Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, Dominique Simonnot dénonce « des atteintes graves aux droits fondamentaux » par la police lors de gardes à vue de personnes interpellées à Paris dans des manifestations contre la réforme des retraites.
Dans cette lettre datée du 17 avril, Dominique Simonnot brocarde un « recours massif » par les forces de l’ordre à des interpellations et gardes à vue « préventives ». « Certains agents, écrit-elle, avaient eu pour “consignes et ordres hiérarchiques d’interpeller sans distinction” toute personne se trouvant dans un secteur ou un autre de la capitale. »
Dans cette lettre datée du 17 avril, Dominique Simonnot brocarde un « recours massif » par les forces de l’ordre à des interpellations et gardes à vue « préventives ». « Certains agents, écrit-elle, avaient eu pour “consignes et ordres hiérarchiques d’interpeller sans distinction” toute personne se trouvant dans un secteur ou un autre de la capitale. »
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00:00 de l'absence de poursuite suite à des gardes à vue.
00:02 On en déduit qu'on ferait des interpellations préventives, mais c'est très grave.
00:06 [Musique]
00:28 - Vous pensez qu'il y a une stratégie mise en place par le gouvernement, par le pouvoir ?
00:34 - Une stratégie, si vous voulez, d'une sorte de forme d'intimidation qui veut dire
00:39 "écoutez, c'est pas la peine d'y aller parce que vous voyez ce qui arrive".
00:42 Et puis aussi le fait que dans le feu de l'action, parce que je crache pas du tout sur la police
00:50 et je pense que leur travail en ce moment doit être assez épouvantable,
00:53 mais dans le feu de l'action, ils mettent la main sur un peu n'importe qui.
00:57 - Ça sont deux choses différentes. C'est-à-dire que les conditions de travail soient telles que
01:02 elles ne peuvent pas bien remplir les fiches, etc. Et de dire qu'il y a une stratégie, quelque chose de réfléchi.
01:08 - Oui, parce qu'il y a les deux. On s'est rendu compte que, ordre avait été donné,
01:12 enfin c'est ce qui nous a été rapporté dans les commissariats par les fonctionnaires de police,
01:16 que ordre était donné d'arrêter les gens qui étaient au bord des manifs,
01:20 dans la manif, un peu aux abords des manifs.
01:23 Or, il ne doit être en France, en tout cas placé en garde à vue,
01:28 que des gens contre qui il existe des soupçons d'avoir commis ou tenté de commettre une infraction.
01:35 Et là, ce n'était pas le cas manifestement.
01:37 - C'est totalement faux. C'est totalement faux.
01:39 Moi, je ne passe aucune instruction de procédé de les interpellations préventibles.
01:42 C'est un mot que je n'aime pas prononcer. Interpellations préventibles, c'est un concept politique.
01:47 Un concept politique. Ça veut dire qu'on interpellerait des gens pour les empêcher d'aller manifester.
01:52 Moi, je me sens un peu insulté, offensé quand j'entends dire ça, mais c'est n'importe où.
01:56 Moi, je demande à mes effectifs de faire cesser les infractions.
02:02 Sur quoi s'appuie un certain nombre d'autorités pour lesquelles j'ai le plus grand respect.
02:07 Mais elle s'appuie sur le fait qu'après les garde à vue, il n'y a pas forcément de poursuite.
02:10 Oui, parce qu'on est juste dans un petit état de droit.
02:12 Il y a un temps de garde à vue et parfois, il est parfois difficile de caractériser
02:17 que dans un groupe de 70 à 90 personnes qu'on a interpellées parce qu'ils commettaient des exactions,
02:22 parce que le groupe commettait des exactions, certains d'entre eux, évidemment,
02:26 mais un groupe constitué commet des exactions,
02:28 peut-être que dans le temps de la garde à vue, on n'a pas forcément le temps de caractériser
02:32 la nature de l'infraction, c'est court 48 heures.
02:34 Et donc, de l'absence de poursuite suite à des garde à vue,
02:38 on en déduit qu'on ferait des interpellations préventives, mais c'est très grave.
02:42 Moi, simplement, ce que je dis, c'est que ces interpellations ont permis
02:45 d'éviter des exactions beaucoup plus graves.
02:48 Et je suis très fier de ce qu'ont fait mes policiers et mes gendarmes ces soirs-là.
02:51 Toutes nos actions se font évidemment dans le cadre républicain.
02:54 Et je voudrais en profiter pour apporter tout mon soutien aux forces de l'ordre
02:59 qui sont attaquées, harcelées, agressées en permanence dans ces manifestations
03:04 par des personnes qui ne viennent pas pour manifester, mais qui viennent uniquement pour casser.
03:09 [SILENCE]