• l’année dernière
Lamri Adoui, président de l'université de Caen-Normandie, était l'invité ce mercredi du Live Toussaint pour évoquer les dégradations dans l'un des bâtiments, après six semaines d'occupation par un collectif d'étudiants en protestation contre la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 Qu'est-ce que vous ressentez en voyant ces images ?
00:01 Alors d'abord de la désolation, de la consternation,
00:04 c'est le premier sentiment, et puis après de la colère,
00:07 parce que rien ne peut expliquer effectivement l'état dans lequel
00:10 on retrouve les bâtiments, même après un mois d'occupation.
00:13 Les universités connaissent de temps en temps des occupations,
00:16 mais jamais nous n'avons récupéré des bâtiments
00:18 dans cet état de dégradation avancée.
00:20 Ce qui est terrible, c'est qu'en fait,
00:21 tout le monde est pénalisé, les étudiants eux-mêmes,
00:24 par ces dégradations.
00:25 Bien sûr, alors je tiens sans du tout minimiser
00:28 les incidents qui sont gravissimes, à rappeler qu'il s'agit
00:31 d'un des 100 bâtiments de l'université, 300 000 m².
00:34 Donc quand on dit l'université saccagée,
00:36 il s'agit bien d'un de nos 100 bâtiments,
00:38 et ce n'est pas du tout pour minimiser les choses.
00:40 Mais effectivement, ce qui est absolument consternant
00:43 dans cette affaire, c'est qu'il s'agit de 25 personnes,
00:47 que l'université de Caen, ce sont 35 000 étudiants,
00:49 3 000 personnels, donc on est en train de parler
00:52 d'une proportion qui choisit ce mode d'occupation
00:55 et de dégradation qui est bien inférieur à un pour mille
00:57 de la population universitaire.
00:59 - Mais comment on en arrive là ?
01:00 Donc le 6 mars, il y a un blocage,
01:04 occupation de ce bâtiment, et on laisse faire pendant plus d'un mois ?
01:10 - Alors on ne laisse pas faire.
01:12 D'abord parce qu'on gagne toujours à dialoguer,
01:14 on essaye de dialoguer en expliquant à la communauté universitaire
01:18 et en expliquant aux bloqueurs qu'on désapprouve
01:21 totalement ce mode de mobilisation.
01:23 L'université, c'est un lieu de circulation des personnes et des idées,
01:27 et donc ça n'est certainement pas en bloquant l'université
01:29 et en devenant, ce sont les propres mots des bloqueurs eux-mêmes,
01:32 de plus en plus sectaires, on a une chance d'avoir un dialogue
01:35 et de faire circuler les idées.
01:36 Donc on essaye d'abord de convaincre qu'il faut changer de mode de mobilisation.
01:41 Ensuite, il y a des engagements,
01:44 qu'il n'y aura aucune dégradation des locaux
01:46 et aucune violence sur les personnes.
01:48 Et puis à un moment donné, on se rend compte
01:49 qu'aucun de ces engagements n'est tenu,
01:51 et donc la décision change et on fait appel à l'évacuation.
01:54 Oui, d'autant plus que des actes de violence
01:59 ont été commis contre un agent de l'université.
02:02 Oui, un agent de l'université a été blessé,
02:05 une étudiante a été blessée, et on a vu progressivement,
02:08 à mesure que le mouvement s'est installé,
02:10 des personnes extérieures à l'université
02:13 venir aussi essayer, j'allais dire, de coacher
02:15 un certain nombre de ses étudiants.
02:17 Moi, je considère que du coup, le mouvement s'est totalement radicalisé
02:20 et on a vu un certain nombre d'événements
02:22 qui, immanquablement, devait conduire à l'expulsion.

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