EXCLU VIDÉO - Ahmed Sylla, ce regret qu’il a concernant son père

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00:00 Guantanamera !
00:02 Guajira Guantanamera !
00:06 Ah j'adore ça !
00:08 Guantanamera !
00:11 Guajira Guantanamera !
00:14 Guantanamera, j'ai pris la version de Celia Cruz, c'est une des plus belles chansons cubaines.
00:19 Pourquoi j'ai mis ça à ton avis ?
00:21 Parce que c'est les chansons préférées de mon papa.
00:24 Il était fou amoureux de musique cubaine.
00:26 Mon plus grand drame avant qu'il nous quitte, c'est que je ne lui offre pas ce voyage à Cuba.
00:32 J'aurais adoré l'amener à Cuba.
00:34 Comme maintenant je peux payer des petits billets d'avion,
00:37 j'aurais adoré partir avec lui à Cuba, le faire kiffer.
00:41 Ça aurait été magnifique.
00:43 Et toi-même, tu n'as jamais été à Cuba ?
00:45 Moi-même je n'ai pas été à Cuba. Je ne sais pas si je kifferais aller à Cuba.
00:48 Si, c'est magnifique.
00:49 Oui, mais je veux dire, pour ce que ça représente pour moi,
00:52 je ne sais pas si...
00:54 Mais oui, j'adorais Cuba.
00:57 Et c'est vrai que tous les artistes cubains, la musique cubaine,
01:01 c'était quelque chose de très présent dans la vie de mon papa.
01:04 Mais je sais que c'est une chanson qui te remue beaucoup,
01:06 c'est pour ça que je l'ai choisi.
01:08 Petit coquin !
01:09 Je comprends ça.
01:11 Mais tu sais, c'est une autre génération.
01:13 Par exemple, je sais que tu as dit qu'il t'avait dit "je t'aime qu'à la fin".
01:16 Oui.
01:17 Moi aussi.
01:18 C'est ça.
01:19 C'est une autre génération, on ne peut pas leur en vouloir.
01:21 Je ne suis pas en veux pas.
01:22 Mais c'est vrai qu'on a pu souffrir de ça.
01:24 Exactement.
01:25 Et je crois, si je ne dis pas de bêtises,
01:29 si je fais un peu de psychologie de comptoir,
01:32 qu'il y a un espèce de "je vais chercher auprès du public
01:35 peut-être un amour que je n'ai pas eu".
01:38 En fait, ce n'est pas un amour dont j'ai manqué.
01:40 Je ne l'ai pas eu, mais je ne l'ai pas manqué.
01:41 C'est très bizarre.
01:42 C'est-à-dire que moi, je suis fou amoureux de mon papa,
01:44 je l'admire...
01:46 Enfin, c'est au-dessus de mes forces.
01:48 Il est parti il y a trois ans, à peu près.
01:50 Il est parti en 2017.
01:53 Et c'est vrai qu'il avait cette pudeur-là
01:56 qui fait qu'il ne disait pas ses sentiments.
01:59 Mais il le montrait.
02:00 Vous êtes une génération ?
02:01 C'est ça, il le montrait.
02:02 Moi, par exemple, j'ai un souvenir de mon papa.
02:04 À chaque fois qu'il m'engueulait ou qu'on se prenait la tête,
02:09 après il me disait "Allez, Ameth, viens t'asseoir à côté de moi".
02:13 "Il faut que tu te calmes, il faut que tu te calmes".
02:17 Après, il me donnait 10 euros ou 5 euros.
02:20 Et il me disait "Allez, sors, je vais voir tes copains".
02:23 Et ça, je pense que ce n'est pas l'argent,
02:26 mais ce geste-là, c'était une manière pour lui de dire...
02:30 Un geste d'amour.
02:31 J'ai abusé.
02:32 J'aurais pas dû te gronder là, maintenant.
02:33 Des fois, je méritais.
02:34 Et il ne voulait pas que tu sois comédien ?
02:36 Oui, au début, il ne voulait pas.
02:38 Ça fait peur aux parents.
02:39 Il pensait que ça faisait partie de mes nombreuses facéties.
02:43 De lui dire "Papa, j'ai envie d'être comédien,
02:45 j'ai envie de faire ça de ma vie".
02:47 Il voulait quelque chose de beaucoup plus traditionnel.
02:49 Conventionnel.
02:51 En fait, mon papa n'aimait pas les problèmes.
02:53 Et pour lui, c'était un métier où il pouvait m'arriver des galères.

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