• l’année dernière
On passe notre temps à zapper entre plusieurs séries sur Netflix, Prime ou Disney+. Et c'est bien normal : aujourd'hui il y a un catalogue absolument incroyable de séries de qualité qui s'offre à nous, alors pourquoi on s'en priverait ? Mais comment les séries ont-elles pris autant de place dans nos vies ? D'où vient ce format et comment a t-il évolué depuis le début de la télévision ? Avec le camarade Dead Will on revient ensemble sur l'Histoire des séries TV !

Pour savoir pourquoi nous sommes accro aux séries, RDV sur la chaîne de Dead Will : https://youtu.be/gflx8X34nVM

Notre épisode sur l'Histoire du cinéma : https://youtu.be/VFsvYX7Jz5A

Ecriture : Benjamin Brillaud et Dead Will

Montage : Dead Will / Wilfried Kaiser https://www.youtube.com/c/DEADWILL

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Transcription
00:00 - Oh là là t'as l'air crevé, t'es toujours sur Dante d'un B.I ?
00:02 - Oh on parle pas là, je suis crevé, j'en peux plus, vivement que j'arrive au bout parce que...
00:08 Mais t'as pas l'air très réveillé toi non plus.
00:09 - Ah mais on parle pas, je suis sur The Wire, j'arrive pas à lâcher le truc.
00:11 - On est accro, on est totale, on est totalement accro.
00:14 - C'est clair, mais comment on en est arrivé là ?
00:16 - Bah tu vois, si j'ai appris un truc en 7 ans de Nota Bene, c'est que l'histoire, ça peut être utile.
00:21 Peut-être qu'on devrait faire l'histoire des séries.
00:23 - Bah ouais, carrément !
00:25 Avant de devenir le format audiovisuel dominant que l'on connaît aujourd'hui, reconnu par certains comme le 8e art,
00:30 nous offrant de nombreux et nombreux héros nous accompagnant au quotidien durant plusieurs années et sur plusieurs plateformes,
00:36 les séries télé firent leur apparition timidement bien après le cinéma.
00:41 D'ailleurs, si l'histoire du cinéma vous intéresse, on en a fait une vidéo, je vous la mets en description.
00:46 C'est à la fin des années 1940 que les séries télévisées vont prendre naissance aux Etats-Unis.
00:51 Alors pourquoi à ce moment-là vous allez me dire ?
00:53 Eh bien tout simplement parce que c'est à cette époque que la télévision est produite de manière commerciale et va investir les foyers en masse.
01:00 Et puis surtout, sans la télévision, il n'y a pas de séries télé.
01:04 L'apparition de la série télé résulte donc de nombreuses tentatives techniques, scénaristiques et narratives menées sur différents supports et notamment la radio.
01:18 Vous connaissez sans doute les soap opéras.
01:20 Mais si, faites pas genre ces trucs tout niais là où il se passe toujours la même chose, du type Les Feux de l'Amour, Santa Barbara et j'en passe.
01:27 Eh bien même si ça peut être dur à entendre, sachez que Breaking Bad, X-Files, Peaky Blinders, Game of Thrones et même The Wire en sont les descendants.
01:37 En effet, les soap opéras cartonnent sur les radios au début des années 1930 et ce pour plusieurs raisons.
01:43 Tout d'abord car comme les séries d'aujourd'hui, elles ont une cible bien précise, ici la ménagère américaine.
01:49 Elles ont aussi le goût pour les coups de théâtre et un format multi-épisodes pour garder la ménagère le plus longtemps possible.
01:56 Et surtout, elles ont le talent pour relancer et maintenir sans cesse l'attention du spectateur.
02:02 En gros, les bases de toutes les séries d'aujourd'hui.
02:04 Et cette origine radiophonique explique en grande partie pourquoi les séries télé mettent pendant des années plutôt l'accent sur le scénario que sur la réalisation.
02:13 Même si bien sûr, il y a de nombreuses exceptions.
02:16 Et là je sens que vous vous demandez, mais pourquoi est-ce qu'on les appelle des soap opéras ?
02:19 Et bien tout simplement car c'était des grandes marques de savon qui les sponsorisait.
02:23 Je sais, c'est assez décevant. Désolé.
02:25 Bref, en 1928, General Electric met au point son fameux W2XB, c'est-à-dire une chaîne de télévision,
02:32 une station télé électromécanique qui va permettre les premières diffusions d'émissions télé,
02:37 mais également de la toute première fiction télévisée, The Queen's Messenger.
02:42 Évidemment, le résultat n'est pas foufou, l'image n'arrête pas de disparaître et de réapparaître.
02:47 Mais le but à l'époque, c'était surtout de tester cette technologie qui allait révolutionner,
02:51 pour le meilleur et pour le pire, nos modes de vie.
02:54 Dès 1948, on rentre dans le premier âge d'or de la série télé, avec 4 chaînes qui vont émettre non-stop.
03:04 C'est ainsi qu'on voit apparaître des séries de 3 genres.
03:07 La soap opéra donc, dont ils adaptent les versions radiophoniques à l'écran,
03:11 tout en y intégrant une page de publicité au début.
03:13 Et ouais, YouTube a rien inventé là-dessus.
03:16 La sitcom, abréviation de "situation and comedy", dont les épisodes sont tournés en studio,
03:21 c'est-à-dire en live devant public.
03:22 Et qui va connaître l'énorme succès qu'on lui connaît en nous éduquant jusqu'à aujourd'hui à base de ça,
03:28 ça ou encore des trucs pires genre ça.
03:31 "No God !"
03:32 Donc je ne remercie pas I Love Lucy, qui a été à l'origine de la hype des sitcoms jusqu'à aujourd'hui.
03:38 Et qui d'ailleurs, et il est important de le noter, était l'oeuvre d'une femme, Lucy Bail,
03:42 qui abordait alors la thématique de l'émancipation féminine via le travail.
03:46 Chose rare, puisqu'à l'époque, les sitcoms étaient surtout l'occasion de diffuser tout plein de valeurs puritaines au public américain.
03:52 Remarque, nos valeurs n'étaient pas forcément mieux.
03:55 Enfin, le dernier genre est l'anthologie ou drama.
03:57 C'est-à-dire une série télé plus dramatique, qui va surtout consister à plus ou moins filmer des pièces de théâtre.
04:03 Et on ne va pas regretter ce format, puisqu'il a permis l'émergence de Marlon Brando,
04:06 James Dean, Paul Newman ou encore Sidney Lumet.
04:09 Puis, dès que la technique permettra d'enregistrer les séries, sans forcément tourner en live donc,
04:14 le format va évoluer en s'essayant à différents genres, comme avec Alfred Hitchcock présente ou encore la quatrième dimension.
04:20 Série phare de ce premier âge d'or, que l'on pourrait qualifier de série d'auteur,
04:24 puisque son créateur, Rod Serling, a écrit les deux tiers des 156 épisodes,
04:29 en abordant pas mal de sujets métaphysiques, philosophiques et sociétaux.
04:33 Mais à la fin des années 1950, sept des séries les plus regardées sont des westerns.
04:39 Et ça s'explique assez simplement, parce que c'est le nouveau genre à la mode au cinéma à l'époque.
04:43 Ce qui prouve au passage qu'il y a quand même une forte synergie entre la série télé et le cinéma.
04:49 Bref, les séries commencent à avoir un vrai propos et représentent, comme toutes les œuvres, l'ère de leur temps.
04:54 Et à la fin des années 1960, il y a dans cette ère, clairement deux courants qui s'affrontent à la télévision.
05:00 Celui de l'Amérique conservatrice et puritaine des années 50, faisant l'éloge de la famille,
05:05 face à celui de la contre-culture et de la libération sexuelle des années 1960.
05:10 Et bien sûr, au milieu de tout ça, il y a tout un gradient de nuances,
05:13 comme par exemple avec Ma sorcière bien-aimée,
05:16 où l'image de la femme au foyer change un peu grâce à ses pouvoirs magiques.
05:20 Sans toutefois jamais remettre en cause sa place d'Ozwife,
05:23 la renvoyant finalement à la vision archaïque de femme sorcière.
05:27 On voit également des séries à l'inconscient anticommunistes,
05:30 où des extraterrestres infiltrent l'humanité comme dans Les envahisseurs,
05:33 ou au contraire, celles représentant le fantasme d'une Amérique porteuse de démocratie
05:37 et amenant la paix dans le monde entier, avec Star Trek.
05:40 Pourtant les mecs avaient déjà lâché deux bombes nucléaires sur le Japon !
05:44 Un peu ironique non ?
05:46 Puis le format va petit à petit se révolutionner,
05:48 avec des séries comme Columbo qui cassent les codes narratifs en les inversant.
05:53 Ou encore les Mystères de l'Ouest, Missions impossibles, etc.
05:56 Bon alors ok, c'est intéressant ce qui se passe aux Etats-Unis,
05:59 mais chez nous, à ce moment là, y'a quoi comme séries ?
06:01 Et ben on va pas se mentir, mais c'est pas foufou.
06:04 L'ORTF a beau produire quantité de séries, on en retient pas beaucoup de cette époque.
06:08 À part peut-être Belphégor ou encore Janik et Aimée.
06:11 Non, en Europe c'est surtout la Grande Bretagne qui occupe le devant de la scène de ce côté là,
06:15 et qui continue à bien l'occuper aujourd'hui encore.
06:18 C'est ainsi qu'on leur doit de très nombreux classiques comme Chapeau melon et boîte de cuir,
06:22 Doctor Who, ou encore The Prisoner.
06:24 Véritable oeuvre ancrée dans son époque, et abordant de nombreuses thématiques politico-sociales,
06:29 telles que l'aliénation de l'homme face à un système capitaliste et bureaucratique.
06:33 Alors oui on est pas sur ma chaîne, mais faut bien que je lâche le mot capitalisme et aliénation,
06:37 deux trois fois quand même.
06:38 D'ailleurs, histoire de rester dans mon créneau, voici quelques exemples de séries de cette époque,
06:42 qui en disent long sur le contexte politico-social dans lequel elles ont pris naissance.
06:46 Et non, je vous promets que ça va pas être chiant.
06:48 À la fin des années 60, la parenthèse du Flower Power se referme autour de la guerre du Vietnam
06:53 et d'une politique autoritaire.
06:55 Progressistes et réactionnaires se font plus que jamais face,
06:57 et forcément cela infuse dans bon nombre de séries.
07:00 Et celle incarnant à merveille cette opposition est All in the Family,
07:04 où un jeune hippie fait face à son beau-père Réac.
07:06 Dans la même lignée on peut citer Happy Days,
07:08 ou La Petite Maison dans la Prairie, où l'on sent tout le fantasme d'une époque passée,
07:12 et surtout un désir de revenir aux années pré-hippie.
07:15 Mais on voit également apparaître des idées féministes,
07:17 telles que l'égalité des salaires,
07:19 ou comment les femmes peuvent vivre leur célibat avec la série The Marie Tyler Moor Show.
07:23 Ou bien encore une pensée anti-militariste dans la série satirique M.A.S.H.
07:27 L'Amérique tente également de faire face à son passé,
07:29 esclavagiste avec la série Roots,
07:31 sans pour autant offrir de vrai rôle aux afro-américains dans les séries de l'époque.
07:35 Ceci montrant bien les limites d'un tel format,
07:37 toujours rattrapé par un inconscient sociétal,
07:39 où les mœurs se mettent beaucoup, beaucoup de temps à évoluer.
07:43 Un très bon exemple de ceci est la série Drôle de Dame,
07:46 où à première vue nous voyons trois femmes ayant pu s'émanciper de leur statut social
07:49 et de femmes au foyer,
07:50 en réalisant des études et en intégrant un métier plutôt masculin,
07:54 policier.
07:54 Puis c'est bel et bien car elles occupent encore des tâches ingrates,
07:57 assignées aux femmes,
07:58 qu'elles s'émancipent une nouvelle fois de leur travail,
08:00 en intégrant une agence privée où elles seront enfin au premier plan.
08:04 Mais malgré ce qui semble être ici une belle victoire pour l'époque,
08:07 elles sont surtout, une nouvelle fois, aux ordres d'un homme,
08:10 Charlie,
08:11 et servent d'objet de fantasme pour le spectateur lors des scènes de combat.
08:15 Bref, il y a encore du chemin à faire.
08:16 Surtout qu'en 78, apparaît une série qui sera totalement l'incarnation d'une Amérique réganienne,
08:21 libérale, paternaliste et réactionnaire.
08:24 Dallas.
08:25 Et elle va durer jusqu'en 1991.
08:28 Et c'est ainsi que bon nombre de séries auront servi d'impérialisme culturel,
08:32 de propagande douce,
08:34 pour nous servir le mode de vie américain comme le plus enviable,
08:37 comme l'horizon à atteindre.
08:39 Et ça fait mal de le dire,
08:41 mais parmi celles-ci, on trouve par exemple K2000,
08:44 MacGyver,
08:45 Sherif fait-moi peur,
08:46 l'agence touriste et bien d'autres.
08:48 A cette époque, on voit également débarquer des séries de super-héros,
08:51 comme l'incroyable Hulk et Wonder Woman,
08:54 et elles rencontrent un franc succès,
08:56 démontrant le besoin de rassurer une population traumatisée
08:59 par certaines défaites militaires comme le Vietnam.
09:01 Une population qui avait besoin de retrouver l'image d'une Amérique forte et protectrice,
09:06 incarnant le retour des héros au pays.
09:08 Mais bref, pour le moment, les séries sont quand même toutes coulées dans un même moule
09:13 et diffèrent un peu de celles d'aujourd'hui.
09:15 Et étonnamment, c'est une série policière, très peu connue en France,
09:19 qui va révolutionner l'art sériel,
09:21 Capitaine Furilo.
09:23 En effet, cette série va réinventer la narration habituelle,
09:25 en amenant beaucoup plus de réalisme et de nuances,
09:28 en déidéalisant la figure du policier américain.
09:31 Mais c'est surtout avec elle que l'on voit apparaître bon nombre de ressorts narratifs
09:35 utilisés dans toutes les séries d'aujourd'hui,
09:37 avec surtout la création des intrigues parallèles
09:40 associées aux arcs narratifs principaux,
09:42 qui vont courir sur plusieurs épisodes.
09:44 Un peu comme pour X-Files, quoi.
09:45 Mais c'est surtout avec elle qu'on voit l'apparition du pré-générique,
09:48 qu'on aime tant, qu'on tourne notre série préférée du moment.
09:52 Nous sommes en 1990 et les séries existent depuis à peu près 40 ans.
09:56 Et comme on le sait, 40 ans, c'est l'âge de la crise de la quarantaine.
09:59 Mais si vous savez cette crise où l'on a envie de revivre un peu sa jeunesse,
10:02 et mettre de la subversion dans nos vies,
10:04 et bien c'est exactement ce qui arrive avec l'apparition de séries
10:07 qui n'auront plus pour but de nous rassurer et de nous brosser dans le sens du poil,
10:11 mais qui seront ambiguës, acerbes,
10:13 critiquant justement toute cette pop culture qui nous a construit en tant que spectateurs.
10:17 C'est ainsi que deux chefs d'oeuvre,
10:18 révolutionnent une fois de plus le genre, avec les Simpsons de Matt Groening,
10:22 et le mystico-cultissime Twin Peaks du grand David Lynch.
10:26 Deux séries qui mettront 10 années à imposer un genre devenu la norme aujourd'hui.
10:30 Et en effet, c'est clairement grâce à David Lynch,
10:32 qui fit entrer l'ambition cinématographique au travers de la série à la télévision,
10:36 qu'aujourd'hui bon nombre de grands réalisateurs veulent avoir leur série.
10:40 Vous vous souvenez quand je vous disais que l'art sériel comme tout art,
10:42 en disant sur l'évolution de nos modes de vie, notre sociologie, etc.
10:45 Et bien c'est une fois de plus ce qu'il va se passer avec l'apparition de séries comme Friends,
10:49 ou encore Seinfeld,
10:51 qui vont cette fois plus se concentrer sur la vie des jeunes célibataires,
10:54 puisque le modèle familial classique a perdu un petit peu de sa superbe.
10:58 En réalité, et comme pour tout,
11:00 cela résulte surtout du fait que ces jeunes célibataires
11:02 sont devenus justement la nouvelle cible principale de la société de consommation,
11:06 qui s'est trouvé ici une nouvelle niche.
11:09 Comme elle l'a fait également avec des adolescents de notre génération,
11:12 en créant justement la série pour ados, avec par exemple Buffy contre les vampires,
11:16 Beverly Hills ou encore Heartlaker à vif.
11:19 Et venez pas me dire que vous ne vous souvenez pas de Drasik !
11:22 Bon évidemment, ce générique vous dit bien quelque chose.
11:27 Et je crois qu'on peut tous remercier la chaîne HBO,
11:29 qui pourtant historiquement était plus associée au sport et au cinéma,
11:33 de cette remise à produire des séries toutes plus cultes les unes que les autres.
11:36 Et surtout, plus radicale,
11:38 laissant aux auteurs et réalisateurs la liberté de créer leurs œuvres.
11:41 Du coup, Netflix peut aussi les remercier je pense.
11:44 La cause de tout ça, eh bien comme souvent, l'argent et la transgression.
11:48 Car HBO étant une chaîne à abonnement,
11:51 celle-ci a pu s'affranchir de la peur de ne pas plaire aux annonceurs,
11:54 pour proposer justement quelque chose de complètement différent.
11:57 En plus, en tant que chaîne câblée,
11:58 celle-ci n'est pas soumise à la Federal Communication Commission,
12:02 qui interdisait le sexe,
12:03 ou la liberté d'expression,
12:05 mais plutôt à la Communication Commission,
12:07 qui interdisait le sexe et la vulgarité.
12:10 Autant dire qu'elle profitera de cette liberté sans lésiner,
12:12 avec la série Oz,
12:14 où l'univers carcéral n'avait jamais été montré avec un tel réalisme,
12:18 sans aucune limite.
12:19 Suivront également les Sopranos,
12:21 The Wire, Six Feet Under,
12:23 jusqu'à Game of Thrones aujourd'hui.
12:25 Bref, vu que ça marche pour HBO,
12:28 toutes les autres chaînes s'y mettent finalement,
12:30 ce qui va faire le bonheur des annonceurs,
12:31 avec des séries qu'on connaît absolument par cœur,
12:34 Lost, Dexter, Doctor House,
12:36 Weeds, Nip/Tuck,
12:38 24h Chrono, Les Experts, Desperate Housewives.
12:41 En Angleterre, on va avoir le droit à Doctor Who ou The Office,
12:44 alors qu'en France, faut le dire, c'est toujours pas foufou.
12:46 2007 arrive, et avec elle, la crise économique.
12:52 Une crise qui va inciter les chaînes
12:54 à réaliser des suites et autres remakes
12:56 plutôt que de continuer à innover.
12:58 Mais fort heureusement, ou non,
12:59 ce n'est pas à moi d'en décider,
13:00 les plateformes de streaming arrivent,
13:02 réapportant un vent frais à tout ceci,
13:04 et redonnant un élan de créativité.
13:06 Il faut dire qu'avec le streaming
13:08 et autres téléchargements illégaux,
13:10 nos habitudes de consommation ont drastiquement changé.
13:12 Et c'était devenu alors,
13:14 hors de question d'attendre chaque semaine
13:15 la diffusion de sa série sur une chaîne de télé.
13:18 Bon, exception faite quand même avec Game of Thrones,
13:20 qui arrive tout de même à maintenir le cap
13:21 avec ses très nombreux twists,
13:23 qui feront d'ailleurs sa signature
13:25 et créera un nouveau genre,
13:26 celui de la série blockbuster.
13:28 Mais bref, avec Internet et l'économie de la tension,
13:31 tout va plus vite.
13:32 Et justement, notre attention
13:34 a besoin d'être captée au milieu des centaines
13:36 et des centaines de propositions
13:37 que l'on reçoit par jour.
13:39 C'est ainsi que les plateformes telles que Netflix,
13:41 Disney ou encore Amazon débarquent,
13:43 nous proposant des saisons entières
13:45 sans avoir besoin d'attendre
13:46 patiemment deux épisodes chaque semaine.
13:48 Et donc on risquait moins de se faire spoiler
13:49 par un trou de balle de collègues ?
13:51 Et ouais, j'ai encore du ressentiment, ouais.
13:53 Et c'est ainsi que de nombreux réalisateurs
13:55 viennent trouver dans la série
13:56 le nouveau doudou des consommateurs,
13:59 la liberté artistique qu'ils n'ont plus au cinéma.
14:01 Bref, la série gagne vraiment ses lettres de noblesse
14:04 et devient le format de consommation audiovisuelle
14:06 par excellence.
14:08 Elle s'approprie notamment les codes de son époque,
14:10 avec par exemple un propos beaucoup plus féministe
14:12 et transidentitaire
14:13 qui commença notamment avec "Mad Men".
14:15 Et ce, jusqu'au célèbres "Sense8",
14:17 "Orange is the New Black"
14:19 ou encore "The Handmaid's Tale".
14:21 On a également nombre de séries dites "historiques"
14:23 qui commencent à percer,
14:24 comme "Viking" par exemple,
14:26 et qui à travers leur succès commercial,
14:28 renforcent des stéréotypes
14:29 ou propagent des versions fantasmées de l'histoire.
14:32 Dans "Viking", c'est la figure du barbare qui est mise en avant.
14:35 Dans "Downton Abbey",
14:36 c'est une société aristocratique idéalisée qui voit le jour,
14:39 tandis que "Game of Thrones",
14:41 largement inspiré de l'histoire,
14:42 véhicule l'image d'un Moyen-Âge toujours sombre et violent.
14:45 Et faut pas voir ici une critique forcément négative de ma part,
14:48 comme d'autres médias,
14:49 les séries historiques permettent au grand public de s'y intéresser,
14:52 et ça, c'est déjà pas mal.
14:54 Mais globalement,
14:55 même les séries qui se veulent très fidèles à l'histoire
14:58 peuvent se permettre de jouer avec les époques et les représentations.
15:01 Le grand public n'y verra pas grand-chose,
15:03 et forcément, ça influencera sa représentation du passé.
15:06 Reste cependant une question.
15:09 Est-ce que les séries télé influencent notre vie et la société ?
15:12 Et pourquoi sommes-nous tous à ce point accro à ce format ?
15:15 Et bien, si vous voulez comprendre pourquoi nous consacrons
15:17 autant de temps par semaine à regarder nos séries préférées,
15:20 il est important d'avoir conscience de l'impact de ce format sur nous,
15:24 de ses enjeux, de ses ressorts,
15:26 et de ses jeux de manipulation pour capter notre attention.
15:29 En somme, si vous voulez comprendre pourquoi la série s'est imposée
15:32 dans nos modes de vie contemporains,
15:33 et bien je vous invite à aller sur la chaîne de Dead Will
15:36 voir la vidéo qu'il a sortie à ce sujet.
15:38 Et si vous aimez le cinéma,
15:39 je crois qu'avec sa chaîne, vous serez servi.
15:41 D'ailleurs, même si vous n'êtes pas un amoureux du cinéma,
15:43 vous pouvez y trouver votre bonheur.
15:45 Will nous parle de philosophie, de sociologie,
15:47 et plus globalement, de nos vies, de nos émotions,
15:50 de notre place dans tout ce qu'on ne comprend pas forcément.
15:53 Eh bien, ça me va droit au cœur.
15:55 En tout cas, venez, vous serez les bienvenus.
15:57 Et un grand merci à toi Ben pour cette nouvelle invitation.
15:59 Et on espère vraiment que cette vidéo vous aura plu.
16:02 Et si c'est le cas,
16:03 eh bien n'hésitez pas à aller voir la suite qui se trouve sur ma chaîne.
16:05 Sur ce, moi je retourne poncer The Wire.
16:07 Et je vous dis à la prochaine.
16:09 Bise.
16:09 Merci Will, au plaisir.
16:11 Et merci à tous d'avoir suivi cette vidéo.
16:14 N'hésitez pas à vous abonner à nos deux chaînes
16:16 pour ne pas louper les prochaines vidéos.
16:17 A très bientôt.
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16:28 [Musique]
16:36 [Musique]
16:45 [Musique]
16:51 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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