne m'évoque rien. Et puis moi, je n'ai pas de sentiment envers eux,
02:45 c'est des étrangers, à ce moment-là. - Et eux réagissent comment ?
02:48 - Alors c'était assez divers, certains ont essayé, notamment à l'hôpital, de garder une posture,
02:52 un peu de prendre face, mon fils plus difficilement. Ils essayent de me dire, ils se disent que c'est passager,
02:57 que ça va revenir, donc on m'entoure de précautions, mais en même temps, je sens, il y a des larmes,
03:02 il y a des visages figés, donc très vite, l'ambiance reste pesante, en fait.
03:06 Je sens une souffrance que malheureusement je ne peux pas partager, puisque eux...
03:10 - C'est-à-dire que vous les regardez pleurer, mais vous, vous ne ressentez rien ? - Exactement.
03:13 - Il n'y a pas de tristesse, il n'y a pas d'amour, il n'y a pas d'empathie, il n'y a rien, vous ne savez pas qui sont ces gens qui pleurent.
03:17 - Non, et plutôt même, ça me saoule, parce que je sens plutôt que c'est une souffrance que je ne partage pas,
03:23 donc je sens que je suis la cause de cette souffrance, mais je n'y peux rien, et effectivement,
03:26 on ne peut pas dire qu'on aime les gens qu'on ne connaît pas, et pour moi, c'est des étrangers,
03:29 donc à ce moment-là, leur souffrance, elle m'indiffère, et au contraire, je me dis, mais moi, qui suis-je moi ?
03:34 C'est moi qui est important, donc il y a des souffrances de part et d'autre, mais elle n'est pas du tout commune, en fait.
03:39 - Mais vous avez tout oublié, c'est-à-dire, par exemple, vous ne savez pas où vous vivez,
03:42 vous ne savez pas ce que vous aimez, ce que vous n'aimez pas, vous avez oublié tout ça ?
03:46 - Voilà, moi, j'ai aussi perdu la mémoire du goût, donc au niveau alimentaire, mes premières expériences culinaires sont celles de l'hôpital.
03:51 - Ouais. - Je vous laisse m'imaginer que ce n'était pas non plus... - Il y a mieux parfois.
03:54 - C'est ça, et je ne sais pas où j'habite, je sais que quand je vais rentrer chez moi au bout de quelques jours,
03:58 à un moment donné, la personne qui m'accompagne va me dire "mais tu as tes clés ?" Je ne sais pas ce que c'est des clés,
04:02 je n'en ai jamais vu, je ne sais même pas quoi c'est. - Ah, même les mots, vous avez même oublié les mots.
04:05 - Oui. - Mais en revanche, vous arrivez à parler. - Oui, par contre, j'ai quand même gardé une structure,
04:08 alors c'est ça, je vais arriver à le dire maintenant avec le recul, mais une structure grammaticale qui reste correcte,
04:13 je ne dis pas "moi, toi, prends le pain", quoi, je ne dis pas... Mais par contre, j'ai oublié beaucoup de mots,
04:18 et des fois, j'ai les mots, mais je n'ai pas leur sens. Au début, la table, je disais "un vélo", et savoir pourquoi.
04:23 Donc des fois, il a fallu aussi, avec le travail d'une orthophoniste, réattribuer les mots avec des sens,
04:28 et aussi réapprendre tout un vocabulaire que j'avais perdu. - Mais qu'est-ce qu'ils vous disent, les médecins ?
04:32 Il y a eu un problème pendant l'opération ? C'est quelque chose qui peut arriver ? Comment ils expliquent ce qui se passe ?
04:38 - Alors, ils ne l'expliquent pas du tout au début. Moi, j'ai été dans un hôpital parisien très renommé,
04:42 donc il est normalement très spécial dans ce sujet-là, mais au départ, on pense que c'est, comme vous le disiez,
04:47 des conséquences de cette opération. Après, c'était une anesthésie qui était peut-être un peu lourde,
04:50 parce que dû à l'opération, il fallait quand même bien m'anesthésier, que ça allait se dissiper.
04:54 Donc on me laisse repartir avec un sombre inconnu, sans aucune prise en charge.
04:58 - Le sombre inconnu, c'est votre mari ? - Oui, oui !
05:01 - Pour qu'on se suive bien ! - Oui, pour bien suivre !
05:03 - Et vous, vous partez avec lui ? - Oui, on m'a laissée avec ça, un sac, trois culottes, et...
05:08 - Mais vous partez en confiance, ou vous êtes un peu inquiète d'être avec cet homme ?
05:12 - Je suis complètement inquiète, je ne sais pas où je vais. - Vous le connaissiez depuis combien de temps ?
05:16 - A peu près deux ans, avant l'intervention. Donc non, on me laisse complètement partir,
05:21 et on ne sait pas quoi me dire. On me dit "si ça ne revient pas dans trois semaines, rappelez-nous".
05:25 Voilà, une petite table sur le dos, au revoir madame.
05:28 Donc je suis à leur charge, en fait. Moi, je suis comme un enfant, je ne sais pas traverser,
05:32 je ne connais pas le feu, je peux me brûler, je suis complètement un danger pour moi et pour les autres.
05:37 Donc là, mon compagnon a été obligé de faire un rôle de parent.
05:42 - Comme un enfant ? - Oui, comme un enfant.
05:43 - Il vous rapprend tout comme un enfant ? - Oui. À manger, à dire bonjour aux gens
05:47 quand on les croise dans la rue, même si les gens, je suis embarqué, ne vous répondent pas quand vous dites "bonjour",
05:50 mais je dois réapprendre tout, la politesse, tout ce que fait un parent avec un enfant,
05:54 qui vous transmet une éducation, ce qu'il faut faire, ne pas faire. Moi, je ne les ai plus, ces codes-là.
05:59 - Mais moi, je suis assez troublé par votre fils. - Oui.
06:01 - Vous m'avez dit il y a 23 ans, c'est ça ? - C'est ça.
06:03 - Votre fils qui a 23 ans, ça doit être terrible pour lui d'avoir une maman,
06:06 on sait à quel point c'est important la maman, mais une maman...
06:09 Il vous appelle maman, vous... Oui, enfin, oui et non, c'est ça ?
06:13 - Oui, voilà, complètement. Moi, je ne sais pas du tout ce que c'est que d'être mère.
06:16 Pour lui, ça a été dur, même si les gens pensent que comme il a 23 ans, qu'il est un adulte,
06:19 on avait une relation assez forte, moi j'ai eu mon fils vers 19-20 ans,
06:22 donc c'est vrai que pour lui, c'est compliqué, parce que ce qu'il me dit assez rapidement,
06:26 c'est que si je ne suis pas ton fils, je ne suis rien.
06:28 Mon identité, c'est d'être ton fils à toi, puisqu'il est en construction de sa vie d'adulte,
06:32 et qu'il se remet en question même sa propre existence.
06:35 Il a une crise d'angoisse, et encore une fois, il le sait, mais à ce moment-là,
06:39 je me dis "mais attends, mais prends sur toi, ça va, c'est bon".
06:42 Moi, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai même pas forcément trop d'empathie sur sa souffrance.
06:46 Je ne sais pas ce que c'est d'être une mère.
06:48 J'ai lu il n'y a pas longtemps qu'on n'est pas père ou mère,
06:50 parce que je ne veux pas genrer, on le devient, et sur le moment, je ne sais pas ce que c'est.
06:55 - Mais là, c'était récent, c'était en 2021. - C'est ça, il y a 14 mois.
06:58 - On est juste en 2023, vous avez appris quoi en 14 mois ?
07:03 Par exemple, aujourd'hui, vous avez de l'amour, de l'affection, un sentiment pour cet enfant ?
07:07 - J'ai de l'affection, et j'ai... Alors de l'amour, je ne sais pas ce que c'est l'amour en général.
07:11 Je ne sais pas si quelqu'un a une définition de ce qu'est l'amour.
07:14 - C'est quelque chose qui sert le cœur, qui sert le ventre, quand on y pense.
07:18 - Alors ça ne sert pas le ventre, je vais être très honnête.
07:20 Mais par contre, j'apprends à le découvrir, j'apprends à le connaître.
07:22 En fait, on ne peut pas aimer ce qu'on ne connaît pas.
07:24 Et il faut arrêter des images un peu débiles.
07:26 C'est un peu comme un enfant adopté, on vous montre vos parents en biologie,
07:29 on vous ressemble, d'accord, mais spontanément, ce n'est pas celui qui vous a percé, l'angé.
07:33 C'est les souvenirs qui créent la force du lien, c'est le partage.
07:36 Moi, à ce moment-là, je n'ai aucun partage conscient avec lui.
07:38 Donc non, je ne peux pas dire que je l'aime.
07:40 Par contre, j'apprends à le découvrir.
07:41 Je pense que l'âgelle d'avant a fait plutôt du bon boulot,
07:43 donc c'est plutôt un chouette adulte, très compréhensif.
07:46 Et j'apprends à le connaître pour apprendre à l'aimer, en fait.
07:49 - Et votre mari ?
07:50 - C'est pareil.
07:52 C'est tout aussi compliqué, puisque pour être très transparente,
07:55 moi, je ne sais pas ce que c'est qu'être une femme.
07:57 L'infimité, ça ne me parle pas.
07:58 Donc on a l'impression que je suis une adulte, mais avec un raisonnement d'enfant.
08:01 Donc les gestes d'affection qu'il y a entre un homme et une femme,
08:04 ou en tout cas dans un couple, quel qu'il soit, moi, je ne les connais pas.
08:06 Et je trouve que c'est déplacé, je trouve que c'est des choses de grandes personnes.
08:09 Donc, embrasser, tout ça...
08:11 - Vous parlez d'intimité, même.
08:12 - Oui, bien sûr, voilà.
08:13 - Dans l'intimité, vous...
08:15 - Ah non, pour moi, je ne sais pas ce que c'est.
08:17 - Vous faites même une grimace.
08:18 - Oui, oui.
08:19 - Quand on se prend sur mon intimité, vous faites une grimace.
08:21 - C'est vrai que ce n'est pas mon truc.
08:22 Mais je suis très honnête.
08:24 Parce que pour moi, ce n'est pas de mon âge.
08:26 Je ne sais pas ce que c'est d'avoir la puberté.
08:28 Je ne sais pas ce que c'est de tous ces éveils-là.
08:30 Je ne sais pas...
08:31 Peut-être que j'aimerais les femmes.
08:32 Je ne me connais pas.
08:33 Donc c'est difficile d'être dans un rapport à l'autre et un rapport amoureux encore plus.
08:37 - Mais votre mari, aujourd'hui, vous n'êtes pas celle qu'il a connue.
08:42 - Non, par complété.
08:43 - Vous n'êtes pas celle qu'il a connue il y a 3-4 ans.
08:44 - Tout à fait.
08:45 - Il pense quoi de celle que vous êtes aujourd'hui ?
08:47 À un moment, il ne s'est pas dit, mais ce n'est pas toi.
08:50 - Si.
08:51 Il y a de ça.
08:52 Si on me demande si je suis retombée amoureuse de lui, je dis souvent qu'il faut lui aussi.
08:55 Comme vous dites très justement, il faut qu'il apprenne à aimer une femme qui n'est pas la même
08:58 que celle qu'il a rencontrée ou draguée il y a quelques années auparavant.
09:01 Donc, a priori, la version 2.0 ne lui déplaît pas trop sur le plan du caractère ou émotionnel.
09:08 Après, c'est sûr qu'il y a quand même des frustrations.
09:10 Il y a des manques.
09:11 Il y a beaucoup de tensions.
09:12 Mais on essaie d'être ensemble, ce que je lui dois énormément.
09:15 C'est le seul qui ne m'a pas lâchée.
09:17 C'est devenu quelqu'un qui est hyper important dans ma vie.
09:20 C'est mon repère.
09:21 Maintenant, il faut aussi qu'il devienne un amant quelque part.
09:24 Et ça, c'est pareil, c'est en construction.
09:26 Je préfère être honnête.
09:27 - Qu'est-ce qui vous manque le plus dans votre vie aujourd'hui ?
09:29 Vous aimeriez récupérer quoi ? Les sentiments ? Avoir des sentiments ?
09:33 - Récupérer qui je suis.
09:36 En fait, ce qui est difficile dans l'amnésie, ce que je dis souvent, ce n'est pas tant les souvenirs.
09:39 Alors, bien sûr, les souvenirs, ça.
09:40 Ce qui vous manque, c'est de ne pas savoir moi qui je suis profondément.
09:44 On m'a volé mon journal intime, mon jardin secret.
09:47 Je ne sais pas qui je suis.
09:48 Et ça, c'est perdu.
09:49 - Mais vous avez des goûts, par exemple, aujourd'hui ?
09:51 - Oui, un peu.
09:52 - Vous aimez la lecture, vous aimez la télé, vous aimez le cinéma, vous aimez les sorties ?
09:57 - Alors, la télé, je ne connaissais pas.
09:59 Je ne connaissais pas non plus avant de venir.
10:01 Mais du coup, non, moi, j'aime bien, effectivement.
10:03 Je suis très sur les réseaux sociaux.
10:04 Je suis beaucoup, ce que je n'aimais pas avant, Instagram et TikTok.
10:07 Je suis très active sur les réseaux.
10:09 J'adore danser, par exemple, faire des chorés.
10:11 J'ai un peu des intérêts un peu adolescents, on va dire.
10:16 Pas forcément de vie d'adulte.
10:18 Et je lis et je m'informe énormément.
10:19 Par contre, je passe des heures et des heures à apprendre le monde, la géographie, l'histoire.
10:25 C'est sans fin.
10:26 C'est abyssal, ce que j'ai à apprendre.
10:28 Donc, c'est un peu cette soif de connaissances-là, aujourd'hui, qui est un peu le rythme de mon quotidien.
10:32 - Et vous êtes heureuse, aujourd'hui ?
10:34 - J'essaie de tout faire pour l'être.
10:36 Ça commence à être pas trop mal.
10:37 Il y a des jours aussi très, très, très compliqués.
10:39 Mais j'ai envie de me laisser l'opportunité de l'exprimer vraiment à celle que je suis.
10:44 À partir du moment où je me suis donné cette liberté-là, du coup, je commence vers ce cheminement.
10:48 - Mais vous êtes qui ?
10:49 - C'est une très bonne question.
10:51 Il faudra que je revienne vous le dire, quand je serai exactement.
10:54 - Vous ne savez pas ?
10:55 - Mais aujourd'hui, pas vraiment, non.
10:56 Je sais que je ne suis plus celle d'avant.
10:58 Et je suis sur le chemin de la construction d'une autre.
11:00 Mais je ne saurais pas définir qui je suis aujourd'hui, non.
11:02 - Et les médecins ne vous ont pas dit qu'un jour, ça pouvait revenir d'un coup, par exemple ?
11:06 La mémoire pouvait revenir d'un coup ?
11:08 - Ça, ils ne le savent pas.
11:10 Alors, ils ne l'excluent pas.
11:12 Mais pour le moment, on ne sait pas du tout si ça peut revenir en totalité ou partiellement.
11:16 A priori, c'est le chemin d'Axame à mémoire qui est endommagé.
11:19 Donc, il pourra peut-être un jour se refaire.
11:21 Mais je n'y suis plus dans cette attente-là, parce que c'est avancé en regardant derrière.
11:24 Et on ne peut pas avancer correctement si on regarde...
11:26 - Quand vous vous regardez dans une glace, vous voyez qui ?
11:29 - C'est très compliqué, mon rapport à mon image.
11:31 J'ai du mal à me regarder, beaucoup.
11:33 Je vois quelqu'un qui a l'air de me ressembler.
11:37 Mais je ne sais pas forcément encore qui elle est.
11:40 Mais je la trouve plutôt sympa quand même, et plutôt courageuse.
11:42 - Et vous avez appris votre prénom aussi, du coup ?
11:44 - Oui.
11:45 - Ce qui n'est pas un prénom courant, en plus.
11:46 - Non, c'est vrai.
11:47 - Vous l'aimez bien, ce prénom ?
11:48 - Oui.
11:49 Je trouvais qu'il était plutôt sympa.
11:50 Et c'est pour ça que je me suis dit que j'allais le garder.
11:52 J'aurais pu changer de prénom, mais je préfère garder.
11:54 Donc, au moins, je sais que je suis Jaël.
11:55 Ça, il n'y a pas de doute.
11:56 - Et vous avez un beau sourire.
11:57 Et vous avez une énergie incroyable.
11:58 Merci beaucoup Zahia, votre histoire est incroyable.
12:00 Merci beaucoup d'être venue.