Valérie Plouchard, FO 29 sur les lycées professionnels
Lycées professionnels "cause nationale" : il faut surtout revenir à 4 ans de formation pour le syndicat Force ouvrière
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00:00 plus de moyens pour le lycée professionnel.
00:02 C'est Emmanuel Macron qui l'a annoncé hier.
00:04 Un plan, quand même, à un milliard d'euros.
00:07 Faut bonjour Valérie Plouchard.
00:09 Oui, bonjour.
00:10 Vous êtes la secrétaire pour le Finistère de Force Ouvrière pour les lycées et les collèges.
00:14 Emmanuel Macron veut faire du lycée professionnel une cause nationale.
00:19 Ça, ce sont des mots forts.
00:21 En réalité, ce sont des mots forts, mais c'est une forme, une creuse qui masque le pire.
00:28 On sait que de toute façon, Macron et son gouvernement sont plus des machines à détruire
00:34 les droits et les accueils des salariés.
00:36 Alors effectivement, on n'attend absolument rien de cette réforme, bien au contraire.
00:40 Nous, ce qu'on y voit, c'est ni plus ni moins que la casse des diplômes des lycées
00:48 professionnels, comme ceux d'ailleurs des lycées ont été cassés, avec le bac blancaire.
00:53 Mais quand même, un milliard d'euros sur la table, ça c'est synonyme de casse.
01:01 Je pense Valérie Plouchard, que votre micro est en train de frotter un petit peu sur vos vêtements.
01:06 Il y a un petit souci, je crois.
01:08 Un milliard d'euros pour le lycée professionnel, c'est pas creux quand même.
01:12 Oui, effectivement, j'ai un problème de micro, je ne sais pas si vous m'entendez.
01:18 Si, on vous entend bien.
01:19 On va revenir sur cette dotation.
01:21 Valérie Plouchard avec nous sur France Bleu, Brazizel, pour parler de la réforme du lycée
01:27 professionnel, secrétaire en Finistère de Force Ouvrier, lycée et collège.
01:32 Pourquoi une réforme creuse, selon vous ?
01:35 Pour nous, c'est une réforme creuse parce que d'abord, il y a un coût qui est porté
01:45 avec l'annonce des stages rémunérés pour les élèves.
01:49 Or, les stages rémunérés, ça ne devrait pas être de l'argent public, mais ça devrait
01:54 être à la charge des entreprises.
01:55 Parce que là, c'est l'État qui devrait débourser entre 50 et 100 euros selon le niveau par semaine.
02:00 Oui, d'ailleurs, effectivement, ça dépend du niveau des élèves.
02:06 Ça peut être un peu plus élevé, mais de toute façon, ce qu'il faut pour ces élèves,
02:12 ce sont de vraies bourses d'études.
02:13 Ce n'est pas comme ça qu'on va régler leurs problèmes.
02:15 Pour pouvoir se payer le matériel nécessaire, etc.
02:23 On sait que certains élèves du type professionnel sont obligés de travailler.
02:27 Donc non, ça ne règle absolument rien, ces bourses-là.
02:31 On nous annonce des créations de filières.
02:34 Or, jusqu'à présent, rien n'a été cité précisément.
02:40 C'est trop flou pour vous, pour le moment ?
02:42 Il y a une destruction de filières qui apparaît à travers cette réforme.
02:44 Et pour mémoire, il faut se souvenir que Macron et son gouvernement ont fermé les
02:51 lycées professionnels.
02:52 Il y a très peu de temps encore.
02:54 Donc personne ne peut croire à cette réforme.
02:56 Hier, on parlait de la fermeture possible de la comptabilité, de la filière secrétaria
03:01 également, parce qu'il n'y aurait pas de boulot au bac.
03:05 C'est vrai ou c'est pas vrai ?
03:06 40% des lycéens qui ont leur bac trouvent du travail six mois après leur diplôme.
03:13 C'est pas beaucoup quand même, Valérie Plouchard ?
03:15 Alors déjà, c'est beaucoup plus que pour les élèves qui passent par l'apprentissage.
03:21 Certes, mais il y a un vrai problème.
03:23 Pourquoi il y a un vrai problème ?
03:24 C'est parce qu'on a fait passer le bac pro qui était en quatre ans, en trois ans d'études.
03:29 Donc forcément, il y a un problème en termes de niveau, à la fois sur la formation professionnelle
03:37 des élèves et sur l'enseignement général des élèves, puisqu'ils ont perdu 1000 heures
03:41 de formation en un an, avec un an en moins de formation.
03:48 Donc forcément, c'est plus difficile d'accéder à l'emploi dans ces conditions.
03:53 Alors bon, Emmanuel Macron caricature un peu effectivement le secrétariat et la comptabilité.
04:01 Il faut savoir qu'avant, il y avait un bac pro secrétariat et un bac pro comptabilité.
04:06 Moi, je me souviens très bien quand j'ai commencé à m'enseigner à des élèves de
04:09 bac pro en comptabilité quatre ans.
04:11 Quand ils sortaient avec ce bac pro, ils avaient un niveau suffisant.
04:18 Ils étaient tout à fait insérables sur le marché du travail à l'époque.
04:21 Mais effectivement, ces bacs pro ont été cassés pour fusionner et en faire en réalité
04:29 cette filière secrétariat et comptabilité.
04:31 Ce qui n'existe plus vraiment.
04:32 Donc il faut revenir à des vraies formations, avec un vrai diplôme et surtout une année
04:41 d'études supplémentaires.
04:42 C'est ça qu'il faut pour les lycées professionnels.
04:44 - Sur France Bleu Brésil, on parle réforme du lycée professionnel avec Valérie Plouchard,
04:49 secrétaire en Finistère de Force Ouvrière Lycée et Collège.
04:53 - Parce que pour vous, tout simplement, il manque d'heures et les lycéens ne sont pas
04:56 employables après leur bac pro.
04:59 Est-ce qu'ils ne peuvent pas faire un BTS derrière ?
05:01 - Alors, ils peuvent faire un BTS à condition d'avoir le niveau nécessaire.
05:07 On s'aperçoit qu'effectivement, maintenant, les élèves avec un bac pro trois ans n'ont
05:12 pas le niveau suffisant pour accéder à un BTS.
05:14 Donc effectivement, il faut leur donner les moyens d'avoir ce niveau-là.
05:18 Leur donner les moyens, c'est leur redonner les heures de cours supplémentaires qui ont
05:22 été supprimées depuis Sarkozy, depuis 2010 en réalité.
05:28 Il y a encore deux, trois ans, Macron a déjà mis en place une réforme qui a supprimé
05:32 des heures de cours disciplinaires de nouveau.
05:35 Donc c'est pour ça que les lycéens de bac pro n'ont pas le niveau pour le moment pour
05:41 accéder au BTS.
05:43 Et quand ils y accèdent, malheureusement, très peu vont jusqu'au bout de la formation.
05:49 - Merci Valérie Plouchard sur France Bleu.
05:51 Braizizel, ce matin, vous êtes professeur d'histoire et de lettres au lycée professionnel
05:55 de l'Élorne à Landerneau et secrétaire départementale force ouvrière des lycées
06:00 et collèges pour le Finistère.