Immigration : «L'État a abandonné Mayotte», assure Manuel Bompard

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Transcript
00:00 - Sur les difficultés que rencontrent les Français, vous avez parlé tout à l'heure, vous avez employé le mot de "vrai sujet" Emmanuel Pompare.
00:05 Je vous évoque un autre vrai sujet, l'immigration, le gouvernement a renoncé à une nouvelle loi dans l'immédiat, faute de majorité, sur le fond.
00:12 Que pensez-vous d'un renoncement alors que les Français sont en demande de fermeté ou d'autorité, de reprise en main sur ce sujet ?
00:18 Vous ne contestez pas cette vérité ?
00:20 - Quelle vérité ?
00:21 - Bah celle qui dans les sondages, celle qui dit que plus de 8 Français sur 10 sont favorables à une loi favorisant les expulsions.
00:26 - Bah peut-être que les sondages disent ça, mais c'est pas parce que les sondages disent ça qu'on est obligé d'être d'accord avec.
00:31 Mais je vais répondre à votre question.
00:32 - Oui mais que traduit cette volonté des Français ?
00:35 - Non mais ce que traduit pour l'instant le report de cette loi sur l'immigration, c'est qu'y compris pour faire des mauvaises choses,
00:41 ce gouvernement est empêché de gouverner et ça devrait quand même tous nous faire réfléchir.
00:45 Pour le reste, s'il s'agit par exemple de favoriser les régularisations par le travail, alors j'y suis favorable.
00:52 Mais s'il s'agit de renforcer une politique qui est juste une politique de criminalisation des personnes qui se trouvent sur le sol national,
01:01 je pense qu'on répondra pas au problème.
01:03 - Criminalisation ?
01:04 - Oui bien sûr.
01:05 - Favoriser les expulsions de ceux qui n'ont rien à faire sur le territoire ?
01:09 - Criminalisation des associations qui font preuve de solidarité par exemple.
01:11 Je vous dis que si vous voulez vous attaquer à cette question, vous devez le faire d'une manière globale et internationale.
01:17 - Par exemple, monsieur Bonpart, les maorais quand ils dénoncent l'immigration clandestine avec des mots forts, notamment de la députée de Mayotte, Estelle Youssoupha,
01:24 ils exagèrent quand ils disent qu'ils veulent reprendre en main leur sécurité ?
01:28 - D'abord je pense qu'on peut pas comparer la situation de Mayotte avec la situation du territoire hexagonal.
01:32 Je pense qu'à Mayotte, il y a effectivement une difficulté, c'est une évidence.
01:37 - C'est tout ? Une petite difficulté ?
01:38 - Non mais une difficulté c'est pas petit ou gros, c'est une difficulté.
01:40 La question c'est comment...
01:41 - Attendez, cette députée, elle dit qu'au-dessus de son bord, de la guerre civile, que c'est une situation préinsurrectionnelle.
01:46 - Et vous avez l'impression que ce que fait monsieur Darmanin va répondre au problème ?
01:50 - C'est pas ce que je dis, corrigez-vous, faites-vous.
01:52 - Ce que fait monsieur Darmanin a été cassé immédiatement par le tribunal,
01:54 et ensuite c'est heurté au fait que les Comores ont refusé d'accueillir des personnes qui devaient y être renvoyées.
02:01 Donc le problème ne sera pas réglé de cette manière.
02:04 Donc la question c'est pas de savoir si c'est une petite, une grosse ou une moyenne difficulté,
02:07 la question c'est de savoir comment on y apporte des réponses qui sont des réponses sérieuses.
02:10 - Mais vous êtes député face à moi, vous êtes responsable d'un parti, vous me dites qu'il y a une difficulté à Mayotte.
02:14 Je vous dis quand même, il y a des députés qui parlent d'une situation préinsurrectionnelle,
02:17 entre difficulté et guerre civile.
02:18 - Mais si vous voulez on peut faire des batailles de mots Sonia Mabouk,
02:21 mais la question qui est posée c'est comment on répond concrètement au problème.
02:24 A Mayotte vous avez 80% des gens qui vivent sous le seuil de pauvreté.
02:28 A Mayotte vous avez des gens qui n'ont pas accès à l'eau.
02:30 A Mayotte vous avez des gens qui n'ont pas accès à une éducation qui soit une éducation de qualité.
02:35 - Pourquoi ? Parce qu'à Mayotte, monsieur Bonpart, à Mayotte il y a des enfants qui sont accompagnés par les gendarmes à l'école.
02:40 A Mayotte il y a des habitants qui disent qu'ils ne peuvent plus avec ces immigrés qui arrivent de manière clandestine.
02:45 - D'abord parce que l'État n'a rien fait, parce que l'État a abandonné Mayotte,
02:48 parce que l'État les a laissés dans une situation qui est une situation d'extrême précarité, d'extrême pauvreté.
02:53 C'est d'abord ça la difficulté et c'est d'abord à ça qu'il faut répondre.
02:56 Alors ensuite oui on peut avoir des discussions à l'échelle internationale
02:59 pour faire en sorte de s'attaquer aux causes des migrations,
03:01 pour faire en sorte que les gens qui quittent les Comores pour aller à Mayotte
03:03 n'aient pas besoin de quitter les Comores pour aller à Mayotte.
03:06 Ça c'est des discussions effectivement qu'on peut ouvrir,
03:08 mais pas en faisant une grosse opération de communication comme le fait M. Darmanin
03:12 qui à la fin se heurte à la réalité et aux difficultés concrètes.
03:15 Donc vous n'allez pas me prendre en défaut sur ce sujet, ça ne sert à rien, je suis conscient de la difficulté.
03:19 Je vous dis juste que les réponses qui sont apportées aujourd'hui
03:21 sont des réponses qui sont juste de la communication et que ça n'apportera aucune réponse concrète.
03:25 - Le ministre de l'Intérieur répondra, il sera à cette place demain ici invité d'Europe 1.

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