• l’année dernière
Dans ce live enregistré sur Instagram on aborde le sujet de l'éducation et de la santé mentale avec l'association Banlieues School.

Pour en parler, nous avons reçu :

- Mona Amirouche : co-fondatrice de Banlieues School, elle est professeure d’économie/gestion dans le secondaire et le supérieur. Elle est spécialiste en coaching scolaire et en neuro-éducation après avoir été confrontée aux problématiques scolaires et sociales liée à l’accompagnement de ses élèves. En mêlant ses expériences de terrain et ses parcours universitaires, Mona est devenue sniper des inégalités scolaires ⁠

- Sadio Konaté : directeur des programmes de Banlieues School, il est spécialisé sur les situations de précarité et dans la prévention des conduites à risque. Il est aussi le créateur de « l’Espace Secure » qui accompagne depuis plus de 15 ans les projets liés à la scolarité et à l’insertion sociale. Et est également éducateur au tribunal de Bobigny ou il travaille la mise en application d’un des programmes phare de Banlieues School sur la prévention de la délinquance.⁠

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Transcription
00:00:00 We are back ! Alors, je tente d'inviter Sadio pour notre live sur la santé mentale et
00:00:11 les inégalités.
00:00:12 Hop !
00:00:13 - Et dans les screens aussi.
00:00:14 - Et bon, oui, tout à fait.
00:00:15 - Faut récupérer mon arbre aussi.
00:00:16 - Exactement.
00:00:17 Mais j'attends d'abord de le récupérer.
00:00:18 - D'abord ça dure, ouais.
00:00:19 - Normalement, Sadio, tu as dû recevoir une invitation.
00:00:28 - Ouais, je vais le faire.
00:00:35 Hop ! Ouais.
00:00:38 - Et je recontacte Luna.
00:00:43 - Salut tout le monde ! On a quelques petits soucis techniques de connexion, mais on voit
00:00:53 pourtant.
00:00:54 Rebonjour du WIPolice !
00:00:55 Je vais réinviter Luna.
00:01:01 Hop là !
00:01:05 Aujourd'hui, on parle santé mentale avec Banlieue School qui a monté un projet top
00:01:16 pour accompagner les jeunes dans leur éducation en reprenant des leviers sur la psychologie,
00:01:24 sur la santé mentale et pour montrer comment ça peut être profitable en fait à toutes
00:01:29 et tous.
00:01:30 Et surtout aider à épanouir.
00:01:33 Hop !
00:01:34 Alors je crois que Banlieue School va nous rejoindre.
00:01:40 Yes !
00:01:41 - Salut !
00:01:42 - Alors, rebonjour Luna !
00:01:45 - Salut !
00:01:46 - Et je vais vous présenter le programme.
00:01:53 - Rebonjour Luna !
00:01:54 - Rebonjour !
00:01:55 - J'ai envoyé une invite à Stadio, mais je n'ai pas l'impression que ça fonctionne.
00:02:02 - Je l'ai eu au téléphone, il m'a dit qu'il était connecté.
00:02:06 - Ouais, mais du coup, il a fait une demande pour participer au live.
00:02:15 - Alors, ça par contre...
00:02:18 - On va faire une petite démo.
00:02:23 - Je vais sur le live.
00:02:28 - Bon, pourtant normalement, il n'y a pas de soucis d'habitude.
00:02:34 - Je peux envoyer une demande ?
00:02:37 - Vas-y, envoie une demande.
00:02:40 - Ouais, en fait, il faut vraiment qu'il envoie une invite parce que je viens de faire le
00:02:45 test avec Jade.
00:02:48 - Tu l'as rencontrée peut-être ?
00:02:51 - Ouais.
00:02:52 - Il faut cliquer sur la photo.
00:02:53 - En gros, il faut qu'il se mette effectivement...
00:02:54 Inception, là !
00:02:55 - Non, non, non !
00:02:56 - Du coup, il faut qu'il se mette effectivement sur le live, directement, et là en fait,
00:03:04 en bas, tu as une petite caméra.
00:03:07 - Avec un plus.
00:03:08 - Avec un plus, il clique dessus, et du coup, ça envoie une demande pour faire partie
00:03:14 de la vidéo.
00:03:15 - On n'accepte pas.
00:03:16 - Et du coup, je n'accepte pas, du coup, Jade.
00:03:19 - Salut tout le monde, salut à toutes, salut à tous.
00:03:22 On a quelques petits soucis techniques de connexion, mais qui vont être résolus très vite.
00:03:27 Aujourd'hui, on parle santé mentale, inégalité scolaire, avec Banlieue School, qui a mis en
00:03:34 place un super programme, enfin plusieurs programmes d'ailleurs, pas qu'un, en plus,
00:03:40 pour faciliter effectivement l'insertion sociale et lever surtout des tabous, des freins
00:03:50 qu'on peut se mettre pour diverses raisons, parce qu'on ne se sent pas légitime, parce
00:03:55 qu'on ne se sent pas à l'aise, parce qu'on nous a répétés aussi certaines choses
00:03:58 qui ne nous mettent pas forcément en confiance non plus, pour tester certaines filières
00:04:02 scolaires, pour tester un projet entrepreneurial, pour se lancer dans une filière scientifique
00:04:07 quand on est une fille, par exemple. Donc voilà, autant de freins que Banlieue School
00:04:14 permet de lever avec une approche très innovante autour de la santé mentale et de l'éducation.
00:04:21 Et oui, tout le monde attend, salut, joie à tous.
00:04:34 Salut, salut tout le monde. Du coup, tu sais s'il a pu essayer, Mona ?
00:04:40 Je vais le rappeler une dernière fois, et puis sinon on commencera, et puis il nous
00:04:49 rejoindra tranquillement. Ça marche.
00:04:52 Salut à toutes, salut à tous. Oui, et ce qu'on disait effectivement sur la santé
00:04:59 mentale, c'est que nous on l'aborde chez Musae en partant de centres d'intérêt qui
00:05:06 concernent tout le monde, que ce soit la musique, le sport, l'école, comme aujourd'hui.
00:05:11 Ça peut être aussi le boulot, voilà. D'aborder évidemment par vos centres d'intérêt
00:05:18 pour montrer en quoi la santé mentale est présente partout. Et quand on en prend soin
00:05:24 vraiment, c'est un vrai levier pour se sentir bien, pour réussir, sachant qu'il y a
00:05:30 plusieurs définitions de la réussite et on n'en a pas qu'une, et pour se sentir à l'aise.
00:05:35 Donc voilà, l'idée c'est de montrer que la santé mentale est partout, que même si
00:05:39 elle est moins palpable et visible que la santé physique, on peut s'en occuper, et
00:05:44 qu'en plus il y a vraiment un besoin criant, parce que ce que je disais en intro, c'est
00:05:48 que c'est un sujet que la plupart des jeunes voudraient aborder de manière safe et en
00:05:55 même temps à l'aise, et qu'en fait seulement 7% se sentent à l'aise pour l'aborder.
00:06:00 Donc il y a vraiment des choses à changer dans l'approche au niveau de la psychologie
00:06:05 et au niveau du discours pour en parler. Et heureusement qu'il y a certains porte-parole,
00:06:11 certains artistes qui prennent la parole dessus pour montrer, pour normaliser le sujet
00:06:18 et lever les tabous. Et c'est vrai que quand on a des porte-parole qui le font, c'est
00:06:25 d'autant plus simple après pour se sentir à l'aise finalement pour en parler, et
00:06:31 puis pas se sentir seul finalement dans son coin et se dire "ouais en fait c'est des
00:06:35 problèmes" ou "j'ose pas en parler". Et je vois Sadio qui fait coucou dans le live.
00:06:42 Affiché, accepté. Et je crois qu'on va y arriver.
00:06:55 Le suspense !
00:06:57 Ouais !
00:06:58 Yes !
00:06:59 Bonjour !
00:07:00 Salut !
00:07:01 Désolé !
00:07:02 Bonjour ! Salut ! Bienvenue !
00:07:06 Merci ! Je mets mon casque.
00:07:09 Tu nous entends ?
00:07:11 Au revoir !
00:07:12 Au revoir ! Je mets mon casque.
00:07:14 Ok, ça marche, ça marche. Super ! Voilà, nous sommes au complet. Donc pour Sadio
00:07:19 qui vient nous rejoindre, aujourd'hui on accueille Boys' School, donc un projet qui
00:07:23 met au cœur la santé mentale au niveau de l'éducation. Et pour ça, je vais vous
00:07:29 aider à rencontrer Mona et Sadio, qui a un petit message de cela. Vous allez avoir
00:07:36 une discussion passionnante et je pense que cela va être le premier d'une longue série
00:07:42 de contenus avec Boys' School. Mais bon, j'en ai pas plus et je laisse Mona et Sadio
00:07:47 présenter Boys' School. Comment en fait, est-ce que vous pouvez nous dire en quelques
00:07:51 mots c'est quoi le projet de Boys' School et pourquoi vous avez été motivés pour
00:07:55 relancer ce type de projet ?
00:07:57 Bien sûr. Déjà, bonjour à tous. Donc moi, c'est Mona, je suis professeure de formation
00:08:03 et on a créé avec Sadio et Abdellali El-Badaouine, Branly's School, qui crée et qui co-crée
00:08:09 des programmes éducatifs dont l'objectif vraiment c'est d'agir pour l'égalité des chances.
00:08:14 On a lancé dans un premier temps un grand programme de mentora de COVID qui permettait
00:08:20 justement à des lycéens de bénéficier d'un accompagnement personnalisé et on mettait
00:08:26 en relation les élèves avec des mentors en fonction de leurs problématiques. Ça pouvait
00:08:30 être une recherche d'emploi ou bien simplement peut-être avoir un peu d'aide sur Parcoursup
00:08:36 ou même du soutien scolaire. Et puis surtout leur permettre de garder la motivation en
00:08:42 ces temps compliqués. On a également lancé deux programmes phares. Donc un premier programme
00:08:48 justement qui vise à accompagner les jeunes filles à aller en science, donc à les soutenir.
00:08:53 Et puis un deuxième programme qui est inédit et tout nouveau, c'est celui du coup d'accompagner
00:08:59 des porteurs de projets, que ce soit dans le milieu associatif ou dans le milieu entrepreneurial,
00:09:04 à justement concrétiser leurs projets. Et puis l'objectif c'est de pouvoir partir
00:09:10 avec eux à la Silicon Valley, qu'ils puissent justement pitcher leurs projets et pourquoi
00:09:14 pas rencontrer des investisseurs pour le vérifier. Et puis le dernier phare dans Branly's School,
00:09:20 c'est surtout la formation. Avec Saadiou, on a mis en point une formation qui mêle
00:09:26 les neuroéducations et les compétences psychosociales, justement à former un petit peu les acteurs
00:09:32 associatifs ou même les enseignants au sein des lycées et même des collèges maintenant.
00:09:38 OK. Juste, c'est quoi la neuroéducation, enfin ou la neurosciences, pour ceux qui
00:09:45 ne connaissent pas ?
00:09:46 Bien sûr. Alors les neurosciences, c'est vraiment les sciences du cerveau et on s'intéresse
00:09:51 du coup aux nouvelles découvertes du cerveau pour améliorer l'enseignement. C'est ce
00:09:55 qui fait du coup la neuroéducation. On étudie d'ailleurs aussi la psychologie, donc c'est
00:10:00 vraiment le mélange de ces disciplines qui nous amène à améliorer notre qualité d'enseignement.
00:10:07 OK, d'accord. Et qu'est-ce qui vous a motivé d'un point de vue plus perso, plus émotionnel,
00:10:14 du coup, qu'est-ce qui vous a motivé à monter Banlieus School ?
00:10:18 Je ne sais pas si Sadio veut répondre.
00:10:22 Je veux me présenter rapidement. Alors moi c'est Sadio, de formation, je suis spécialisé
00:10:33 dans toutes les questions de précarisation et de prévention des conductes à risque.
00:10:38 Donc j'interviens souvent pour tout ce qui concerne la psychosociologie. Donc on parle
00:10:49 de compétence psychosociale et donc souvent le travail que je fais avec les personnes
00:10:57 que j'accompagne, c'est que dans les questions de santé mentale, il y a des logiques en
00:11:03 fait qui sont liées à des logiques sociales en fait. Et qu'à un moment donné, on ne
00:11:09 peut pas faire l'impasse des situations sociales avec des comportements justement qui sont
00:11:15 influencés parfois par l'environnement ou qui sont des réponses ou bien des revendications
00:11:20 face aux difficultés qu'on rencontre face à cet environnement. Donc vraiment, à la
00:11:24 base, c'est ça un peu ma spécialité. Donc je pratique depuis plus de 15 ans auprès
00:11:31 de collectivités territoriales, auprès d'établissements scolaires et aujourd'hui
00:11:36 auprès du tribunal pour mineurs.
00:11:39 Génial. Et toi Sadio, du coup j'imagine que ce parcours-là, où tu avais déjà une
00:11:49 expertise et pas mal d'expérience dans la santé mentale de manière générale, qu'est-ce
00:11:53 qui t'a donné envie toi de mixer ça avec l'éducation et avec du coup le programme
00:11:59 qui est Bollier School ?
00:12:01 En fait, l'éducation en fait c'est une arme, c'est une belle arme pour pouvoir
00:12:11 arriver à ses aspirations puisque l'éducation ça concerne notamment les élèves et quand
00:12:18 on entend élèves, donc l'objectif c'est de les élever et de les relever et de les
00:12:23 révéler en même temps. Et donc moi j'ai toujours su en fait, dans mon approche,
00:12:29 chaque individu a les compétences et a les ressources pour pouvoir exceller, pour pouvoir
00:12:34 devenir la meilleure version de lui-même. Donc quand on parle de compétence psychosociale
00:12:39 c'est d'apprendre aux individus ou aux personnes à mobiliser ces ressources qui
00:12:45 sont en elles, qui sont portées aussi par les personnes qui les entourent et qui sont
00:12:52 aussi portées par l'environnement. Et parfois ces ressources parce qu'elles ne sont pas
00:12:55 forcément validées par la société, eh bien on en fait fi. Mais l'objectif c'est
00:13:00 vraiment de travailler à les identifier, les mobiliser puis les exploiter. Et pour
00:13:07 moi ça c'est vraiment l'essence même de l'éducation en fait. C'est de pouvoir
00:13:13 utiliser les ressources, c'est une forme de littératie, c'est-à-dire une capacité
00:13:19 d'utiliser les ressources endogènes, des ressources qui ne sont pas forcément visibles,
00:13:26 qui sont parfois dissimulées, et de pouvoir les exploiter à partir du moment où on prend
00:13:31 le temps de les identifier.
00:13:34 Et du coup pour vous, c'est un peu la question que je pose souvent à l'intro parce qu'on
00:13:42 peut avoir tous une définition un peu différente, vous comment vous définissez la santé mentale ?
00:13:48 Pour vous c'est quoi en quelques mots, c'est quoi votre définition et en quoi
00:13:53 effectivement elle s'applique à l'éducation ?
00:13:58 Il y a plusieurs définitions, il y a celle de l'OMS qui dit que, je la connais pas par
00:14:03 coeur, là je suis en train de me faire bousiller, non mais qui dit en gros dans les grandes
00:14:07 lignes, c'est ce qui permet d'être bien avec toi-même, d'accomplir un travail et
00:14:14 aussi d'être bien dans ta communauté, et productive dans ta communauté.
00:14:18 En fait du coup ça dit que la santé mentale c'est pas uniquement quelque chose de très
00:14:23 individualiste, mais c'est aussi hyper important pour le collectif.
00:14:27 Vous, est-ce que c'est ce type d'approche, ce type de définition que vous donneriez ?
00:14:31 Ou autre chose ?
00:14:33 Oui, on s'est appuyé sur la définition de l'OMS qui dit justement que la santé c'est
00:14:40 pas uniquement se soigner quand on est malade, la santé c'est la préservation du bien-être,
00:14:46 qu'il soit physique, mental ou social.
00:14:48 Et en fait c'est justement sur ça qu'on se base en disant que oui sur les problèmes
00:14:53 physiques on peut faire confiance à la médecine, à la chirurgie, à toutes ces questions,
00:14:58 mais il y a des questions sociales et mentales qui sont totalement liées parfois, et ça
00:15:04 c'est pas forcément la recherche de ce bien-être finalement, c'est justement sur ça qu'on
00:15:13 essaie de travailler.
00:15:15 Et ce bien-être on comprend qu'il est produit aussi par les climats, les groupes sociaux.
00:15:22 Donc pour Mona je sais pas si tu peux parler, par exemple on parle souvent du climat scolaire,
00:15:29 et on peut parler du climat de classe, on peut parler du climat familial, et ces climats
00:15:35 jouent un rôle super important dans la santé mentale en fait.
00:15:40 D'accord.
00:15:41 Absolument.
00:15:42 Le climat, parce que finalement on a un petit peu une responsabilité collective, que ce
00:15:47 soit en tant que profiteur, en tant qu'enseignant, en tant que surveillant, pour justement favoriser
00:15:52 un climat scolaire serein, qui au final en fait favorise l'apprentissage des élèves.
00:15:58 Donc il y a un vrai enjeu là-dessus, puisque dans certains établissements qui sont parfois
00:16:04 moins dotés, il y a beaucoup plus de violence, beaucoup plus de stress de la part des élèves,
00:16:10 avec des problèmes sociaux importants, ce qui fait qu'il y a beaucoup plus finalement
00:16:16 de choses à faire pour permettre à ce climat d'être beaucoup plus serein.
00:16:22 Il y a un besoin d'accompagnement en fait sur la santé mentale qui est d'autant plus
00:16:28 important, c'est ça ?
00:16:30 Absolument.
00:16:31 Oui, et en fait on remarque aussi que dans notre définition de la santé mentale, c'est
00:16:37 que ça peut aussi, ça semble être un terme qui fait peur, mais en fait c'est aussi
00:16:44 un baromètre, un baromètre du climat, de la société, et qu'à un moment donné,
00:16:49 plutôt que de dire "les gens tombent tous malades", il faudrait penser au processus
00:16:53 qui les mène à cette maladie, et parfois ces processus, ils sont d'ordre systémique
00:16:59 ou bien c'est des enjeux sociétaux, comme le Covid par exemple, donc toutes les questions
00:17:05 d'isolement, d'anxiété, d'angoisse, de peur, de paranoïa, tout ce qui s'est passé
00:17:12 en fait derrière l'avènement Covid, finalement c'est un processus en fait de perte de contrôle
00:17:26 du cerveau, de ses pensées, parce que les informations qu'on reçoit sont contradictoires,
00:17:34 les informations qu'on reçoit sont parfois complètement contradictoires, elles sont
00:17:40 aussi nombreuses, et à un moment donné, le cerveau ne supporte pas de ne pas pouvoir
00:17:48 traiter des informations, et lorsque le flux d'informations est trop important et le cerveau
00:17:54 ne prend pas le temps de les traiter, et bien à un moment donné, on rentre dans des états
00:18:00 de psychose, et on réagit avec beaucoup d'émotivité, avec beaucoup d'émotion, de passion, et ainsi
00:18:08 de suite. Donc vraiment la santé mentale, parfois, il y a des maladies mentales, mais
00:18:15 il y a des symptômes mentaux qui se rapprochent de certaines maladies mentales, mais qui sont
00:18:21 causées par le social. Oui, ok. En fait c'est l'environnement qui a du coup ce que vous
00:18:32 dites, soit l'éducation, soit la famille, soit les potes, soit le boulot, peu importe,
00:18:38 cet environnement-là peut avoir un impact direct sur ta santé mentale. Voilà, avec
00:18:43 des symptômes qui ressemblent aux symptômes paranoïaques, paranoïdes, aux symptômes
00:18:49 schizophréniques, mais en fait ce ne sont pas les mêmes maladies, et ça ne se traite
00:18:53 pas de la même manière. Et on retrouve beaucoup de gens être accompagnés par des psychologues
00:18:58 comme si c'était des paranoïaques, ou comme si c'était des schizophrènes, alors qu'en
00:19:03 réalité, ce sont quelques symptômes qui ressemblent, mais la cause n'est pas la même.
00:19:09 Oui, oui, mais le truc c'est que, ce qu'on disait un peu en intro, enfin le problème
00:19:16 est qu'il y a ce qui est plus compliqué à appréhender, c'est qu'en fait la santé
00:19:19 mentale, c'est pas palpable, tu peux pas la toucher, c'est pas un truc que tu vois, etc.
00:19:24 Du coup, ce qu'on voit pas, effectivement, ça fait d'autant plus compliqué, et donc
00:19:31 du coup c'est considéré comme étant moins important finalement que la santé physique,
00:19:35 parce que du coup, moins facilement appréhendable, c'est le premier truc je pense, et puis après
00:19:41 il y a aussi ce sentiment de honte, ou un peu ce côté un peu tabou qu'on peut avoir
00:19:47 sur la santé mentale, même si là, comme tu disais, Sadio, c'est aussi, le Covid finalement
00:19:54 a mis un coup de projecteur, c'est-à-dire que ça a créé des problèmes de santé mentale,
00:19:58 mais ça a aussi permis, entre guillemets, je vais mettre des grosses guillemets, permis
00:20:02 qu'on en parle au bout d'un moment.
00:20:04 Complètement.
00:20:06 Et par exemple, dans l'environnement scolaire, c'est quoi les freins, ou je ne sais pas
00:20:13 quoi parler de problème, mais les freins liés à la santé mentale, est-ce que c'est
00:20:18 une question de confiance en soi, est-ce que c'est une question de reconnaissance,
00:20:23 c'est quoi les différents leviers qui font que ça permet pas aux jeunes de s'épanouir
00:20:31 comme ils le souhaiteraient ?
00:20:34 Pour répondre à ta première question, Christelle, la santé mentale, on en parle
00:20:39 très peu à l'école, et puis il y a une phase finalement de libération de la parole,
00:20:44 où justement le jeune pourrait parler de ce qu'il ressent, de ce qui ne va pas,
00:20:49 que ce soit à la maison ou que ce soit à l'école.
00:20:51 Donc, il y a très peu de moments où on peut mettre des mots sur ce qu'on ressent.
00:20:56 Et à côté de ça, quand on est dans des environnements où il y a des problématiques
00:21:02 sociales qui sont très importantes et qui génèrent un stress important,
00:21:07 finalement, de fil en aiguille, on va avoir des effets très négatifs, que ce soit sur
00:21:14 la mémorisation, sur l'apprentissage ou même sur le fait de continuer à l'école.
00:21:19 On va s'absenter énormément, quand on arrive en classe, parfois on préfère dormir
00:21:24 plutôt que d'écouter, parce qu'on est en surcharge mentale en réalité.
00:21:30 Il y a plusieurs choses comme ça qui font qu'on arrive à une situation où on n'arrive
00:21:36 plus du tout à la gérer.
00:21:37 Et puis, en réalité, le personnel enseignant ou même éducatif est très peu formé.
00:21:43 Et je pense que Sadio en parlera parce que Sadio était intervenu au sein de l'éducation
00:21:51 et on a pu appréhender ces ensembles et mieux comprendre nos élèves et mieux les accompagner.
00:22:02 Ça a coupé Mona, on n'a pas entendu, mais Sadio tu vas pouvoir en lire.
00:22:08 Sur quoi tu es intervenu spécifiquement ?
00:22:10 En fait, tout à l'heure on parlait de climat.
00:22:14 Il faut savoir que ce qu'on entend par climat, c'est des éléments qui vont fabriquer
00:22:24 une structure communicative.
00:22:26 Ça veut dire qu'à un moment donné, chaque structure est visible.
00:22:31 Il y a des murs, il y a l'établissement scolaire, mais quelle est la structure communicative
00:22:36 à l'intérieur de cet établissement scolaire ?
00:22:38 Et c'est ce qui va lier les êtres humains entre eux, dans cette structure.
00:22:42 Et c'est de là que tout part.
00:22:44 Parce qu'on peut dire souvent, oui, l'établissement scolaire ne va pas,
00:22:50 ou le jeune ne va pas, l'élève ne respecte pas l'enseignant, et ainsi de suite.
00:22:53 Mais quand on se rend compte qu'on prend les éléments,
00:22:57 en fait il y a sept catégories d'éléments importants à prendre en considération.
00:23:02 Il y a tout ce qui concerne le climat identitaire, très très important.
00:23:08 Un élève, est-ce que c'est qu'un élève ?
00:23:11 Ou est-ce que c'est un être humain à part entière ?
00:23:14 Et que, en dehors de l'école, il a aussi une vie ?
00:23:17 Il a aussi des choses.
00:23:20 Est-ce que l'élève parle en disant "je suis" ?
00:23:24 Est-ce qu'on cherche à l'adapter ? Est-ce qu'il est objet à l'école ?
00:23:28 Ou est-ce qu'il est sujet de son apprentissage ?
00:23:30 Donc ça, c'est très important, la question identitaire.
00:23:34 Ensuite, il y a une question qui est d'ordre norme, normative.
00:23:38 Ça veut dire qu'il y a des règles aussi.
00:23:41 Est-ce que les règles sont en cohérence ?
00:23:43 Ou bien elles sont harmonieuses à l'intérieur des établissements scolaires ?
00:23:46 Pour obtenir le but recherché, qui est un climat scolaire serein.
00:23:50 Lorsqu'on arrive à un moment donné dans l'établissement scolaire,
00:23:53 et qu'on se rend compte qu'à l'accueil, à la grille,
00:23:56 il n'y a pas de bonjour, il n'y a pas de merci,
00:24:03 il n'y a pas de s'il vous plaît,
00:24:05 et qu'on a l'impression que chaque élève s'appelle soit carnet ou capuche,
00:24:09 à un moment donné, on se pose des vraies questions
00:24:11 sur déjà ce point de départ qui est super important.
00:24:14 Ensuite, il y a toutes les questions de positionnement.
00:24:18 Ça veut dire qu'à l'intérieur de l'établissement scolaire,
00:24:21 il y a les enseignants qui souhaitent une reconnaissance professionnelle,
00:24:25 mais il y a aussi les élèves.
00:24:27 Dans ce combat des enseignants à avoir leur reconnaissance professionnelle,
00:24:32 comment, quelle posture ils peuvent avoir en direction d'élèves
00:24:36 qui eux sont en fragilité parce que ce sont des adolescents
00:24:40 et qui ont besoin de personnes sécures et d'adultes sécures.
00:24:43 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là
00:24:45 lorsque l'on ne sait plus si on peut se confier à l'enseignant ou pas,
00:24:49 ou est-ce que je peux lui poser des questions sur ma curiosité,
00:24:52 sur les éléments ?
00:24:54 Ça, c'est une autre question.
00:24:55 Et puis après, il y a la question relationnelle.
00:24:58 Dans la question relationnelle, c'est est-ce qu'aujourd'hui,
00:25:01 un élève qui vient dans un établissement scolaire
00:25:03 et recherche à se lier à une discipline ou à se lier à un être humain ?
00:25:11 Et en fait, ce qui se passe aujourd'hui dans le schéma didactique,
00:25:15 c'est que les enseignants sont complètement confondus avec leur discipline.
00:25:20 Et à un moment donné, l'élève fait face à une discipline.
00:25:23 Donc s'il n'aime pas la discipline, il jette l'enseignant en même temps,
00:25:25 alors que l'enseignant, il a un rôle aussi de formateur derrière.
00:25:28 Il est formateur de transmission de passion, de vocation.
00:25:32 Et donc, il y a cette question-là.
00:25:34 Après, il y a toute la question de la temporalité.
00:25:36 Ça veut dire que chaque individu a une perception de la situation,
00:25:39 une perception sur certains comportements et certains mots
00:25:41 par rapport à ce qu'il a vécu dans sa vie.
00:25:45 Donc parfois, c'est des traumatismes, parfois c'est peut-être idyllique,
00:25:48 mais il faut prendre aussi en considération.
00:25:50 Après, il y a toute la question du spatial.
00:25:52 Ça veut dire que toutes les questions du spatial,
00:25:56 c'est de regarder la mobilité qu'il y a à l'intérieur de l'établissement scolaire,
00:26:03 à l'intérieur de la ville, du quartier, de ces jeunes.
00:26:07 Parce qu'on a des jeunes, parfois, qui ne sont pas sortis de leur ville.
00:26:10 Et tout ça, c'est des choses qui vont retirer la confiance en soi,
00:26:14 qui vont créer des comportements qui sont inappropriés
00:26:17 par rapport à ce que demande l'école.
00:26:19 Et donc, par exemple, sur la question spatiale,
00:26:22 on peut se dire comment les enseignants, comment l'école
00:26:27 peut donner aux élèves la capacité de circularité,
00:26:31 de pouvoir partir d'un groupe social à un autre groupe social,
00:26:35 sans avoir l'impression de trahir le premier groupe
00:26:38 et sans avoir l'impression d'être un imposteur dans le groupe suivant.
00:26:41 Donc, tout ça, ce sont des questions qu'on se pose.
00:26:45 Et la dernière, c'est la question sensorielle.
00:26:48 C'est qu'on est quand même avec des émotions.
00:26:51 Et en fait, il faut prendre en considération ces émotions.
00:26:54 Et est-ce qu'elles sont prises en considération ?
00:26:57 Voilà, c'est toute la question.
00:26:59 Donc, pour finir rapidement, c'est ce qu'on regarde un petit peu
00:27:03 dans chaque groupe lorsqu'on intervient.
00:27:05 Et puis, on essaie de jouer sur les éléments
00:27:07 pour mettre en place des programmes adaptés
00:27:09 et des programmes du changement.
00:27:12 Et juste pour finir sur ce point, c'est que l'école, aujourd'hui,
00:27:17 pas que l'école, aussi les familles,
00:27:21 on entre dans une contradiction entre deux paradigmes.
00:27:25 Celui du paradigme existentiel, c'est-à-dire,
00:27:28 on demande aux élèves d'être des bons citoyens,
00:27:31 d'être solidaires, de penser à son prochain,
00:27:34 d'être curieux et ainsi de suite.
00:27:37 Et de l'autre côté, il y a le paradigme industriel
00:27:39 où on cherche à adapter les élèves à un monde plutôt têtoie,
00:27:46 tu suis, tu peux.
00:27:48 Et ça aussi, c'est très violent.
00:27:50 Donc voilà.
00:27:52 - Il y a quelqu'un dans le live, dans le chat,
00:27:57 qui dit finalement, les êtres humains, quels qu'ils soient,
00:28:00 c'est comme les plantes.
00:28:03 C'est-à-dire que si on n'est pas dans le bon environnement,
00:28:05 avec la bonne eau, la bonne lumière,
00:28:07 le bon, effectivement, atmosphère et autres plantes que tu as à côté,
00:28:13 en fait, c'est bien de dire, ça vient aussi,
00:28:15 effectivement, tous ces sept piliers,
00:28:17 s'ils ne sont pas pris en compte d'un point de vue
00:28:19 d'un sens organique ou de l'essentiel,
00:28:21 d'un point de vue de la connaissance,
00:28:23 finalement, tu passes à côté des gens,
00:28:25 à côté de leur potentiel,
00:28:27 et tu ne leur permets pas de s'exprimer.
00:28:29 - Et juste pour rebondir, est-ce que quand une plante fane,
00:28:33 on dit que la plante a un problème ?
00:28:35 - Non.
00:28:36 - C'est ça.
00:28:37 Et on devrait avoir la même approche avec les élèves.
00:28:42 Si un élève ne donne pas de fruits,
00:28:44 c'est parce qu'il n'est pas sur le bon terreau
00:28:46 et ce n'est pas sur le bon environnement.
00:28:48 - Oui.
00:28:49 Je sens que cette punchline, je vais la garder.
00:28:52 (Rires)
00:28:54 Non, non, mais c'est clair.
00:28:56 C'est vrai que c'est vrai.
00:28:57 On ne dit pas quand une plante fane,
00:28:59 on dit qu'on l'a mal arrosée.
00:29:01 On ne met pas la faute de nature, c'est clair.
00:29:03 Et par contre, sur les êtres humains,
00:29:07 on a plus de mal.
00:29:09 C'est fou, quand même.
00:29:10 Mais quand on s'était vu aussi, il y a quelques semaines,
00:29:15 vous m'aviez parlé d'un sentiment
00:29:20 qu'on appelle la dissonance cognitive.
00:29:22 C'est-à-dire qu'il y a un écart,
00:29:24 je ne sais pas si vous avez entendu,
00:29:26 mais je vous laisserai le tour.
00:29:28 Il y a un écart entre la façon dont tu te perçois,
00:29:30 dont tu te ressens,
00:29:32 et la façon dont l'environnement te perçoit
00:29:35 et la façon d'être bien.
00:29:37 Et ça, c'est un gros enjeu aussi
00:29:40 d'un point de vue du système éducatif.
00:29:42 Exactement.
00:29:45 Donc la dissonance cognitive,
00:29:48 on entend "dissonance" à l'intérieur.
00:29:51 Ça veut dire quelque chose qui n'est pas cohérent,
00:29:53 consonnant, qui ne converge pas,
00:29:56 justement qui diverge,
00:29:58 qui est plus lié au diffus,
00:30:01 et pas au focus.
00:30:03 Donc à un moment donné,
00:30:05 toutes les questions de concentration et tout.
00:30:07 Donc la dissonance cognitive,
00:30:09 c'est les principes, les valeurs qu'on a,
00:30:13 et qui rentrent en conflit
00:30:17 avec nos comportements de tous les jours.
00:30:19 Surtout lorsqu'on est obligé de faire des choses
00:30:21 qu'on ne souhaite pas forcément faire.
00:30:23 Donc il va y avoir un sentiment d'inconfort
00:30:26 à l'intérieur des personnes.
00:30:30 Plus la dissonance est importante,
00:30:33 plus l'inconfort est important.
00:30:35 L'inconfort, c'est ça qui va justement fabriquer,
00:30:42 ou bien qui va faire engendrer les émotions
00:30:47 qui vont être un blocage aux apprentissages.
00:30:49 Donc dans ces émotions, il y a la colère,
00:30:52 la frustration, l'anxiété.
00:30:54 Voilà.
00:30:56 Toutes ces émotions qui vont naître,
00:30:57 la tristesse, le dégoût,
00:30:59 je fais quelque chose que je n'ai pas envie,
00:31:01 donc le dégoût.
00:31:02 Et toutes ces choses-là, finalement,
00:31:04 ça crée des blocages cognitifs.
00:31:06 Et nous, on essaie de se battre,
00:31:08 à trouver des solutions,
00:31:09 comment faire pour réussir à apprendre
00:31:12 malgré qu'on soit dans un environnement mauvais.
00:31:14 Nous, on pense que non.
00:31:16 En fait, on ne peut pas faire pousser les plantes
00:31:21 en attendant des racines qui sortent par en haut
00:31:24 et des fruits qui sortent par en bas.
00:31:25 Donc à un moment donné, il y a des choses,
00:31:27 ça fait partie de la règle,
00:31:28 il faut respecter le cerveau.
00:31:30 Le cerveau, il a un fonctionnement.
00:31:32 On ne peut pas lui demander tout et n'importe quoi.
00:31:34 Et à un moment donné,
00:31:36 à plus forte raison,
00:31:37 lorsque l'élève est adolescent,
00:31:40 ça veut dire qu'il est en pleine transformation physiologique,
00:31:43 il est en pleine remise en question,
00:31:46 il est en train de changer,
00:31:47 il ne sait plus qui il est.
00:31:48 Et à ce moment-là, on va lui imposer des choses
00:31:51 et même les choix d'orientation à cet âge-là.
00:31:53 Voilà.
00:31:54 Toutes ces choses-là, je trouve que
00:31:57 justement, la dissonance cognitive,
00:31:59 pour moi, après pour moi,
00:32:01 c'est une cause de décrochage scolaire.
00:32:04 C'est une cause de décrochage scolaire,
00:32:07 mais c'est une protection des individus.
00:32:09 Ça veut dire qu'ils choisissent
00:32:12 le fait de ne plus réussir à l'école
00:32:14 pour pouvoir se protéger.
00:32:15 Donc pour diminuer une dissonance cognitive,
00:32:18 il faut soit changer son comportement
00:32:21 ou soit revoir ses principes.
00:32:23 Donc lorsque l'élève aujourd'hui,
00:32:26 ou bien une personne,
00:32:28 ça peut être même au travail,
00:32:29 elle est dans une grosse dissonance cognitive,
00:32:31 elle va changer de comportement.
00:32:33 Je vous donne un exemple,
00:32:34 il y a des personnes aujourd'hui
00:32:35 qui prennent des décisions sans état d'âme.
00:32:39 Parce que s'ils mettent un peu d'émotion à l'intérieur,
00:32:43 ils ne pourront pas dormir tranquille.
00:32:47 Donc leur seul objectif, c'est de retirer l'émotion
00:32:50 et d'agir comme un robot
00:32:53 pour justement réduire cette dissonance cognitive.
00:32:56 Et ça marche, ça fonctionne chez les enseignants,
00:32:59 chez les élèves, chez les parents, et ainsi de suite.
00:33:01 - C'est vrai que dans le système scolaire,
00:33:07 il y a plusieurs commentaires dans le chat à ce sujet,
00:33:11 il y a apparemment un peu tout à revoir.
00:33:13 En tout cas, Hippolyte nous livre ça.
00:33:15 En tout cas, moi, je n'ai jamais entendu parler d'émotion à l'école.
00:33:18 - Moi non plus.
00:33:20 - Ouais, moi non plus jamais.
00:33:22 - Moi, je ne sais pas si c'est une part de ton expérience,
00:33:27 mais je n'ai pas l'impression que ce soit trop dans le vocabulaire.
00:33:30 - C'est vrai qu'en tant qu'élève, déjà,
00:33:32 je n'en ai jamais entendu parler.
00:33:34 Et là, en étant de l'autre côté, on n'en parle pas.
00:33:36 Mais comme je le disais tout à l'heure,
00:33:38 c'est parce qu'on n'est pas du tout formé là-dessus
00:33:41 et on en parle très peu au cours de nos formations.
00:33:43 Donc on va difficilement pouvoir en parler avec nos élèves.
00:33:47 Pourtant, c'est essentiel, surtout, je dirais,
00:33:50 dans les réseaux d'éducation prioritaire
00:33:53 où il y a des problématiques, en fait, qui sont...
00:33:58 Si on n'en parle pas, en fait, on ne fait que remplir le verre.
00:34:01 Et un moment donné, ça expose.
00:34:03 Donc on a beaucoup plus de violence, de rapports de force
00:34:06 qui vont complexifier la profession d'enseignant dans ces zones-là.
00:34:12 - Et vous, dans votre approche au quotidien sur les programmes,
00:34:17 du coup, c'est le fait de mettre notamment,
00:34:20 enfin, entre autres, pas que, mais notamment la neuroscience
00:34:22 qui permet de changer de...
00:34:24 Bah, de règle de lecture, en fait, c'est ça ?
00:34:27 - Absolument.
00:34:28 Mais comme je disais tout à l'heure, Sadio,
00:34:31 c'est qu'on s'appuie, en fait, sur la connaissance du cerveau
00:34:35 et même sur les nouvelles découvertes.
00:34:37 Et à partir de ces constats-là, on va établir des programmes.
00:34:41 Mais on ne va pas se dire, alors, on va leur apprendre ça et ça
00:34:45 et on va faire ça et on va faire ça,
00:34:47 sans respecter, finalement, le fonctionnement cognitif.
00:34:51 Donc il y a une prise en compte de cela dans nos programmes
00:34:55 pour que, finalement, ça fonctionne.
00:34:58 Une prise en compte, je dirais, et je pense que Sadio complétera,
00:35:01 mais une prise en compte, en réalité, de l'état émotionnel du gène.
00:35:05 Quand on est très stressé, quand on n'est pas bien,
00:35:08 quand ça ne va pas à la maison ou quand, je ne sais pas,
00:35:10 il y a eu des conflits au cours précédent ou durant la semaine,
00:35:14 ça va être compliqué de travailler dans cet état-là.
00:35:17 Et il y a certains enseignants qui ne s'en rendent pas compte,
00:35:21 pas parce qu'ils ne le veulent pas, mais parce qu'ils ne le savent pas
00:35:23 et ils ne savent pas non plus comment agir.
00:35:25 Et ils vont continuer en disant, ben non, tu t'assoies, tu te taies,
00:35:30 on va continuer le cours, tu vas apprendre.
00:35:32 Et après, on peut aller jusqu'à des excès de colère qui sont parfois...
00:35:36 Tristes, comme on peut voir parfois sur les réseaux sociaux,
00:35:41 sur des... Désolé Mona, mais j'ai rebondi sur ça parce que justement...
00:35:49 Oui, vas-y.
00:35:52 Non, je disais, ça fait l'actualité, donc au contraire, tu peux rebondir.
00:35:56 Voilà, donc on peut finir par dire, est-ce que les élèves sont plus violents qu'avant ?
00:36:02 Bon, on regarde des écrits de Platon, de Socrate.
00:36:06 Lorsqu'ils parlent de la jeunesse, je vous invite à regarder,
00:36:10 Platon, Socrate, depuis 4000 ans, on parle des jeunes comme des personnes
00:36:17 qui ne respectent pas l'autorité, qui transgressent les règles des adultes,
00:36:22 depuis 4000 ans.
00:36:24 Et donc la question qu'il faudrait plutôt se poser, c'est,
00:36:27 pendant ces 4000 ans, il y a quand même eu un encadrement d'adultes responsables,
00:36:37 d'adultes qui étaient en capacité de comprendre, qui sont aussi passés par là,
00:36:41 et qu'à un moment donné, plutôt que de maudire cette jeunesse
00:36:46 qui est une opportunité en fait pour la France de demain,
00:36:49 on devrait travailler avec eux pour leur apprendre à réguler leurs émotions,
00:36:56 les identifier, les exprimer.
00:36:59 Et ça, ça fait partie de l'intelligence émotionnelle justement.
00:37:02 Tout à l'heure, je parlais du paradigme existentiel et du paradigme industriel,
00:37:07 mais il y a un paradigme en fait, c'est celui de la complexité.
00:37:10 Et quand on travaille avec des êtres humains,
00:37:12 il faut qu'on rentre dans des complexités,
00:37:14 dans des raisonnements plutôt circulaires et pas linéaires.
00:37:17 Parce que ce qui se passe, c'est comme ça, donc, donc, donc, donc.
00:37:20 En fait, il y aura toujours quelqu'un en bas de la chaîne.
00:37:23 À un moment donné, ce que je dis toujours, c'est que les deux extrêmes,
00:37:28 dans une corde, les deux extrêmes, c'est le même point.
00:37:32 Donc, à un moment donné, il faudrait plutôt travailler dans une circularité.
00:37:36 Et donc, le paradigme de la complexité,
00:37:42 c'est-à-dire que maintenant, l'intelligence émotionnelle,
00:37:45 elle amène en fait un angle de vue qui est une compréhension en mouvement.
00:37:52 Parce que l'émotion, c'est un mouvement intérieur.
00:37:55 Et le mouvement intérieur, il commence toujours avant le mouvement extérieur.
00:37:58 Et si on n'identifie pas à temps le mouvement intérieur,
00:38:02 on va s'étonner de ce qui se passe à l'extérieur.
00:38:05 Mais en fait, le comportement est toujours influencé par le mouvement intérieur.
00:38:09 Donc vraiment, c'est une compréhension en mouvement.
00:38:12 Et d'être plutôt à l'écoute de cette tonicité intérieure,
00:38:21 plutôt que d'attendre qu'il y ait un acte et de juger l'acte.
00:38:27 Oui, effectivement, il y en a qui disent dans le tchat,
00:38:31 ça permet de se confronter aussi, de développer de l'empathie aussi pour l'autre.
00:38:38 Je sais qu'on entend beaucoup ce mot,
00:38:40 parfois ça peut être galvaudé, empathie, bienveillance.
00:38:42 Mais après, en vrai, c'est hyper important.
00:38:47 Et peut-être aussi, ce que vous dites, c'est apprendre aussi à se mettre à la place de l'autre.
00:38:52 Parce que c'est facile de montrer le genre de doigt,
00:38:54 mais généralement, c'est un peu la solution de facilité.
00:38:56 De style, engagement, mon opinion.
00:38:58 Mais oui, effectivement, on a toujours eu tendance à montrer la jeunesse
00:39:04 comme un truc qui fait peur.
00:39:08 Et en même temps, sans la jeunesse, il n'y aurait sans doute pas eu Mai 68 à une époque,
00:39:15 il n'y aurait sans doute pas eu de révolution au feu des lumières,
00:39:17 il n'y aurait non plus sans doute pas eu de sursaut par rapport au climat
00:39:21 et par rapport aux marges du climat.
00:39:23 Ça, c'est par rapport aux engagements, mais aussi d'un point de vue de la création.
00:39:26 Effectivement, d'un point de vue artistique, d'un point de vue sportif.
00:39:30 Effectivement, c'est plutôt quand on est jeune, à priori,
00:39:33 j'ai l'impression qu'on brille là-dedans.
00:39:36 Et hier, j'étais à une conférence où il y avait Marie Le Dépléchant,
00:39:41 qui a écrit un bouquin pour les plus jeunes encore, pour le coup,
00:39:45 jeune type, on va dire, au primaire.
00:39:49 Et ce bouquin s'intitule "Ne change jamais".
00:39:52 Et en fait, c'est un bouquin pour sensibiliser les jeunes à l'écologie,
00:39:58 au temps durable, à l'inclusion sociale, tout ça.
00:40:00 Et c'est drôle parce que du coup, le bouquin s'appelle "Ne change jamais".
00:40:03 Et tu te dis "Attends, c'est un peu contradictoire, en fait,
00:40:05 "Ne change jamais", parce que dans un moment, tu devrais devoir changer ton point de vue
00:40:08 pour te sensibiliser à ce genre de choses.
00:40:10 Et elle disait "Non, non, non, en fait, ne change jamais,
00:40:13 "en fait, les jeunes, il ne faut pas qu'ils changent,
00:40:15 "parce qu'effectivement, quand tu es jeune, tu es beaucoup plus sensible,
00:40:19 "tu es beaucoup plus créatif, tu as beaucoup moins de biais ou de clichés
00:40:23 "ou de peurs, et en fait, ne change jamais, garde ça toute ta vie."
00:40:27 C'est ça, le vrai enjeu.
00:40:29 Et surtout, essaye de l'apprendre à tes parents.
00:40:33 (rires)
00:40:36 Tout ça, c'est effectivement la santé mentale,
00:40:40 et ce dont on parle, ce sont des choses qui sont assez invisibles.
00:40:43 On parle aussi beaucoup de discrimination
00:40:48 quand on parle d'inclusion sociale et de santé mentale.
00:40:51 Et je me souviens, quand on avait préparé ce live,
00:40:54 on avait dit "Oui, il y a la discrimination, effectivement,
00:40:57 "quel est son rôle là-dedans ?"
00:40:59 Elle m'avait dit "Oui, il y a la discrimination active,
00:41:01 "qui est justement 10% en gros des causes de problèmes
00:41:04 "ou de freins liés à la santé mentale,
00:41:06 "mais aussi les 92% dans la discrimination passive,
00:41:09 "et qui est finalement la partie immergée de l'iceberg,
00:41:13 "mais qui est le gros souci."
00:41:16 Qu'est-ce qu'on met derrière la discrimination passive ?
00:41:19 Qu'est-ce qui crée la discrimination passive ?
00:41:22 C'est quoi les exemples ?
00:41:24 Alors, combien de personnes aujourd'hui sont dans l'auto-censure ?
00:41:32 Combien de personnes sont dans l'auto-exclusion ?
00:41:35 J'utilise "auto" parce que c'est important,
00:41:38 parce qu'en fait, on peut dire que lorsqu'ils se sentent discriminés,
00:41:46 justement, émotionnellement, affectivement,
00:41:52 c'est des personnes qui vont se protéger d'une certaine manière.
00:41:56 Et la protection, à partir du moment où on se sent agressé
00:42:01 ou violenté, on réagit soit par la fuite,
00:42:05 soit par la paralysie, ou soit par l'agressivité.
00:42:08 Et quand on regarde aujourd'hui un comportement agressif
00:42:12 ou un comportement où un jeune ne veut plus rien faire,
00:42:15 ou un jeune ou un adulte,
00:42:17 on n'arrive pas à comprendre qu'à un moment donné,
00:42:20 il répond à quelque chose.
00:42:22 Et cette chose-là, c'est une chose qui est souvent invisible.
00:42:25 Donc c'est ça qu'on parle de discrimination passive.
00:42:28 C'est une influence qui est causée de manière souvent symbolique,
00:42:35 créée par une structure ou par une organisation,
00:42:38 et qui va disqualifier des personnes qui sont concernées
00:42:46 par les décisions qui vont être prises.
00:42:49 Ça veut dire que moi, j'aime bien m'asseoir tous les jours
00:42:55 en face de la mare pour regarder les canards.
00:43:00 Et puis un jour, on retire la mare.
00:43:03 Mais on ne m'a pas prévenu, on met un bâtiment là-derrière.
00:43:06 On m'a complètement dénié dans mon existence.
00:43:10 Et en fait, ces délits d'existence, à un moment donné,
00:43:13 notamment dans les quartiers populaires,
00:43:15 il y a beaucoup de changements.
00:43:17 Dans le quartier, il se passe beaucoup de choses,
00:43:19 beaucoup de mouvements où personne n'est sujet.
00:43:23 Et en fait, qu'est-ce que ça crée finalement ?
00:43:26 C'est qu'à un moment donné, lorsqu'on n'est pas sujet
00:43:29 de quelque chose qu'on subit, c'est qu'on perd le pouvoir d'agir.
00:43:34 Finalement, on n'est plus maître d'agir.
00:43:37 Et quand je ne suis plus maître d'agir, à un moment donné,
00:43:39 c'est bien beau de dire toujours qu'on va faire des projets
00:43:41 de confiance en soi pour retrouver la confiance en soi.
00:43:43 Mais avant de trouver cette confiance en soi,
00:43:46 il faudrait travailler sur qu'est-ce qui vous a privé de votre pouvoir d'agir.
00:43:53 Et souvent, ce qui prive du pouvoir d'agir,
00:43:55 c'est de se retrouver dans des situations d'impuissance
00:43:59 par rapport à ce qu'on vit.
00:44:01 Et ces situations d'impuissance aussi,
00:44:03 elles peuvent être causées par l'intériorisation de certains stigmates,
00:44:09 l'intériorisation de stéréotypes.
00:44:12 Donc en gros, il va y avoir une personne qui est là,
00:44:14 elle a tout son pouvoir d'agir.
00:44:16 À un moment donné, elle voudra faire des choses.
00:44:20 Donc dans les choses qu'elle veut faire, elle va oser.
00:44:23 Mais en finissant les choses qu'elle fait, elle va être critiquée.
00:44:27 Et donc, elle va être critiquée, pourquoi ?
00:44:29 Parce qu'elle ne rentre pas dans le cadre,
00:44:34 dans les limites d'expression qu'on souhaite avoir de cette personne.
00:44:40 Donc on va tracer un cadre.
00:44:42 On va dire que tu es libre d'exister,
00:44:44 mais qu'à l'intérieur de ce cadre.
00:44:46 Et ce cadre-là, c'est le stéréotype.
00:44:48 C'est ce qu'on dit d'eux.
00:44:50 Et quand ils sont à l'extérieur de ce cadre,
00:44:52 ils sont complètement déniés dans leur existence.
00:44:54 Et donc, le seul moyen de vivre,
00:44:56 c'est de rentrer dans cette intériorisation,
00:45:00 dans ce schéma.
00:45:02 Et en rentrant dans ce schéma, finalement,
00:45:04 ils perdent tout le reste.
00:45:06 Et la discrimination positive, en fait, c'est ça.
00:45:08 C'est qu'à un moment donné,
00:45:10 il y a un paradoxe de la liberté qu'on appelle.
00:45:12 Donc on dit que tu es libre de faire ce que tu veux,
00:45:16 mais dans le champ d'expression qu'on a tracé.
00:45:20 Oui. Effectivement, la petite case qui est bien bordée,
00:45:25 et surtout, tu n'avises pas à sortir de cette case,
00:45:28 parce que du coup, on va te rejeter.
00:45:30 Voilà, exactement.
00:45:32 Et en fait, c'est tout un processus.
00:45:34 Parce qu'une fois que j'ai intériorisé ce stigmate,
00:45:36 je vais être reconnu dans la case.
00:45:39 Ah oui, même lorsqu'on va faire des films,
00:45:42 tu joueras ton propre rôle, en fait.
00:45:44 Et en fait, finalement, tout ça,
00:45:48 c'est une discrimination passive, en fait.
00:45:50 C'est quelque chose, en fait, c'est pas actif.
00:45:52 On ne dit pas non, on ne veut pas de toi,
00:45:54 dans tel appartement,
00:45:56 on ne veut pas de toi dans tel boulot.
00:45:58 Ce n'est pas ça.
00:46:00 On ne veut pas de toi dans la société
00:46:02 qu'on est en train de construire.
00:46:04 On ne veut pas de ta contribution.
00:46:06 Et en fait, c'est cette intériorisation-là
00:46:09 qui va faire tout le reste des inégalités sociales et scolaires.
00:46:13 Ça veut dire qu'à partir de là,
00:46:15 ça va être des personnes abîmées, en manque de confiance.
00:46:18 Donc, quand on va arriver à l'école,
00:46:20 on va faire des traitements, les pauvres petits.
00:46:23 Ouais, les trucs un peu misérablistes.
00:46:25 Voilà.
00:46:27 Beaucoup plus d'indulgence,
00:46:29 avec des programmes un peu plus light.
00:46:31 Mais finalement, si on fait des programmes plus light,
00:46:33 avec des notations plus light,
00:46:35 finalement, ça va jouer aussi sur l'orientation.
00:46:38 Et puis, l'orientation,
00:46:40 derrière, ça va jouer sur les diplômes.
00:46:42 Et les diplômes, ils vont jouer sur le boulot.
00:46:44 Donc, à la base même,
00:46:46 cette discrimination-là, elle prépare,
00:46:48 en fait, elle assigne
00:46:50 à, justement, le schéma des inégalités.
00:46:54 Et c'est pour ça qu'on dit, à un moment donné,
00:46:56 on prend en considération cette discrimination,
00:46:58 qui est peu visible, mais qui est très importante.
00:47:01 Et chacun doit pouvoir se raconter.
00:47:03 Chacun doit pouvoir dire "je suis".
00:47:05 Et chacun doit pouvoir être sujet de sa propre vie.
00:47:09 Et donc, à partir de là,
00:47:11 on travaille à la réalisation de soi.
00:47:13 On travaille à la conscience de soi.
00:47:15 Parce que,
00:47:17 sans conscience de soi,
00:47:19 on ne peut pas avoir confiance en soi.
00:47:21 Donc, on retravaille à une image positive,
00:47:23 via des programmes.
00:47:25 Des programmes d'excellence.
00:47:27 Donc voilà, la discrimination passive,
00:47:29 c'est vraiment ça.
00:47:31 Et ça existe partout.
00:47:33 - Oui, c'est clair.
00:47:35 - Mais c'est aussi parce qu'on ne demande pas l'avis...
00:47:38 Enfin, quand on dessine ces cases,
00:47:40 c'est un certain type de personnes
00:47:42 qui dessinent la case.
00:47:44 Et puis, on ne demande jamais l'avis de tout le monde,
00:47:46 en fait, pour la dessiner, cette case.
00:47:48 Si, en fait, on était dans un processus de co-création,
00:47:50 effectivement, peut-être qu'on aurait
00:47:52 une diversité de points de vue,
00:47:54 puis une diversité de cases.
00:47:56 Et c'était un peu comme le programme
00:47:58 que vous proposez
00:48:00 à destination des jeunes filles
00:48:02 qui veulent intégrer les filières scientifiques.
00:48:04 Parce qu'effectivement,
00:48:06 c'est connu,
00:48:08 il y a quand même beaucoup moins de filles,
00:48:10 de manière générale, dans les filières scientifiques.
00:48:12 Parce qu'avant même de s'autoriser
00:48:14 à aller en filière scientifique,
00:48:16 on se dit "ouais, vas-y, c'est pas pour moi,
00:48:18 x ou y raison, parce que de toute façon,
00:48:20 les maths, c'est un truc de mecs".
00:48:22 Parce que, de toute façon, on me l'a toujours dit,
00:48:24 depuis la maternelle,
00:48:26 et puis qu'après, oui, oui,
00:48:28 comme tu disais, on va mettre en place
00:48:30 deux ou trois petits quotas.
00:48:32 Du coup, voilà,
00:48:34 effectivement, il y a des personnes qui pourront y rentrer,
00:48:36 mais il n'empêche que c'est une vraie galère
00:48:38 et que ça ne démocratise pas
00:48:40 pour autant l'accès
00:48:42 et même l'envie, finalement, d'aller
00:48:44 dans ces filières. Et vous,
00:48:46 je parle de ça aussi parce que je sais que vous avez,
00:48:48 vous, un programme qui est dédié
00:48:50 à ça, de redonner envie
00:48:52 aux jeunes filles de participer
00:48:54 aux filières scientifiques, c'est ça ?
00:48:56 Oui, absolument.
00:48:58 On les identifie, du coup,
00:49:00 au lycée.
00:49:02 Sur leurs questions,
00:49:04 elles nous disent au début "j'aime les sciences".
00:49:06 Et donc, nous,
00:49:08 ce qu'on fait, c'est qu'on les embarque
00:49:10 dans un programme d'un an, où elles sont mentorées
00:49:12 une heure par semaine par des doctorantes
00:49:14 scientifiques. Elles visitent
00:49:16 une fois par mois des laboratoires,
00:49:18 également des entreprises, où elles
00:49:20 rencontrent des femmes inspirantes.
00:49:22 Et tout ça, ça se fait dans un programme
00:49:24 finalement exclusivement féminin.
00:49:26 Et il y a un vrai
00:49:28 sentiment d'appartenance au sein de ce groupe,
00:49:30 elles s'entraident énormément,
00:49:32 et puis elles se projettent surtout.
00:49:34 Donc,
00:49:36 et couplé à cela, on a
00:49:38 même un scolaire, pour
00:49:40 justement leur permettre
00:49:42 d'augmenter leurs résultats, mais aussi
00:49:44 de prendre un peu plus confiance en elles et de leur dire
00:49:46 "Regarde,
00:49:48 l'ensemble du programme, tu le comprends, t'as des bonnes notes,
00:49:50 t'as rencontré plein de femmes intéressantes,
00:49:52 tu t'es promis,
00:49:54 franchement, c'est tout ce qu'il y a à foutre".
00:49:56 - Ouais, c'est top.
00:49:58 Et justement, t'as des exemples aussi
00:50:00 de femmes qui ont réussi, et ça,
00:50:02 du coup, j'imagine que ça lève des barrières.
00:50:04 - Absolument, oui.
00:50:06 Et en plus, elles gardent contact
00:50:08 avec les femmes scientifiques qu'elles rencontrent.
00:50:10 Donc,
00:50:12 du coup, c'est visible. Et puis, on embarque
00:50:14 aussi un petit peu les parents. Je dis "un petit peu",
00:50:16 mais en réalité, on les embarque au début,
00:50:18 dès le début du programme,
00:50:20 puisque
00:50:22 les parents sont importants.
00:50:24 Ils sont importants dans
00:50:26 la poursuite d'études
00:50:28 de leurs enfants. Si, justement, ils vont
00:50:30 motiver leurs filles en leur disant "Bah si,
00:50:32 tu l'as bien vu, c'est possible
00:50:34 pour toi", et qu'il y a une vraie valorisation
00:50:36 qui est faite au domicile,
00:50:38 eh bien, il y a, je dirais,
00:50:40 tous les facteurs présents pour la réussite
00:50:42 de l'ensemble des jeunes filles.
00:50:44 - OK.
00:50:46 Je vois là, effectivement,
00:50:48 il y a pas mal de gens que je connais.
00:50:50 Salut Romy, salut Guillaume.
00:50:52 Ça me fait plaisir.
00:50:54 Et aussi de gens qui ne font pas vraiment cette notion
00:50:56 d'empathie, d'émotion,
00:50:58 et aussi d'avoir une approche un peu décloisonnée
00:51:00 aussi de l'éducation, en même temps,
00:51:02 en allant s'intéresser à la philo,
00:51:04 à la psychologie,
00:51:06 au sport, au maths,
00:51:08 mais de manière un peu multidisciplinaire.
00:51:10 Vous, qui êtes engagé
00:51:12 dans le secteur de l'éducation,
00:51:14 s'il y avait une seule mesure,
00:51:16 un seul truc à mettre en place en urgence,
00:51:18 ça serait laquelle ?
00:51:20 Ça se trouve, d'ailleurs, que vous n'avez pas la même.
00:51:22 Mais, Monna, par exemple,
00:51:24 quel type de mesures ?
00:51:26 - Moi, ce serait justement de former
00:51:28 de manière très urgente des enseignants
00:51:30 à la neuroéducation,
00:51:32 parce que j'avais lu une fois dans un livre
00:51:34 un auteur qui disait
00:51:36 "je ne pense pas qu'on puisse aller voir
00:51:38 un ophtalmo qui ne connaît pas l'anatomie de l'œil".
00:51:40 Alors, pourquoi on le fait avec un professeur
00:51:42 qui ne connaît pas le fonctionnement du cerveau,
00:51:44 qui est l'organe de l'apprentissage ?
00:51:46 Donc, pour moi,
00:51:48 c'est ce qu'il serait à mettre en place.
00:51:50 - OK.
00:51:52 Formation, du coup, en neurosciences
00:51:54 pour les professionnels
00:51:56 de l'éducation scolaire.
00:51:58 - Et toi, Sadio ?
00:52:00 - Moi, je rajouterais, c'est pour ça qu'on travaille
00:52:02 ensemble avec Monna,
00:52:04 c'est de créer un alignement, justement,
00:52:06 un alignement
00:52:08 pour avoir des personnes intègres.
00:52:10 Ça veut dire qu'on passerait,
00:52:12 par exemple,
00:52:14 c'est même pas un exemple, en fait,
00:52:16 c'est bien d'apprendre à résoudre
00:52:18 des problèmes, mais c'est encore
00:52:20 mieux de savoir prendre des décisions.
00:52:22 Ça veut dire que
00:52:24 les choses fonctionnent par couple
00:52:26 dans le cerveau. C'est important
00:52:28 d'avoir une pensée critique,
00:52:30 mais c'est aussi très important d'avoir une pensée créatrice.
00:52:32 C'est important
00:52:34 de savoir communiquer,
00:52:36 mais c'est encore plus
00:52:38 important d'être habile dans les relations
00:52:40 avec les autres.
00:52:42 C'est important d'avoir conscience de soi,
00:52:44 mais c'est aussi important
00:52:46 d'être empathique,
00:52:48 d'avoir de l'empathie.
00:52:50 C'est aussi important de gérer
00:52:52 son stress, en même temps
00:52:54 qu'il est aussi important de réguler ses émotions.
00:52:56 En fait, c'est des choses,
00:52:58 c'est des compétences psychosociales, justement,
00:53:00 qui permettent,
00:53:02 justement, de s'aligner
00:53:04 avec un petit peu tout ce qu'on fait.
00:53:06 Je ne résous pas que des problèmes, il faut aussi que j'apprenne
00:53:08 à prendre des décisions
00:53:10 et ainsi de suite. J'ai une pensée critique,
00:53:12 mais aussi créatrice. Donc, je critique et je propose.
00:53:14 Et ainsi de suite.
00:53:16 Tout ça, c'est un gros travail
00:53:18 qu'on est en train de mettre en place, en respectant
00:53:20 bien sûr
00:53:22 les fonctionnements
00:53:26 naturels du cerveau.
00:53:28 Voilà.
00:53:30 C'est super.
00:53:32 Je me souviens
00:53:34 qu'il y a un dialogue, finalement,
00:53:36 permanent entre toi, ta façon
00:53:38 de ressentir, de créer des choses
00:53:40 et aussi la façon dont
00:53:42 ça s'inscrit dans un groupe, dans un collectif.
00:53:44 Ouais,
00:53:46 comme tu dis, ça dit ouf,
00:53:48 je n'arrivais pas à rêver en plus.
00:53:50 C'est bien.
00:53:52 C'est bien d'être créateur, du coup, et avoir
00:53:54 effectivement un esprit
00:53:56 critique.
00:53:58 Je vois que le temps
00:54:00 file. En tout cas,
00:54:02 vous avez des gros
00:54:04 big up dans le
00:54:06 chat, notamment sur l'approche
00:54:08 effectivement très pertinente
00:54:10 d'intégrer la discrimination
00:54:12 aussi passive
00:54:14 et excel active.
00:54:16 Si,
00:54:18 Bollier School, du coup, ça a été créé, je ne sais pas
00:54:20 si on l'a dit au tout début du live, ça a été créé,
00:54:22 je ne crois pas, ça a été créé quand
00:54:24 et
00:54:26 s'il y a un projet que vous avez envie de mettre
00:54:28 en avant, ça serait lequel ?
00:54:30 Alors, ça a été créé il y a
00:54:32 un an et demi.
00:54:34 Je ne sais pas si
00:54:36 le rebondir est bien.
00:54:38 Et donc, du coup, le projet qu'on souhaite
00:54:40 mettre en avant, c'est le programme qu'on a appelé
00:54:42 le programme YEP, donc Young Entrepreneurs.
00:54:44 Et du coup, qui a
00:54:46 vocation à accompagner des porteurs de
00:54:48 projets. Donc, on les forme deux
00:54:50 samedis par mois, à la gestion du projet,
00:54:52 à la communication, au marketing,
00:54:54 à la prise de parole en public.
00:54:56 Et donc, à l'issue
00:54:58 de ces quatre mois d'accompagnement, ils partent
00:55:00 à la Silicon Valley présenter leurs
00:55:02 projets, aussi découvrir
00:55:04 l'écosystème, rencontrer des investisseurs
00:55:06 sur place. Donc là, on a des jeunes,
00:55:08 on a 20 jeunes qui ont entre
00:55:10 12 et 18 ans et qui, du coup,
00:55:12 ont des idées.
00:55:14 Et ce programme,
00:55:16 il y a un peu plus de deux années.
00:55:20 [Rires]
00:55:22 Ce programme, on
00:55:24 l'était justement à concrétiser.
00:55:26 [Rires]
00:55:28 [Rires]
00:55:30 Du coup,
00:55:32 on n'a pas tout à fait
00:55:34 entendu la fin.
00:55:36 [Rires]
00:55:38 Et que vous aviez combien de
00:55:40 jeunes pour le moment ?
00:55:42 20 jeunes qui ont entre 12 et 18 ans
00:55:44 et qui ont une idée de création
00:55:46 d'entreprise et deux d'entre eux
00:55:48 d'association.
00:55:50 L'objet de ce programme, c'est justement de les amener à
00:55:52 concrétiser cette idée et de leur
00:55:54 permettre de changer le monde de demain.
00:55:56 Génial !
00:55:58 Incroyable !
00:56:00 J'ai envie de vous suivre !
00:56:02 Je suis trop âgée, mais j'ai envie d'y aller !
00:56:04 [Rires]
00:56:06 Et toi, ça a l'air ?
00:56:10 Le même projet en particulier
00:56:12 ou tu es à accord avec Maud ?
00:56:14 Non, moi je suis à 100%
00:56:16 à accord avec le programme IEP.
00:56:18 Parce que
00:56:20 dans ce programme,
00:56:22 on voit un processus
00:56:24 quand même d'émancipation.
00:56:26 C'est la chose
00:56:28 la plus importante. Lorsqu'on a une graine,
00:56:30 à un moment donné,
00:56:32 comment on va offrir
00:56:34 toutes les ressources, les compétences,
00:56:36 entretenir la motivation
00:56:38 qui va permettre à un moment d'arriver
00:56:40 au changement. Donc on essaie vraiment
00:56:42 avec ces programmes de proposer
00:56:44 d'opérer
00:56:46 un changement rapide
00:56:48 et sur le long terme.
00:56:50 Nous, ce qu'on dit,
00:56:52 on essaie d'impliquer le plus de monde possible
00:56:54 parce qu'on a
00:56:56 une parole qui dit
00:56:58 qu'en Afrique, pour éduquer
00:57:00 un enfant, il faut tout un village.
00:57:02 Nous, on se dit aussi qu'en France,
00:57:04 pour éduquer un enfant ou un adolescent,
00:57:06 il faut faire nation, il faut toute une nation.
00:57:08 Et à un moment donné,
00:57:10 on est dans
00:57:12 toutes les personnes
00:57:14 qui souhaitent aussi
00:57:16 venir donner de la force,
00:57:18 du soutien.
00:57:20 On n'hésite pas.
00:57:22 On est vraiment
00:57:24 dans la création de programmes
00:57:26 adaptés. Vraiment.
00:57:28 - C'est génial.
00:57:30 - Je pense vraiment
00:57:32 que c'est de se dire
00:57:34 à chaque fois
00:57:36 lorsqu'on rencontre
00:57:38 une problématique,
00:57:40 une situation, qu'elle soit d'influence
00:57:42 ou d'incompréhension,
00:57:44 il faut toujours se dire à un moment donné
00:57:46 que
00:57:48 la nuit et le jour,
00:57:50 ce sont deux opposés,
00:57:52 mais qui fonctionnent très bien
00:57:54 grâce au crépuscule et à l'aube.
00:57:56 Donc nous, on se dit qu'il faudrait
00:57:58 toujours proposer
00:58:00 des transitions douces
00:58:02 pour éviter les ruptures
00:58:04 qui peuvent faire violence
00:58:06 sur les individus.
00:58:08 - Et mettre du coup des gens
00:58:10 de côté, effectivement.
00:58:12 - Oui, et de leur faire
00:58:14 s'adapter à des ruptures aussi violentes.
00:58:16 Et du coup, on vous trouve où ?
00:58:18 Géographiquement, comment ça se passe ?
00:58:20 Si on veut participer à un programme
00:58:22 dans New School ?
00:58:24 Où est-ce qu'on vous trouve ?
00:58:26 - Déjà, on nous trouve
00:58:28 sur Internet.
00:58:30 - C'est déjà un programme, quoi !
00:58:32 - On est sur Instagram,
00:58:34 on est sur LinkedIn, sur Facebook,
00:58:36 et puis on a un local
00:58:38 ivrigargan dans le 93,
00:58:40 sur le Nessouba.
00:58:42 Et puis, l'objectif aussi,
00:58:44 c'est d'ouvrir des tiers-lieux
00:58:46 un peu partout en France,
00:58:48 pour développer ces programmes.
00:58:50 Donc, pour postuler, au sein de nos programmes,
00:58:52 ça va se faire dès le mois de février
00:58:54 pour le programme des jeunes entrepreneurs,
00:58:56 puisque la promo se termine au mois de février.
00:58:58 Et pour le programme scientifique,
00:59:00 ça va être dans quelques mois,
00:59:02 également d'ailleurs au mois de janvier.
00:59:04 - OK.
00:59:06 Et oui, effectivement,
00:59:08 sur Internet,
00:59:10 nous, on va apporter
00:59:12 de la force comme on peut.
00:59:14 C'est plus la partie communication.
00:59:16 Ce qu'on disait en intro,
00:59:18 avec
00:59:20 Mona et avec
00:59:22 Jade, Sadio,
00:59:24 le but, c'était de
00:59:26 vous connaître dans les salles, et puis aussi
00:59:28 d'expliquer en quoi la santé mentale
00:59:30 peut être un moteur
00:59:32 pour qu'on la prenne en compte dans l'éducation.
00:59:34 Et que c'est, j'espère,
00:59:36 le début d'une longue série
00:59:38 de contenus.
00:59:40 Pas forcément sur ma live, mais bon,
00:59:42 ça, on peut en savoir plus.
00:59:44 - C'est ça.
00:59:46 - Mais donc,
00:59:48 en premier temps, en tous les cas,
00:59:50 vous pouvez revoir ce live en replay
00:59:52 sur le compte Instagram de Banlieue School,
00:59:54 également sur le compte Instagram
00:59:56 de Musahé.
00:59:58 Ce que je fais, généralement, aussi,
01:00:00 c'est des contenus un petit peu éducatifs
01:00:02 qui reprennent les punchlines
01:00:04 qui ont été dites, et j'ai le temps de les éditer en tête.
01:00:06 Mais aussi,
01:00:08 d'un point de vue plus approfondi,
01:00:10 ce qu'on a abordé
01:00:12 à travers le système de croyances,
01:00:14 le système aussi, les sept piliers
01:00:16 dont tu parlais aussi, Sadio.
01:00:18 On va retranscrire ça dans les mois qui
01:00:20 viennent sur le compte Instagram, et également
01:00:22 sur la newsletter. En tout cas, merci.
01:00:24 Merci à vous d'avoir été là, Mona,
01:00:26 Sadio. Désolée pour la première fois
01:00:28 que je vous ai dit au début, Sadio.
01:00:30 - Non.
01:00:32 - Mais c'est les aléas du live.
01:00:34 - Oui, et puis le live était incroyable.
01:00:36 Vraiment, merci beaucoup à vous deux.
01:00:38 C'était hyper intéressant. Je suis hyper contente.
01:00:40 - Merci.
01:00:42 - Merci beaucoup.
01:00:44 Merci à tous.
01:00:46 - Au revoir. - A bientôt.
01:00:48 - Ciao.

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