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00:00 [Musique]
00:13 Et si on veut comparer de manière globale, pas rentrer dans le détail,
00:18 l'état de la démocratie en France et des médias et cette liberté d'opinion, de pensée par rapport à d'autres pays,
00:25 comment vous jugeriez-vous l'état de la France finalement ?
00:30 Est-ce que vous vous sentez bien informé, libre, pas libre, orienté, pas orienté ?
00:36 Mais en mettant en perspective à d'autres pays, pas juste d'un petit...
00:39 La Chine au niveau de l'information, on n'en a pas vraiment.
00:43 Et l'information est vraiment très choisie.
00:48 Moi qui ai encore des amis en Chine, ils me disent que la Chine apparemment, de la France, tout va bien,
00:56 ils sont déconfinés, la vie est belle, alors que pas du tout en ce moment en Chine.
01:01 C'est pas la guerre, mais c'est pas fameux, il y a encore des couvre-feu.
01:05 L'information en Chine, par exemple, elle n'est pas du tout...
01:11 Je n'arrive pas à trouver le mot, mais je pense...
01:13 Représentative ?
01:14 Représentative.
01:15 Moi je pense que la mondialisation et l'obsolescence de notre système éducatif
01:20 jouent beaucoup dans tous ces biais-là.
01:24 Dans le sens où, normalement, en théorie, dans le contrat social entre l'État, les citoyens et le contre-pouvoir qui est la presse,
01:34 l'État forme des citoyens, qui sont censés voter en conscience pour un candidat,
01:39 qui est élu, du coup, et la presse est là pour informer, ou en tout cas couper,
01:46 la désinformation qui peut avoir part d'un côté ou de l'autre.
01:50 Mais avec, du coup, notre système éducatif qui perd un petit peu en régime,
01:56 c'est le problème qu'on disait, les jeunes ne sont pas formés à la prise d'informations,
02:00 plus la mondialisation où on est dans un monde multipolaire,
02:04 et tout le monde essaie d'influencer un petit peu sur tout le monde,
02:07 on a énormément d'ingérences, soit de grands groupes privés, soit de pays,
02:12 qui essayent justement de venir perturber ce rapport de confiance entre la prise d'informations qu'on a et ce qu'on en fait derrière.
02:20 Je pense que c'est aussi ça la source du problème, bien en amont de tous les sujets qu'on évoque.
02:25 Personnellement, je viens d'un pays où les médias... Je suis égyptienne, du coup, je connais, voilà.
02:30 C'est vrai que moi, de par mes origines, je viens d'un pays où justement, tout ce qui est médias,
02:36 les informations sont censurées.
02:39 Un journaliste, par exemple, ne va pas pouvoir créer un article comme il veut,
02:44 il faut qu'il fasse partie de l'avis du dirigeant en question du pays.
02:49 On a la chance ici d'avoir ce débat, parce que juste le fait de débattre, ça peut être bête,
02:54 mais c'est un luxe, dans certains pays, on n'a pas cette chance-là.
02:57 Il faut en parler un peu, ce côté où vous êtes quand même super dans le doute entre l'association médias et politique,
03:03 et en même temps, quand c'est fait par certains, vous l'acceptez.
03:06 C'est intéressant d'avoir votre avis. Est-ce que ça passe mieux parce que c'est McFly et Carlito ?
03:11 - Pourtant, ils font la politique. - C'est plutôt une case, en fait.
03:15 C'est une case, plutôt, parce que, en fait, finalement, si McFly et Carlito auraient fait la même vidéo,
03:21 mais avec tous les candidats, alors on aurait dit que c'est bon, c'est neutre.
03:24 Mais juste, ils l'ont fait avec une seule personne, qui est le président de la République, qui est de nouveaux candidats,
03:29 eh bien, ça peut porter confusion, effectivement, ils font de la politique ou pas.
03:32 Comment ça s'est fait, ce truc avec McFly et Carlito ?
03:35 De base, c'est la chanson des gestes barrières, qui a fait qu'ils ont dealé, et que du coup, le président est allé faire le flow, les anecdotes.
03:45 Mais le problème, dans ce cas, c'est qu'ils n'arrivent pas avec du contenu, je dirais, informationnel.
03:50 Ils sont vraiment plus dans le contenu de divertissement, de vouloir paraître cool.
03:55 Moi, je l'associe plus au personal branding qu'au fait de vraiment venir délivrer une information à des jeunes qui ont besoin de savoir, justement, qu'est-ce qui va se passer pour l'avenir.
04:06 Les jeunes de 13 ans, 14 ans, ils sont sur TikTok, ils suivent les trends, ils se déshabillent sur les réseaux, ils ne comprennent pas que ce n'est pas bien.
04:13 Il n'y a plus de barrière sur les réseaux sociaux.
04:17 Et si on mélange réseaux sociaux avec politique, pour moi, ça peut poser un problème, on peut ne pas faire la part des choses.
04:26 Nous, je pense qu'on a un certain âge pour comprendre qu'il y a du divertissement, il y a des informations, qu'on fait la part entre les deux.
04:32 Mais les jeunes, parfois, je connais sur les TikToks, mettant en avant Emmanuel Macron, parce qu'il est stylé, ou je ne sais pas quoi.
04:40 Et il y a des jeunes qui sont carrément flippants parce qu'ils ne se rendent pas compte de la réalité, ils ne font pas la différence entre divertissement et information.
04:46 Et là-dessus, le ministre des Transports, il fait du buzz sur absolument tout, il commence à avoir une communauté de malades.
04:53 Et je pense que la différence se fait paresser parfois entre Emmanuel Macron et Emmanuel Macron.
04:57 Il me voit comme un copain peut-être.
04:59 Il y a la même chose sur Twitter.
05:01 C'est très intéressant, mais de toute la sphère d'influence qui régit un petit peu toutes ces personnes qui se lancent dans le récel alternatif.
05:09 Et on voit au final que c'est plein de petits points sur Twitter, des personnes qui vont être récurrentes, qui vont suivre et qui vont leur proposer un récit alternatif
05:17 qui va renforcer la défiance envers les institutions ou envers les sources dites fiables d'informations.
05:24 Et ils vont être totalement, et non, ce que je disais, un récit alternatif.
05:28 En pensant qu'eux, on a de la bonne information parce que c'est en forme via les bons canaux.
05:33 Et la majorité de la population qui n'est pas formée dès le plus jeune âge à comprendre ces biais psychologiques-là et tous ces prédicaments.
05:40 Moi, je ne suis pas forcément d'accord avec toi, pour le coup, parce que moi, je vais vraiment privilégier tout ce qui est vraiment neutre, vraiment à fond.
05:47 Moi, ce qui m'intéresse, par exemple, c'est justement le traitement de cette information.
05:50 Et j'aime bien justement aller voir comment est-ce que c'est tourné, comment est-ce que c'est mis en avant.
05:56 Et j'aime bien justement comparer.
05:58 Et du coup, nous permettre de contextualiser, c'est qu'on va avoir des informations qui vont être les mêmes.
06:04 Enfin, la base est la même, mais ça va y avoir des détails, ça va être tourné d'une certaine manière.
06:09 Donc, c'est justement comme ça qu'on se...
06:11 C'est qu'après, quand c'est trop factuel aussi, c'est plus difficile, je trouve, de se former l'esprit, de se construire aussi cette avis de pensée.
06:23 Et je pense que nous, les jeunes, c'est important justement qu'on ait toute cette variété d'avis.
06:29 Pour nous, dans la neutralité des médias, ce que j'apprécie, c'est que vraiment, on nous donne l'information telle qu'elle est.
06:34 Et qu'on n'essaye pas de l'enrouler d'une forme selon une partie dans laquelle on a pensé.
06:39 C'est vrai que les médias, ils sont détenus, on le sait, par des groupes, des milliardaires.
06:44 Et qu'il y a quelques groupes et quelques milliardaires qui ont pour la plupart des médias.
06:49 Donc oui, on pourrait s'attendre à ce que ces personnes-là, ils aient une influence sur la manière dont les journaux vont traiter les informations.
06:59 Donc là, il y a des gens qui sont sceptiques.
07:01 Mais pour moi, c'est exactement la même chose avec les influenceurs.
07:04 C'est juste que les personnes qui vont influer sur leur manière de traiter l'information, ça va être plus le public et la communauté.
07:13 Au lieu que ce soit les milliardaires ou les grands groupes qui ont les journaux.
07:19 Est-ce qu'on me donne l'information parce que c'est de l'information factuelle et réelle ?
07:25 Ou c'est ce qu'on disait un petit peu sur les lobbies et un petit peu sur le militantisme ?
07:30 Ou est-ce qu'on me donne l'information sous cette forme-là parce qu'on a intérêt à me la donner sous cette forme-là ?
07:37 On a évoqué aussi pendant ces échanges le rapport entre médias, politique et démocratie.
07:44 C'est vrai que les événements récents font prendre conscience que les médias sont, qu'on le veuille ou non, un vecteur de démocratie assez important.
07:58 Et qu'on a la chance d'avoir un paysage médiatique pluriel.
08:02 [Musique]