Dimitri Pavlenko, journaliste à Europe 1 : «En France, il n'y a pas de risque de défaut majeur, en revanche, on a un vrai problème d'impuissance publique».
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00:00 Quand même, il faut rappeler que les agences de notation a commencé par Fitch,
00:02 la Grèce en 2012-2013, ils ont rien vu venir.
00:05 La titrisation, les fameux subprimes en 2007-2008,
00:09 non seulement les agences n'ont rien vu venir,
00:11 mais en plus elles ont participé au problème
00:14 en mettant triple A à des produits qui deux ans après étaient en fait des trucs complètement pourris.
00:18 Voilà.
00:19 Et en fait, ça n'a plus tellement de valeur.
00:21 Regardez, vous prenez l'Italie.
00:22 L'Italie, elle est notée triple B chez Fitch.
00:24 Alors si on met notre petit...
00:26 Comment dire...
00:28 Notre petite grille de notation, triple B.
00:30 Bon, c'est cinq crans en dessous de la France.
00:33 On est limite catégorie spéculative.
00:35 Le bon du Trésor italien a dix ans, là, il s'échange.
00:38 Le rendement, c'est 4,1% de rendement.
00:41 La France, on est cinq crans au-dessus, c'est 2,9%.
00:44 Donc vous voyez, ce n'est pas non plus si grave que ça.
00:47 Après, je vous dirais qu'on ne s'inquiète pas non plus pour autant
00:50 parce que j'ai regardé les dernières adjudications des OAT.
00:53 Alors c'est quoi ?
00:54 C'est quand France Trésor commercialise la dette publique française.
00:58 Et donc le 16 mars, on a ainsi levé 13,5 milliards d'euros.
01:02 Il y a eu 30 milliards d'euros proposés, venus du monde entier.
01:05 Moi, moi, je veux de la dette française !
01:06 Moi, moi, moi !
01:07 Et tout le monde n'a pas pu être servi.
01:08 C'est vous dire combien en fait la dette française
01:10 reste un produit de placement extrêmement attractif.
01:14 Mais enfin quand même, moi je renote une chose, c'est que
01:17 il n'y a pas de risque de défaut majeur aujourd'hui en France.
01:20 En revanche, on a un vrai problème de finances publiques.
01:22 Qui me semble avoir été assez clair là-dessus.
01:24 Qui est surtout en fait un problème d'impuissance publique.
01:27 J'ai beaucoup écouté d'attentivement ce qu'a dit Jérôme Fourquet,
01:30 qui était hier l'invité du grand rendez-vous sur Europe 1 et C News.
01:33 Il disait, le problème central aujourd'hui, c'est l'incapacité à gouverner.
01:37 C'est notre impuissance publique qui fait qu'aujourd'hui,
01:39 l'exécutif ne peut pas améliorer les comptes.
01:42 Il n'a pas les marges politiques.
01:44 Et on se prend à rêver finalement d'un jour avoir un plan d'assainissement
01:49 de nos finances publiques comparable à ce qu'avait fait le général de Gaulle
01:51 en 1958 avec ce plan Jacques Rueff-Antoine Pinet.
01:55 Il avait choisi deux hommes qu'il n'aimait pas particulièrement,
01:57 mais qui ont su redresser les finances publiques de la France.
02:00 Et ça, on peut dire que ça a été un modèle de volontarisme politique
02:04 en matière de discipline financière pour la France.
02:06 Et on espère qu'un jour, ça reviendra, 75 ans plus tard.
02:11 Merci beaucoup, Dimitri, pour votre avis.
02:12 Merci.
02:13 ♪ ♪ ♪
02:16 [SILENCE]