Soudan : une guerre qui dure !

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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il s'intéresse aux combats qui font rage au Soudan et qui ont déjà fait plus de 200 victimes en trois jours.

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Transcription
00:00 mais d'abord l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouette.
00:03 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous, bonjour à Marguerite.
00:06 - Vous revenez ce matin sur la situation au Soudan, au quatrième jour de combats meurtriers
00:11 entre l'armée régulière et les paramilitaires.
00:13 - Oui, c'est pas un règlement de compte entre deux généraux ambitieux, deux castes de militaires
00:18 qui vident leur querelle comme les mousquetaires et les gardes du cardinal.
00:22 Hier soir on comptait 180 morts, près de 2000 blessés à Khartoum.
00:26 Le centre de la capitale est dévasté, on ne compte plus les bâtiments officiels,
00:30 un incendie est pillé, deux hôpitaux ont été évacués après avoir encaissé des tirs de mortiers,
00:36 l'aviation a bombardé des immeubles civils, le courant est coupé,
00:40 un million d'habitants dans la capitale, quatre millions dans les faubourgs se retrouvent donc prises en otage,
00:45 ils sont aussi privés d'eau et c'est un comble dans cette ville au confluent d'une île bleue et d'une île blanc.
00:52 Les violences s'étendent, notamment au Darfour, cette province de l'ouest qui a été ravagée par des années de massacres,
00:58 un petit génocide entre noirs et arabes qui a fait au bas mot 250 000 morts et 10 fois plus de réfugiés.
01:06 Cette fin de ramadan ressemble à un début de guerre civile, bien plus qu'à une simple rébellion militaire.
01:12 - Alors l'étincelle de ces affrontements Vincent, c'est l'armée régulière qui refuse l'intégration des forces de soutien rapide.
01:19 - Alors l'armée régulière est rangée derrière le général Al-Bourhan, cela ferait un peu plus de 100 000 hommes,
01:23 avec un encadrement qui date de l'époque al-Bashir, c'était le pilier du régime islamiste.
01:29 Elle n'a pas été purgée et elle ne compte pas abandonner ses privilèges, elle a des avions déblindés
01:35 et son soutien majeur c'est celui de l'Egypte, l'ambition d'Abdel Fattah Al-Bourhan de devenir l'Abdel Fattah Al-Sisi du Soudan.
01:44 En face, il y a les anciens djinnjaouides, ceux qui ont noyé dans le sang l'insurrection du Darfour,
01:50 qui ont renversé ensuite le tyran Al-Bashir.
01:53 A leur tête, celui qu'on appelle le petit Mohamed, le général Emmetti, on dirait un maréchal d'empire.
01:58 Il a gagné ses galons à main nue et il a les mains sales.
02:02 Il a loué ses hommes aux Émirats pour aller combattre au Yémen,
02:05 d'autres ont guéroyé en Libye aux côtés des mercenaires de Wagner.
02:09 Cette force de soutien rapide est donc aguerrie, mais c'est une grande compagnie aux contours flous,
02:14 de 140 à 250 000 hommes qu'il faudra intégrer.
02:18 L'armée soudanaise refuse le grand remplacement.
02:21 - Bon, si ce conflit dure, Vincent, c'est toute la corne de l'Afrique qui risque d'être déstabilisée.
02:27 - C'est le risque, regardez la carte, la Somalie est déjà plongée dans le chaos,
02:31 comme le Soudan du Sud ou la Libye, l'Ethiopie tente d'en sortir.
02:36 Il y a pire que l'état tyrannique tenu par des islamistes corrompus, obtus,
02:40 nuls comme le Soudan en a connu pendant décennies, il y a l'état effondré.
02:45 Le Soudan a été le dernier pays arabe à s'être rebellé contre son tyran,
02:49 les Soudanais ont connu le printemps 2018,
02:52 mais ils n'ont pas fait mieux que les tout premiers, les Tunisiens, en 2011,
02:56 et qui ont de nouveau un pouvoir autoritaire.
02:58 Les militaires soudanais ont vu le week-end dernier le retour en grâce de Bachar el-Assad,
03:04 accueillis dans la Ligue arabe, dans le monde arabe,
03:06 ils savent qu'ils ont donc les mains libres,
03:09 quand ils auront gagné la bataille, il ne sera plus question de rendre le pouvoir au civil.
03:13 - Signature européen, Vincent Hervoitille et 7h45.

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