Alors que la crise continue de couver au sein de l’hôpital public grenoblois, l’émission Alpes Décideurs s’intéresse cette semaine au fonctionnement de la clinique privée des Cèdres à Grenoble avec son PDG Guillaume Richalet. Focus également sur l’alternance avec Thomas Viron, le directeur du Campus de l'alternance.
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00:00 Noriser Économie et Présence, partenaires des entreprises de votre territoire.
00:06 Acteurs et partenaires de l'économie régionale,
00:11 la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideur.
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00:39 Bonjour à tous et bienvenue dans Alpes Décideur, le mensuel économique de Télé-Grenoble,
00:43 le rendez-vous des chefs d'entreprise, des partenaires d'affaires ou tout simplement des curieux du monde économique.
00:48 Vous le savez, chaque mois nous mettons en lumière les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:52 A mes côtés pour nous accompagner Alain Deniseau. Bonjour Alain.
00:55 Bonjour Christophe.
00:56 Je rappelle que vous présidez le directoire de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes. Ensemble on parle ?
01:00 Alors on va parler du bilan économique de la montagne et bien sûr de la saison 2022-2023 qui vient de s'achever.
01:07 Et puis il y aura une question d'internautes bien sûr.
01:09 Et nous aborderons le sujet de l'intelligence artificielle générative.
01:14 Générative, on ne la connaissait pas celle-là. Découverte ?
01:17 On va la découvrir.
01:18 Dans un instant.
01:19 L'apprentissage, une voie d'excellence particulièrement en vogue après des années de stagnation.
01:23 Les chiffres décollent. Le cap du million de contrats pourrait bien être atteint très vite.
01:28 Exemple de cet engouement sur le campus de l'alternance à Grenoble.
01:32 A la rubrique innovation, une salle de sport éco-responsable. Elle est présentée comme la première en France.
01:39 Elle s'appelle Coaching Sport.
01:41 Et puis focus sur une entreprise un peu particulière, la clinique privée des Cèdres à Échirol.
01:46 Plus de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires confortés par une politique d'innovation particulièrement engagée.
01:52 Que ce soit en matière d'organisation ou d'investissement.
01:55 Le tout dans un univers médical pour le moins tendu.
01:59 Elle est un pilier de l'économie dans les Alpes.
02:07 La montagne est essentielle pour faire vivre le tourisme.
02:10 Mais bien au-delà, tout un écosystème qui gravite autour.
02:13 La fin de la saison de ski est là.
02:16 Et avec elle, l'heure du bilan.
02:18 Même si on doit la rappeler, l'économie de la montagne, ce n'est pas que le ski Alain.
02:22 Oui, avant de faire le bilan de la saison 2022-2023, parler un peu de l'économie de la montagne.
02:26 Qui bien sûr est majoritairement dominée par le ski, mais pas uniquement.
02:30 Puisqu'il y a dans nos vallées, principalement, une économie industrielle assez dense.
02:36 Puisqu'aujourd'hui, 25% des emplois en Savoie, en Haute-Savoie et dans l'Isère sont des emplois industriels.
02:42 Alors 25%, c'est un chiffre relatif.
02:45 A comparer quand même à 14% de moyenne nationale.
02:48 Et au 15% de la région Ouvérian-Alpes.
02:50 Donc il y a une vraie densité industrielle qui accompagne l'économie touristique de la montagne.
02:56 Ce qui est intéressant, c'est que cette économie industrielle a continué d'investir.
03:00 J'ai quelques chiffres à vous faire partager.
03:02 En 2022, en Savoie, les investissements ont augmenté de 11%.
03:06 En Haute-Savoie de 18% et dans l'Isère de 20%.
03:10 Alors que la moyenne des investissements industriels en France, c'était de l'ordre de 6%.
03:13 Donc on voit qu'il y a une dynamique de modernisation, d'innovation, d'investissement.
03:18 Qui finalement fait perdurer ce tissu industriel assez intense que l'on voit quand on traverse nos belles vallées.
03:24 Donc c'est un domaine qui existe, bien évidemment, qui assure de l'emploi durable, qualifié, créateur de valeur ajoutée.
03:32 Mais ce n'est pas le seul, puisqu'il y a bien sûr les stations de ski et tout leur écosystème.
03:36 Voilà, qui ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt.
03:39 Alors précisément, le tourisme.
03:40 Alors le tourisme, c'est un chiffre important en termes touristiques.
03:44 Puisque l'économie de la montagne, les stations de ski, est à 80% dans les Alpes du Nord.
03:49 C'est 20 millions de touristes par an.
03:53 Ça représente 20 millions et 20% en gros de l'activité touristique de notre pays.
03:58 C'est 120 000 emplois directs.
04:00 Et c'est 20 milliards de retombées économiques, globales.
04:06 Donc ce sont des chiffres tout à fait significatifs.
04:09 Qui bien évidemment, dépendent fortement de l'économie du ski.
04:13 Puisque la montagne était et reste encore très majoritairement dépendante de l'économie du ski.
04:18 Puisque aujourd'hui, il y a quasiment 90% des revenus de la montagne qui se font durant la saison de ski.
04:24 Alors une saison de ski qui a été assez contrastée,
04:28 contrastée, on va dire, selon deux dimensions.
04:32 Je commençais par la dimension temporelle, climatique.
04:36 Bon, globalement, la saison de ski est plutôt bonne.
04:39 Pas exceptionnelle, plutôt bonne.
04:40 Elle s'inscrit dans le même niveau que 2021-2022.
04:44 Donc une performance plutôt acceptable.
04:47 Mais avec des contrastes.
04:48 Alors déjà des contrastes de période.
04:50 Janvier, février, très bien.
04:52 Parce qu'il y avait de l'enneigement.
04:54 Parce qu'il a neigé début janvier.
04:56 Parce qu'il a reneigé fin janvier.
04:58 Que le montonneigeur est resté stable du fait qu'il faisait relativement froid.
05:01 En revanche, le début de saison, pas terrible.
05:04 Et la fin de saison, pas terrible non plus.
05:07 Donc ça s'est concentré.
05:08 Et ça s'est également, on va dire,
05:12 "sectorisé" en fonction de l'altitude des stations.
05:16 C'est-à-dire que clairement, sur les périodes plus difficiles en enneigement,
05:18 les stations de moyenne altitude ont beaucoup plus souffert que les stations de haute altitude.
05:22 Donc globalement, on a quelque chose qui est plutôt satisfaisant,
05:25 mais qui est très contrasté en période et en type de station.
05:28 Et ça se retrouve aussi dans la nature du chiffre d'affaires des principaux intervenants.
05:34 Ce qu'on peut dresser comme ligne principale,
05:37 l'hôtellerie a bien marché.
05:39 L'hôtellerie, les centres de tourisme,
05:43 les villages de vacances ont bien fonctionné.
05:47 L'allocation de matériel a bien fonctionné également.
05:51 La restauration a bien fonctionné.
05:53 En revanche, les commerces au pourtour ont moins bien fonctionné.
05:57 C'est-à-dire qu'on a moins renouvelé son équipement.
06:00 L'inflation peut-être ?
06:01 L'inflation qui a joué, bien sûr.
06:03 Et puis, bien évidemment, si le tourisme en question des skis
06:06 a bien fonctionné dans les stations de haute altitude,
06:08 il a beaucoup moins bien fonctionné dans les stations de plus basse altitude.
06:12 Puis ce qui a été quand même significatif et a marqué,
06:15 c'est que la clientèle internationale est revenue,
06:17 notamment les Britanniques, en janvier.
06:19 On fait une grosse partie de la saison de ski de janvier.
06:21 Il faut se souvenir, même si ça ne fait qu'un an, mais ça pourrait être lointain,
06:24 c'est qu'en janvier 2022, les Britanniques ne pouvaient pas quitter leur territoire,
06:30 donc avaient un peu cassé la saison de ski de début d'année 2022.
06:36 Les Britanniques, c'est quoi ? Eux seuls, quasiment un tiers des limités ?
06:38 Oui, c'est un tiers.
06:39 Oui, un tiers des limités.
06:40 Ensuite, il y a les Néerlandais, environ 15 %,
06:43 les Belges, un petit 10 %,
06:45 donc les Britanniques sont très présents et on les voit dans toutes nos belles stations.
06:49 Les opérateurs de remontée mécanique, j'imagine, ont quand même le sourire.
06:55 Oui, alors ils ont le sourire globalement.
06:58 Le chiffre d'affaires est au rendez-vous.
07:00 Ils ont subi et souffert le souverain de l'énergie.
07:04 Le coût d'énergie, évidemment.
07:05 Et donc, globalement, les estimations évaluent l'évolution du coût de l'énergie à 15 %,
07:11 avec une intensification souvent en fin d'année 2022,
07:16 parce qu'en fait, les contrats souvent, on va dire à coût d'énergie moindre,
07:20 allaient jusqu'à la fin de l'année, et puis un peu de modération début 2023,
07:25 notamment sur les engagements artificiels et parfois sur les remontées mécaniques.
07:29 Ce qui nous amène à parler de cette économie de montagne,
07:31 naturellement tournée vers la transition climatique.
07:36 Elle est tournée vers la transition climatique, on le voit.
07:39 Ça, c'est un inconvénient.
07:40 C'est une transition qui devra être volontariste.
07:44 On parle souvent de la montagne comme étant un milieu responsable du réchauffement.
07:51 C'est quand même le milieu qui est la première victime du réchauffement mécanique,
07:54 première impactée.
07:55 Donc il y a ce sujet de transition climatique, la montagne dite quatre saisons,
07:58 sachant que la structure du chiffre d'affaires est quand même très différente
08:01 entre la montagne l'été et la montagne l'hiver.
08:03 Mais on peut être aussi assez optimiste, parce que je crois qu'il y a une attente,
08:07 de la part de nos concitoyens et bien au-delà, je pense, d'un tourisme différent,
08:12 d'un tourisme plus d'espace, d'un tourisme de respiration.
08:16 Paradoxalement, le réchauffement climatique, s'il desserre fortement les massifs enneigés,
08:21 les glaciers, serre aussi le tourisme d'été, où il fait moins chaud,
08:26 où il fera demain moins chaud.
08:28 Donc on a un mix à avoir et clairement les stations de basse et moyenne altitude
08:32 seront les premières à devoir s'adapter.
08:34 Mais ce sont aussi celles qui ont peut-être le plus d'opportunités réelles,
08:38 parce que moins loin d'accès, moins distantes, plus déjà d'équipement.
08:43 Donc on va peut-être trouver un nouvel équilibre.
08:45 Les grands enjeux aujourd'hui de la montagne en station,
08:48 au-delà du réchauffement climatique, mais qui intègrent le réchauffement climatique,
08:52 c'est un, la rénovation énergétique de l'immobilier, des bâtiments,
08:57 qui s'accompagne aussi d'une rénovation des usages.
09:00 Parce que ce qui était accepté il y a 20 ou 30 ans en termes d'usages du studio,
09:05 avec six couchages, aujourd'hui est moins accepté socialement, sociologiquement.
09:11 Et surtout avec une clientèle qui monte plutôt en gamme.
09:14 Et l'autre dimension, c'est bien sûr l'accès aux stations, les transports.
09:17 La mobilité en montagne, c'est entre presque 60% et 75% des gaz à effet de serre émis, du CO2 émis.
09:27 Donc là on a des vrais sujets de mobilité au centre des stations douces,
09:31 d'accès aux stations plus raisonnées, peut-être d'ascenseurs valéens.
09:35 Donc il y a des pans d'investissement et d'exploration importants,
09:40 si on veut conserver les atouts de la montagne,
09:43 y compris dans le contexte de la réchauffement climatique.
09:45 - Des vrais défis et des vraies opportunités.
09:47 - Des défis et des opportunités.
09:48 Et puis un avenir bien sûr à maîtriser pour ce joyau inestimable de notre pays.
09:55 - Merci beaucoup.
09:56 Merci Alain.
09:57 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour le tourisme de montagne,
10:00 c'est ce que vous nous disiez.
10:01 Donc plus de 80% indirectement encore liés à cette activité ski.
10:05 De belles perspectives de progression avec la diversification des activités.
10:09 Voilà ce que vous nous disiez.
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10:17 L'objectif des 1 million d'apprentis désormais à portée de main.
10:20 Cette filière d'excellence qui conduit presque à coup sûr vers la qualification et l'emploi,
10:25 connaît un regain d'intérêt jamais vu jusque-là.
10:28 Il faut dire que les formations se multiplient pour tous niveaux
10:32 et dans tous les domaines d'activité très variés.
10:35 L'alternance, c'est la formule gagnante à la fois pour l'apprenti,
10:38 pour le monde de l'entreprise et pour le territoire sur lequel elle se trouve.
10:42 On en parle avec Thomas Vieron.
10:44 Bonjour.
10:45 - Bonjour Christophe.
10:46 - Vous êtes le directeur de l'Institut des métiers et des techniques à Grenoble
10:48 et directeur du campus de l'alternance.
10:51 Les chiffres sont bons.
10:53 980 000 apprentis en 2022.
10:56 Un succès considérable.
10:58 On n'y croyait plus ces dernières années.
10:59 - Oui alors en 2018 avant la réforme, on était à 400 000.
11:03 Donc là on a plus que doublé.
11:05 Alors il faut tout de même peut-être quand même donner 2-3 éléments d'explication.
11:10 La croissance s'est faite d'abord par une partie de la disparition des contrats de professionnalisation
11:17 qui étaient aussi des contrats d'alternance et qui sont moins attractifs pour les entreprises aujourd'hui.
11:22 Et puis et surtout par la croissance extraordinaire de l'apprentissage dans le supérieur,
11:31 y compris le très supérieur, les écoles de management, les écoles d'ingénieurs, etc.
11:36 Donc sur les premiers et deuxièmes niveaux de qualification,
11:40 qui étaient tout de même l'objectif premier de la réforme,
11:44 les résultats sont quand même plus contrastés.
11:47 L'augmentation n'est pas énorme, voire les courbes sont relativement plates sur les 4 dernières années.
11:56 Mais ça reste quand même un succès globalement.
12:01 Et en tout cas ça remet l'apprentissage sous les projecteurs.
12:07 Et puis cette espèce d'effet blues bleu disparaît un peu.
12:12 Donc ça c'est quand même pas mal.
12:13 Voilà, l'image de l'apprentissage qu'on avait déjà dit, ça commence à être gommé un petit peu.
12:17 Vous évoquiez les niveaux.
12:18 En France, 63% des apprentis préparent une formation au moins Bac+2.
12:23 C'est ce que vous constatez aussi à Grenoble, à l'IMT ou au campus de l'alternance ?
12:27 Alors non, parce que nous sommes ce qu'on appelle un CFA historique.
12:31 Nous formons un centre de formation d'apprentis interprofessionnels.
12:36 Le campus, il y a trois activités.
12:38 L'Institut des métiers et des techniques, qui est vraiment un CFA interprofessionnel,
12:43 qui couvre les métiers du bâtiment, de l'automobile, de l'énergie,
12:46 les métiers de bouche, la restauration, tous ces métiers traditionnels,
12:49 mais qui ont besoin de compétences.
12:51 Et puis l'Institut supérieur du tertiaire.
12:53 Donc là, effectivement, on est sur du Bac+2 et plus sur les fonctions tertiaires de l'entreprise.
12:59 Et l'Institut supérieur de la construction,
13:01 qui là aussi est plutôt sur l'encadrement intermédiaire et supérieur dans les métiers du bâtiment.
13:06 Donc sur les métiers du supérieur, effectivement, on voit cette croissance.
13:10 Sur les autres métiers, l'attractivité des métiers eux-mêmes
13:16 et la facilité, entre guillemets, excusez-moi du terme,
13:21 de rester au lycée d'enseignement général au moins jusqu'au bac,
13:26 font que les résultats sont quand même plutôt mitigés sur les niveaux CAP et bac pro.
13:32 Alors n'allons pas trop vite, on va toujours trop vite,
13:34 mais on va quand même rappeler le principe de l'alternance de l'apprentissage.
13:37 C'est un petit peu la même chose.
13:38 C'est un mix entre les formations théoriques en école et la formation sur le terrain en entreprise.
13:44 Oui, aujourd'hui est annoncée la réforme du lycée professionnel.
13:50 Le timing est plutôt bon.
13:52 Il y a une distinction, une différence extrêmement nette.
13:55 L'apprentissage, c'est un contrat de travail signé entre un employeur et un candidat,
14:02 qui devient salarié de l'entreprise sur un contrat spécifique,
14:06 sur une durée de deux ans et trois ans et qui nécessite une partie en entreprise,
14:11 une partie formatrice, je dois le dire, et puis une partie en centre de formation.
14:16 Donc c'est l'école et l'entreprise en même temps.
14:20 Au bout de deux ans ou trois ans de cursus, on a un an et demi d'expérience et on a un diplôme.
14:24 En gros, c'est quand même assez magique, assez différent donc du lycée professionnel.
14:29 Et puis pour la plupart des métiers,
14:31 notamment quand on n'est pas sur l'enseignement supérieur tertiaire, par exemple,
14:37 en tout cas, c'est ce que nous pratiquons.
14:39 Et c'est peut-être là la clé d'ailleurs de la réussite.
14:42 C'est des classes de 12 à 15 grands maximum.
14:46 Donc on parle de la réforme des lycées professionnels.
14:50 La difficulté parfois, et qui engage d'ailleurs des ruptures et des décrochages,
14:57 c'est de se retrouver à 25 ou 30 dans une classe.
15:00 On parle de contrats, de véritables contrats en entreprise, ça veut dire du coup un salaire aussi.
15:05 Et accessoirement, ça peut être intéressant pour les alternants.
15:08 Tout à fait, un salaire, une prime aussi aux entreprises pour les encourager à recruter.
15:15 À 6 000 euros la première année, c'est ça ?
15:17 Tout à fait, 6 000 euros la première année.
15:19 Et puis un salaire qui est un pourcentage du SMIC non négligeable.
15:23 En tout cas, qui montre aussi l'engagement de l'entreprise dans le contrat.
15:27 Ça n'est pas un stage, très clairement.
15:29 Et puis il y a eu une modification sur les âges.
15:32 Désormais, on peut être en apprentissage jusqu'à 29 ans.
15:35 Exactement, c'était 25 avant.
15:37 Donc ça a aussi des conséquences.
15:41 J'ai échangé avec des apprentis, des jeunes apprentis, il y a 15 jours sur l'ISCO, l'Institut supérieur de la construction.
15:48 Et deux d'entre eux me disaient "je suis en reconversion".
15:51 Mais ils avaient 25 ou 26 ans.
15:53 Pour eux, ils se considéraient comme en reconversion.
15:55 Ils avaient fait un premier parcours.
15:57 Et donc, ils étaient toujours en apprentissage, donc jusqu'à 29 ans.
16:01 Et tout en ayant dans l'esprit une reconversion, en tout cas un changement de voie.
16:07 Mais je tiens à dire que l'apprentissage est particulièrement efficace sur les premiers et deuxièmes niveaux de qualification.
16:15 Là, ce n'est pas moi qui le dis, la Dares, les spécialistes du ministère du Travail l'évoquent chaque année.
16:23 La valeur ajoutée de l'apprentissage se situe sur les premiers et deuxièmes niveaux de qualification en termes d'insertion professionnelle.
16:30 Puisque l'enjeu premier est tout de même là.
16:32 - C'est trop étonnant, évidemment.
16:33 Mais ça nous invite à rappeler qu'effectivement, on peut être en alternance du CAP jusqu'à un bac +3, +4, +5.
16:39 - Bac +5, nous on prépare...
16:42 Là, on a, juste pour vous donner une idée, sur l'Institut supérieur du tertiaire,
16:45 on a 200 offres aujourd'hui à pourvoir en apprentissage pour la rentrée prochaine.
16:50 200 entreprises.
16:52 On parlait de comptabilité tout à l'heure jusqu'au DSCG, jusqu'à l'expertise comptable.
16:57 Des entreprises qui cherchent des apprentis, qui ont du mal, je tiens à le dire.
17:01 Attention sur les métiers, elles existent aussi dans l'apprentissage.
17:04 Et dans le supérieur, il y a des besoins et des entreprises qui s'expriment.
17:12 Mais effectivement, CAP, bac pro et BTS, c'est le gros des troupes, en tout cas au campus de l'alternance,
17:20 qui est, comme vous le savez, géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble.
17:24 - Oui, tout ça, c'est le bras armé de la CCI de Grenoble.
17:26 - Tout à fait. - En matière d'apprentissage.
17:27 - Et l'objectif étant d'amener sur le marché du travail,
17:33 donc pour les entreprises du territoire, des jeunes qui sont à la fois formés et diplômés.
17:38 - Alors, effectivement, quand on parle d'apprentissage, on pense tout de suite à l'artisanat.
17:41 Mais vous le disiez, il n'y a pas que l'artisanat.
17:43 Il y a aussi des métiers de service, il y a aussi des métiers dans la banque qui s'apprennent par apprentissage.
17:47 Vous nous expliquerez, Alain, que vous-même, vous faites appel à la Caisse d'épargne Renal.
17:50 - Juste un chiffre, la Caisse d'épargne Renal, c'est 3 000 collaborateurs.
17:54 Et nous avons à la rentrée de septembre 240 apprentis.
17:57 - Oui, voilà.
17:58 - Dont on souhaite bien évidemment conserver... - Bien sûr. Les fidéliser.
18:02 - Certains chez nous, d'ailleurs. Je peux le rappeler.
18:05 - Tous les secteurs d'activité sont concernés. La gestion, la comptabilité, vous le disiez.
18:08 - Exactement. Et puis l'eau, par exemple, qui est... Est-ce que c'est un secteur d'activité ?
18:13 On parlait, on a parté tout à l'heure du sujet de l'eau, qui est un vrai sujet.
18:19 Eh bien, la gestion de l'eau, la gestion de l'eau potable,
18:21 l'assainissement pour des communes mais aussi des entreprises privées, c'est un sujet.
18:26 Il faut se former pour ça. Donc il y a un diplôme, un CAP, un diplôme de base en 2 ans.
18:33 Et c'est une des formations que nous avons proposées en partenariat, d'ailleurs,
18:36 avec Grenoble Alpétropole dès la rentrée dernière.
18:39 - C'est ce que j'évoquais en introduction.
18:41 L'alternance, c'est aussi en lien direct avec le territoire sur lequel il évolue.
18:45 Vous êtes en contact avec, je crois, 1 500 entreprises qui accueillent des alternants,
18:49 avec évidemment les collectivités locales,
18:51 et vous adaptez les formations à la demande de ces entreprises ou de ces collectivités.
18:55 - Tout à fait, tout à fait. Alors d'abord, en volumétrie,
18:58 on va tenter de former autant de boulangers qu'il en faut, mais pas plus.
19:03 On va effectivement, sur le sujet de l'énergie et de l'eau,
19:07 eh bien là, ce n'est pas une question d'opportunité,
19:10 c'est vraiment une question de besoin de territoire.
19:12 Donc il nous faut répondre. Il nous faut répondre par l'apprentissage.
19:16 C'est bien un outil qui est à la disposition des collectivités territoriales,
19:23 qui sont bien sûr employeurs aussi, mais prioritairement des entreprises.
19:27 - Des proches professionnels qui emploient... - Exactement.
19:29 - Quelques chiffres, donc. C'est combien d'alternants ?
19:31 - 2 400 à peu près, oui. 2 300, 2 400.
19:35 - Taux de réussite, alors, à l'examen ?
19:37 - Alors, on va dire que ça tourne entre 82 et 87 %
19:43 pour tous ces acteurs confondus chaque année.
19:46 C'est intéressant parce que c'est aussi bon que les résultats en temps plein dans un lycée.
19:52 Ça ne prouve pas qu'on est meilleur que les lycées,
19:54 ça prouve que l'entreprise est formatrice.
19:56 Ça prouve que l'entreprise joue vraiment un rôle dans l'acquisition de compétences.
20:00 - Autre chiffre intéressant, le taux de placement six mois après être sorti de formation.
20:05 - Oui, on est au-delà de 65 %, ce qui est clairement très bon.
20:11 Ce sont des chiffres qui ressemblent aux chiffres nationaux
20:15 sur les premiers niveaux de qualification en apprentissage.
20:19 C'est vraiment l'élément principal de la réussite de l'apprentissage de mon point de vue.
20:26 - Alors, l'IMT, c'est quoi ? C'est 70 formations à peu près, c'est ça ?
20:29 - Oui, 70-80.
20:31 - Et les campus de l'alternance, on est encore un peu plus, 90 ?
20:34 - Voilà, tout à fait.
20:35 - Parce que vous avez créé ce campus de l'alternance.
20:37 Alors, c'est intéressant, là aussi, en termes d'image.
20:39 C'est le campus sur lequel on vit. On ne vient pas de l'apprendre.
20:42 - Oui, c'est 5 hectares, c'est un hébergement de 130 lits,
20:45 parce qu'il y a des jeunes qui viennent de loin.
20:47 C'est des espaces de restauration, de loisirs, c'est des salles de sport.
20:52 Il y a vraiment... Et très arboré, magnifique, dans le sud grenoblois.
20:58 Et on tient à cet environnement-là.
21:02 Et on n'est pas les seuls, parce que les apprentis le respectent aussi.
21:05 Et vraiment, ils sont très conscients que cet outil est à leur disposition.
21:10 - Je reviens sur la rémunération de l'apprenti,
21:12 parce qu'on parle beaucoup de mixité sociale ces derniers temps.
21:15 Là, pour le coup, on est sur une mixité sociale parfaite,
21:18 parce qu'il n'y a plus cette barrière du coût de la formation,
21:21 puisque le jeune est rémunéré en partie.
21:24 - Alors, la formation est gratuite.
21:26 Gratuite, elle est prise en charge par la France Compétences, par l'État.
21:33 Et effectivement, l'apprenti est rémunéré par son entreprise.
21:38 - Il n'y a plus les petits boulots du soir, qui sont compliqués.
21:41 - Exactement, ce qui pose vraiment un problème pour certains.
21:44 Donc l'apprentissage est accessible pour tous.
21:48 Elle apporte aussi une responsabilité.
21:52 Gagner de l'argent dans une entreprise et être rémunéré par un employeur,
21:56 c'est une responsabilité.
21:58 On voit vraiment cette prise en considération des jeunes de 16-17 ans,
22:03 qui vraiment se transforment en quelques mois.
22:05 C'est assez remarquable.
22:08 Donc oui, cet élément monétaire, la pécunie, n'est pas neutre dans l'équation.
22:14 - À un âge où on est très attaché à son indépendance,
22:17 ou à gagner son indépendance, c'est évidemment essentiel.
22:19 Et puis, accessoirement, l'apprentissage peut aussi être une voie
22:22 vers les grandes écoles pour la suite.
22:23 - Oui, tout à fait.
22:24 Les grandes écoles proposent d'ailleurs des cursus en apprentissage.
22:28 Mais très clairement, nous, sur les formations commerciales
22:32 et relations clients, y compris bancaires, nous allons jusqu'au Bac +3.
22:38 En comptabilité gestion, on va jusqu'à l'expertise.
22:41 Mais sur le bancaire, par exemple, on va jusqu'au Bac +3.
22:45 Si des jeunes veulent poursuivre, il y a effectivement des passerelles possibles,
22:49 y compris pour intégrer, on va parler du fleuron local,
22:52 Grenoble École de Management, c'est tout à fait possible,
22:55 ou des jeunes de l'Institut supérieur de la construction.
22:58 Et là, on est au-delà de 15-20% qui poursuivent en école d'ingénieur.
23:04 - Oui, c'est pas négociable.
23:05 - Et souvent en apprentissage, parce qu'une fois qu'on y a goûté...
23:08 - Bien sûr.
23:09 - Voilà.
23:10 - Bien sûr.
23:11 Bon, on en a fini, du coup, avec cette image un peu dépassée
23:13 de l'apprentissage, de l'alternance.
23:14 Ça y est, c'est...
23:15 - Je l'espère.
23:16 Il faut tout de même continuer à tenir un discours
23:19 et à faire la promotion de l'alternance pour attirer des candidats.
23:24 Aujourd'hui, on n'a pas de problème pour avoir des offres d'entreprise.
23:27 On a de grosses difficultés encore, mais comme les entreprises qui recrutent,
23:32 de tensions sur les métiers, sur les métiers de la restauration.
23:36 Voilà, c'est très difficile de trouver des futurs apprentis.
23:40 Donc oui, il faut continuer à faire la promotion.
23:43 On verra ce qui ressort de la présentation des lycées professionnels aujourd'hui.
23:48 Puisque les deux systèmes sont, alors on va dire complémentaires,
23:52 sinon concurrents.
23:54 - Bien sûr.
23:55 Bon, on va suivre ça, mais en tout cas, c'est encourageant.
23:57 On a longtemps dit que l'apprentissage, c'était une image un peu négative.
24:01 On voit bien que là...
24:02 - C'est gagnant-gagnant dans plein de domaines.
24:04 C'est gagnant pour l'étudiant, déjà, parce qu'effectivement,
24:06 ça lui permet de mettre un pied dans l'entreprise
24:08 et de continuer ses études.
24:10 Gagnant économiquement, parce qu'il faut les financer, les études.
24:13 C'est gagnant pour l'entreprise, parce que ça permet de fidéliser,
24:16 d'avoir une première expérience professionnelle.
24:18 Et puis, ça permet aussi de poursuivre son parcours professionnel.
24:22 Nous, on a beaucoup de licences banques qui continuent en master.
24:26 Parfois, on les voit partir sans plaisir,
24:30 mais voilà, ça permet vraiment de préparer des choses.
24:32 - On voit qu'il y a un certain nombre de candidats
24:35 qui ne vont pas vers l'apprentissage, qui restent au lycée,
24:38 de peur de ne pas trouver un employeur.
24:40 Alors, aujourd'hui, premièrement, on est plutôt dans l'effet inverse,
24:44 et deuxièmement, sur un établissement comme le nôtre,
24:47 on a une équipe dédiée pour faire la mise en relation
24:50 et pour accompagner les jeunes.
24:52 Donc, cette crainte-là, elle doit aussi disparaître.
24:55 - Juste pour ajouter un mot, parfois, il y a du paradoxe dans notre pays.
25:00 En Allemagne, qui est vraiment ultra frontalier,
25:03 on va dire ça comme ça, et culturellement assez proche,
25:05 l'apprentissage est la filière d'excellence.
25:07 - Oui, il n'y a plus d'un million et demi.
25:09 - C'est la filière d'excellence.
25:11 - Effectivement. - Voilà.
25:12 Donc, l'apprentissage est un très bon système.
25:14 - Allez, on rattrape le retard.
25:15 En tout cas, merci beaucoup, Thomas Viron, d'être venu nous présenter
25:17 à la fois l'Institut des Sciences et des Techniques
25:19 et le campus de l'alternance à Grenoble.
25:21 - Merci bien.
25:22 - Le concept est co-responsable jusque dans sa salle de sport.
25:32 Dans le premier étage du Cinéma Pâté-Chavon à Grenoble,
25:34 s'est installée M-Coaching Sport.
25:36 Cette salle d'entraînement est l'une des toutes premières en France
25:39 à être équipée de machines en bois et à résistance à eau.
25:43 Autre argument différenciant, l'état d'esprit qui y règne
25:46 et les services annexes qui y sont proposés.
25:48 Reportage.
25:49 - Comme tous les jours, Sophie vient faire 2 heures de cardio
25:52 et de renforcement musculaire dans cette salle de sport,
25:55 pas comme les autres.
25:56 Matériaux en bois, spa, espaces-bars et accompagnement personnalisé.
26:00 Pour cette ancienne coach sportive, ce complexe est co-responsable
26:04 et est une très bonne alternative aux salles de sport classiques.
26:07 - J'ai eu le gros coup de coeur pour différentes raisons.
26:12 La première, déjà, la superficie de cette salle,
26:17 le choix des appareils et leur conception.
26:20 Je me suis dit qu'on ne retrouverait pas ici le même public
26:24 qu'on peut retrouver dans d'autres salles
26:26 où il y a des gros culturistes et tout.
26:28 Là, ce n'est pas le concept.
26:30 - Un avis partagé par Jérémie, adhérent de la salle depuis plus d'un mois.
26:34 3 fois par semaine, il combine séances de sport et moments détente au spa.
26:38 Pour lui, le plus important, ce n'est pas la performance,
26:40 mais l'ambiance du lieu.
26:42 - C'est l'esprit aussi.
26:44 L'esprit de la salle n'est pas là pour faire la prise de masse excessive.
26:50 C'est histoire de se maintenir et d'avoir une bonne condition physique.
26:56 - Ce complexe sportif propose aussi l'accès à un cabinet paramédical
27:00 ou encore du baby-sport, un éveil musculaire pour les petits
27:03 pour permettre aux parents de s'entraîner en parallèle.
27:06 C'est cette multitude de services qui a poussé Alexia à s'inscrire
27:09 dès l'ouverture de la salle.
27:11 - Le fait d'avoir un lieu polyvalent, de pouvoir à la fois se poser pour travailler,
27:17 boire un café, faire sa séance, toute la partie spa aussi,
27:21 je trouve que c'est important parce que ça permet que chacun trouve sa place.
27:25 - Trouver sa place, se sentir accompagné, attendu et valorisé,
27:29 c'est l'objectif de M-Coaching Sport & Spa,
27:32 ouvert depuis janvier dernier.
27:34 Ce lieu de vie sportif compte déjà 79 adhérents pour 400 places.
27:38 Concernant l'abonnement, compter 90 euros par mois sans engagement.
27:42 - Le but de cette salle, c'était d'être une alternative aux salles de sport classiques
27:46 en garantissant un accompagnement quotidien à chacun de nos adhérents.
27:50 Il n'y a pas de cours collectifs ici, il y a aussi l'espace bar,
27:53 co-working qui est réservé aux adhérents, qui peuvent utiliser à tout moment
27:57 le côté spa, mam, sauna, les babysitting prévus les mercredis après-midi
28:01 pour les parents avec enfants.
28:03 On est vraiment dans une démarche assez globale et pas centrée uniquement sur le sport,
28:06 mais pour vraiment être dans le service à la personne pour qu'il se sente encore mieux que chez eux.
28:10 - Avec un investissement global d'un million d'euros,
28:12 cette salle de sport souhaite à long terme s'installer dans d'autres villes du département de l'ISER.
28:18 - Et en France en compte près de 5000 salles de sport pour un chiffre d'affaires global d'un peu moins de 3 milliards d'euros.
28:24 M-Coaching Sport & Spa Grenoble s'est volontairement placée sur le marché haut de gamme
28:30 en opposition au créneau des salles de sport low-cost sous enseigne qui se multiplient ces dernières années.
28:36 Vous le savez Alpe Décideur vous donne la possibilité de poser vos questions à notre expert Alain.
28:46 Écrivez-nous alpedecideur@telegrenoble.net
28:49 Et Alain aujourd'hui Malik veut savoir ce qu'est l'intelligence artificielle générative.
28:54 - Générative, tout à fait.
28:55 Alors je vais commencer déjà par l'outil, on va l'appeler comme ça, qui produit de l'intelligence artificielle générative.
29:03 Vous avez peut-être entendu parler ou non de ChatGPT.
29:06 ChatGPT c'est un outil d'IA générative qui a été déployé, développé par une entreprise qui s'appelle OpenAI.
29:13 Et je vais vous lire quelque chose et vous comprendrez assez vite la source de ma lecture.
29:20 L'intelligence artificielle générative est une branche de l'IA qui vise à créer des programmes informatiques capables de produire du contenu original,
29:27 comme des images, des vidéos ou du texte.
29:30 Contrairement aux algorithmes traditionnels qui suivent simplement un ensemble d'instructions pré-établies pour résoudre un problème spécifique,
29:37 les systèmes d'IA génératifs apprennent à partir de données existantes et peuvent ensuite utiliser ces connaissances pour créer quelque chose de nouveau.
29:45 J'en ai 15 lignes.
29:47 Ce texte a été écrit par ChatGPT après la question qu'on lui a posée "Qu'est-ce que l'intelligence artificielle générative ?"
29:54 Donc en fait c'est un processus apprenant qui va chercher dans toutes les sources de données et qui pose parfois des problèmes de propriété intellectuelle voire éthique,
30:02 qui permet de produire du contenu aujourd'hui à la fois très qualifié, parfois un peu inquiétant,
30:11 et qui remet en question finalement tous les processus d'apprentissage humain,
30:14 puisque avec ça il suffit de poser une question et la machine répond.
30:17 Donc on est au début de ce sujet, on n'en maîtrise pas tout le périmètre, mais on en voit déjà la très grande puissance.
30:25 On va y voir les avantages et aussi les limites quand même.
30:28 On y voit déjà les limites, voilà.
30:29 C'est-à-dire que maintenant il y a des outils, notamment dans les universités, pour identifier les textes qui auraient pu être écrits à partir de ChatGPT notamment.
30:37 Merci beaucoup, merci Alain pour ces explications.
30:41 Si vous aussi vous voulez interroger Alain Denisot, écrivez-nous alpedecideur@telegrenoble.net.
30:46 Et maintenant dans Alpe Décideur, découverte d'une entreprise un peu particulière, la Clinique des Cèdres.
30:57 Née en 1969 à Grenoble, elle a emménagé dans des locaux tout neufs en 2006 à Échirol.
31:03 Forte de 200 lits, elle voit passer des dizaines de milliers de patients chaque année.
31:08 C'est un établissement privé qui appartient aux médecins qui y travaillent et elle est dirigée par le docteur Guillaume Richelet que nous recevons.
31:15 Bonjour.
31:16 Bonjour.
31:17 Merci d'avoir accepté notre invitation.
31:18 Première question, j'hésitais à dire qu'une clinique privée est une entreprise comme les autres.
31:23 C'est votre avis ?
31:25 Est-ce une entreprise comme les autres ?
31:27 Oui, oui, oui, tout à fait.
31:28 Je crois qu'il faut le dire et le redire, c'est une entreprise comme les autres.
31:31 Il y a des équilibres financiers à trouver et en même temps on a une relation avec le soin qui est importante et qui fait les fondements de cette entreprise.
31:44 Mais il n'empêche qu'on reste une entreprise privée même si elle est financée par l'État, bien entendu, par les Caisses Nationales de l'Assurance Maladie.
31:51 On a des équilibres et si on ne les trouve pas aujourd'hui, les sanctions sont radicales.
31:56 Donc, bien entendu, on est une entreprise comme une autre avec une vocation santé très particulière.
32:01 Oui, un service public évidemment très important.
32:04 La Clinique des Cèdres, c'est quoi ? C'est un peu plus de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires ?
32:07 Oui, tout à fait.
32:08 On a fait une année assez… une bonne année en chiffre d'affaires.
32:13 Mais attention, là, c'est que du chiffre d'affaires cette année parce qu'on a travaillé, on n'a pas arrêté de travailler ces dernières années malgré le Covid.
32:23 Et encore plus là avec les problèmes médicaux rencontres un peu dans toutes les régions aujourd'hui où il y a des patients à soigner, à prendre en charge.
32:31 Et on l'a fait. Donc, on a une augmentation du chiffre d'affaires mais non sans mal parce que par allère de ça, on a une augmentation des charges de toute façon assez colossale.
32:39 Charge de fluide notamment. Vous êtes frappé par la hausse des prix des fluides ?
32:43 Alors, pour l'instant, on a maîtrisé ça parce qu'on est engagé encore jusqu'à la fin de l'année.
32:48 Donc là, on a bien négocié mais comme une entreprise.
32:51 La renégociation des contrats sera peut-être plus rock'n'roll ?
32:55 Oui, sur la fin 2023, ça va être un peu rock'n'roll. Ça sera en 2024, c'est vrai.
32:59 On a un établissement, comme vous l'avez dit, qui est assez récent.
33:02 Donc ça, par rapport à pas mal d'établissements et en particulier sur Grenoble, on est l'établissement le plus récent par rapport aux autres.
33:10 Donc les structures, l'isolation et un peu tous les fluides. Aujourd'hui, on a un petit avantage sur l'immobilier, c'est vrai.
33:19 Autant dans le flux des patients, mais aussi dans les économies d'énergie à avoir.
33:22 Et bien sûr, on doit encore se moderniser, donc encore être à l'écoute de ce qui se passe.
33:27 On ne peut pas rester insensible aux augmentations de tarifs qui vont nous tomber dessus.
33:31 Parmi les chiffres qui sont importants, le nombre de salariés, plus de 300 salariés sans compter les médecins.
33:37 Voilà, tout à fait, à peu près 320 salariés. Aujourd'hui, on est à 47% du chiffre d'affaires.
33:46 La masse salariale est toujours très importante dans la santé et c'est assez bien maîtrisé quand on arrive à ces seuils.
33:52 Même là, donc ça a augmenté récemment parce que la difficulté aussi, c'est ces salariés.
34:00 Alors les médecins sont libéraux. Bien sûr, c'est une clinique indépendante. Encore une fois, 120 médecins à peu près.
34:07 Et donc l'idée, c'est que de pouvoir travailler, pouvoir travailler.
34:12 C'est aussi de recruter du personnel et de fidéliser le personnel qu'on a et de trouver aussi un management où chaque personnel.
34:19 Et ça, il faut le dire aussi aux médecins libéraux de faire très attention au personnel, des relations qu'on a de médecin chirurgien avec le personnel soignant.
34:28 Mais quel que soit le niveau de médecin, que ce soit une infirmière, que ce soit une aide soignante, une femme de ménage, un cadre dirigeant.
34:35 Aujourd'hui, les relations sont primordiales. Aujourd'hui, si on veut conserver une attractivité en dehors même des salaires,
34:41 c'est fondamental.
34:43 Évidemment. Alors parmi les chiffres qu'on peut effectivement citer, le nombre de patients, plus de 50 000 patients qui passent entre vos murs chaque année,
34:50 20 000 opérés, 25 000 passages aux urgences et un millier de patientes en maternité.
34:57 On reviendra là-dessus. L'activité chirurgicale est prédominante quand même dans l'établissement.
35:02 Oui, complètement. La base, la clinique décède quand elle était anciennement sur Grenoble.
35:07 Donc elle a déménagé. Donc c'était quasiment une activité chirurgicale.
35:11 Lors de son déménagement en 2006, avec les ARS, il y avait un engagement aujourd'hui de pouvoir avoir accès à créer ce nouvel établissement sur Echirol
35:21 en échange d'une participation aux services publics hospitaliers type urgence et services de gériatrie, médecine gériatrie.
35:28 Je n'ai jamais dérogé à cet engagement. J'ai repris la direction générale en 2008.
35:34 Et je pense que je suis très, très fier de pouvoir maintenir cette activité de participation aux services publics hospitaliers.
35:40 Je tiens, je pense qu'aujourd'hui, que ce soit le CHU de Grenoble, aujourd'hui, sont reconnaissants de l'engagement que la clinique décède a eu sur le territoire grenoblois,
35:50 a participé, a continué à avoir un plateau technique ouvert 24 heures sur 24 au public 365 jours par an.
35:57 Vous connaissez un peu les histoires de la région et d'autres régions aussi aujourd'hui, avec des hôpitaux et des cliniques privées qui ont dû fermer leurs urgences à partir de 18 heures aujourd'hui.
36:07 Donc, on s'est engagé et aussi malgré le cœur du réacteur qui est l'activité chirurgicale, de développer aujourd'hui un service de court séjour, de médecine aiguë gériatrique.
36:18 On appelle ça qui est le plus grand service de médecine aiguë gériatrique de l'agglomération.
36:22 Au-dessus du CHU, médecine aiguë court séjour, 28 lits de court séjour, alors que le CHU en a 24 et on est un agglomération privée dont la vocation était initialement que de la chirurgie.
36:32 Mais ce n'est pas pour autant qu'on réduit l'activité chirurgicale qui est notre cœur de métier.
36:36 Vous évoquiez effectivement les urgences. On rappelle qu'il n'y a plus que le CHU et la clinique des Cèdres qui font des urgences 24 heures sur 24.
36:43 La nuit.
36:44 La clinique des Cèdres est aussi engagée dans cette amélioration d'accès aux soins.
36:48 Vous venez d'ouvrir un PACI, un point d'accueil pour soins immédiats, qui a été présenté à son ouverture comme une première en France.
36:55 C'est une sorte de cabinet de garde, vous allez comprendre avec ce reportage.
36:58 C'est avec le contexte actuel, pénurie de médecins et saturation des services des urgences, que la clinique des Cèdres a décidé d'ouvrir le PACI, un point d'accueil pour soins immédiats,
37:10 qui a pour but de désengorger les urgences de la clinique des Cèdres et celle du CHU de Grenoble,
37:15 les deux seules ouvertes 24 heures sur 24, après les fermetures partielles des urgences de l'hôpital de Voiron et de la clinique Mutualiste.
37:23 On sent tout à fait l'augmentation de fréquentation de ces services.
37:27 Et encore plus le soir, ce qu'on appelle en nuit légère, c'est-à-dire de 20h à minuit.
37:33 On a essayé de mettre en place un système pour pallier, ou du moins pour fluidifier l'arrivée de patients.
37:40 Tous les patients qui viennent spontanément, on les reçoit.
37:42 C'est pour ça que d'avoir une structure en parallèle, pas en amont, mais en parallèle de notre service des urgences,
37:48 nous permet d'avoir un tri, mais un tri où on a une vision d'un médecin aidé d'examen paraclinique, radiologique ou biologique, pour pouvoir faire ce tri, et pas un tri téléphonique.
38:00 L'avantage de ce lieu, c'est l'accès au plateau technique de la clinique des Cèdres, avec un laboratoire de biologie médicale,
38:07 les équipements de la clinique du Maï avec les différents outils de radiologie comme les scanners et les IRM,
38:12 ou encore les services des urgences, une nouvelle offre de soins ou officie les médecins de SOS Médecins.
38:18 Sur Grenoble, c'est de plus en plus difficile d'avoir des médecins traitants, et donc les délais s'allongent.
38:21 Donc pour avoir des consultations d'urgence, SOS Médecins, c'est un recours pour ça.
38:25 Le fait que les gens puissent venir et avoir accès facilement à la biologie et à la radiologie, ça peut leur éviter d'aller aux urgences,
38:36 et effectivement, ça peut leur permettre d'avoir plus facilement accès aux soins.
38:39 Après une chute dans les escaliers, Aurélie ne pouvait pas attendre d'avoir un rendez-vous avec son médecin traitant.
38:44 Elle s'est donc tournée vers le PACI, une bonne solution selon elle.
38:48 Typiquement, c'était une consultation un peu en urgence, donc forcément mon médecin traitant n'avait pas de place.
38:54 Donc du coup, on est obligé de faire appel aux autres offres de soins.
38:59 Et je pense que du coup, si je n'avais pas eu cette offre de soins-là, je serais allée aux urgences, mais j'aurais sûrement attendu très longtemps.
39:06 À terme, le PACI devra accueillir 10 à 15 000 patients par an, et devrait donc désengorger les urgences,
39:12 dont celles de la Clinique des Cèdres, qui reçoivent 23 000 personnes chaque année.
39:17 Bon alors, un cabinet de garde qui fonctionne sur rendez-vous, on le précise bien, mais qui permet du coup le lever de doutes,
39:24 et donc éviter l'engorgement inutile des urgences.
39:27 Voilà, vous l'avez prononcé, les mots magiques pour moi aujourd'hui, en magique entre guillemets, c'est la levée de doutes.
39:34 Le principe, par rapport à d'autres maisons médicales de garde qui existent et qui se sont développées,
39:39 et qui se sont heureusement développées sur le territoire français, c'est bien celle-là la particularité.
39:44 Donc en accord avec l'ARS, c'est-à-dire de mettre en place, avec la collaboration de SOS Médecins,
39:48 parce qu'encore faut-il trouver des médecins, en plus de mes urgentistes,
39:52 et que ces médecins aient accès au plateau technique, pour avoir accès à de la biologie, et de la radiologie, rapidement,
39:58 pour faire une levée de doutes.
40:00 Si c'est grave, le patient va dans le service des urgences, et est hospitalisé plus ou moins,
40:04 ou dans les lit-portes, ce qu'on appelle pendant 24-48 heures.
40:07 Si, enfin, il n'y a rien, avec ces examens complémentaires, on a une levée de doutes,
40:12 le patient peut rentrer chez lui, et ensuite être dirigé à 48 heures, ou à une semaine,
40:17 chez un spécialiste, pour voir où se sont généralistes, mais en différant un peu, et de ne pas saturer.
40:22 Parce que ce qui l'arrive souvent, quand vous-même, vous avez besoin, vous avez un mal de ventre,
40:27 ou une douleur dans la poitrine, vous allez où ? Passer 20 heures, voir votre médecin généraliste ?
40:31 Vous allez aux urgences. L'idée étant de pouvoir avoir accès à un médecin généraliste, SOS Médecins,
40:36 qui pourra avoir accès facilement, en moins d'une heure, à une prise de sang,
40:39 pour pouvoir faire cette levée de doutes, ou un bilan radiologique, aussi, pour faire cette levée de doutes,
40:43 et ne pas avoir des patients qui viennent, qui ne sont pas forcément graves, mais qui peuvent l'être,
40:48 et aujourd'hui, qui seront réorientés, quelques jours plus tard,
40:51 dans un cabinet de médecine générale, ou d'un spécialiste.
40:54 C'est important comme exemple, parce qu'on évoquait du coup cette clinique,
40:56 qui est finalement une entreprise comme une autre, et une entreprise, notamment,
40:59 qui est poussée à l'innovation permanente, j'ai envie de dire, et là, on a une innovation
41:03 dans le fonctionnement de la clinique, avec ce nouveau service.
41:06 C'est une première en France, vous avez même un peu anticipé les décrets d'application
41:10 d'une loi qui prévoyait ces points d'accueil.
41:12 Tout à fait, oui. Alors, l'innovation, c'est vrai qu'on parle en médecine, dans la santé,
41:16 l'innovation, c'est toujours de la robotique, etc. Il faut savoir aussi innover,
41:20 et en France, on en a besoin un peu, parce que c'est vrai que la santé coûte très très cher.
41:23 Dans les organisations.
41:24 Je pense que, on ne se rend pas compte, mais pour avoir une santé d'un pays comme on l'a eu,
41:28 il y a quelque temps, il faut que le pays soit très riche.
41:30 Donc, après, il faut savoir s'organiser, et ne pas dépenser de l'argent à tout va,
41:34 sans se réorganiser. Donc là, c'est un peu ma volonté aujourd'hui de pousser,
41:39 mais de ne pas faire une clinique uniquement dédiée aux urgences,
41:42 de pouvoir fluidifier cet accueil, pour ne pas être embolisé,
41:46 parce que ce qui se passe aujourd'hui avec l'ensemble des hôpitaux en France,
41:49 qui accueillent toutes les urgences, parce qu'aujourd'hui, on a moins de médecins généralistes
41:53 ou d'infirmières libérales capables de pouvoir accueillir des patients
41:56 et les gérer, ils vont aux urgences.
41:58 Donc, les hôpitaux deviennent des hôpitaux généralistes, non spécialisés,
42:01 et on dégrade la qualité des soins, et on dégrade l'attractivité
42:05 pour les grands hôpitaux français, aujourd'hui,
42:07 parce qu'ils se mettent à faire de la médecine générale, du tri,
42:10 qu'on l'a tous vu, aujourd'hui, et c'est pas comme ça qu'on va attraper des cerveaux
42:15 ou pouvoir faire monter en puissance la qualité des soins dans les hôpitaux publics.
42:19 Et malheureusement, on désertifie, on n'investit pas assez sur la première ligne,
42:25 avant les urgences, qui est la médecine générale, les infirmières libérales,
42:29 qu'on doit absolument revaloriser pour éviter une saturation dans les services d'urgence.
42:33 Donc oui, l'innovation, c'est aussi organisationnel,
42:35 mais bien entendu, une clinique comme la nôtre,
42:37 on a besoin d'innover sur des pateaux techniques, performants, en parallèle de cela.
42:40 - Et c'est souvent des millions d'euros, là on parle en millions d'euros,
42:43 quand on doit acheter un robot en 3D.
42:45 - Alors voilà, oui, malheureusement, la santé, c'est des millions d'euros,
42:48 ça coûte très cher, aujourd'hui, on a la chance d'avoir,
42:52 je pense encore, peut-être, l'un des plus beaux systèmes de santé en France,
42:56 aujourd'hui, on dit, on l'a plus aujourd'hui, il faut se battre pour continuer à l'avoir,
43:00 parce que tout le monde est soigné, je pense, malheureusement,
43:04 le mot que je n'aime pas utiliser, mais on l'entend de plus en plus,
43:07 c'est le déclin, on est déclassé, on commence à être déclassé,
43:11 c'est ce qu'on peut faire attention, et malheureusement,
43:13 investir sur des robots qui valent 2, 3 millions d'euros,
43:15 aujourd'hui, avec des frais de maintenance qui sont en général de 10% du coût de la machine,
43:19 puisque c'est ça, plus le matériel qu'il faut acheter,
43:22 quand on a une tarification qui n'évolue pas ou très peu,
43:26 on ne peut plus proposer ce type de service, il faut aller à l'étranger,
43:30 en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, se faire soigner avec les dernières technologies,
43:34 et en France, on ne les aura pas si on ne fait pas attention à se moderniser,
43:37 et à faire que les hôpitaux et les cliniques restent des centres de référence,
43:40 et que derrière, le plus grand hôpital de France, et j'aime le dire,
43:43 c'est la médecine de ville, la médecine générale,
43:46 et il ne faut pas sous-estimer, ne faire qu'investir sur les grands hôpitaux français,
43:50 ou même les cliniques, il faut investir sur la médecine de ville,
43:53 c'est le premier rempart à une désorganisation totale.
43:56 - Une question de cœur, est-ce que les maisons de santé qu'on voit progressivement apparaître,
44:01 donc des médecins qui s'associent avec d'autres professions médicales ou paramédicales,
44:04 c'est une partie de réponse ?
44:06 - Alors, c'est une partie de réponse, qui n'est pas complète aujourd'hui,
44:10 parce que ces maisons médicales, aujourd'hui, à mon avis,
44:14 elles facilitent plus de... Elles ne contribuent pas à travailler plus,
44:20 mais c'est-à-dire se sécuriser entre nous, etc.,
44:22 de toute façon, passer une certaine heure, on n'a pas accès à un plateau technique,
44:26 de toute façon, c'est pour s'auto-remplacer,
44:28 mais c'est vrai qu'on est mieux ensemble que seul.
44:30 À une époque, quand même, moi je suis fondamentalement pour,
44:34 quand on parle de déserts médicaux, il faut...
44:37 Ce ne sont pas des maisons médicales pour ne pas s'installer n'importe où,
44:40 même si on met 10 médecins dans un endroit, il faut un médecin,
44:43 ou il y a une boulangerie, etc., celui-là, il va faire un travail de dingue,
44:47 il faut qu'il soit reconnu son travail, et grâce à lui, aujourd'hui,
44:50 vous n'avez pas de déserts médicaux, il verra ses patients qui ne vont pas se dégrader,
44:53 parce qu'à force de ne pas voir les patients ou d'attendre la dernière minute,
44:55 petit à petit, on se dégrade, et là, ça devient compliqué,
44:57 et même une maison médicale ne va pas y répondre.
44:59 Donc c'est un début de réponse, mais pas suffisant à mon avance.
45:02 - Messieurs, on va être obligés de conclure.
45:04 Alors, on a parlé de chirurgie, on a parlé de maternité,
45:07 on a parlé de gériatrie.
45:11 Je voudrais pas qu'on oublie, parce qu'ils font partie aussi
45:14 des personnes qui vous accompagnent, toutes les équipes d'accompagnement,
45:17 les infirmières, les psychologues, les assistants sociaux,
45:20 qui sont effectivement aussi au service des patients.
45:23 - Absolument, absolument. De toute façon, il faut bien voir
45:25 qu'on a vraiment besoin de ce cortège de professionnels,
45:30 aujourd'hui, pour faire fonctionner la santé.
45:32 La santé, ce n'est pas un médecin qui a tout pouvoir
45:35 sur la vie ou la mort de quelqu'un.
45:37 Moi, je suis moi-même médecin, et je fais très attention à ça,
45:40 et ces professionnels paramédicaux, c'est fondamental.
45:43 Il ne faut absolument pas, aujourd'hui, les sous-estimer.
45:46 Alors, on les a applaudis un moment au début du Covid,
45:49 ensuite, on les a même pas applaudis, puis après, on les a stigmatisés,
45:52 parce que, soi-disant, c'est compliqué.
45:55 Mais sans ce personnel-là, rien ne se fera, rien ne se fait.
45:59 Et c'est ce que j'ai souvent, j'aime le dire, à des très grands chirurgiens.
46:02 Je dis, attendez, vous pouvez opérer, pas parce que c'est vous
46:05 qui amenez que le patient, mais aussi parce que vous avez
46:07 une femme de ménage qui va nettoyer, faire le bionettoyage,
46:09 sinon, on ne fait rien du tout.
46:11 Donc, c'est véritablement fondamental.
46:13 - On évoque souvent, ici, la difficulté actuelle à recruter.
46:16 Ça se passe comment, en ce moment, du coup, à la clinique des cèdres ?
46:19 La tension est importante, ou est-ce que vous réussissez,
46:22 avec toutes ces innovations, à être attractif ?
46:25 - Alors, je pense qu'on est... Alors, il y a deux facteurs, à mon avis.
46:28 Le premier, c'est de manager les équipes comme une entreprise,
46:32 comme vous disiez, des grandes entreprises françaises,
46:34 voire internationales, qui ont compris que l'humain,
46:37 c'est vraiment fondamental, aujourd'hui.
46:39 On n'a pas les moyens...
46:41 La santé, c'est pas quelque chose de très rentable.
46:45 On n'a pas des moyens... Donc, il faut savoir un peu coacher,
46:48 manager, féliciter, et entraîner tout le monde dans le même sens.
46:53 C'est vraiment... C'est très difficile.
46:55 C'est un métier, je pense, un métier qu'on apprend sur le terrain,
46:57 parce que moi, à la base, je suis que médecin.
46:59 Alors, c'est vrai que l'humain, c'est le bien le plus précieux,
47:04 puisque j'ai fait des études pour ça,
47:06 mais en même temps, j'ai une entreprise, aujourd'hui.
47:08 Une entreprise, je ne peux pas être que philanthrope en disant
47:10 "Non, non, mais si, on ne va faire que soigner à perte."
47:12 À perte, au bout de 6 mois, l'entreprise, elle est fermée.
47:14 Donc, il faut aussi poser ça.
47:16 Je pense que dans le domaine hospitalier,
47:18 il faut prendre conscience de ça, aujourd'hui.
47:19 Ils ont un très bel outil, à eux, de faire un peu aussi,
47:22 de savoir qu'on ne peut pas toujours réclamer,
47:24 toujours avoir, et voilà, je pense que c'est un mélange des deux.
47:27 Et puis, la situation économique,
47:30 enfin, économique, territoriale de santé sur Grenoble,
47:33 avec des services qui ferment aujourd'hui,
47:35 je ne veux absolument rien lâcher, ne rien fermer.
47:37 Donc, il y a une certaine fierté de mes équipes
47:40 d'être dans le dernier établissement, aujourd'hui,
47:42 où on a 100% des blocs opératoires ouverts,
47:45 100% des lits sont ouverts à la clinique des cèdres,
47:48 et j'ai, on va dire, hormis quelques, peut-être,
47:52 arrêts maladie, congés maternité, etc.,
47:54 un turnover classique,
47:56 100% des postes sont occupés à la clinique des cèdres.
47:58 - Et je le rappelle, 320 salariés, plus les médecins.
48:02 Merci beaucoup, docteur Richelieu,
48:03 d'être venu nous présenter à cette clinique des cèdres.
48:05 Merci, Alain, d'avoir été avec nous ce mois encore.
48:08 Et merci à tous de votre fidélité.
48:10 Vous pouvez bien sûr voir et revoir Alpes décideurs sur Internet,
48:13 telegrenoble.net. À très vite.
48:30 - C'était Alpes décideurs, avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
48:33 une banque commerciale, régionale et coopérative.
48:38 - Nord Isère Économie et Présence,
48:41 partenaires des entreprises de votre territoire.