Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, chère Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vasseur.
00:07Bonsoir Eliott.
00:08Ravis de vous retrouver les amis.
00:09Mathieu, avant de commencer cette émission, je le disais juste avant la publicité, vous
00:12êtes un génie.
00:13C'est un génie parce que c'est vrai que cinq ans plus tard, on parlera du Covid dans
00:16un instant et on oublie parfois tout ce qu'on a vécu.
00:19Et grâce à vous, ce week-end et ce soir, on va reparler un peu du Covid.
00:22C'est trop aimable.
00:23Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Puybelot.
00:26Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:28Un homme de nationalité marocaine a été placé en garde à vue après une agression
00:33à Cannes puis hospitalisé en psychiatrie.
00:35Il a été interpellé en fin de matinée après avoir menacé des policiers avec un
00:39couteau près du commissariat de la ville.
00:41L'individu, âgé de 21 ans, faisait l'objet d'une OQTF prolongée depuis le 10 mars.
00:47Une enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:49Bruno Retailleau menace de quitter le gouvernement si Paris renonce à un rapport de force avec
00:54l'Algérie.
00:55Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé dans Le Parisien alors qu'une première liste
00:59de ressortissants algériens à expulser de France vient d'être transmise à Alger.
01:04« Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment
01:09que je le refuserais », a soutenu Bruno Retailleau.
01:12Et puis cette vague de manifestants dans les rues de Belgrade en Serbie avec pour mot d'ordre
01:17la corruption tue.
01:19Une mobilisation massive menée par les étudiants serbes.
01:22Près de 107 000 personnes sont réunies.
01:25Selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur, aucun incident majeur n'a
01:29eu lieu à ce stade.
01:30Le gouvernement a lancé un appel à préserver la paix et la dignité du pays dans les heures
01:34à venir.
01:35Merci Isabelle pour le point sur l'information.
01:38A la une de face à Mathieu Bocoté, la menace russe se croiserait-elle avec la menace terroriste ?
01:44C'est du moins ce que certains membres du gouvernement ont laissé entendre.
01:46Prenons pour exemple les deux assaillants tchétchènes qui ont tué les professeurs
01:50Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:52La Russie pourtant est une cible du terrorisme islamiste.
01:55Alors que faut-il comprendre derrière ce discours officiel ?
01:58Élément de réponse dans un instant.
02:00C'était il y a cinq ans déjà mais personne n'a oublié ces rues désertes, ces commerces
02:04fermés, ces avions sur le tarmac.
02:06Le monde découvrait le confinement.
02:07Cinq ans plus tard, que retenir de cette période ?
02:10On en parle avec Mathieu Bocoté.
02:12Enfin, vous recevez ce samedi Emmanuel Hénin, universitaire, auteur de face à l'obscurantisme
02:16woke, livre censuré sous l'impulsion entre autres de Patrick Boucheron.
02:21Alors comment expliquer cette interdiction de paraître ?
02:23Pourquoi le livre dérange ?
02:24Entretien passionnant à suivre dans cette émission.
02:29Mathieu Bocoté, cela en a probablement surpris plusieurs, des membres du gouvernement cette
02:34semaine ont expliqué que la menace terroriste en France était aussi une menace russe.
02:39Et c'est sur cette étonnante déclaration que vous souhaitez revenir pour votre premier
02:43édito.
02:44Oui, ça m'a frappé.
02:45J'en ai glissé un mot cette semaine à Face à l'info en disant que je crois que nous
02:49sommes, avec cette déclaration, j'y reviendrai dans le détail, devant une entreprise soit
02:54consciente, soit maladroite, mais je pense que c'est consciente, de falsification du
02:59réel, c'est-à-dire de détournement de sens des événements pour imposer une espèce
03:04de réel alternatif que certains appelleraient mensonge.
03:07Alors, revenons sur les choses, il y a une menace russe, il y a une menace russe assurément.
03:12Et il faut la prendre au sérieux, je n'en doute pas.
03:16Par ailleurs, je note que la menace russe dont on nous parle, en général, est instrumentalisée
03:21de telle manière, cinq ans après la COVID, un peu pour une forme de même matraquage
03:25médiatique.
03:26Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous, nous dit-on.
03:28Vous êtes, à l'époque c'était vous êtes pour la logique du confinement, vous êtes
03:32pour la logique des mesures sanitaires, vous étiez un complotiste et un antivax ensuite.
03:36Aujourd'hui, soit vous êtes dans la logique gouvernementale, soit vous êtes un traître
03:41et un pro-russe.
03:42C'est assez lassant.
03:43Mais la meilleure manière, par ailleurs, je reviens sur la menace russe, il y a une
03:47menace russe à l'Est, la Russie se veut hostile au monde occidental, il n'en demeure
03:52pas moins que la meilleure manière de discréditer notre capacité à prendre au sérieux cette
03:56menace, c'est de faire en sorte qu'elle explique tous les problèmes dans nos sociétés
04:00aujourd'hui.
04:01Je ne suis pas loin de croire que dans quelques jours, on va nous dire que les changements
04:03climatiques sont un peu dus à la menace russe.
04:05Et s'il y a de la congestion sur les routes, c'est la menace russe.
04:08Et si par ailleurs, on paye trop d'impôts, c'est la menace russe.
04:10Et d'ailleurs, si je me suis pété un jour le pied par maladresse, ça doit être à
04:14cause des ressouscis.
04:15Donc là, la faute de la Russie devient une explication généralisée et on y arrive.
04:20Autrement dit, on surcharge la Russie d'explications et on coupe la réalité.
04:25La réalité, qu'est-ce que c'est ? C'est qu'en France, il y a une menace islamiste
04:29depuis longtemps.
04:30Cette menace islamiste, elle frappe l'ensemble du monde occidental aujourd'hui.
04:36Cette menace islamiste transcende les nationalités.
04:39Certains islamistes sont tchétchènes, d'autres islamistes sont marocains, d'autres islamistes
04:44sont algériens.
04:46Certains islamistes, ils viennent de partout dans le monde en fait, les islamistes.
04:50Mais, nous dire à part ce qu'il a la nationalité administrative russe, ce djihadiste peut donc
04:56être conscrit malgré lui dans la grande menace russe incarnée par Vladimir Poutine
05:01et soustrait à la menace islamiste qui frappe nos pays, notre pays depuis longtemps, ça
05:07c'est quand même fort de café.
05:08Alors comment expliquer ce moment, cette surenchère de la peur pour reprendre les uns, ce détournement
05:13de sens des événements ? C'est-à-dire qu'on est devant une menace islamiste, on
05:16dit non c'est la menace Poutine finalement.
05:17L'hypothèse 1, c'est qu'on nous prend tout simplement pour des imbéciles.
05:21Il est possible que le pouvoir nous prenne pour des imbéciles, puis ils disent on peut
05:24tout leur dire, ils vont tout avaler.
05:26C'est possible.
05:27Mais ayons d'autres hypothèses.
05:29La première, c'est que nous sommes devant une volonté très nette de tendre le discours
05:33sur un public, sur un monosujet.
05:36Il n'y a qu'un sujet en ce moment, c'est la question de la Russie, tout ce qui s'en
05:39éloigne ne peut être entendu, donc on va prendre tous les événements et on va les
05:44ramener à la Russie.
05:45Premier élément.
05:46Deuxième élément, il y a une volonté aussi de détourner l'attention de la menace islamiste
05:50dans le discours public.
05:51Pourquoi ? Je parle pas dans les services, je ne doute pas que les services de renseignement
05:56fassent leur travail à l'écart du discours public, mais le discours public, on pourrait
06:00partager des choses ainsi, quand on parle de la menace russe, on dit globalement ça
06:05va être favorable au bloc central, et quand on parle de la menace islamiste, on dit c'est
06:10favorable à la droite nationale, parce que l'un a identifié une menace, l'autre a identifié
06:14l'autre menace.
06:15Ce que je constate en ce moment, c'est qu'on fait tout pour favoriser politiquement et
06:21électoralement demain le bloc central, en se centrant exclusivement sur la Russie,
06:26moins on va parler de l'Algérie, moins on va parler de l'islamisme, moins on va parler
06:29de l'insécurité, moins on va parler des agressions régulières au couteau, moins
06:33on va parler de la réalité qui frappe les Français, et plus le bloc central sera favorisé.
06:37Et plus, dernier élément, il y a une volonté de déconstruire politiquement la question
06:42de l'immigration massive et de l'islamisme.
06:44Il y a une certaine constante chez certaines figures du pouvoir qui veulent à tout prix
06:49nous expliquer que la question de l'immigration massive et de l'islamisme ne se pose pas,
06:53elle n'existe pas, ce n'est pas une vraie question, et qu'est-ce qu'on a vu cette semaine
06:57quand on a parlé donc des assassins de Samuel Paty et de Dominique Bernard en disant « c'est
07:00le terrorisme russe qui nous frappe », je n'ai pas pu m'empêcher de me dire qu'on
07:05nous a fait le coup des supporters britanniques, ensuite on nous a fait le coup de Kevin et
07:09Matteo, et là maintenant on nous fait le coup des terroristes kryptopoutiniens.
07:12Je note d'ailleurs que l'auteur de ces trois déclarations est peut-être le même.
07:15Donc vous avez, à ce moment, c'est important, vous avez les événements du Stade de France,
07:21on dit « les supporters britanniques ne savent pas vivre, c'est hooligans qui frappent
07:25partout », sauf que c'était faux.
07:27Ensuite, Kevin et Matteo, c'était la manière de finalement détourner le sens des événements
07:32des émeutes, et là les terroristes russes quasi-poutiniens, je pense qu'on nous prend
07:37pour des imbéciles.
07:38Reste à voir s'il s'agit d'un ballon d'essai, parce que c'est tellement absurde, soyons
07:42sérieux, la Russie pose une menace, on n'est pas obligé de faire croire qu'elle représente
07:45aussi la menace qui vient du Sud.
07:47C'est tellement absurde qu'on peut se demander si c'est un ballon d'essai, on vérifie
07:50dans quelle mesure l'opinion va être sensible à cet argument, on voit dans quelle mesure
07:54l'ensemble des médias, aux ordres, tendent à reprendre ensuite un tel discours, ou est-ce
07:59qu'inversement, on est dans ce moment très particulier où le mensonge est tellement
08:02gros que c'est parce qu'il est gros et qu'il n'est pas cru qu'on l'impose, parce qu'on
08:06a compris que si on s'oppose au mensonge, eh bien on va en payer le prix, on va se faire
08:09traiter de pro-russe et pro-ci et pro-ça, donc on décide de se taire, on est peut-être
08:14dans des circonstances où le mensonge s'impose à nous avec d'autant plus de violence qu'il
08:19est gros et qu'il n'est pas cru, et c'est parce qu'il n'est pas cru qu'on n'hésite
08:22pas à l'imposer aux gens pour dire croyez sinon, ou taisez-vous, sinon vous en paierez
08:26le prix.
08:27Il y a peut-être un lien à faire entre cette histoire et d'étonnantes informations, laissant
08:32croire, mais nous en saurons plus cette semaine, qu'il y a eu une volonté des pouvoirs publics
08:38de, en quelque sorte, camoufler le racisme anti-blanc à l'œuvre lors du meurtre de
08:42Crépole en 2023, est-ce votre avis Mathieu Bocoté ?
08:45Vous parlez du meurtre de Crépole, c'est une bonne formule, je parlerai aussi du Raid,
08:50je parlerai aussi de la Razia, il y avait plusieurs manières, je ne parlerai jamais
08:53de l'Aryx, il ne faut quand même pas l'oublier, alors qu'est-ce qui s'est-il passé ? En fait,
08:58on a vu cette semaine surgir cette information qu'on aurait eu, globalement je le résume
09:03en un mot, on aurait eu un rapport des informations prouvant véritablement qu'il y avait une
09:08dimension de racisme anti-blanc au moment du Raid de Crépole, qu'on comprend que cet
09:14élément d'information a été laissé de côté dans un autre fichier pour ne pas
09:18être comptabilisé dans la lecture officielle des événements, donc on a eu d'ailleurs
09:22plusieurs, ça en indignait depuis au moins un an, c'est-à-dire d'un côté, il y avait
09:25dans le débat public, on savait qu'il y avait du racisme anti-blanc, et de l'autre
09:29côté, l'État n'avait pas enregistré ce fait, ce qui provoque une forme de scepticisme,
09:35et rappelons-nous comment avait tourné l'histoire de Crépole au fil du temps, d'abord on était
09:39frappé par l'événement, mais ensuite très rapidement le récit public a basculé, ceux
09:43qui voulaient, ceux qui notaient qu'il y avait du racisme anti-blanc là-dedans étaient
09:46les vrais coupables à Crépole, parce qu'il tendait à ethniciser la société, il tendait
09:52à diviser la société, à retourner les Français les uns contre les autres, c'est ce qu'on
09:55nous disait, donc si vous notiez qu'il y avait du racisme anti-blanc, vous étiez le vrai
09:59problème. De la même manière, on s'est beaucoup plus inquiétés de la bande de militants
10:03identitaires qui avait été manifestée après Crépole en disant « Ah ça y est, ce sont
10:07les râtonnades, les râtonnades vont commencer contre les gens de Romand-sur-Isère, donc
10:14les râtonnades vont commencer », mais c'était faux, c'était faux, c'est-à-dire qu'il y
10:17avait des sections de militants identitaires qui n'étaient pas très allumés, qui avaient
10:20été défilés, et là on avait le récit médiatique qui disait « Ah, les fascistes
10:24sont là, les fascistes c'est le vrai problème », et on faisait disparaître Crépole, rappelez-vous,
10:28un journaliste, son nom m'échappe, qui nous avait dit que finalement, est-ce que Thomas
10:32ne l'avait pas un peu cherché, est-ce qu'il n'avait pas un peu cherché son mauvais sort
10:36Thomas qui est mort à Crépole, comme s'il avait donné un coup de ventre au couteau
10:40qui l'avait tué, c'est quand même pas mal, et aujourd'hui, où en sommes-nous,
10:45et bien un an plus tard, et bien plusieurs se disent « Bon finalement l'information
10:48a peut-être, je dis bien peut-être, été dissimulée », c'est-à-dire que, et pourquoi
10:52c'est important de le mentionner ici, parce que le commun des mortels, à tort ou à raison
10:57est persuadé qu'on lui dissimule beaucoup de la réalité aujourd'hui, parce qu'on
11:01se dit « Si on sort ce bout de réalité, par exemple, sur l'insécurité, ah ça va
11:05être favorable à l'extrême-droite, ça va faire le jeu de l'extrême-droite ou
11:08du RN.
11:09Si on parle de cet autre bout de la réalité, alors ça va faire le jeu, on connaît le
11:12discours par cœur.
11:13Donc le commun des mortels a compris depuis un temps qu'on dissimule de l'information,
11:18consciemment ou inconsciemment, il sait qu'on cherche à lui dissimuler ce qui se passe
11:21en France, il a compris qu'un événement dramatique qui remet en question le récit
11:25du vivre ensemble diversitaire est un événement qu'il faut traiter comme un fait divers
11:29et en parler le moins possible, et le vrai problème, ce n'est pas cet événement,
11:33par exemple un meurtre, un massacre, un viol, le vrai problème c'est d'en parler
11:38et d'ainsi faire le jeu de l'extrême-droite entre guillemets, c'est ce qui s'est passé
11:41avec l'OLA, rappelez-vous, le service public s'était mobilisé pour nous expliquer que
11:44si on parlait du fait que la meurtrière présumée était sous le QTF, là il y avait
11:50un vrai problème, parce qu'on décidait de politiser le fait divers, c'est arrivé
11:53avec Philippine et tant d'autres histoires, et de ce point de vue nous sommes encore à
11:56ce moment très particulier où qui rapporte les événements, les faits, est présenté
12:00comme un danger pour la société, alors que ceux qui commettent les crimes sont vus
12:04comme des faits divers.
12:05C'est un thème sur lequel vous revenez souvent, la place du mensonge dans notre vie publique,
12:10pour vous nos dirigeants sont-ils simplement des menteurs, Mathieu Bocoté?
12:13Bien sûr que non, ce serait beaucoup plus simple si c'était comme ça que ça se passait,
12:17je ne pense pas que l'un et l'autre sont des menteurs méchants, je dis que nous sommes
12:21dans un régime, Miloche disait, idéocratique, qu'est-ce qu'on entend par là?
12:25C'est qu'il y a un dogme qui s'impose à nous et est jugé vrai dans nos sociétés,
12:30ce qui est conforme à ce dogme et est jugé faux, ce qui contredit ce dogme ou non pertinent.
12:36Donc globalement, si vous avez un événement qui vient confirmer le dogme, le dogme c'est
12:41la diversité est une richesse, l'immigration est en toutes circonstances une richesse,
12:44la France sera d'autant plus belle qu'elle sera européenne, l'insécurité est un fantasme
12:48d'extrême droite, allez-y avec tout ça, et bien la vérité ça consiste à répéter
12:53ce slogan et l'erreur, le mensonge, la désinformation, la fake news, la haine, consiste à invalider
12:59ce dogme.
13:00Et qu'est-ce qui se passe par ailleurs dans une société quand l'écart devient de plus
13:03en plus grand entre le dogme, l'utopie et la réalité qu'il contredit?
13:07Et bien le dogme ne s'adapte jamais, le dogme décide de se radicaliser, il devient de plus
13:13en plus punitif, il sanctionne ceux qui dévoilent ses failles, il sanctionne ceux qui remettent
13:18en question son discours, sa vision des choses.
13:22On disait à l'époque mieux vaut avoir tort avec Sartre que raison avec Aron, et bien
13:27à bien des égards aujourd'hui, une bonne partie de la gauche et du régime diversitaire
13:30pensent encore la même chose, mieux vaut mentir au service de la cause diversitaire
13:34que de constater que le régime diversitaire s'écroule sous nos yeux.
13:38L'idéocratie.
13:39Arthur de Vatrigan, revenons donc sur cette question de la menace russe qui s'est entremêlée
13:46avec la menace terroriste, quel est votre regard là-dessus?
13:49Je vais être beaucoup moins fin et délicat que Mathieu, le point commun de toutes ces
13:54Il a un nom, il a un visage, c'est celui de Gérald Darmanin, et ce ne sont plus des
13:59casseroles politiques qu'il traîne derrière lui, c'est carrément l'usine de fabrique.
14:03Si vous reprenez tout son historique en tant que ministre de l'Intérieur et garde des
14:07seaux, je me dis que c'est peut-être une particularité française, mais on a tendance
14:11à oublier très rapidement beaucoup de choses.
14:13Sur l'Algérie, puisqu'on a quand même un souci avec l'Algérie, ça n'aurait échappé
14:16à personne, en 2020 c'est quand même lui en tant que ministre de l'Intérieur qui va
14:19rendre hommage aux terroristes du FLN en déposant une gerbe bleu-blanc-rouge à ASG.
14:24Sur l'immigration, plus récemment, il a affirmé que l'immigration n'était pas
14:28mauvaise pour le pays, c'est un fait qui sera de plus en plus important et qu'il
14:32faut écouter le mouvement du monde, mais comme Mathieu l'a rappelé il y a quelques
14:36jours au micro de Sonia Mabrouk, Gérald Darmanin a ressorti son arme préférée, à savoir
14:41le mensonge, en affirmant en effet qu'il y avait un lien entre le terrorisme islamiste
14:46et la Russie, en expliquant que la Russie refusait de reprendre ses ressortissants tchétchènes,
14:50ce qui est un mensonge et honté puisqu'on sait tous que c'est l'État français qui
14:53a refusé, sous pression de l'extrême-gauche et d'associations, d'expulser la famille
14:57du tueur Dominique Bernard.
14:59Rappelez-vous également les émeutes de 2023, donc il y a le fameux Mathéo et Kévin, mais
15:03ce qu'il a dit aussi qu'on oublie c'est qu'au lendemain des émeutes, il a expliqué
15:06qu'il y avait 7000 Mathéo et Kévin, en expliquant qu'il y avait 45 000 policiers
15:11déployés.
15:12Ça fait un rapport de 6 policiers pour 1 Mathéo.
15:15Quand on voit le bazar et tout ce que ça a créé comme haies délinquances et comme
15:21réparations et comme coûts à venir, s'il voulait décrédibiliser les forces de l'ordre,
15:25il ne pouvait pas mieux s'y prendre.
15:26Et ensuite, il y a évidemment le plus gros scandale, le scandale d'État, qui est celui
15:31lancé par Gérald Darmanin lors de la finale de l'équipe des champions de 2022, qui a
15:36vu les supporters de Liverpool se faire dépouiller et casser la gueule par Mathéo et Kévin,
15:40il a accusé les Anglais.
15:42Donc non seulement il nous a fait passer pour des buses aux yeux du monde entier, il a failli
15:46relancer une guerre de 100 ans, mais peut-être encore pire, il a contraint même Mathéo
15:49à défendre l'Anglais.
15:50C'est vous dire le niveau d'erreur dans lequel il est allé.
15:53Mais si vous voulez, c'est juste pour résumer, ce n'est pas demain la veille que quelqu'un
15:58ira souffler le titre, à Gérald Darmanin, de mytho premier.
16:03Autre sujet à présent, parlons du Covid, 5 ans, cela fait 5 ans que le Covid est vraiment
16:10entré dans nos vies et nous devons, selon vous, en profiter pour finalement comprendre
16:13ce qui nous est arrivé, Mathieu, de votre côté.
16:15Franchement oui, c'est-à-dire je pense qu'on est plusieurs à avoir vécu cette période
16:19et on l'a mis en parenthèse en se disant que c'est une période de quelques années
16:22volées, quelques années insensées, quelques années absurdes, quelques années tellement
16:26absurdes qu'il est impossible de revenir et de comprendre ce qui s'est passé.
16:31Je pense qu'on est plusieurs et je me mets dans le lot à devoir faire un méa culpa
16:34sur cette période, à avoir adhéré beaucoup trop immédiatement, ensuite on en est sorti
16:39chacun à notre traitement, mais avoir adhéré beaucoup trop immédiatement aux récits médiatiques
16:43et publics et politiques dominants sur la Covid avec cette idée que dès que vous en
16:47sortiez un peu, vous aviez l'impression de participer à la propagation de la peste
16:52nouvelle.
16:53Donc il y a eu une immense période de répétition des slogans attendus, de soumission de l'esprit,
17:00d'abrutissement de l'intelligence, de conformisme effrayant et je pense qu'il faut revenir
17:04tous d'une manière ou de l'autre, tous ceux qui n'ont pas exprimé de réserve au
17:08moment, ils auraient dû devraient un jour faire un méa culpa, il m'est déjà arrivé
17:11de le faire, mais je n'hésite pas à le refaire aujourd'hui.
17:13Alors il y avait une pandémie bien évidemment, une pandémie, il faut réagir, mais quelques
17:17fois avec des confinements ciblés, en ciblant les populations fragiles, c'est ce qu'on
17:21aurait pu faire, mais on se disait qu'il ne fallait pas faire ça parce que ce n'était
17:23pas égalitaire, rappelez-vous.
17:24Et qu'est-ce que ça a révélé la Covid?
17:26Je vais donner quelques exemples, mais je pourrais en donner plusieurs autres.
17:29D'abord, ça nous a révélé une société où les médias étaient aux ordres comme
17:33pas possible, où les médias n'hésitent jamais à devenir les relais de la parole
17:37du pouvoir, des médias qui relaient une idéologie et qui sont d'une intolérance
17:42exceptionnelle envers tous ceux qui doutent au moment précis de la vérité officielle
17:48qu'on nous impose.
17:49Rappelez-vous, à l'époque, on traitait de complotistes ceux qui posaient la question
17:52de l'origine du virus, peut-être dans un laboratoire, est-ce que c'est possible
17:55aujourd'hui, on prend cette hypothèse très au sérieux, mais à l'époque, on traitait
17:58de désinformateurs et de complotistes antivax et tout le tralala, ceux qui s'inquiétaient
18:03de cela.
18:04On peut s'inquiéter aussi dans la période de la COVID de la destruction du pluralisme
18:08politique.
18:09Devant une crise comme celle-là, il n'était pas possible de dénoncer de sincères réserves
18:13sans être immédiatement chassé du périmètre de la parole politique autorisée.
18:18Et je pense que c'est regrettable qu'il n'y ait pas eu d'opposition véritable
18:23dans nos sociétés à ce moment-là, ou des oppositions très marginales.
18:26Et je note que quand vous êtes dans les marches sans arrêt, vous finissez quelquefois par
18:29perdre contact avec la réalité, donc on diabolisait les gens, on les traitait de complotistes
18:32sans arrêt, puis à un moment donné, on les enfermait dans les marges sans comprendre
18:36qu'il y avait un prix à payer pour ça.
18:37On a vu avec la COVID un pouvoir immense qui se donne le droit à un contrôle sur
18:42nos corps.
18:43C'est fascinant.
18:44Regardez ce qu'on a accepté.
18:45C'est quand même fascinant la docilité de nos sociétés.
18:48On a accepté comme société d'être enfermés véritablement chez nous et de nous surveiller
18:54les uns les autres comme voisins, et on nous poussait à pratiquer la délation, la délation
18:59qui est l'autre nom de l'abaissement et de l'avilissement de l'âme humaine.
19:03On nous poussait à la délation, on nous poussait à regarder si nos voisins se permettaient
19:06une petite fête exagérée, s'ils avaient un voisin de plus, s'ils sortaient cinq minutes
19:10trop tard, et on transformait notre société en société de délateurs, et le délateur
19:16était l'homme de référence, le citoyen exemplaire de la COVID.
19:19On a aboli les règles anthropologiques élémentaires, rappelez-vous le traitement réservé à ceux
19:24qui voulaient dire un dernier adieu à leurs proches, ceux qui voulaient enterrer leurs
19:28proches.
19:29On a eu, à travers cette période-là, une immense folie, une immense folie, et je pense
19:34qu'on doit chercher à comprendre comment nos sociétés ont pu basculer aussi rapidement
19:39là-dedans avec, j'ajoute, faut-il le dire, une forme de délire absolu, rappelez-vous
19:44le vocabulaire covidien, rappelez-vous l'auto-attestation, rappelez-vous peut-on se promener sur une
19:50plage, se promener seul en forêt sans masque, rappelez-vous cette période au Québec en
19:53janvier, janvier 2021, il fait moins 30°C au Québec en janvier, sachez-le, et bien
19:58on a eu un confinement à 20 heures le soir, c'était absurde, le confinement c'est le
20:02froid, et bien non, il fallait, c'est comme si on avait pris l'habitude de toujours faire
20:06des mesures supplémentaires de contraintes et le pouvoir ne savait plus s'arrêter,
20:10cette période est une période dont on devrait tous avoir honte.
20:13Vous parlez de la nécessité de faire un bilan, bien tu m'as coté, comment expliquer
20:16cette difficulté de lucidité?
20:19Je pense, je dis on a tous, il y a des gens qui dès le début ont compris ce qui se passait,
20:27mais on a tous d'une manière ou de l'autre participé à cette folie un jour, et on préfère
20:31souvent, l'individu comme la société préfère refouler le traumatisme plutôt que de l'assumer.
20:35Je ne suis pas psychologue, mais c'est probablement un mécanisme compréhensif, compréhensif
20:40dis-je, mais il n'en demeure pas moins que c'est un mécanisme malheureux la plupart
20:44du temps.
20:45Donc, on n'a pas vu par exemple les dangers pour la jeunesse, la jeune génération aujourd'hui
20:49qui a une existence complètement virtualisée, évidemment la révolution technologique était
20:52déjà engagée, la révolution de la virtualité était déjà engagée, mais une société
20:56qui allait à l'école par écran interposé, qui était privée des rapports sociaux élémentaires,
21:01privée des contacts humains élémentaires, des enfants masqués, ne l'oubliez pas, le
21:05prix à payer pour cette perte de socialisation était immense, le décrochage mental, je
21:09pense que les problèmes de santé mentale dont on nous parle aujourd'hui ne sont pas,
21:13on ne peut pas les dissocier complètement de la période COVID, mais on a décidé de
21:17refouler, et à l'échelle de l'histoire, je dirais que nous devrons probablement traiter
21:21cette période, non pas comme une répétition pensée, mais comme une grande répétition
21:27d'un totalitarisme à venir si le pire était certain dans nos sociétés, on a vu à quel
21:31point on était docile, à quel point on pouvait soumettre, à quel point on pouvait répéter
21:34des slogans, et si demain pour une autre crise, une crise climatique, si demain pour une
21:38autre crise, je ne sais laquelle, on nous disait il faut tous se confiner et se soumettre
21:42et faire ce qu'on nous dit, et sinon vous êtes le méchant du jour, et bien je crains
21:45que nos sociétés portent en elles cette possibilité de l'auto-enfermement.
21:49Est-ce que vous êtes resté idéologiquement confiné, Arthur de Vatrican ?
21:53Non, je ne serais plus mesuré, parce qu'il faut quand même toujours se rappeler qu'au
21:56début c'était l'inconnu pour beaucoup de monde, mais le problème c'est que dans la
22:01tête de nos gouvernants et d'Emmanuel Macron surtout, qui depuis les gilets jaunes a découvert
22:06que rien ne l'excitait plus qu'une crise, ne pas tout savoir et parfois être impuissant,
22:11pour eux c'est le péché originel, et donc au lieu de dire on ne sait pas ou on hésite,
22:16on ment, on ment en convainquant des experts, c'est la technocratie, c'est la rupture
22:20avec la politique de conviction qui caractérise la démocratie, on débat, là non c'est
22:24les experts qui disent, donc il n'y a qu'une seule réponse, les autres c'est du fake
22:27news, et le drame de cette expertise, c'est parce qu'on a découvert que les débats
22:31de médecins il y en a toujours eu dans les colloques, il y en a toujours eu dans les
22:33revues, là elles se faisaient sur les plateaux télé, et sur les plateaux télé ce n'est
22:36pas la même chose, on est dans un jeu, on est beaucoup plus affirmatif, et le problème
22:41c'est qu'en voulant combattre le complotisme, ils l'ont alimenté et accéléré par leurs
22:46mensonges et leur prétention le complotisme.
22:50Ensuite, nous avons longtemps cru, dans notre époque, penser ou en tout cas qu'on pouvait
22:57tout savoir et tout prévoir, cette pandémie elle a révélé surtout notre ignorance abyssale,
23:02et cette période étrange aura dû nous rendre humbles, elle a fait tout l'inverse depuis,
23:06si vous voulez, le doute est devenu un ennemi, et la certitude est devenue une arme.
23:11Avec la modernité du progrès, on a dit qu'on allait éliminer tous les maux, on a éliminé
23:15des outils conjugés obsolètes, des outils mentaux, des outils éthiques, des outils
23:20spirituels.
23:21Or, dans une société qui est à tel point organisée autour de la santé, on a plus
23:26que besoin de ces outils, mais c'est l'inverse qui sont produits, c'est-à-dire qu'on ne
23:30s'attache plus à ce que définissait Walter Benjamin, on ne s'attache plus qu'à ce que
23:34définissait Walter Benjamin, c'est-à-dire la vie juste, la vie juste c'est le simple
23:38fait de vivre.
23:39Et bien, l'exemple le plus effrayant, c'est ce qui s'est passé dans les EHPAD.
23:42Dans les EHPAD, pour protéger la vie, on a mis en place des protocoles qui ont aboli
23:47l'existence, c'est-à-dire qu'on a mis sous perfusion de médicaments, mais on a retiré
23:51la seule perfusion qui est indispensable en fin de vie, c'est celle de l'amour, c'est-à-dire
23:55celle de la relation avec les proches, de la relation avec sa famille.
23:58Pareil, on a privé des gens et des Français du dernier adieu.
24:02Et ça, oui, ce n'est pas le simple fait de vivre, mais c'est toutes les composantes et
24:05préoccupations humaines qu'on a oubliées, qu'on a supprimées.
24:08Et si certains ont été dociles et si on a pu les permettre des choses, c'est parce
24:12qu'on a tout centré, notre vie et notre préoccupation, uniquement au simple fait
24:16de vivre.
24:17Et je rappelle juste une chose, c'est qu'on sait qu'il y a en tout homme et donc en tout
24:20gouvernement le désir de tout contrôler, évidemment, c'est naturel, mais qu'est-ce
24:24qu'il y a de plus docile qu'une population dont la seule préoccupation et la seule ambition
24:28est le simple fait de vivre ?
24:30Nous parlerons dans l'heure des pros de cet article passionnant d'Agnès Leclerc dans
24:33les colonnes du Figaro, le deuil impossible des familles privées d'un dernier adieu pendant
24:37le Covid.
24:38Il a été jeté dans une housse avec de la javel et mise en bière immédiatement.
24:43Et elle revient aussi sur des témoignages de personnes qui ont perdu leurs proches dans
24:47les EHPAD.
24:48Elles n'étaient même pas autorisées à les voir.
24:50La publicité, on revient dans un instant, entretien passionnant à suivre d'une femme
24:54qui a été censurée, elle s'appelle Emmanuelle Hénin, elle est universitaire, elle a écrit
24:59un livre face à l'obscurantisme woke et ce livre, si je comprends bien, ne paraîtra
25:04pas.
25:05Pourquoi ? Réponse dans un instant.
25:07Un peu plus de 19h30 sur CNews pour la suite de Face à Mathieu Bocoté, toujours avec
25:16Mathieu bien sûr et Arthur Devat-Trigan.
25:18Merci d'être avec nous Emmanuel Hénin, vous êtes universitaire, professeur à la
25:23Sorbonne, vous avez écrit un livre, un livre censuré face à l'obscurantisme woke et
25:29la question qu'on doit se poser ce soir, c'est pourquoi avoir invité Emmanuel Hénin
25:33ce soir Mathieu Bocoté ?
25:34Parce que ce livre était attendu face à l'obscurantisme woke, dirigé par trois universitaires
25:38reconnus, rassemblant plusieurs contributions, qui devait sortir très bientôt et qui ne
25:43sortira pas, donc pour comprendre, est-ce de la censure et si oui, qu'en pensez-vous
25:47Emmanuel Hénin, bonsoir.
25:48Bonsoir.
25:49Alors, ce livre face à l'obscurantisme woke était annoncé par les presses universitaires
25:53de France dans quelques semaines à peine et nous avons appris il y a quelques jours
25:57que le livre finalement ne paraîtrait pas.
26:00Pourquoi ?
26:01Alors, il se trouve que nous-mêmes avons été prévenus quasiment par les journalistes.
26:07En fait, les journalistes ont eu l'information avant nous, lundi matin, avant les trois co-directeurs
26:13et avant les auteurs bien sûr, il y a en tout 26 auteurs et nous sommes trois à diriger
26:16avec Pierre Vermeeren et Xavier Laurent Salvador.
26:19Alors, nous avons appris donc à 14h exactement lundi que le livre ne sortait pas.
26:26Le directeur de collection, Paul Garapon, nous écrit en nous disant, étant donné
26:31le contexte, le contexte n'est pas favorable.
26:33Voilà, on essaye de creuser un petit peu et on découvre, à vrai dire c'est Paul
26:38Sujit qui a trouvé le poteau, en tout cas une partie de la question, c'est que le
26:43vendredi précédent s'était tenu au Collège de France, une manifestation, stand up for
26:47science, manifestation tout à fait honorable, enfin je veux dire tout à fait, qui n'avait
26:54rien à voir avec notre livre évidemment, collectif d'universitaires qui soutiennent
27:00les universitaires censurés par Donald Trump.
27:03Et au cours de cette manifestation, Patrick Boucheron a voué aux gémonies, a véritablement
27:08excommunié ce livre et excommunié aussi cette maison, maison d'édition extrêmement
27:14prestigieuse, ancienne, les presses universitaires de France, qui se trouve comme par hasard
27:19être rivale de son éditeur à lui, Le Seuil.
27:23On n'a pas tous les fils, tous les éléments du problème, mais c'est clairement un élément
27:27du problème.
27:28Un autre étant que l'éditeur a été travaillé au corps par des journalistes d'un certain
27:33média de gauche, Libération pour ne pas le citer, entre autres, et depuis quelques
27:37semaines était déjà très réticent, même si on l'a appris après coup, et on a même
27:42appris après coup qu'il avait en fait déprogrammé, enlevé le livre de catalogue des libraires
27:47depuis quelques jours, mais ça on l'a su après coup.
27:49Alors, ce qu'on a pu comprendre, lisant la presse, c'est qu'on vous accuse globalement,
27:53puisque vous critiquez le wokeisme, vous êtes donc Trumpienne, puisque vous critiquez aussi
27:59plus largement, je crois, des politiques comme équité, diversité, inclusion, les politiques
28:03de discrimination positive à l'université, mais pas seulement ces politiques, et bien
28:07vous êtes probablement vous-même coupable de logique d'exclusion, logique de discrimination.
28:11Donc, quelle est la nature du procès que l'on fait contre votre livre ?
28:15Alors, c'est une sorte de procès d'intention, c'est véritablement une excommunication.
28:20Alors, je fais volontiers le parallèle avec l'index des livres interdits, l'index Librorum
28:25Prohibitorum, fondé en 1559 par Paul IV, et qui a censuré notamment le livre de Copernic,
28:32qui a été pari en 1543, et avec l'affaire Galilée, il a été censuré, il a aussi
28:36censuré Montaigne, et plus tard Rousseau, donc nous sommes finalement très heureux
28:40de figurer parmi ces illustres censurés.
28:43La seule différence, c'est que cet index d'une église catholique absolument tyrannique
28:49et obscure, cette église lisait les livres avant de les censurer, et donc ce qui est
28:54extraordinaire, et je pense que c'est une des raisons véritablement du fait que tous
29:00les médias parlent de cet événement, qui n'en est évidemment pas un grand à l'histoire
29:03de tout ce qui se passe dans le monde, c'est la première fois en France, et peut-être
29:07dans l'absolu, qu'un livre est censuré, d'abord à deux semaines de sa sortie, et
29:12ensuite, totalement préalablement, sur un soupçon, sur quoi un titre, c'est-à-dire
29:17deux mots, obscurantisme et wauquie.
29:19Alors c'est particulier parce que vous critiquez le wauquisme, vous me direz la définition
29:24que vous en faites d'ailleurs, et on avait l'impression, certains se disent par exemple
29:27que le wauquisme est fragilisé aux Etats-Unis, quelques-uns se disaient il va tomber aussi
29:31en Europe, mais est-ce qu'on ne peut pas se dire plutôt que parce qu'il est fragilisé
29:34aux Etats-Unis, et que la figure de Trump est une figure controversée, il risque de
29:37se radicaliser en Europe ?
29:39Non mais c'est évidemment, on s'aperçoit de ça, on hésitait entre les deux hypothèses
29:42en effet, avec l'élection de Trump, alors oui, une précision importante, l'ouvrage
29:45a été rédigé bien avant l'élection de Trump, et la plupart des articles même datent
29:49de 2023, mais il a été retardé, le temps d'avoir, donc ça n'a absolument rien à
29:53voir avec Trump, il n'est pas question ni de Trump, ni de sa politique à l'instant
29:57dans l'ouvrage, donc déjà, pour préciser cela.
30:00Ensuite, il est évident que Trump est devenue la nouvelle figure du fascisme, et donc l'épouvantail,
30:06l'extrême droite, et bon, moi depuis que je me suis engagée dans cette affaire en
30:092021, pour la liberté d'expression à l'université, et bien les seuls arguments, entre guillemets,
30:16que j'ai reçus de mes adversaires, c'est extrême droite, extrême droite, fasciste,
30:20c'est tout, voilà, c'est-à-dire des accusations, des anathèmes, voilà, donc c'est un anathème,
30:25c'est le nouveau nom si vous voulez, pour changer un peu, au lieu de nous traiter de
30:28Hitler, on nous traite de Trump.
30:30Arthur de Vatrigan.
30:31On appelle ça la tyrannie, mais est-ce que cette tyrannie ne révèle pas justement le
30:36peu, finalement, d'influence que peut avoir ces woke, ou ce courant, ou ces perroquets ?
30:41Alors, il est clair qu'il y a une véritable panique de cette gauche morale, qui s'aperçoit
30:48que son magistère, qui était incontestée depuis les années 1980, depuis qu'elle a
30:55renoncé à soutenir les classes populaires, la laïcité, etc., pour se lancer dans l'apologie
31:03des minorités et autres, et bien cette gauche morale est un peu aux abois, c'est une citadelle
31:09assiégée, en réalité, et en effet, si vraiment notre livre était inoffensif, pourquoi ne
31:15pas le laisser paraître, il serait tombé aux oubliettes, un obscur, un poussiéreux
31:19livre finalement, dont personne n'aurait parlé, et finalement, merci nos censeurs,
31:23merci, puisque grâce à eux, ce livre va avoir un succès phénoménal quand il sortira.
31:27Alors, vous disiez, c'est la première fois qu'un livre a été censuré, peut-être
31:31qu'on pourrait inscrire ça dans une histoire un peu plus longue, l'hégémonie d'une
31:35certaine gauche sur l'université française ne date pas d'hier, elle était marxiste
31:40autrefois, foucaldienne ensuite, aujourd'hui ça change un peu, est-ce que la liberté
31:44d'expression, dans l'université française j'entends, a véritablement été en aussi
31:49bonne santé que ça depuis si longtemps, est-ce que la dérive de censure est si récente,
31:53est-ce que si on pense à l'époque de Raymond Aron, si on pense à l'époque, ensuite le
31:56parcours des gens du débat, le commentaire, qui ont créé quelques fois les revues à
32:00l'extérieur de l'institution pour faire vivre la pensée, est-ce qu'on ne peut pas
32:02dire que la censure existe depuis plus longtemps que ça dans l'université?
32:05Il est vrai que Raymond Aron ne pouvait pas, par exemple, entrer avec le normal supérieur
32:09à une certaine époque, néanmoins, je pense qu'il y a une différence, d'abord parce
32:13que l'obscurantisme n'était pas tel, c'est-à-dire les marxistes avaient une certaine
32:17culture, ils avaient lu des choses, alors que là, la nouveauté, c'est qu'on nous
32:20dit, on n'a pas lu votre livre, mais c'est fasciste, de même, les étudiants, le collectif
32:25d'étudiants qui a censuré Éric Marty, quand il est venu présenter son livre, le
32:30sexe des modernes, à l'université de Genève, les étudiants l'ont accueilli avec un charivari,
32:35lui ont renversé de l'eau sur la tête, ont déchiré ses feuilles, et ont dit, monsieur
32:38Marty, on n'a pas lu votre livre, mais vous êtes transphobe.
32:40Alors, dans le même état d'esprit, je pense à Florence Bergeau-Blackler, Florence Bergeau-Blackler
32:45qu'on veut interdire de conférence dans sa propre institution, et pas seulement, parce
32:49qu'on la soupçonne d'islamophobie, on l'a dit, proche de l'extrême droite, désormais,
32:53c'est la nouvelle manière d'étiqueter quelqu'un, dans Libération, d'ailleurs, c'est ce qu'on
32:56a dit, alors que ce que j'en sais, c'est d'abord et avant tout, une universitaire qui
32:59produit des travaux de grande qualité.
33:01Oui, bien sûr, il y a un véritable obscurantisme, alors, on arrive dans ce que Chantal Delsol
33:07appelle une ère post-scientifique, et de fait, dans le livre, je fais un parallèle
33:11entre l'ère pré-scientifique et l'ère post-scientifique, c'est-à-dire qu'on a l'impression de sortir
33:16de 400 ans, depuis la révolution scientifique avec Galilée, Copernic, etc., de 400 ans
33:22où la science européenne a tout découvert, et qu'une parenthèse se referme, d'ailleurs,
33:26c'est ce que dit Delsol, c'est ce que dit aussi Lee McIntyre dans Dark Ages, en 2006,
33:31et maintenant, on voit fleurir des fausses sciences à nouveau.
33:34Par exemple, dans cette très célèbre lettre de Gargantua à Pantagruel, le texte de Rabelais
33:40est très magnifique.
33:41Que disait Rabelais ? Il disait qu'il faut sortir des fausses sciences, il faut bien
33:45distinguer, par exemple, l'astronomie et l'astrologie, et qu'est-ce qu'il faut faire ?
33:48Il faut observer la nature, il faut arrêter de gloser, il faut arrêter à l'université
33:52de gloser Aristote au lieu de regarder le ciel, il faut vraiment regarder la nature,
33:56regarder les poissons, etc.
33:57Et qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? On arrête de regarder la nature, et on glose.
34:01On glose quoi ? On glose Butler, on glose indéfiniment Foucault, etc.
34:07On a l'impression que le cercle est revenu au point de départ, et cette fausse science
34:12elle se caractérise par le fait de ne pas pouvoir interroger les axiomes, la police
34:17est raciste, l'Occident est colonial, les Blancs sont coupables, que sais-je, le sexe
34:22n'existe pas, le sexe est un spectre, il y a un certain nombre d'axiomes qu'on n'a
34:25pas le droit d'interroger.
34:26Si vous l'interrogez, hop, on vous file des casseroles sur la tête, de l'eau, on déchire
34:30vos livres, on interdit.
34:32Et la glose qui remplace l'observation du réel.
34:37Il y a un déni de réalité sur lequel toutes ces idéologies reposent, et donc ils sont
34:41aux abois, puisque quand quelque chose est réel et naturel, il suffit de le regarder.
34:45Mais quand quelque chose est artificiel et faux, il faut absolument endoctriner les gens
34:49pour qu'ils y croient.
34:50C'est exactement ce qui s'est passé pendant tous les totalitarismes, on leur repassait
34:53en boucle tous les mensonges en espérant qu'ils n'auraient pas l'idée de regarder
34:56le ciel ou regarder les gens autour d'eux.
34:58De ce point de vue, est-ce que tout ça ne vous fait pas penser à un panysyncho sous
35:01l'RSS, c'est-à-dire que la génétique devait s'adapter aux exigences du marxisme,
35:06aujourd'hui la biologie doit s'adapter aux exigences de la théorie du genre, et
35:09vous pourriez dire, est-ce qu'il n'y a pas une forme de lysynchisme contemporain
35:11aujourd'hui, et je fais le lien, est-ce que ces fausses sciences aujourd'hui ne se
35:15prétendent pas paradoxalement les seules vraies sciences ?
35:17Oui, bien sûr.
35:18Alors, je vais quand même citer quelques fausses sciences, parce que je reviendrai
35:20sur la théorie du long, parce que c'est vrai que c'est un cas absolument paradigmatique.
35:26Mais il faut quand même savoir que maintenant, il y a un master de magie et de sciences occultes
35:30à l'université d'Exeter, qu'il y a des colloques de spiritisme, parler avec les
35:34morts, qu'il existe des mathématiques queer, de la linguistique des plantes, qui prétendent
35:41que les plantes se parlent entre elles et que c'est juste nous qui ne savons pas les
35:44entendre.
35:45Également, très intéressant, l'archéologie queer, en quoi ça consiste ?
35:49Eh bien, vous allez déterrer des ossements de vikings et dire « ce viking est non-binaire
35:53».
35:55Il y a tout un art, toute une controverse sur ce viking non-binaire.
35:57Et donc, voilà ce que c'est les fausses sciences.
36:00Je précise quand même pour nos auditeurs, parce qu'on peut penser que j'exagère,
36:03etc.
36:04Non, il y a vraiment tout cela, cela existe.
36:06Pour revenir sur le lysenckisme, justement Céline Masson et Caroline Eliachev, dans
36:13leur dernier livre, font le lien entre la théorie du genre et le lysenckisme.
36:17En effet, qui était Trofim Lysenko, c'est quelqu'un qui avait décidé que la génétique
36:21n'existait pas.
36:23Et donc, soutenu par Staline, il a quand même été décoré, il a quand même réussi
36:26à faire envoyer en prison ou même à l'échafaud tous ses opposants, ce qui ne va pas nous
36:32arriver.
36:33Donc, évidemment, tous les parallèles avec le totalitarisme, je l'ai fait en connaissance
36:37de cause, avec précaution oratoire, parce qu'évidemment, je ne pense pas finir au
36:40goulag, sauf bien sûr transformation encore de notre régime politique.
36:47En tout cas, oui, l'exemple de la théorie du genre est excellent parce qu'on vous
36:54dit, le sexe est un spectre, il existe 72 genres différents au minimum, on en découvre
37:01tous les jours, et on vous rééduque véritablement.
37:05Moi, j'ai été à une séance de rééducation, parce qu'il faut savoir qu'il y a des associations
37:12transactivistes, transaffirmatives, qui sont payées par l'État, payées très grassement,
37:18tellement grassement qu'elles peuvent intenter des procès à tout bout de champ, à tout
37:21le monde, et qu'elles viennent faire des séances de rééducation auxquelles les professeurs
37:25sont vraiment très chaleureusement conviés d'aller.
37:28Donc, j'y suis allée, et là, c'était juste un délire du début à la fin, le sexe
37:34n'existe pas.
37:35Alors, vous vous sentez quoi ? Je peux me sentir femme à midi, homme à 14 heures et
37:39ni l'un ni l'autre à 16.
37:42Les opérations, c'est rien du tout, c'est comme de se faire enlever un ongle, un ongle
37:47incarné bien sûr, de changer de sexe, enfin voilà, tout ça, tout ce délire, et on nous
37:52a expliqué d'ailleurs, chose intéressante, qu'il ne fallait surtout pas dire ni transgenre,
37:56ni transsexuel, il fallait dire trans.
37:58Et trans, c'est vraiment l'essence de la modernité, c'est-à-dire un pur mouvement,
38:03une non-essence trans, et d'ailleurs, elle illustrait sa conférence par un visuel où
38:08il y avait un gros camion, puis un avion, sur lequel il y avait écrit trans, parce
38:12qu'il y a pas mal de transporteurs qui s'appellent trans, voilà.
38:13Qu'est-ce que c'est que l'homme moderne ? C'est un être en mouvement, et le trans
38:17comme le migrant sont vraiment l'essence de notre contemporanéité.
38:20Arsaud de La Triguant.
38:22Donc, on vous entend, l'université est prise en otrage par des dingues, les faux-sciences
38:28prennent le dessus sur les vraies sciences, question simple, mais peut-être réponse
38:33compliquée sûrement, comment libérer l'université de ces fous ?
38:37Alors, d'abord, il faut dire qu'il y a quand même une très petite minorité de
38:42fous, parce que sinon, je pense que mes collègues vont me tomber dessus, et à juste titre, parce
38:46qu'il y a quand même essentiellement en université des gens qui travaillent admirablement,
38:50pas toujours très reconnus, etc., qui enseignent aussi admirablement.
38:53Bon, le problème principal, pour moi, il n'est pas tellement dans les colocs, enfin
38:58dans ces fous qui travaillent, mais il est dans l'institution, il est dans la structure.
39:02Pourquoi ? Parce que si ces fous, on ne leur donnait pas des centaines de milliers d'euros
39:06pour poursuivre leur recherche, elles n'existeraient pas, ces recherches, tout simplement.
39:09Donc, en réalité, c'est cette espèce d'idéologie officielle qui a absolument
39:14noyauté tout, grâce à une bureaucratie tentaculaire, et qui fait qu'on est bombardé.
39:19Bon, d'abord, qui fait que tous les crédits, notamment de l'Union européenne, vont massivement
39:25vers cela, vers le financement de ces recherches, premièrement, et deuxièmement, que grâce
39:31à cette bureaucratie assez mêle, incessante, on est véritablement rééduqué.
39:35Je donne un exemple, l'écriture inclusive, ou le bégaiement inclusif, qui fait que
39:39tous les mails qu'on reçoit sont soit complètement charcutés, avec des points partout, soit
39:44en mode perroquet, chers et chères étudiantes, étudiants, maîtresses et maîtres de conférences,
39:48etc.
39:49Au bout d'un moment, les gens sont pénétrés de ça, et si les étudiants reçoivent 40
39:54mails comme ça par jour, voilà.
39:55Donc, à mon avis, le problème ne vient absolument pas des collègues, parce que la immense majorité
40:00de mes collègues ne sont pas des fanatiques, simplement, on crée effectivement les fanatiques.
40:04Pourquoi ? Parce que si un jeune doctorant désargenté se dit « sur quoi je vais travailler
40:07? » Ah ben tiens, il vaudrait peut-être mieux travailler sur, je ne sais pas, sur
40:13la viking non-binaire, ça va me rapporter de l'argent, j'aurai une bonne bourse de
40:16thèse, plutôt que travailler sur les ouvriers dans les mines sidérurgiques au 19ème, voilà.
40:22Alors, il nous reste une minute trente, deux questions qui sont, je crois, assez importantes.
40:26Premièrement, donc si vous nous dites que la majorité des collègues ont plutôt la
40:29tête bien faite, et que c'est une minorité qui tient l'université, à quelle condition
40:33est-ce que cette minorité pourrait tomber ? Et deuxième question qui concerne votre
40:37livre, il est censuré, est-ce qu'il y a une possibilité peut-être de paraître
40:41chez un autre éditeur dans les prochaines semaines, les prochains mois ?
40:44Alors, la condition, elle a un nom, ça s'appelle le courage, voilà, donc j'invite tous mes
40:48collègues, les étudiants aussi qui sont avec moi, alors, à s'exprimer tout simplement,
40:53parce que dans la Sorbonne, alors, Sorbonne Université, on est deux, on va parler, avec
40:57Pierre-Henri Tavoyot, et avec, à Paris 1, nous avons Pierre Vermeyren, merci, sur des
41:01milliers, des milliers d'enseignants, dont une grosse partie sont d'accord avec nous,
41:05au moins avec l'immense majorité, ce qu'on dit, de même les étudiants, c'est une minorité
41:10aussi, c'est une minorité qui bloque, à chaque fois que c'est bloqué par des pro-palestiniens
41:14et tout, j'ai des tas d'étudiants qui râlent, qui viennent me voir, qui ne sont pas contents,
41:17bon, j'ai des étudiants qui m'ont appelé, j'invite tout le monde à regarder la vidéo
41:20du Figaro, simplement les deux minutes où je lis une lettre d'étudiante qui me soutient
41:24à fond et qui dit, on ne peut pas parler, on ne peut pas parler, mais on vous soutient,
41:29donc j'invite tout simplement tous ceux qui sont d'accord à s'exprimer.
41:32Il nous reste 26 secondes, est-ce que ce livre a une chance de paraître ailleurs ? Est-ce qu'on
41:37pourra le lire finalement en 2025 ? Alors, vous allez pouvoir le lire au mois de mai,
41:40nous sommes en tractation avec un autre éditeur, ce sera la prochaine révélation,
41:44mais en tout cas, il va paraître et très bientôt, et ce ne sera certainement pas
41:47les presses universitaires de France. Et bien, un grand merci Emmanuel Hénin
41:50d'être venu sur le plateau de CNews, je rappelle ce livre pour l'instant,
41:54qui ne peut pas apparaître face à l'obscurantisme woke, et nous espérons le lire dans les prochaines
42:01semaines, dans les prochains mois. Merci à tous les trois, dans un instant, c'est l'heure des pros,
42:04on se retrouve dans un instant, chers téléspectateurs, à tout de suite.