Sacha Houlié : «J’irai à l’IGPN pour nous rendre compte (…) et vérifier l’effectivité des sanctions»

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Sacha Houlié, député Renaissance et président de la Commission des lois à l'Assemblée nationale, répond aux questions de Dimitri Pavlenko au sujet des manifestations du 1er mai qui ont eu lieu dans toutes la France.
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Transcript
00:00 [Musique]
00:05 Il est 8h13 sur Europe. Bonjour Sacha Houllier.
00:07 Bonjour.
00:08 Bienvenue député Renaissance de la Vienne, président de la commission des lois à l'Assemblée nationale.
00:12 Certains avaient annoncé un 1er mai historique Sacha Houllier.
00:15 Bon finalement la routine, beaucoup de monde certes, mais aussi beaucoup de cases, beaucoup de blessés,
00:19 plus de 100 policiers à l'hôpital ou l'infirmerie.
00:22 Bref la corrida, un classique qu'on a depuis trois mois entre le gouvernement et la rue.
00:26 La question qui se pose c'est "et après ?"
00:28 Est-ce que vous voyez se profiler l'apaisement qui est recherché par Emmanuel Macron
00:33 depuis qu'il a décrété ces fameux 100 jours ?
00:36 Bah avant tout moi je voudrais tirer mon chapeau et adresser toutes mes félicitations
00:40 et mon soutien à ces policiers qui ont assuré l'ordre public
00:43 et qui l'ont d'ailleurs fait avec un grand professionnalisme.
00:45 Ça n'est pas que moi qui le dis en tant que président de la commission des lois.
00:48 C'est aussi un sénateur, un sénateur socialiste qui était auprès des Bravem
00:53 et qui a pu dire le bien qu'ils pensaient de leur travail.
00:56 Un travail qui a été fait avec professionnalisme et avec tous les dangers que cela comporte.
01:01 Il avait des doutes ce sénateur sur le professionnalisme des forces de l'ordre ?
01:06 J'invite tous ceux qui à l'Assemblée ou au Sénat critiquent la question de la gestion du maintien de l'ordre
01:11 à poursuivre ce rôle d'observateur
01:13 et puis à se rendre compte par eux-mêmes de la violence que subissent nos forces de l'ordre
01:16 parce que finalement c'est éclairant.
01:18 C'est une façon de faire un travail parlementaire de contrôle qui est assez inédite
01:22 mais je pense très utile et très pédagogique d'ailleurs pour chacun d'entre eux.
01:26 Moi je le ferai par ailleurs puisque je me rendrai à la MIME, à l'IGPN, à l'Inspection Générale de la Police Nationale
01:31 pour voir comment sont traitées aussi certaines des plaintes
01:33 et je pense que le travail parlementaire c'est aussi cela.
01:36 C'est d'être un peu moins bruyant mais d'être un peu plus utile pour nos compatriotes.
01:41 Je rebondis sur ce que vous dites, vous avez sans doute vu ces critiques très fortes
01:46 émises par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies hier à propos du maintien de l'ordre en France.
01:51 Il faut regarder d'où elles viennent ces critiques quand ce sont des pays comme l'Iran, la Chine, la Russie,
01:56 le Venezuela, on peut parfois douter de leur pertinence, on peut aussi regarder ce qui se passe.
02:00 Moi je vous dis que j'irai à l'Inspection Générale de la Police Nationale pour nous rendre compte.
02:04 Je sais que lorsqu'il y a des débordements, des enquêtes sont conduites,
02:07 je sais qu'elles donnent lieu à des sanctions et une dernière chose c'est l'effectivité de ces sanctions.
02:10 C'est ce que nous irons vérifier avec la directrice de l'IGPN sur les procédures qui sont mises en place
02:15 et puis sur les promesses du Bureau de la Sécurité, notamment sur le suivi parlementaire de ces sanctions.
02:19 Moi je pense que nous avons ensemble un rôle extrêmement important qui est de crédibiliser notre action démocratique,
02:27 qui est de montrer que nous pouvons agir en dehors du pot et de la fureur de façon très utile pour nos concitoyens.
02:32 C'est ainsi que j'entends agir.
02:34 Mais ça en dit long quand même Sacha Houlié peut-être sur d'abord le niveau d'impopularité du gouvernement
02:39 et plus personnellement d'Emmanuel Macron et la position, le standing de la France à l'échelle internationale, Sacha Houlié.
02:46 La France est en position délicate et Emmanuel Macron en position délicate en ce moment.
02:50 Il y a aujourd'hui un courage qui nous coûte en termes de popularité.
02:54 Sur le plan national c'est la réforme des retraites.
02:56 Lorsque vous demandez un effort de deux ans supplémentaires à beaucoup de personnes,
02:59 même si quatre Français sur dix partiront plus tôt, nous le répétons à nouveau,
03:03 même si des mécanismes de pénibilité sont à l'oeuvre, c'est un effort qui ne vous rend pas populaire.
03:08 Lorsque vous dites des choses, y compris sur les ingérences étrangères extrêmement fortes à l'égard de la Russie, à l'égard de la Chine,
03:14 moi je préside la délégation parlementaire en renseignement,
03:17 nous commettrons un rapport à la fin du mois de juin sur les ingérences étrangères en France et sur les intérêts français.
03:23 Vous n'êtes pas populaire non plus auprès de ceux dont vous contestez et l'influence et l'ingérence
03:30 et pour lesquels vous mettez des limites sur la scène mondiale.
03:33 Donc c'est logique, c'est aussi faire preuve de courage. Lorsque vous ne dites rien, vous ne dérangez pas.
03:37 D'accord, j'entends ce que vous dites, le courage d'être impopulaire.
03:40 Quand François Bayrou, dans votre camp, dit dimanche, dans le journal du dimanche, déplore que sur la réforme des retraites,
03:45 rien n'a été clairement expliqué aux Français, vous l'admettez, vous le reconnaissez ? Sacha Houllier ou pas ?
03:49 On aurait très bien pu mieux expliquer ce que nous avons proposé, ça c'est certain,
03:54 parce que beaucoup de gens sont persuadés qu'ils partiront plus tard, alors que ce n'est pas le cas, je viens de vous le dire.
03:58 Mais l'exemple type, dans l'opposition, d'une personne qui n'a rien dit et qui est devenue très populaire pour cela, c'est Mme Le Pen.
04:04 Et d'ailleurs, peut-être qu'elle devrait continuer à ne rien dire, parce que lorsqu'elle fait des propositions, y compris contre l'inflation,
04:09 on a pu démontrer avec le parti Renaissance, avec le groupe, avec la ministre Olivia Grégoire qui le montrait encore ce week-end,
04:16 que sa proposition sur la TVA à 0% sur les produits pour la nécessité, c'est de la monnaie de singe.
04:21 Parce que d'autres pays l'ont fait avec un résultat nul, avec une inflation qui continue d'augmenter,
04:26 avec un coût pour les finances publiques colossale et avec finalement aucun intérêt pour les Français,
04:31 contrairement au panier anti-inflation qui est à l'heure depuis le 15 mars et qui finalement produit des effets.
04:37 Vous ne vous dites pas que c'est le populisme aujourd'hui qui fixe le temps, le populisme en train de gagner la bataille culturelle en France.
04:41 Vous n'en tirez pas cette conséquence là ?
04:43 À long terme, certainement pas. Je vais vous donner un exemple.
04:45 En 2017, tout le monde commentait le fait que nous avions un chômage record en Europe
04:50 et que ce chômage record, il était extrêmement handicapant pour la France.
04:54 Aujourd'hui, nous l'avons combattu, tant et si bien que des reportages, y compris sur la télé publique,
04:59 montrent que nous avons atteint quasiment le plein emploi et que nous continuons avec une loi.
05:04 7,2% c'est le plein emploi en France, sachez-le.
05:06 Le plein emploi était à 5%, donc on s'en rapproche et qu'il y avait encore quelques efforts à faire.
05:11 Une loi pour l'accompagnement des bénéficiaires du RSA, une loi sur la fusion des différents organismes prescripteurs,
05:16 ceux qui y placent, que ce soit l'émission locale, que ce soit Pôle emploi, que ce soit d'autres organismes qui y contribuent,
05:22 et Cap emploi notamment pour les personnes handicapées.
05:25 Et de ce point de vue là, nous poursuivons la bataille.
05:27 Ces batailles qui sont silencieuses, qui aujourd'hui ne font plus de bruit,
05:30 puisque plus de personnes ne s'interrogent sur le taux de chômage en France.
05:34 Toutes ces batailles qui sont gagnées dans le silence, je pense que c'est aussi une des victoires importantes que nous portons.
05:41 Mais tout de même, on sait quand même que derrière la bataille des retraites, il y a la question du travail qui se pose aujourd'hui en France.
05:47 La Première Ministre aimerait bien faire revenir à la table des négociations les syndicats pour justement tenter d'élaborer un pacte du bien vivre au travail.
05:56 Il y a quand même un sujet de rémunération, de qualité du travail.
05:59 Combien d'études aujourd'hui montrent que les Français ont un rapport délicat avec le travail, que ça n'est plus une de leurs priorités.
06:05 Sacha Oulier, est-ce que vous pensez qu'elle va parvenir à les faire revenir à la table des négociations,
06:09 sachant que par exemple, Sophie Binet de la CGT dit très clairement, tant que la réforme des retraites est là, hors de question de discuter ?
06:16 D'abord, vous avez raison sur un constat essentiel, qui est que, à l'occasion des contestations contre la réforme des retraites,
06:22 s'est noué un débat beaucoup plus important autour des conditions de travail.
06:25 Est-ce que je suis bien à mon travail ? Est-ce que ce travail est pénible ? Est-ce que ce travail est une contrainte ?
06:29 Est-ce qu'il n'était pas déjà là ce débat ?
06:31 Oui, mais il a éclaté au grand jour. Ça c'est un premier élément.
06:34 Et deuxième élément, une question autour des rémunérations.
06:37 Et c'est ce débat aujourd'hui dont se saisit, j'ai entendu les propos de certains leaders syndico-réformistes,
06:41 Laurent Berger notamment, mais on pourrait parler de Cyril Chabanier de la CFTC ou de Laurent Escur,
06:47 pour l'une ça, qui disent que ces questions ont raison d'être abordées.
06:52 On a raison de les aborder. Et de ce point de vue-là, lorsque j'entends Laurent Berger qui fixe certaines conditions,
06:57 alors toutes ne sont pas forcément à creuser, mais la conditionnalité des aides qui sont apportées aux entreprises,
07:04 c'est des solutions qui ont déjà été abordées à l'Assemblée nationale, qui ont été parfois portées par des députés de la majorité,
07:11 et qui peuvent être trouvées en écho.
07:12 Il faut supprimer des niches fiscales aux entreprises, par exemple ?
07:14 Ce que nous disons, c'est que, comme certains, si certaines aides publiques ne produisent pas leurs effets,
07:20 soit pour augmenter les salaires, soit pour créer de l'emploi, soit pour créer de la compétitivité,
07:26 soit encore pour remonter.
07:28 Soyons précis, c'est un projet qui est à l'étude actuellement, y a-t-il des aides particulières ?
07:33 Ce que je dis, c'est que dans différentes études, ou en tout cas dans différents examens de projet de loi de finances,
07:39 nous avons proposé de conditionnaliser certaines aides, crédit d'impôt recherche,
07:42 ou alors les aides sur l'exonération des plus hauts salaires.
07:46 Moi, je l'ai proposé trois années de suite à l'Assemblée nationale.
07:50 Mais vous savez que les entrepreneurs vous diront la même chose,
07:52 mais vous supprimez des niches fiscales, mais baissez les impôts.
07:55 Pour ce qui est de la baisse d'impôt, je pense que...
07:57 La niche fiscale étant la compensation du niveau d'imposition très élevé en France.
08:01 Pour ce qui est de la baisse d'impôt, impôts sur les sociétés de 33 à 25%,
08:04 50 milliards de baisse d'impôts sur les ménages,
08:06 des baisses d'impôts sur les entreprises qui produisent des effets en termes de rendement de l'impôt sur les sociétés,
08:12 ou en termes de création d'emplois en France.
08:13 Est-ce qu'on va aller vraiment jusqu'au bout ?
08:16 Parce que vous avez vu la dégradation de la note par Fitch,
08:19 qui se pose des questions sur la vigueur de la croissance française,
08:23 et s'interroge très clairement.
08:24 Est-ce que le climat social ne va pas remettre en cause aussi la stabilité fiscale française ?
08:30 Est-ce qu'aujourd'hui, vous nous dites, par exemple, la baisse de l'impôt sur les sociétés,
08:34 33 à 25% de ces sanctuarisés ?
08:36 Nous avons fait une partie du chemin, une partie importante du chemin,
08:38 et aujourd'hui, il y a un ménage à faire dans nos comptes publics,
08:42 un ménage important.
08:43 D'ailleurs, nous l'avons assumé comme tel,
08:45 nous l'avons parfois assumé seul,
08:47 je le dis à ceux qui n'ont pas voulu nous aider,
08:49 ou nous apporter leur soutien sur la réforme des retraites,
08:51 et nous avons conscience des réalités économiques,
08:54 après un moment où nous avions beaucoup investi,
08:56 beaucoup soutenu, dans le cadre de la crise Covid,
08:59 des entreprises, des travailleurs, pour ne pas qu'ils perdent leur emploi.
09:01 Et aujourd'hui, comme hier, nous avons à cœur de,
09:04 1. maintenir nos finances publiques,
09:06 2. créer de l'emploi,
09:08 3. créer des conditions dans lesquelles la richesse peut être répartie,
09:11 et d'abord, profiter aux salariés.
09:13 Et ça, c'est l'objet des négociations qui se nouent aujourd'hui.
09:15 Mais quelles négociations ? Il n'y a rien qui se noue !
09:17 Vous espérez que ça va se nouer, mais ça n'est pas le cas.
09:19 Lorsque j'entends les leaders syndicaux,
09:22 j'espère qu'ils seront tendus,
09:24 que la main qui est tendue sera saisie,
09:26 qu'une partie des syndicats réformistes,
09:29 qui veulent discuter avec la Première Ministre,
09:31 pourront être reçus,
09:32 et que ce travail fructueux sera traduit dans la loi,
09:35 comme sera traduit l'accord sur la répartition de la richesse,
09:38 qui a déjà été trouvé entre les organisations syndicales et le patronat.
09:41 Et que c'est ainsi qu'on va poursuivre l'agenda social,
09:45 que cet agenda social pourra d'ailleurs être modifié à la lumière de ce qui sera négocié,
09:49 mais que contrairement à ce que j'entends beaucoup sur des antennes ou à la télévision,
09:54 les choses ne sont pas si figées ou si bloquées qu'on ne peut bien le dire aujourd'hui.
09:59 Sacha Houllier, députée à Renaissance de la Vienne,
10:01 président de la Commission des lois de l'Assemblée Nationale,
10:03 vous êtes l'invité d'Europe 1.
10:05 Je voudrais votre commentaire sur ce sondage qui est publié par le sondage Elab.
10:11 Le journal L'Opinion y consacre un article.
10:14 Le Elab nous dit qu'un sondage, 65% des répondants estiment que
10:19 c'est une bonne chose pour la démocratie et pour le débat
10:22 qu'Emmanuel Macron ne dispose pas à l'Assemblée Nationale de la majorité absolue.
10:27 65% ! Donc 2 répondants sur 3.
10:30 Autrement dit, ces répondants, on ne va pas dire les Français tous,
10:33 mais semble-t-il une majorité, ne regrettent pas du tout leur vote de juin 2022.
10:37 Qu'est-ce que ça vous inspire, Sacha Houllier ?
10:39 Ça recoupe plus ou moins les dynamiques électorales.
10:43 On avait près de 26% de personnes qui avaient voté pour des candidats à Renaissance.
10:48 Là, vous m'annoncez 10 points de plus pour des gens qui souhaiteraient qu'on ait une majorité absolue.
10:52 On peut le lire dans ce sens-là.
10:54 Après, que les Français aient souhaité une Assemblée Nationale qui soit composite,
10:58 qui soit hétérogène, qui tienne compte du consensus, en tout cas,
11:03 qui puisse aboutir à des ententes au-delà des partis politiques,
11:08 ce n'est pas une nouveauté, c'est quelque chose que nous constatons.
11:11 Mais pour construire ces compromis, il faut des partenaires.
11:14 Et pour qu'il y ait ces partenaires, il faut encore qu'il y ait un effort aussi,
11:17 parfois, de la part de certains partis de gouvernement qui ont oublié un élément essentiel,
11:22 c'est qu'en majorité relative, la responsabilité des oppositions, elle est absolue.
11:26 Puisque ce sont eux qui construisent, finalement, avec la majorité relative,
11:31 les majorités de projets dont nous avons besoin.
11:33 C'est la rentrée parlementaire d'ailleurs aujourd'hui, après 15 jours de vacances, si je puis dire.
11:37 Vous vous attendez à quel climat, à quelle ambiance, Sacha Oulier ?
11:41 C'est une semaine de contrôle, c'est-à-dire que nous n'examinons pas de textes cette semaine à l'Assemblée.
11:45 Il ne se passe plus rien à l'Assemblée d'ailleurs, objectivement, depuis plus d'un mois.
11:48 20 textes adoptés avec des éléments aussi essentiels que notre stratégie énergétique,
11:52 je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il ne se passe plus rien.
11:54 Non, il y avait des lois importantes qui ont été votées, sur le logement,
11:57 notamment la proposition de loi de Guillaume Casperian,
12:00 la proposition de loi sur le permis, pour simplifier et rendre plus facile,
12:03 plus accessible et moins cher le permis.
12:06 Vous avez quand même des textes importants.
12:09 Vous avez des textes importants.
12:10 Je ne vais pas vous faire un jour que vous dire que c'est malgré tout un petit texte, une petite mesure.
12:14 Le projet de loi immigration, par exemple, retoqué en ne sais pas quand.
12:17 Mais parlons du projet de loi immigration en vrai.
12:18 Alors moi, je suis tout à fait prêt à ce qu'on le présente et à ce qu'on le vote.
12:21 La question, c'est que le projet de loi immigration ne peut pas être fait à n'importe quelle condition.
12:25 Vous y êtes favorable, vous.
12:26 Je suis extrêmement favorable parce qu'on doit faire le tout en même temps.
12:29 Et ce n'est pas un gros mot que de dire qu'on doit pouvoir expulser les délinquants
12:33 qui sont sur notre sol et qui sont en situation régulière
12:36 et qu'on doit pouvoir donner des papiers aux travailleurs qui nettoient les entreprises,
12:40 qui vous servent dans les restaurants, qui s'occupent de vos parents ou de vos grands-parents
12:44 ou sont dans les hôpitaux.
12:45 Et que moi, ça me paraît logique qu'on puisse expulser les délinquants,
12:50 régulariser les travailleurs.
12:51 C'est le contrat social qu'on a écrit ensemble.
12:54 Et chaque républicain, entendu au sens large du terme, qu'il s'agisse du groupe,
12:59 les républicains socialistes et autres personnes qui se reconnaissent dans ce terme,
13:04 devrait pouvoir apporter son soutien à une proposition de loi pareille.
13:07 Le Conseil constitutionnel, Sacha Oulier, va rendre demain sa décision
13:11 concernant un second référendum d'initiative partagée,
13:13 enfin la première demande ayant été retoquée.
13:16 C'est une nouvelle épée de Damoclès, vous pensez, au-dessus de votre tête,
13:20 enfin pas la vôtre personnellement, mais pour Emmanuel Macron et pour le gouvernement ?
13:24 Non, d'abord, le Conseil constitutionnel jugera en droit, comme il l'a toujours fait,
13:28 et il aura raison de juger en tant que tel.
13:30 Après, il applique la Constitution et s'il doit juger ou accepter ce RIP,
13:36 nous combattrons l'idée qu'il faille revenir sur la réforme que nous avons conduite.
13:40 Alors, vous avez vu aussi, il y a cette proposition de loi du groupe Liott,
13:44 qui, le 8 juin, sera débattue pour demander l'abrogation du report de l'âge légal.
13:48 Alors, d'après certains, il y a quand même une chance, des chances que ce texte aboutisse.
13:52 Comment vous estimez-vous les chances de survie de ce texte ?
13:54 Moi, je ne parlerai pas de chances, je parlerai de risques,
13:56 parce qu'aujourd'hui, vous parliez tout à l'heure de la note qui nous est attribuée
14:00 par une agence de notation, si on devait abroger la réforme de retraite,
14:04 on mesure très bien le risque que cela pourrait conduire sur nos finances publiques
14:07 et sur une nouvelle dégradation de la note française.
14:09 Et aujourd'hui, peut-être qu'il y a un risque que ce soit adopté.
14:13 J'ose espérer que ce n'est pas le plus certain.
14:15 Merci Sacha Houllier d'être venu sur Europe 1, député Renaissance de la Vienne
14:20 et président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
14:22 Bonne journée à vous.

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