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Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Hervé Morin, président de la région Normandie, président Les Centristes, répondra à ses questions.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Europe Un Soir
00:0219h21, Pierre De Villeneuve
00:04Et je salue mes camarades de la deuxième heure.
00:06Bonsoir Gilles Boutin. Bonsoir Pierre.
00:08Chef des informations au Figaro, bonsoir Jean-Michel Salvatore.
00:10Bonsoir Pierre. Et bonsoir Hervé Morin.
00:12Bonsoir. Merci d'être avec nous,
00:14vous êtes président de la région Normandie,
00:16président des centristes.
00:18On va parler
00:20d'un sujet qui est régional
00:22pour vous en l'occurrence, le Doliprane qui est fabriqué
00:24à Lisieux. J'aurais d'abord que vous entendiez
00:26ce que disait le président de la République
00:28à ce sujet aujourd'hui.
00:30Nous on s'est battu pour que le Doliprane
00:32soit reproduit en France et qu'on reproduise
00:34des molécules et des médicaments
00:36qui sont indispensables. Ca c'est un acquis
00:38du plan de relance pendant le Covid et de France
00:402030 et on va continuer.
00:42Et ensuite il y a la propriété capitalistique
00:44et là le gouvernement a les instruments
00:46pour garantir que la France
00:48soit protégée. Et donc c'est au gouvernement
00:50de regarder ça. Hervé Morin,
00:52c'est juste n'importe quoi. Pourquoi ?
00:54Parce que le Doliprane était produit déjà.
00:56C'est pas lui qui l'a
00:58réintroduit dans le cadre du Covid.
01:00Et pour tout vous dire,
01:02j'ai le souvenir d'avoir mené
01:04le combat pour la non
01:06fermeture de l'usine il y a quelques années
01:08puisque le gouvernement prévoyait de baisser le prix
01:10du Doliprane. Et Sanofi
01:12avait dit, puisque vous baissez le prix, je fermerai l'usine.
01:14Donc il ne ferme pas l'usine,
01:16il la vende, au moins en partie.
01:18Par ailleurs, étant
01:20dans une région où l'industrie pharmaceutique
01:22est extrêmement présente,
01:24très franchement,
01:26il y a eu des investissements importants,
01:28mais des investissements de production
01:30dans toute une série
01:32d'usines. Je pense à Aptar,
01:34je pense d'ailleurs à Sanofi, etc.
01:36En revanche, l'idée
01:38qu'on aurait rapatrié en France,
01:40alors c'est toujours très long parce que c'est des process
01:42industrielles extrêmement complexes,
01:44mais au bout du compte,
01:46l'arrivée de molécules
01:48qui seraient à nouveau
01:50produites en France, ou de Princeps,
01:52c'est pas vrai. Il n'y en a quasiment pas.
01:54Là, chez Sanofi...
01:56C'est pour ça qu'il dit reproduit ?
01:58Non, je n'en sais rien.
02:00Il a peut-être
02:02simplement coché sur les mots.
02:04Ce qui est sûr, c'est que chez Sanofi,
02:06on fait de la galénique à Lisieux.
02:08C'est-à-dire qu'on décide de faire là le sachet,
02:10là le comprimé, là la gélule.
02:12Tout ça est très bien, c'est très utile, mais
02:14la molécule de base,
02:16elle continue à être faite en Chine
02:18ou en Inde, je ne sais pas.
02:20Est-ce que
02:22vous avez l'impression qu'on va
02:24un peu trop vite en besogne sur les Américains ?
02:26Là, on dit que c'est racheté par un fonds américain.
02:28Là, en l'occurrence, on sait que
02:30cette opération
02:32est en partie financée par
02:34des fonds souverains d'Abu Dhabi, de Singapour.
02:36Il y a des partenaires majoritaires.
02:38Ce n'est pas forcément
02:40tout d'un coup les Américains qui arrivent,
02:42l'oncle Sam qui avale l'usine Sanofi.
02:44Je crois que c'est la proposition française
02:46où il y avait des fonds
02:48des Emirats Arabes Unis, de Singapour, etc.
02:50D'où le fait
02:52que Sanofi dise, au bout du compte,
02:54je préfère le fonds américain parce que c'est un seul et même fonds.
02:56Je n'ai pas
02:58les éléments précis du dossier.
03:00Ce que je sais sur les fonds d'investissement, c'est que
03:02on dit
03:04en général, on leur crache dessus,
03:06ça c'est le principe de base, mais
03:08il y en a qui sont en effet absolument
03:10des crocodiles
03:12et qui se comportent extrêmement mal et qui purgent
03:14les entreprises. J'en ai eu au moins deux.
03:16J'ai deux souvenirs en tête.
03:18Vous prenez un fonds
03:20dont le nom, par exemple un fonds
03:22comme KKR, est un fonds qui est extrêmement
03:24brutal, violent, où il faut dégager des résultats
03:26nets, etc. et de la marche. Très bien.
03:28C'est Wall Street, c'est Gordon Decorico.
03:30Et à côté de ça, il y a des tas
03:32de fonds qui se comportent très très bien,
03:34qui sont des acteurs, qui participent
03:36à l'investissement, au développement de la boîte.
03:38C'est très différent.
03:40On ne peut pas généraliser le sujet.
03:42Après, ceux-là, je ne les connais pas,
03:44peut-être que vos confrères les connaissent,
03:46mais pas moi. Un mot,
03:48parce que vous avez
03:50travaillé également, en tout cas
03:52à côté de lui, c'était peut-être le bureau d'à côté
03:54ou en tout cas le ministère d'à côté,
03:56Michel Barnier. Quel est le diagnostic
03:58que vous portez sur son action depuis son arrivée
04:00en tant que chef du gouvernement ?
04:02Il est dans une mission impossible.
04:04Moi je l'ai connu, on était au gouvernement ensemble,
04:06il était ministre agriculteur et de la pêche.
04:08Je l'ai connu aussi pour l'avoir rencontré
04:10à plusieurs reprises à la Commission européenne.
04:12Il avait une vraie autorité, une vraie figure
04:14de la Commission.
04:16Très franchement,
04:18il associe des gens qui n'ont en tête
04:20qu'une seule chose,
04:22qui est l'idée de la campagne
04:24présidentielle de demain.
04:26Toutes leurs postures
04:28sont liées à cela, avec des postures
04:30qui sont parfois honnêtement extrêmement choquantes.
04:32Quand vous êtes responsable d'un tel état de déficit,
04:34vous la fermez au moins quelques temps,
04:36ce qui n'est pas le cas. Quand vous avez
04:38quelqu'un comme Gérald Darmanin qui a
04:40pétiné pour être ministre des affaires étrangères
04:42et qui ne l'est pas, il aurait trouvé le gouvernement formidable
04:44s'il avait été au gouvernement.
04:46Je trouve que
04:48certains méritent,
04:50étant quand même très comptable
04:52de l'état dans lequel nous nous situons aujourd'hui,
04:54mériteraient au moins d'avoir un peu de décence et de pudeur.
04:56Ce qu'ils n'ont pas tous. Mais pour
04:58Michel Barnier, il se retrouve dans une
05:00équation dont il sait bien qu'au bout
05:02du compte, sa survie est liée
05:04au seul fait
05:06que pour l'instant
05:08personne n'a intérêt qu'il tombe.
05:10Le jour où l'un de ceux qui le soutiennent
05:12aujourd'hui ou qui peuvent
05:16l'obliger à démissionner
05:18décideront que ce moment-là
05:20est opportun pour lancer
05:22la campagne des présidentielles, il tombera.
05:24Alors combien de temps Marine Le Pen d'un côté
05:26Attal de l'autre, Laurent Wauquiez
05:28décideront qu'à un moment ou un autre
05:30la messe est terminée ?
05:32Il le savait ça Michel Barnier. Alors pourquoi il y va ?
05:34Est-ce qu'il y a une volonté ?
05:36Comme il le dit, de sauver la France. Il a dit
05:38moi j'ai 73 ans, j'ai pas de plan de carrière
05:40je ne me suis pas roulé
05:42par terre
05:44j'allais dire dans la boue, mais il n'y avait pas de boue.
05:46Je ne me suis pas roulé par terre pour devenir
05:48Premier ministre. Merci Jean-Michel.
05:50Qu'est-ce qui l'anime Michel Barnier ?
05:52Vous le qu'il connaissez.
05:54Je ne le connais pas suffisamment. Je pense que comme tout politique
05:56on a souvent
05:58on aime les défis.
06:00On se dit que la période est
06:02extrêmement difficile et qu'on
06:04est capable de réussir.
06:06Je pense qu'il y a un peu de ça. Gilles Boutin.
06:08Vous évoquiez le déficit il y a quelques secondes.
06:10Vous avez parlé de mensonge d'Etat
06:12à ce sujet.
06:14Jusqu'où faut-il aller selon vous
06:16dans la recherche de vérité
06:18sur la question ? Faut-il aller
06:20jusqu'à judiciariser
06:22la chose ? Que fait rendez-vous de la commission
06:24d'enquête parlementaire qui pourrait se créer ?
06:26Moi j'espère qu'il y aura une commission d'enquête parce que
06:28je connais le fonctionnement de l'Etat.
06:30J'ai commencé ma vie
06:32comme fonctionnaire donc je le connais un peu.
06:34Tout ce que je sais
06:36c'est qu'il n'est pas concevable
06:38un seul instant que Bercy
06:40qui est une administration qui marche plutôt bien
06:42n'ait pas
06:44alerté à plusieurs reprises l'exécutif
06:46c'est-à-dire Bueno le maire, le premier ministre
06:48et pas un public. Autant que ces personnes se parlent.
06:50Ce qui doit être le cas.
06:52Et donc qu'on ait une telle
06:54dérive. Je vous rappelle qu'on nous annonce
06:56une construction de la loi de finances
06:58aux alentours de 4% de déficit. Puis après
07:00on nous l'annonce à 4-4 et aujourd'hui on espère
07:02qu'elle finira pas à 6-2.
07:04Pour un tel déficit
07:06il y a eu forcément
07:08des alertes. Nous par exemple région
07:10qui bénéficions d'une part
07:12de TVA pour la construction de notre budget
07:14on voyait chaque mois
07:16qu'il n'y avait pas de rentrée fiscale sur la TVA.
07:18Donc on se disait
07:20on a bâti
07:22nos budgets régionaux
07:24sur préconisation du gouvernement
07:26avec une hausse de la recette de TVA de 3,5
07:28et on voyait qu'on était à moins 0,5
07:30et on est toujours à moins 0,5. Donc je ne peux pas
07:32croire un seul instant
07:34qu'on n'ait pas caché la vérité.
07:36Et au bout du compte je finis par me dire que cette dissolution
07:38qui apparaît complètement absurde
07:40n'a pas été motivée notamment par cela.
07:42Parce que le président public a refusé
07:44de faire une loi de finances rectificative
07:46avant les élections européennes
07:48probablement pour pas affoler nos compatriotes
07:50et essayer de garder autant que possible la main
07:52pour ces élections.
07:54Mais ce qui est sûr
07:56c'est que ça nous rappelle pour les plus vieux
07:58l'histoire de Juppé...
08:04Je vous assure que ça viendra.
08:06Et donc
08:08au bout du compte
08:10je suis convaincu
08:12que peut-être que dans
08:14la décision de dissolution il y a eu l'idée
08:16de se dire, bon voilà, comme du temps
08:18de Juppé, il vaut mieux
08:20faire ça maintenant pour se débarrasser du sujet.
08:22Jean-Michel.
08:24Emmanuel Macron.
08:26C'est vrai qu'il y a eu des articles de presse, notamment
08:28la semaine dernière dans Les Echos
08:30qui expliquaient que finalement à partir du mois de février
08:322024
08:34on avait enregistré une baisse
08:36très importante des rentrées fiscales
08:38et que Emmanuel Macron
08:40et Bruno Le Maire
08:42qui l'avaient quand même alerté
08:44Emmanuel Macron lui avait dit, écoute
08:46c'est la campagne électorale, c'est la campagne
08:48européenne, on n'a pas besoin de ça
08:50on verra ça plus tard. Et puis ensuite il y a eu
08:52la dissolution qui a encore aggravé
08:54les choses
08:56évidemment pour vous, c'est
08:58une évidence que c'est Emmanuel Macron qui est à l'origine
09:00de cette espèce de mensonge d'Etat
09:02on a l'impression quand même qu'à chaque
09:04fois qu'il y a des élections, ça se passe un petit peu comme ça
09:06quand il y a des mauvaises nouvelles, on les retient
09:08et puis ensuite une fois que les élections sont passées
09:10on les annonce. Écoutez, Alexis
09:12Collère qui est
09:14issu de cette administration.
09:16Il est en quelque sorte le vice-président
09:18de la France.
09:20Il est branché
09:24tous les jours sur Bercy. On ne peut pas croire
09:26qu'à un seul instant que le patron de Bercy ne lui ait pas dit
09:28Alexis ou Monsieur le Secrétaire Général
09:30le déficit
09:32est en train de déraper massivement.
09:34Est-ce que ce n'est pas un grand classique de la politique ?
09:36Pas à ce point-là.
09:38Écoutez, moi j'ai pas de souvenir.
09:40Et vous ?
09:42Non, parce que là, c'est vrai que ça fait beaucoup.
09:44Le budget n'est jamais tenu.
09:46Qu'est-ce qu'on fait ? On est à un jour
09:48de commémorations et
09:50on discutait tout à l'heure avec
09:52l'avocat Francis Spiner
09:54qui représente une partie de la famille de Samuel Paty
09:56il disait que les commémorations c'est bien
09:58mais il faut aller au-delà. Qu'est-ce qu'on peut faire
10:00aujourd'hui ? Est-ce que
10:02ce retouillage, j'allais dire, de la loi
10:04immigration par Bruno Rotailleau
10:06c'est une bonne chose ?
10:08Qu'on souhaite
10:10aller au bout des mesures
10:12sur la lutte contre l'immigration
10:14clandestine, c'est évident que non.
10:16Moi je suis allé, il n'y a pas très
10:18longtemps, à Copenhague pendant deux jours
10:20pour mes histoires normandes
10:22je discutais avec l'ambassadeur de France
10:24à Copenhague, quand on voit les mesures qui ont été
10:26prises par les Danois pour lutter
10:28contre l'immigration, il y a encore de la marche.
10:30En amont, avant même leur entrée dans l'Europe.
10:32Ah non non, mais ils
10:34en refont depuis là, aujourd'hui.
10:36Et puis les Danois, ils vous disent
10:38sur tel ou tel point, moi je considère que les règles
10:40européennes je ne respecte pas, ce sont
10:42mes règles, voilà comment je vais faire.
10:44Il y a des quotas migratoires
10:46Mais aujourd'hui avec les équilibres politiques
10:48dont on a parlé, ce n'est pas possible de faire ça.
10:50Bah écoutez, au moins
10:52ce texte
10:54il a fait l'objet d'un vote
10:56donc je ne vois pas pourquoi
10:58le vote qui avait été possible avant la censure
11:00du Conseil constitutionnel pour des problèmes
11:02de formes, ne le soit
11:04pas demain. Il doit peut-être y avoir
11:06le moyen de construire une majorité là-dessus, non ?
11:08Gabriel Attal
11:10était bien déjà
11:12là,
11:14les députés marcheurs
11:16en naissance étaient déjà là,
11:18l'ORN était là,
11:20peut-être le moyen de construire une majorité
11:22ça c'est à voir, mais ça ne me parait pas
11:24si impossible que ça quand on regarde l'équation du Parlement
11:26aujourd'hui.
11:28Gilles Boutin, une dernière.
11:30Ce serait quand même la 30ème réforme.
11:32Oui on est la 33ème.
11:34En tout cas moi je m'en fiche depuis 1980
11:36à titre de comparaison au niveau des retraites
11:38il y a eu 4 réformes majeures depuis 1982
11:40on a l'impression qu'à chaque fois
11:42ces réformes sur l'immigration c'est une liste
11:44d'ailleurs la dernière.
11:46Oui on est d'accord.
11:48Où est-ce que ça bloque pour avoir une loi immigration ?
11:50En moins de 20 secondes
11:52ce qu'il faudrait c'est que ce soit
11:54une loi référendaire
11:56adoptée par le peuple français, parce que
11:58moins qu'on soit de droite ou de gauche
12:00c'est ce que propose Jordan Bardella.
12:02J'entends des français
12:04me dire
12:06tout le temps
12:08il faut lutter contre l'immigration
12:10et ils sont autant à gauche
12:12qu'à droite, faisant en sorte
12:14que les français soient respectés dans leur volonté.
12:16Merci beaucoup Hervé Morin d'avoir été
12:18en direct sur Un Bon Retour en Normandie.

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