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Comment mettre fin aux violences à Cavaillon ? Lundi soir, , deux hommes sont morts et un autre a été blessé par balles. Le maire de Cavaillon était l'invité du 6-9 sur France Bleu Vaucluse.

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00:00 Comment mettre fin aux violences à Cavaillon ? Lundi soir, deux hommes sont effectivement
00:04 morts et un autre a été blessé par balle.
00:06 Et le maire de Cavaillon est justement l'invité du 69 France Bleu.
00:09 Vous plus Julie Munchen.
00:10 Bonjour Gérard Daudet.
00:11 Bonjour.
00:12 Un mot d'abord de l'enquête.
00:14 Est-ce que le lien est formellement établi avec le trafic de stupéfiants ?
00:17 Formellement, je ne peux pas vous l'assurer puisque l'enquête est en cours.
00:21 On va laisser la police et judiciaire faire leur travail.
00:23 Sur le terrain, j'ai plutôt tendance à vous dire oui.
00:26 Forcément, ce sont des gens qui sont dans l'environnement des trafiquants.
00:29 Vous le disiez il y a quelques instants hors antenne, vous êtes en colère, très remonté
00:35 même.
00:36 Oui, je suis en colère parce que l'énorme travail avait été fait quand il y a deux
00:41 ans on a subi à peu près les mêmes choses, deux assassinats en deux mois, entre avril
00:46 et septembre 2021.
00:48 Entre temps, le ministre de l'Intérieur était venu me rencontrer à Cavaillon, m'avait fait
00:53 des promesses de renforcement de la police nationale, promesses tenues, puisqu'au début
00:58 de l'année 2022, on recevait des renforts des effectifs à hauteur de 10 pour créer
01:03 ce qu'on appelle des groupes de sécurité de proximité qui permettent par équipe à
01:08 la nuit de tourner sur le terrain et de faire leur job.
01:12 Et on a bien vu les résultats puisque sur l'année 2022, l'apaisement dans les quartiers
01:17 est arrivé.
01:18 On a même eu des courriers en nous disant qu'ils voyaient le changement, que les trafics
01:24 avaient disparu.
01:25 Mais aujourd'hui c'est reparti, pourquoi ?
01:27 Aujourd'hui c'est reparti parce que ces fameux renforts de police ont été diminués
01:34 au fil du temps par des départs à la retraite, des demandes de mutation et par remplacer.
01:39 C'est ça qui vous révolte ?
01:40 Oui, parce que je pense qu'il faut une pression permanente sur le terrain, jour et nuit, pour
01:45 maintenir le calme et endiguer ce trafic.
01:49 Parce que le trafic, il existera toujours, les consommateurs aussi.
01:54 Donc on gagne des batailles mais pas la guerre.
01:58 Et si on veut continuer à avoir des quartiers qui vivent dans une certaine tranquillité,
02:03 il faut de la police en permanence, si possible en civil, il faut des groupes de stups pour
02:10 pouvoir faire des enquêtes sur le plus long terme.
02:12 Voilà, il faut du monde, il n'y a pas de miracle.
02:15 Alors vous demandez des renforts ?
02:16 Alors je redemande des renforts.
02:19 J'ai appelé hier la conseillère du cabinet du ministre qui m'a garanti d'avoir inscrit
02:26 10 ouvertures de postes pour septembre, puisque c'est le moment où il y a les mutations,
02:30 les demandes de changement.
02:31 J'espère que le ministre de l'Intérieur va me recevoir rapidement pour peut-être
02:37 anticiper un petit peu ces mutations qui pour moi septembre sont très loin.
02:41 Des renforts d'ici septembre, est-ce qu'ils seront permanents, temporaires ?
02:47 Alors non, j'espère qu'on ne va pas refaire deux fois les mêmes erreurs.
02:50 J'espère que ce seront des renforts permanents.
02:54 Je crois qu'il faut structurer dans les villes de notre dimension, qui sont des petites
02:58 villes à taille humaine, des effectifs de police qui permettent d'indiquer ces trafics.
03:03 On voit bien que dans les métropoles c'est très compliqué.
03:05 Chez nous on a peut-être encore la chance d'y arriver.
03:07 Vous le rappeliez, Cavaillon c'est une ville à taille humaine.
03:11 Alors justement les habitantes ne sont pas vraiment habituées à ce type de violence.
03:16 Ils sont inquiets.
03:17 Qu'est-ce que vous répondez aux Cavaillonnais aujourd'hui ?
03:20 Ils ne sont pas habitués, le maire non plus.
03:24 Ce que je leur réponds c'est qu'il faut qu'ils essayent de nous faire confiance.
03:28 Je sais que c'est difficile dans les moments où il arrive encore des assassinats.
03:32 Les gens ont tendance à dire "vous nous faites des promesses qui ne sont pas tenues".
03:36 Mais il faut savoir que déjà le maire ce n'est pas lui qui est chargé de la sécurité
03:40 civile, c'est l'État.
03:41 Nous on est là pour accompagner.
03:43 On a une police municipale très structurée puisque j'ai 34 policiers municipaux, j'ai
03:49 12 personnes derrière les caméras, j'ai 80 caméras qui surveillent la ville en permanence.
03:53 On a une brigade de synophiles avec un chien stupe où j'espère que la police nationale
04:00 va à nouveau faire appel à lui, ce qui n'était pas le cas ces derniers mois.
04:03 Donc on essaie d'accompagner la police nationale et l'État du mieux qu'on peut, mais on ne
04:08 peut pas tout faire.
04:09 - Les deux personnes qui sont morts ont été abattues dans un quartier résidentiel près
04:17 de la médiathèque.
04:18 C'est ça aussi qui est particulier et qui est frais.
04:22 Est-ce que le trafic de drogue, la violence déborde des quartiers qu'on dit sensibles ?
04:28 - Je pense que, comme je vous le disais en introduction, on a tellement mis de pression
04:33 sur les quartiers nord de la ville que le trafic est allé ailleurs.
04:38 Et donc, petit à petit, il sort de ces quartiers pour aller dans des endroits plus paisibles.
04:43 C'est pour ça qu'il faut une présence permanente et les suivre.
04:46 Il faut les suivre.
04:47 - Des policiers en renfort attendus en septembre ?
04:49 - Oui.
04:50 - D'ici là, comment vous allez faire ?
04:51 - D'ici là, on croise les doigts.
04:53 Et surtout, comme je vous l'ai dit, j'espère que le ministre de l'Intérieur va m'entendre
04:58 et essayer de me mettre des renforts plus rapidement.
05:01 - Vous demandez à ce qu'il vienne sur place comme il l'avait fait en 2021 ?
05:03 - Non, j'ai demandé à ce qu'il me reçoive à Paris.
05:06 Et j'espère que d'ici à la fin de la semaine, on va se rencontrer.
05:08 - Merci Gérard Daudet, maire de Cavaillon, d'avoir été en direct ce matin dans nos studios sur France 2.

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