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Pour le médecin généraliste Arnaud Dulys, la hausse de la consultation rendrait le métier de médecin généraliste plus attractif : «Pour nous, la hausse de la consultation, c’est surtout pour l’attractivité des jeunes médecins».

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Transcription
00:00 Alors, rentrer dans nos frais, ce n'est pas vraiment le problème.
00:03 En fait, comme le disait le docteur González tout à l'heure,
00:05 je crois que le point de départ de cette volonté de vouloir faire augmenter la consultation,
00:10 on a demandé 50, c'est l'attractivité, c'est pour donner envie aux jeunes médecins
00:14 de s'installer en libéral ou de s'installer en ville,
00:16 parce qu'il manque des médecins de ville, c'est assez évident,
00:19 et c'est surtout pour ça.
00:21 Donc là, le 1,50€ passé à 26,50€, c'est effectivement… on se moque de nous.
00:25 Surtout que ce qui n'a pas été dit précédemment,
00:28 c'est que dans les négociations, ils nous donnent gracieusement 1,50€,
00:32 mais il y a des contreparties, notamment il va falloir qu'on ouvre le cabinet le samedi,
00:36 il va falloir qu'on refasse des gardes de nuit,
00:38 il va falloir qu'on soit très sage et très gentil, qu'on travaille plus aussi,
00:42 il va falloir qu'on augmente le nombre de patients à l'heure,
00:44 ça c'est quand même incroyable, qu'on nous demande de passer à 6 patients à l'heure.
00:49 Voilà, nous, la hausse de la consultation,
00:50 c'est surtout pour l'attractivité des jeunes médecins.
00:52 On a des journées qui deviennent très très compliquées,
00:56 à tous les niveaux, je ne parle pas de l'administrative pour lequel on est débordé,
01:00 puis ce n'est pas notre métier, on n'a pas été formé pour ça,
01:02 on perd énormément de temps pour ça, donc on dépend du temps de soin.
01:06 C'est dans tous les corps de métier de la médecine actuellement, c'est une catastrophe.
01:11 Les kinésithérapeutes, les infirmiers, les kinés, ils sont méprisés en fait,
01:18 c'est des consultations, des actes qui sont méprisés,
01:21 les infirmières libèrent illégalement, et nous les médecins, voilà.
01:24 C'est juste qu'on a envie que les jeunes fassent ce métier pour nous aider,
01:27 pour qu'il y ait plus de volume de médecins pour soigner les patients.
01:31 C'est surtout pour ça en fait, les 50 euros.
01:33 On sait très bien qu'on n'aura certainement pas 50,
01:34 mais 1,50€, c'est se foutre de nous.
01:37 1,50€, ça fait un petit peu des médecins qui font la mendicité,
01:40 qui font la manche, passez-moi l'expression,
01:42 mais votre ministre, François Braune, le ministre de la Santé, lui, est favorable.
01:47 Il l'avait déclaré en tout cas à une revalorisation,
01:49 mais il avait dit "pas 50€, il ne faut pas exagérer".
01:53 Est-ce que vous avez l'impression d'être défendu également par le ministre,
01:56 qui souhaite également la contrepartie dont vous parliez il y a quelques instants,
02:00 à savoir travailler certains week-ends et certaines nuits ?
02:04 Alors, défendu, non, je me sens attaqué en fait,
02:07 parce que 1,50€, c'est une attaque frontale.
02:10 Il va y avoir des réactions, c'est évident.
02:14 Pour vous dire, moi j'ai 54 ans, hier dans la journée,
02:18 à deux reprises, sur des coups de téléphone à la CPAM,
02:21 pour régler des problèmes pour des patients,
02:22 et la patiente qui a un cancer multimétastasé,
02:27 que j'ai fait hospitaliser pour une altération de l'état général marqué,
02:30 il est enfin de droit à 100% d'AIL, des affections longue durée.
02:33 Normalement, la demande, elle est accordée immédiatement,
02:36 c'est trois clics sur l'ordinateur.
02:38 Là, ça fait trois semaines qu'il n'a plus ses 100%.
02:40 J'avais sa femme en pleurs en face de moi.
02:42 J'ai eu un médecin-conseil de la CPAM au bout du téléphone,
02:46 je n'ai pas de réponse aujourd'hui.
02:47 Voilà, et cette patiente était en pleurs pour aider son mari.
02:50 Et en fait, nos journées, elles sont constituées de ça,
02:53 de coups de fil pour essayer de décrocher des rendez-vous plus vite.
02:55 Quand on y arrive, on a énormément de chance.
02:57 Et ce n'est pas ça, soigner les gens, en fait.
02:59 Donc, nous aider, qu'on a été défendus, absolument pas.
03:03 Absolument pas, on est attaqué frontalement.
03:05 1,50€, il se fout de nous.
03:07 Ce qui veut dire, docteur Dulis, que les médecins, globalement,
03:10 sont au bout du rouleau, n'ont pas l'impression d'être respectés,
03:13 mais que surtout, les jeunes médecins hésitent maintenant à embrasser cette carrière,
03:18 ou en tout cas, de jeunes étudiants qui auraient la vocation,
03:20 mais qui vont hésiter, vu le salaire, vu le montant, en effet, également, aussi, des consultations.
03:28 Je crois qu'actuellement, je crois que le chiffre, je crois qu'il est exact.
03:32 Je crois que c'est sur 10 diplômés médecins qui viennent d'avoir leur thèse docteur en médecine,
03:37 qui peuvent s'installer, un seul sur les 10 s'installe en libéral.
03:41 Les autres préfèrent des jobs salariés, médecins à la Sécu, médecins du travail,
03:47 médecins dans des EHPAD, etc.
03:48 La voie du libéral, elle ne leur fait plus envie,
03:51 parce qu'en fait, ce n'est plus le même métier que moi.
03:52 Ça fait près de 30 ans que je fais ce métier.
03:55 J'adore mon métier, mais je ne l'aime pas comme il va être prévu dans les mois qui viennent,
03:59 ou les années qui viennent.
04:00 Ce n'est pas ça, être médecin libéral.
04:02 Et on ne va pas m'imposer devant mon cabinet, tel jour, telle heure par semaine.
04:06 Ce n'est pas ça, la médecine libérale.
04:08 [Musique]
04:12 [SILENCE]

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