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Une nouvelle affaire de maltraitance animale était jugée hier à Caen. Ce type de procès est en hausse, à chaque fois l'association Stéphane Lamart se constitue partie civile et réclame des dommages et intérêts. Son président nous explique le sens de ces démarches.

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Transcription
00:00 - Il est 8h15, bienvenue sur France Bleu et France 3 Normandie. Didier Charpin, une nouvelle affaire de maltraitance animale a été jugée hier à Caen
00:06 d'où notre question ce matin, ce type de procès est-il en hausse ? - Une question que nous allons poser à notre invité
00:12 Stéphane Lamarre, président de l'association du même nom pour la défense des droits des animaux. Bonjour. - Bonjour Didier. - On va commencer avec cette affaire jugée hier
00:20 dans le baissin, dans le hara de Bernesque, l'affaire portée sur des chevaux
00:25 non alimentés, pas soignés pour certains. C'est vous qui aviez fait le signalement à la justice, comment vous aviez procédé ?
00:31 - Exactement, on avait fait un signalement à la justice puisqu'on avait reçu des témoignages, notamment d'une ex-salariée
00:37 qui nous déclarait des conditions de vie des terribles pour ces chevaux qui vivaient
00:42 certains dans la pénombre, d'autres qui étaient rachitisques,
00:45 qui n'avaient pas à manger, qui ne mangeaient pas leur faim non plus, qui ne buvaient pas correctement puisque l'eau était croupie.
00:51 - D'accord. - Et toutes ces conditions a mené à une enquête de police. - Un rat important, 157 chevaux à l'époque,
00:57 et en plus c'est un rat qui avait bonne réputation, notamment dans le domaine des chevaux de course. - Oui mais c'est plus le cas, il n'a plus
01:03 bonne réputation aujourd'hui de par les faits et effectivement à l'époque il était bien noté puisque c'était un rat
01:08 important, puisqu'il y avait de l'équitation, il y avait des chevaux de course qui étaient là et ces animaux étaient plus
01:13 d'enlotés que les autres. En fait il avait fait le choix de nourrir un peu plus ses animaux
01:18 puisqu'il concourait, et les autres il les a laissés à l'abandon et le procureur hier a rappelé que quelque part il les avait tous
01:26 délaissés, ils les avaient tous laissés à l'abandon.
01:28 - Lors de ces réquisitions le procureur a réclamé des amendes avec sursis, ça ne vaut pas rapproprier ?
01:35 - Avec sursis malheureusement on savait qu'on aurait aimé un peu plus
01:38 pour l'État, parce que lorsqu'on parle d'amende c'est que l'argent revient dans les caisses de l'État, et on aurait aimé qu'il tape un peu plus
01:44 sur le portefeuille. À la fois je me dis satisfait quand même puisqu'on a quand même une interdiction définitive de détenir des chevaux, donc c'est quand même
01:52 important, et une définitive aussi
01:55 de détenir des chiens et des chats et d'autres animaux également.
01:58 - Prêt de Villers-Bocach, cette fois vous avez récemment
02:00 révélé une autre affaire de maltraitance animale, cette fois dans une ferme, des cadavres de bovins dans des champs.
02:08 Là aussi comment vous avez procédé, vous avez des informateurs sur place ?
02:12 - Alors en fait on a plusieurs personnes qui informent les associations de protection animale, et je leur dis merci, il faut continuer,
02:19 si vous constatez de la maltraitance sur un animal, quel que soit l'animal, il faut le signaler, c'est une obligation
02:25 quelque part, une responsabilité morale que nous avons en tant qu'humains, puisque les animaux ne peuvent pas se défendre seuls, ils ont besoin
02:31 des associations comme nous, qui sommes quelque part leurs avocats tout simplement. Et donc dans cette ferme effectivement
02:38 il y avait des cadavres d'animaux qui étaient en décomposition, c'est un éleveur qui a baissé les bras,
02:44 qui n'a pas demandé de l'aide
02:47 à la DDPP et à la préfecture,
02:51 et on a donc saisi les services vétérinaires de camp qui ont été très réactifs, qui sont allés sur place
02:56 et qui ont fait le nécessaire, aujourd'hui tout est rentré enfin dans l'ordre pour le côté bien-être animal.
03:02 - Dans ces affaires que vous soulevez, vous vous portez partie civile,
03:07 vous le faites aussi dans des affaires où vous n'êtes pas forcément à l'origine, pourquoi ?
03:10 - Exactement, l'association Stéphane Amart en fait est en justice 190 fois en moyenne
03:15 sur 456 signes allemands et plaintes qu'on fait chaque année pour des faits de maltraitance, de mauvais traitement, d'agriculteurité, de services graves,
03:22 pour des abandons, pour toutes sortes de souffrances animales.
03:25 Nos avocats plaident et représentent la voix de l'animal au sein des tribunaux de France.
03:29 - Pour vous il est important de porter cette voix de l'animal comme vous dites ?
03:33 - Il est important, c'est un devoir humain comme je le disais, mais aussi c'est le but et l'objet social de l'association Stéphane Amart.
03:39 - A chaque fois vous demandez des dommages et intérêts également ?
03:42 - On demande des dommages et intérêts bien sûr, puisque l'association
03:44 subit un préjudice de par l'objet statutaire qu'elle défend, mais aussi cet argent est réutilisé et réinjecté dans les sauvetages au quotidien,
03:52 puisque lorsqu'on prend un animal, on paye des frais vétérinaires, il faut payer les avocats, il faut payer
03:57 la nourriture, l'entretien, les refuges aussi que nous avons et tout ça c'est un coût de 100 000 euros chaque année par refuge
04:03 et donc c'est une façon aussi de récupérer des fonds pour que les auteurs de maltraitance payent aussi leur dette à la société.
04:09 - Vous consacrez votre vie à la défense des droits des animaux.
04:13 Est-ce que les mentalités évoluent avec le temps ? Est-ce que ces affaires sont de plus en plus nombreuses ? La réponse semble oui du côté des ministères de l'intérieur.
04:20 - Exactement, malheureusement effectivement il y a beaucoup de maltraitance et
04:24 on a quand même
04:26 la nouvelle génération, j'ai envie de vous dire, qui sont un peu plus sensibles à la condition animale,
04:30 notamment grâce à la session en 2014 qui font des enquêtes avec des images de choc,
04:35 ça éveille les consciences de la nouvelle génération sur le transport d'animaux, sur la façon d'abattre un animal et la façon de le tuer aussi.
04:43 Et aujourd'hui si on avait les abattoirs qui seraient de verre, je pense que tout le monde serait végétarien tellement qu'on serait écœuré par la souffrance animale
04:51 que ce soit dans un abattoir ou si en particulier avec un chien au fond d'un jardin qui est la tâche,
04:56 à moins de 3 mètres de l'aise et qui vit en permanence.
04:59 - Donc c'est le sens de votre combat, vous êtes installé de plus en plus dans le Calvados,
05:05 deux refuges, l'un au Nesserodon et l'autre près de Cagnes, bientôt un troisième à Villers-Bocaches là aussi,
05:11 assez rapidement les abandons de chiens sont très nombreux.
05:15 - On abandonne aujourd'hui tous les animaux,
05:17 maintenant tout au long de l'année, il n'y a pas que le chien ou le chat, on abandonne aussi des chevaux, des ânes,
05:22 des coques, des poussins, vraiment toutes sortes d'animaux.
05:25 Les gens prennent un animal en moyenne pour dix mois et le onze et le deuxième mois c'est les vacances, on ne peut pas le garder,
05:30 on ne réfléchit pas à la conséquence qu'on peut avoir avec un animal,
05:34 puisque les conséquences lorsqu'on adopte un animal ou qu'on acquiert un animal,
05:38 il faut penser aux vacances, il faut penser en cas d'hospitalisation, en cas de décès, pour ne pas laisser l'animal derrière soi
05:45 et donc les gens ne pensent pas et la conséquence c'est que les animaux se retrouvent dans les refuges abandonnés
05:49 ou parfois délaissés, ce qui amène aussi à la maltraitance animale.
05:53 - Et donc penser au onzième et au douzième mois avant d'adopter un animal, c'est un peu le message que vous passez, merci beaucoup.
05:58 Stéphane Lamaart, président de l'association du même nom pour la défense des droits des animaux, invité ce matin, France Bleu et France 3, bonne journée.
06:04 - Merci. - Merci, très invité à retrouver bien sûr sur francebleu.fr

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