Charlotte d’Ornellas à propos des migrants installés dans une école désaffectée : «Les associations veulent consolider la filière d’immigration»

  • l’année dernière
Charlotte d’Ornellas revient sur l'installation de migrants dans une école désaffectée. Des associations réclament des structures adaptées, un droit à l'hébergement et une présomption de minorité  : «Les associations veulent consolider la filière d’immigration».

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Transcript
00:00 elle demande des structures adaptées et un droit à l'hébergement.
00:03 Mais alors la question qui se pose, évidemment, c'est droit à l'hébergement en vertu de quoi exactement ?
00:09 Évidemment que tout le monde peut être touché par les histoires individuelles de ces jeunes,
00:13 plus ou moins jeunes, mais peu importe, qui quittent leur pays et qui viennent tenter leur chance,
00:17 puisque c'est comme ça qu'ils le présentent, en France.
00:20 Individuellement, ce n'est pas la question.
00:21 Mais le droit à l'hébergement découle, en l'occurrence en France,
00:24 de quelqu'un qui est reconnu comme ayant un droit à l'hébergement en France.
00:28 Et c'est un droit qui est systématique quand vous êtes mineur.
00:31 Donc là, les associations nous expliquent que peu importe la décision qui a été prise,
00:35 de toute façon, c'est un droit universel pour quiconque entre sur le territoire français.
00:39 Au moins, ils sont clairs.
00:41 Là, on ne peut pas leur reprocher ça.
00:43 Le problème, c'est que le nombre de mineurs isolés, reconnus comme tels par les départements de la justice,
00:47 a explosé ces dernières années, que le nombre de déboutés de la minorité a lui aussi explosé,
00:53 puisque vous savez, on en parle souvent, c'est devenu une véritable filière
00:57 dont se servent les passeurs.
00:58 Donc le nombre à la fois de mineurs et de déboutés de la minorité a explosé
01:02 et le nombre d'hébergements d'urgence ne cesse d'augmenter.
01:05 Donc il y a un moment, on a envie de dire à ces associations, on s'arrête quand exactement ?
01:09 C'est-à-dire que si les gens qui sont déboutés doivent avoir les mêmes droits
01:11 devant l'État français que les autres, ça devient absolument ingérable.
01:15 La deuxième chose qu'ils demandent, alors ça,
01:17 ils demandent une présomption de minorité.
01:20 C'est-à-dire que les personnes doivent être considérées,
01:23 parce que là, en l'occurrence, ils ont été déboutés,
01:24 mais ils ont encore des recours possibles.
01:26 Les associations les aident dans les recours,
01:29 pour faire appel en clair de la décision du tribunal,
01:33 et donc les associations les aident.
01:34 Donc ce sont des recours qui sont suspensifs, ils sont encore là.
01:37 Et les associations nous disent, tant qu'on n'a pas atteint la fin
01:41 de tous ces recours possibles, il faut une présomption de minorité.
01:44 Alors vous savez, on a souvent parlé des mineurs,
01:46 et il se trouve qu'au moment où ils arrivent en France,
01:48 avant que leur dossier soit examiné par le département, par la justice,
01:52 il y a une présomption de minorité au moment de rentrer sur le territoire,
01:55 parce que vous ne pouvez pas expulser,
01:57 tant que vous n'avez pas prouvé que la minorité n'était pas réelle.
02:00 Or, ces associations nous disent qu'elles veulent une présomption de minorité.
02:03 En réalité, elle existe déjà factuellement pour rentrer en France.
02:06 Elles veulent une présomption de minorité sur tous les droits
02:09 qui sont liés à la minorité.
02:11 C'est-à-dire, il faut être clair,
02:13 elles veulent encore consolider la filière d'immigration
02:17 dont se servent déjà les passeurs, qui est celle de la minorité.
02:20 Parce que les droits d'un mineur étranger en France,
02:23 ce sont les mêmes qu'un mineur français.
02:25 Mot pour mot, en raison de la Convention de Genève.
02:27 [Musique]
02:30 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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