Dr Arnaud Chiche sur l'augmentation de la consultation d'1,50€: «C'est quasiment une insulte pour les médecins»

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Dr Arnaud Chiche sur l'augmentation de la consultation d'1,50€: «C'est quasiment une insulte pour les médecins»

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Transcription
00:00 Je voulais qu'on revienne sur l'annonce faite hier concernant les médecins.
00:04 Le prix de la consultation qui va donc être augmenté de 1,50€,
00:09 quelques dizaines de centimes de plus.
00:11 Donc on est avec le docteur Arnaud Chige.
00:12 Bonjour.
00:13 Merci beaucoup d'être avec nous, médecin anesthésiste, réanimateur
00:16 et fondateur du collectif Santé en danger.
00:19 Je crois que cette annonce hier vous a plus mis en colère que satisfait.
00:22 - Ben oui, parce que la médecine de ville va très mal.
00:27 Comme vous le savez, il y a beaucoup de Français qui n'ont pas de médecin généraliste,
00:31 plusieurs millions de Français qui n'ont pas accès à un médecin généraliste.
00:34 On manque de médecins en France, en ville et dans les hôpitaux.
00:37 Et c'est vrai que cet arbitrage et le montant de la consultation qui allait être décidé
00:42 pouvait être un moyen d'envoyer un signal positif aux médecins généralistes.
00:47 Or, ça les met en colère, puisque 1,50€ d'augmentation,
00:52 ce qui ne couvre même pas l'inflation, eux vivent ça comme une insulte presque, une brimade.
00:57 1,50€, c'est un peu le nombre d'or de la Macronie.
01:00 1,50€, c'est aussi le tarif horaire d'une infirmière de nuit.
01:03 Donc voilà, on est en colère, on manque de médecins.
01:06 Ceux qu'on a, on ne prend pas bien soin d'eux.
01:08 Donc on ne prend pas des décisions qui vont avoir pour conséquence
01:12 de restaurer l'accès aux soins des Français.
01:14 Donc voilà, c'est tout, il faut dire les choses.
01:16 - Mais docteur, ce qui est assez étonnant, c'est que quand on entend les responsables du gouvernement,
01:20 que ce soit le président de la République ou la première ministre,
01:23 à chaque fois, ils disent "mais la santé, c'est une priorité".
01:26 On a décidé d'en faire une des priorités de ce gouvernement,
01:29 on a décidé d'aider, de reconstruire.
01:32 Et là, ce que vous me dites, c'est qu'au fond,
01:34 il n'y a pas de vrai acte pour reconstruire la santé en France.
01:37 - Jean-Marc, si on voulait vraiment reconstruire la santé durablement
01:44 pour 3 ans, 5 ans, 10 ans, 15 ans, au lieu de mettre des rustines tous les 3 mois,
01:49 on s'intéresserait aux professionnels de terrain.
01:52 On irait sur le terrain, Emmanuel Macron irait visiter
01:54 tous les hôpitaux avec un bloc-notes,
01:56 il noterait la liste des besoins des hôpitaux...
01:58 - Président, ce n'est pas le rôle du président, Arnaud Chuch !
02:00 Honnêtement, ce n'est pas le rôle du président, c'est le rôle du ministre de la Santé !
02:03 - Non mais Jean-Marc, on ne peut pas dire qu'Emmanuel Macron prend toutes les décisions,
02:07 et quand il y a des choses qui ne sont pas faites, ne pas s'en prendre à Emmanuel Macron,
02:10 c'est quand même lui qui donne les ordres.
02:13 Donc il devrait convoquer les doyens de médecine en urgence
02:16 pour former des médecins en France.
02:18 Par rapport à l'Allemagne, en France, on a 42% de médecins en moins.
02:21 En psychiatrie, par rapport à l'Allemagne, on a 62% de lits en moins.
02:25 Par contre, on a 44% d'administratifs en plus.
02:28 Donc vous voyez bien qu'on est sur des mauvais rails,
02:31 on ne va pas dans la bonne direction,
02:33 et c'est bien sympa de faire des visites et des grandes annonces d'Elisabeth Borne ou du président,
02:37 mais moi je suis en contact avec les soignants de terrain
02:40 et tous les professionnels de santé dans le cadre du collectif Santé en danger,
02:43 je peux vous dire qu'il met tout le monde en colère.
02:46 [Musique]
02:50 [SILENCE]

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