Christian Tamarelle , maire de St Médard d'Eyrans

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00:00 Une délégation d'élus du Sud-Gironde reçue en préfecture cet après-midi.
00:03 Leurs communes sont traversées par ce projet de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
00:08 Le préfet est censé faire un point sur le dossier,
00:10 mais il va se heurter à l'opposition de ces élus qui ont tous dit non à la LGV.
00:14 Et ce matin, notre invité, c'est le maire socialiste de Saint-Médendé-Rand, Christian Tamarel.
00:19 Marie Roarch.
00:20 - Bonjour Christian Tamarel. - Bonjour.
00:21 - Est-ce que vous avez des attentes particulières pour ce rendez-vous en préfecture aujourd'hui à Bordeaux ?
00:27 - Oui, tout à fait. La première, c'est d'être écouté.
00:29 Parce qu'on a des choses à dire au préfet.
00:31 C'est la première fois qu'on va le rencontrer sur ce sujet-là.
00:34 Et donc, on va essayer de lui faire passer le message de notre opposition,
00:37 qui date, puisque depuis le début de ce dossier, nous sommes opposés.
00:41 Nous avons participé à tous les débats publics, à toutes les réunions.
00:44 Donc, c'est pas nouveau et on va lui expliquer le pourquoi de notre opposition.
00:48 - Alors, Etienne Guillaume, c'est un préfet qui connaît extrêmement bien le dossier de la LGV,
00:51 puisqu'il était préfet coordonnateur de ce projet lorsqu'il était préfet d'Occitanie.
00:55 Est-ce que c'est un atout, selon vous, ou plutôt un obstacle ?
00:59 - J'en sais rien. Je pense que c'est plutôt un obstacle.
01:01 Parce qu'en effet, il connaît bien le dossier. Il était porteur en Occitanie.
01:04 Donc, je pense qu'il est pro-LGV.
01:07 Mais après, à nous de lui expliquer que nos populations sont contre,
01:12 que nos populations n'ont pas envie de voir leur environnement abîmé,
01:16 leur vie du quotidien abîmée. Voilà, de lui dire tout ça.
01:19 Et puis, lui dire surtout une chose, c'est qu'on pense qu'à cette époque,
01:22 le coût pharmonique de ce projet est complètement dépassé.
01:26 - 14 milliards ?
01:27 - Oui, enfin 14 milliards, peut-être.
01:29 - Annoncé ?
01:30 - Annoncé, parce que ça sera peut-être plutôt 20 que 14 aujourd'hui avec l'inflation des prix.
01:34 Donc voilà, on va lui expliquer tout ça, du moins si on a la parole.
01:36 - Justement, vous dites que votre population s'oppose à ce projet.
01:41 Quelles sont les principales inquiétudes ?
01:42 Elles sont environnementales ? Elles sont esthétiques, peut-être aussi ? Quelles sont-elles ?
01:47 - Elles sont sur la vie du quotidien.
01:48 Les gens qui viennent habiter chez nous viennent chercher ce confort de vie, la campagne ou le semi-rural.
01:53 Alors, si on est dans le sud d'Ironde, on est encore plus à la campagne.
01:56 Donc les gens ont ce confort de vie, cette tranquillité.
01:59 Et surtout, ils n'ont pas envie d'être dérangés par ce projet.
02:02 Ils n'ont pas envie que leur environnement soit complètement déprécié.
02:05 Donc c'est tout ça qu'on va lui expliquer.
02:07 Mais ce n'est pas nouveau, je pense que le préfet est au courant.
02:09 Nous, on va essayer de lui dire techniquement et on va essayer de lui montrer qu'il y a une forte opposition.
02:16 Et si je fais un parallèle avec un autre dossier que vous connaissez certainement aussi bien que moi,
02:20 qui est l'autoroute A69.
02:22 - Entre Castré et Toulouse ?
02:23 - Aujourd'hui, il y a des gens qui s'élèvent contre ce projet.
02:26 Peut-être qu'on sera obligé de lui démontrer que nous aussi, on peut s'élever.
02:30 - Oui, justement, s'élever. Il y a déjà eu des mobilisations.
02:32 Il y en a eu notamment une à Bernost-Bollach il y a quelques semaines, pacifique.
02:36 On entend la maire de Bernost-Bollach ce matin sur France Bleu Gironde
02:38 très inquiète de voir la mobilisation se radicaliser.
02:41 C'est une inquiétude que vous partagez ?
02:42 - Oui, parce que je co-préside avec elle le collectif des élus du sud d'Ironde.
02:46 Donc je sais que Jacqueline Lartigue est très inquiète.
02:49 Elle a raison d'être inquiète.
02:50 Mais on l'est nous aussi, parce que moi, en tant que maire de Saint-Bélard-des-Rhins,
02:53 je suis concerné par les deux projets, les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux
02:57 et le démarrage de l'LGB.
02:58 Donc je suis aussi inquiet que elle.
03:01 Elle, elle l'est encore plus, puisqu'elle a le triangle ferroviaire qui lui est annoncé.
03:04 Donc c'est légitime qu'elle ait cette inquiétude.
03:07 Mais cette inquiétude, ce n'est pas l'inquiétude des maires ou des élus,
03:10 c'est l'inquiétude de toute une population.
03:12 Parce que je rappelle que nous représentons une population, nous avons été élus par eux.
03:15 Et donc nous, on se fait les porte-paroles de ce que nous disent nos habitants, nos administrés.
03:19 Voilà. Alors on est inquiets en tant qu'élus, on est inquiets en tant que citoyens.
03:23 Et on est les porte-paroles de ces populations.
03:25 - 7h49, Christian Tamarel, maire socialiste de Saint-Médard-des-Rhins,
03:29 élu opposé au projet de la LGV Bordeaux-Toulouse-Bordeaux-Dax.
03:32 Alors depuis le mois dernier, un arrêté préfectoral permet aux prestataires de la future ligne à grande vitesse
03:37 de rentrer sur les propriétés qui sont concernées par le tracé.
03:40 Est-ce que c'est un élément qui peut mettre le feu aux poudres, selon vous ?
03:43 - Alors c'est un élément qui a mis le feu aux poudres,
03:46 puisque nous n'avons pas affiché dans nos mairies cet arrêté.
03:50 Pour la bonne et simple raison qu'on ne peut pas dire aux populations "on se bat contre ce projet"
03:54 et derrière on donne quittus à quelque chose qui arrive,
03:57 alors qu'il n'y a eu aucune réunion préparatoire, aucune information du préfet.
04:01 Donc nous sommes contre, mais je rappelle que la loi aussi permet aux personnes
04:05 de réclamer certains faits de la part des gens qui veulent rentrer chez eux,
04:12 notamment de les prévenir 5 jours à l'avance par un courrier,
04:15 et de réclamer leur identité, leur cadre professionnel, etc.
04:18 Donc on ne fait pas quand même les choses, on ne rentre pas chez les gens comme ça à brûle pour poing.
04:23 Alors on nous dit que c'est pour les études, d'accord, mais prévenez-nous un petit peu avant.
04:27 - Alors certains vont jusqu'à parler d'une possible ZAD dans le Sud-Géronde,
04:31 les zones à défendre, comme on a pu le connaître à Notre-Dame-des-Landes,
04:33 pour évoquer une des plus emblématiques.
04:35 Est-ce que c'est quelque chose de réaliste, selon vous ?
04:38 - Quand on est un élu de la République, on se doit d'être mesuré.
04:41 Moi je ne suis pas partisan des ZAD, mais on ne maîtrise peut-être pas tout de nos populations.
04:47 Et il est possible malheureusement qu'on en arrive là, j'espère que non.
04:50 J'espère qu'on sera entendu et écouté avant,
04:53 mais il y a des gens qui sont assez remontés pour peut-être en effet aller jusqu'à la ZAD.
04:57 - Christian Tamarel, si vous êtes entendu, ça veut dire qu'on arrête la LGV, mais qu'est-ce qu'on fait ?
05:02 Est-ce qu'on réaménage la voie existante ? Est-ce qu'on privilégie les trains du quotidien ?
05:05 C'est ça que vous souhaitez aujourd'hui ?
05:06 - C'est exactement ce qu'on a dit depuis le début.
05:08 Nous sommes toujours pour le réaménagement des voies existantes,
05:11 pour bien évidemment favoriser les trains du quotidien,
05:14 parce qu'on sait très bien que les gens les utilisent,
05:16 mais je pense qu'il serait beaucoup moins onéreux de réaménager les voies existantes,
05:19 les gares, et de faire en sorte qu'on fasse des économies,
05:22 et qu'on n'ait pas besoin d'avoir simplement un train à grande vitesse
05:26 qui va passer chez nous à 300 à l'heure et qu'on va juste regarder passer.
05:29 - Merci beaucoup Christian Tamarel, maire de Saint-Médard-des-Rondes,
05:32 d'avoir été en direct avec nous ce matin.

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