En cas de triplé, Manchester City sera-t-elle la plus grande équipe anglaise de l'histoire ?

  • l’année dernière
FC STREAM TEAM - Vainqueur d'Arsenal ce mercredi (1-4), Manchester City est lancé à pleine vitesse vers un triplé Premier League-Cup-C1 rarissime. En cas de succès, la troupe de Pep Guardiola deviendra-t-elle la plus grande équipe anglaise de l'histoire ? Maxime Dupuis et Cyril Morin se penchent sur la question dans le FC Stream Team, disponible en podcast. (Real : A. Lebreton / Q. Guichard)

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Transcript
00:00 cette victoire claire, nette et précise de Manchester City
00:03 face à Arsenal 4-1.
00:05 Il n'y a pas eu de match.
00:07 Une équipe de City absolument magnifique,
00:10 qui est revenue à deux points,
00:12 mais avec deux matchs de moins d'Arsenal,
00:14 et qui s'envole vers un possible triplé,
00:17 puisque Manchester City est donc deuxième de première ligue.
00:20 Il y a encore cette finale de Cup à disputer
00:22 face à Manchester United,
00:23 et cette demi-finale de Ligue des Champions
00:25 face au Real Madrid.
00:27 La première question qui me vient en tête, Maxime,
00:30 est-ce que tu vois Manchester City faire le triplé ?
00:32 Je peux l'imaginer.
00:33 Ce que je le vois, ça me paraît tôt,
00:35 parce qu'évidemment,
00:36 elle est un petit poncif pour démarrer.
00:38 Tout va très vite dans le football,
00:39 et la vérité du jour n'est pas celle du lendemain.
00:42 En gros, le championnat d'Angleterre,
00:44 il est à peu près dans la poche,
00:46 puisqu'il y a deux points de retard,
00:47 mais comme tu l'as dit, deux matchs de retard
00:50 par rapport à Arsenal,
00:52 et un calendrier qui est globalement plus facile.
00:55 Donc, a priori, le titre de championnat d'Angleterre,
00:57 encore une fois, il sera dans la poche de Manchester City.
00:59 Et on sait que pour Guardiola, ça compte, cet accomplissement-là,
01:01 parce qu'il le dit à chaque fois.
01:03 La Ligue des Champions, ce n'est pas ça,
01:06 mais il a tendance à dire qu'il y a une part de hasard et de détail.
01:09 Ça l'arrange bien de dire ça, mais c'est vrai que sur la régularité
01:12 et de gagner quand même le championnat d'Angleterre aussi souvent,
01:14 vu la qualité du championnat, ça dit quelque chose.
01:17 La CUP, alors ça, c'est particulier,
01:19 parce que c'est face à Manchester United,
01:21 qui est évidemment la seule équipe anglaise
01:22 à avoir réussi le triplé en 1999.
01:26 Sur le papier, ça peut passer aussi.
01:28 Évidemment, c'est dans longtemps, parce que c'est le 3 juin.
01:31 Et le 3 juin, ce sera aussi une semaine
01:34 avant la finale de la Ligue des Champions.
01:36 Alors, parfois, ça trotte dans les têtes, ces choses-là,
01:39 si City est en finale de la Ligue des Champions.
01:41 Mais pour que City soit en finale de la Ligue des Champions,
01:43 il faut évidemment battre le Real Madrid.
01:45 Je rappelle toujours le truc le plus dingue l'année dernière
01:48 sur cette demi-finale face au Real.
01:50 Entre la 2e et la 2e du match aller,
01:53 et la 91e minute du match retour,
01:55 City était qualifié et ils se sont fait éliminer.
01:58 Donc, on connaît le Real, on sait ce que c'est,
01:59 et ils ne vont seulement pas le prendre de haut.
02:01 Mais oui, sur le papier,
02:03 il n'y a pas de raison de penser que City ne peut pas faire le triplé,
02:06 même si, encore une fois, si une seule équipe l'a réussi,
02:09 qui s'appelle Manchester United, il y a plus de 20 ans,
02:11 ce n'est pas un hasard.
02:12 C'est que c'est très compliqué, malgré les apparences.
02:15 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on a l'impression
02:16 que c'est vraiment la version ultime du City de Guardiola.
02:20 Alors, on a beaucoup parlé d'Erling Haaland,
02:22 et évidemment, il offre beaucoup de choses.
02:25 Et d'ailleurs, on a vu mercredi un peu des longs ballons expédiés de l'arrière,
02:28 ce qui ne ressemblait pas forcément au style Guardiola,
02:30 mais qui était ultra efficace,
02:31 parce qu'Alan de duel a fait vivre un calvaire à Robalding.
02:35 Donc, il y a une variété tactique qui est un petit peu nouvelle.
02:37 Et surtout, cette équipe de Guardiola,
02:40 avant, elle avait décidé de priver l'adversaire du ballon
02:43 pour mieux défendre.
02:45 Là, maintenant, même sans le ballon,
02:46 elle est franchement très, très compliquée à manœuvrer.
02:49 Et pour moi, c'est la grande nouveauté de cette équipe de City,
02:51 c'est que derrière, il y a un sentiment de surpuissance
02:55 que je n'ai pas le souvenir d'avoir vu souvent
02:58 avec les équipes de Guardiola quand elles n'avaient pas le ballon.
03:01 Donc, moi aussi, je suis plutôt...
03:03 Si je devais faire un pronostic maintenant, je dirais que oui.
03:06 Après, on sait qu'il faut se rappeler que la saison passée,
03:08 Liverpool était en route vers un possible quadruplé
03:11 qui, finalement, n'est pas arrivé.
03:13 Donc, les triplés, c'est jamais anodin,
03:16 c'est jamais facile à réussir, même si cette équipe gagne tout.
03:20 Moi, je trouve malgré tout que ça dit quelque chose sur Pep Guardiola.
03:25 Et je suis très content, au fond,
03:27 parce qu'on lui a souvent accolé cette équipe de...
03:30 Enfin, cette étiquette, pardon, pas de loser,
03:33 mais un petit peu de gars qui ne pouvaient pas gagner sans Lionel Messi,
03:36 ce qu'il fait depuis de très, très nombreuses années au plus haut niveau,
03:39 c'est quand même assez remarquable.
03:41 -L'étiquette que j'aurais du mal à lui décoller,
03:42 c'est est-ce qu'il peut gagner sans autant d'argent ?
03:45 Ça, j'ai toujours un doute. Mais ce que j'aime maintenant...
03:48 Moi, je ne suis pas très fan des dogmatiques,
03:50 mais finalement, Guardiola est plus que ça.
03:52 -Oui, bien sûr.
03:54 -Pendant longtemps, il a, je vais dire, détesté les avancentes.
03:58 Globalement, oui, ce n'était pas sa tasse de thé.
04:00 S'il pouvait s'en passer, ça lui allait très bien.
04:02 Et là, peut-être que son accomplissement définitif,
04:05 il va l'avoir grâce à un avancente, un vrai.
04:08 Et justement, ce que tu dis, ce qui s'est passé mercredi,
04:10 c'est-à-dire comme à l'allée,
04:13 City décide de s'adapter et de lâcher le ballon,
04:15 ça, ce n'est pas un dogmatique.
04:17 C'est un dogmatique, dire "Non, je vais mourir avec mes idées,
04:19 c'est-à-dire qu'on va avoir le ballon, on va faire ce qu'il faut."
04:21 Et justement, le monde à l'envers, comme on l'a vu avec Allende,
04:24 qui sert de bruille, après des longs ballons, souvent,
04:26 c'est ça, c'est-à-dire que c'est une adaptation permanente,
04:29 c'est des joueurs qui sont intelligents,
04:31 un coach qui l'est encore plus,
04:33 et tout un ensemble qui est bâti autour de ça.
04:37 C'est-à-dire, on ne va pas en revenir à parler du Paris-Saint-Germain,
04:40 ce n'est pas le sujet,
04:41 mais quand on voit ce que fait City,
04:42 à moyen à peu près équivalent, et ce que fait le PSG,
04:45 on se dit que voilà, on voit très bien ce qui manque,
04:48 et c'est vrai que c'est formidable de voir cette équipe qui réussit ça,
04:53 parce qu'on aime, on n'aime pas,
04:54 moi, j'ai une réticence avec les clubs hyperpuissants,
04:56 comme ça, il n'empêche que vous prenez du bon temps
04:59 à les voir jouer au football,
05:00 et en plus, il y a moins ce côté dogmatique,
05:03 donc adaptation, on peut se dire à chaque fois,
05:04 "Mais qu'est-ce qui va nous sortir ? Qu'est-ce qui va faire de différent ?"
05:07 Et quand je vois, parfois, qu'on arrive à se plaindre
05:11 du fait qu'Allende touche 12 ballons, 13 ballons,
05:14 sauf qu'il a mis 33 buts en Championnat de l'Angleterre,
05:17 moi, je veux bien d'un gars qui touche aussi peu de ballons.
05:19 Voilà, c'est son arme ultime, on le pressentait,
05:21 mais c'est peut-être en train d'arriver que là,
05:23 ils ont vraiment l'arme ultime avec un milieu de terrain
05:26 qui est fantastique et aussi incarné par De Bruyne,
05:29 et évidemment, cette espèce de cyborg qui écrase tous sur son chemin en attaque.
05:33 -Et c'est Jamie Carragher, dans sa chronique au Télégraphe,
05:37 qui a expliqué que pour lui,
05:39 ce serait presque plus surprenant et illogique
05:43 que si il manque le triplé plutôt qu'il ne le gagne.
05:45 Alors, encore une fois, on n'est pas sur cette tonalité-là chez nous.
05:49 On sait ce que vaut un triplé,
05:50 et c'est vraiment pas si simple que ça à obtenir,
05:53 mais j'ai quand même une question à te poser, Maxime.
05:57 Est-ce qu'on n'est pas en train d'assister
05:59 à peut-être la plus grande équipe de l'histoire du football anglais ?
06:04 Et c'est la thèse défendue par Carragher dans le Télégraphe
06:07 en disant que si City remporte cette Ligue des Champions cette saison,
06:10 certains penseront que nous sommes en train de voir
06:12 la meilleure équipe anglaise de tous les temps.
06:15 Il sera de plus en plus difficile d'aller à l'encontre de ce point de vue.
06:18 Et il ajoute aussi que c'est la façon dont ils le font,
06:20 le style, l'autorité, le panache, l'inventivité.
06:24 Sur la deuxième partie, je ne peux pas lui donner tort,
06:25 parce qu'elle a quelque chose de particulier.
06:27 Et comme tu dis, c'est une version potentiellement aboutie
06:30 de ce que Guardiola rêvait.
06:33 C'est Jamie Carragher qui le dit,
06:35 donc il faut toujours se rappeler qui est Jamie Carragher.
06:37 Jamie Carragher est un grand Liverpoolien historique.
06:41 Jamie Carragher a beaucoup de mal avec Manchester,
06:43 mais Manchester United surtout.
06:45 Donc voilà, ça l'arrange aussi de dire ça.
06:47 Il faut le dire.
06:48 Dans toute sa chronique, j'ai regardé, il ne cite pas une fois Manchester United,
06:52 parce que ça lui écorchera un peu la bouche.
06:55 Mais c'est normal, c'est de bonne guerre.
06:56 Alors moi, là-dessus, j'adore ces débats-là.
07:00 Mais je trouve que c'est déjà difficile de juger à force Yori.
07:04 C'est ça.
07:05 Alors a priori, oui, si, si, si, il y a beaucoup de si dans ce qu'il dit.
07:09 Donc moi, j'ai du mal.
07:10 Et encore une fois, j'attendrai de voir parce qu'il y a aussi la forme.
07:12 Imaginez que City gagne la finale de la Ligue des champions.
07:15 J'ai une bêtise sur un coup du sort, une mauvaise situation arbitrale.
07:19 Après avoir été dominé de A à Z par le Real, qui tape quatre fois sur les poteaux.
07:24 On pourra se dire bon, bah voilà la meilleure équipe de tous les temps.
07:26 Parce que ce qui est important avec City, c'est le fond et la forme.
07:28 Pour valider ça, il faut vraiment que le fond aille avec la forme.
07:32 Et quel que soit le fond et la forme, c'est-à-dire qu'il lâche le ballon ou pas.
07:35 Mais qu'on ait quelque chose, on se dise ça, c'est la pâte Guardiola qui a marché.
07:38 [Générique]

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