Me Nathalie Bucquet : «La vraie problématique, elle est sur l’état sinistré de la psychiatrie en France»
Selon l’avocate Innocence en danger, Me Nathalie Bucquet, la vraie problématique, elle est sur l’état sinistré de la psychiatrie en France : «La vraie problématique, elle est sur l’état sinistrée de la psychiatrie en France».
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00:00 Alors oui, tout à fait. À chaque fois qu'on a le crime d'un enfant,
00:03 ça fait appel à une réprogression sociale extrêmement importante
00:06 puisque ça envoie une douleur qui est quasiment viscérale.
00:09 On touche à la vie d'un enfant et ça suscite toujours beaucoup d'émotions
00:13 et c'est bien normal.
00:15 Pour autant, je vais rejoindre ce que disait M. Proutaud.
00:18 Aujourd'hui, je crois que la vraie problématique, elle est sur la psychiatrie,
00:22 l'état sinistré de la psychiatrie en France, à mon sens,
00:27 qui est aujourd'hui plus ce qu'on doit pointer dans ce dossier
00:30 au-delà d'une défaillance judiciaire.
00:33 Ça a été pointé par un rapport qui a été rendu par la Cour des comptes
00:37 au mois de mars de cette année,
00:40 qui vient pointer le fait qu'il serait nécessaire
00:43 de doubler le nombre d'étudiants en pédoxychiatrie.
00:47 Aujourd'hui, on évalue, ce rapport réévalue à 1,6 million d'enfants
00:52 et d'adolescents atteints de troubles,
00:54 et notamment entre 600 et 800 000 qui seraient atteints de troubles sévères.
00:59 Et pour autant, sur ces dix dernières années,
01:01 on a un tiers de pédopsychiatres en moins qui exercent.
01:09 Donc aujourd'hui, je crois que s'il y a une prise de confiance à avoir,
01:13 c'est la nécessité de renforcer les moyens au niveau de la pédopsychiatrie,
01:17 de voir également comment corréler cette psychiatrie avec la justice,
01:21 comment elle peut accompagner la justice.
01:23 Parce que si on s'en tient stricto sensu au texte,
01:27 dans ce dossier, en tout cas au regard des éléments
01:29 qui sont communiqués dans la presse,
01:30 puisque moi je n'ai pas encore accès au dossier,
01:32 les dispositions législatives ont toutes été utilisées.
01:36 Après, dans notre arsenal, nous n'avons pas de solution intermédiaire
01:40 entre le placement au sein du domicile familial,
01:45 une hospitalisation en pédopsychiatrie à plein temps,
01:47 mais là on manque de place,
01:49 et la détention des mineurs qui est perçue comme l'ultime recours,
01:53 puisqu'on privilégie d'abord l'éducatif sur le répressif,
01:58 et surtout en matière de mineurs,
02:00 ce qui est essentiel c'est de comprendre un mineur,
02:03 avant même de pouvoir envisager une sanction.
02:06 Dans le cadre de ce dossier,
02:07 on peut effectivement s'interroger sur les garanties
02:10 et ce qui était mis en place autour de ce jeune
02:14 au moment où il a réintégré son domicile familial.
02:17 Est-ce que ?
02:18 [Musique]
02:22 [SILENCE]