ALPES DECIDEURS - 12/23 - Spécial cession, reprise, création !

  • l’année dernière
Un exemple de transmission-reprise avec Gaël Landrier, Sofian Mongelli - repreneurs et Dominique Salin - cédant de l'entreprise ICS spécialiste Chauffage, Sanitaire, Ventilation et Energies renouvelables et Stéphane Giboudaud - Directeur Général de Transitions Pro Aura qui nous parle de la reconversion professionnelle.

Nous retrouvons aussi François Codet - Président du directoire de la Caisse d'Epargne Rhône Alpes qui fait un focus sur la situation du marché de l’immobilier en France.

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Transcription
00:00 Noriser Économie et Présence, partenaires des entreprises de votre territoire.
00:06 Acteurs et partenaires de l'économie régionale, la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideur.
00:15 [Générique]
00:40 Bonjour à tous, bonjour et bienvenue dans Alpes Décideur, le mensuel économique de Télé Grenoble.
00:44 Le rendez-vous des chefs d'entreprise, des partenaires d'affaires ou tout simplement des curieux du monde économique.
00:49 Chaque mois, vous le savez, nous mettons en lumière les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:54 A mes côtés pour nous accompagner, un nouvel expert, François Codé, bonjour.
00:58 Bonjour Christophe.
00:58 Vous présidez le directoire de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes, vous serez donc notre expert aujourd'hui.
01:03 Vous remplacez Alain Denisot depuis quelques semaines.
01:05 Exactement, voilà, depuis le 1er novembre, je prends la succession d'Alain Denisot,
01:11 après un parcours du groupe moi aussi puisque j'avais dirigé auparavant une autre caisse d'épargne dans la région de Nice.
01:16 Donc je retrouve ce métier-là que j'ai beaucoup aimé dans une magnifique région.
01:19 La caisse d'épargne est une banque que vous connaissez bien, vous y avez fait toute votre carrière.
01:22 Oui, dans le groupe BPCO au sens large, oui exactement.
01:25 Alors aujourd'hui ensemble, on va évoquer ?
01:27 Alors aujourd'hui, on va évoquer, si vous voulez bien, l'immobilier et l'immobilier en France et le contexte qu'on connaît actuellement sur l'immobilier.
01:34 Et il y aura la question de l'internaute.
01:36 Voilà, question de l'internaute sur les tokens et la blockchain.
01:40 La tokenisation, on va voir ça dans la deuxième partie.
01:42 Dans notre dossier, la reconversion professionnelle et ses dispositifs d'accompagnement et de financement.
01:48 Presque un salarié sur deux y aurait déjà pensé pour améliorer ses revenus, ses conditions de travail
01:53 ou plus radicalement pour découvrir de nouveaux horizons.
01:56 À Montbonneau, EscaDrone connaît une croissance en plein envol.
02:00 L'entreprise conçoit et adapte des drones.
02:02 Elle forme aussi ses clients professionnels et s'apprête à fêter ses 10 ans.
02:06 Nous la découvrirons dans notre rubrique Innovation.
02:09 Et puis focus sur ICS, chauffage, sanitaire, ventilation, qui vient de changer de main à Échirol.
02:15 Son dirigeant en a confié les rênes à trois salariés.
02:18 Une transmission mûrement réfléchie, méticuleusement organisée pour cette PME là aussi en plein développement.
02:24 Et pour les trois jeunes patrons, c'est la reprise d'un business, mais aussi de valeur forte.
02:29 Les voyants au rouge pour le marché de l'immobilier en France.
02:38 Que ce soit pour la construction de logements neufs, la vente de nouveaux biens ou les mises en location,
02:43 la crise semble bien là.
02:45 Après plusieurs années de contexte favorable avec des taux de crédit immobiliers très bas,
02:49 avec des prix qui se sont envolés, la tendance s'est clairement inversée.
02:54 François, comment se porte ce marché de l'immobilier en 2023 ?
02:57 Un marché, d'abord c'est toujours un lieu de rencontre entre l'offre et la demande.
03:01 Je crois qu'il ne faut jamais perdre cette vue.
03:03 Donc il y a deux leviers principaux qui lient le marché de l'immobilier.
03:06 C'est cette rencontre entre l'offre et la demande.
03:09 Et puis, évidemment, il y a un élément favorable qui peut être les taux d'intérêt.
03:12 Pour bien comprendre ce qui se passe actuellement, je crois qu'il faut prendre un petit peu de recul.
03:17 Regarder ce qui se passe d'un point de vue macroéconomique, avec beaucoup de zones d'incertitude autour de nous,
03:24 entre des conflits géopolitiques.
03:27 Alors honnêtement, le marché de l'immobilier est peu concerné par les sujets qui se passent en ce moment en Israël et en Palestine.
03:34 C'est plutôt la crise ukrainienne qui a déclenché évidemment les difficultés,
03:38 qui était déjà sous-jacente avec la crise Covid antérieure.
03:42 Donc on voit bien qu'on vient d'enchaîner quand même deux crises qui, d'un point de vue macroéconomique,
03:47 sont extrêmement significatives, qui créent une ambiance qui n'est pas très favorable à l'investissement,
03:52 qui n'est pas très favorable au développement.
03:56 Tout ça génère une inflation.
03:57 La Banque centrale européenne fait son job.
03:59 Il ne faut jamais oublier que le seul objectif statutaire de la Banque centrale européenne, c'est 2% d'inflation en zone euro.
04:06 C'est ça leur objectif.
04:07 Donc quand l'inflation monte, qu'elle soit exogène ou endogène, exogène parce que les prix des matières premières et notamment l'énergie montent,
04:15 la Banque centrale, elle fait son boulot et elle monte les taux pour ralentir la machine et essayer de faire redescendre l'inflation,
04:20 ce qui d'ailleurs semble commencer à porter ses fruits.
04:23 Mais en attendant, immédiatement, les taux d'intérêt sont montés très significativement.
04:28 Pour mémoire, le taux moyen d'un crédit, il y a deux ans, c'était aux entours de 1% et maintenant, aux entours de 4%, voire un peu plus.
04:34 Donc c'est un choc assez brutal.
04:37 Il faut que le marché, tout simplement, il absorbe ce choc qui est un peu compliqué.
04:42 Ce n'est pas tant le niveau absolu des taux qui est difficile que la brutalité de la remontée.
04:46 Alors précisément, le marché, comment il réagit à ce contexte plutôt défavorable ?
04:50 Ce qui se passe, c'est qu'il y a une baisse assez forte du nombre de transactions.
04:53 Alors ça dépend évidemment des régions et je vais y revenir.
04:56 Quand les taux remontent de façon significative, ça a deux inconvénients.
05:01 Ça limite la capacité d'emprunt de monsieur et madame tout le monde.
05:05 En gros, sur 20 ans, on avait fait les calculs entre un taux d'emprunt à 1% et un taux d'emprunt à 4%.
05:10 Vous perdez une capacité d'emprunt de 23%.
05:13 Ça veut dire qu'en fait, vous perdez une pièce sur votre projet immobilier, si je le fais un peu simple.
05:17 Donc deux choses d'une, ou bien les gens n'achètent pas parce que c'est trop cher,
05:21 ou alors petit à petit, les vendeurs vont être obligés de se dire,
05:25 finalement ça fait baisser les prix quelque part.
05:27 Et pour l'instant, ce qui se passe, c'est que la rencontre ne s'est pas encore faite
05:31 entre les acheteurs qui ont une moindre capacité d'emprunt, une moindre capacité d'achat
05:35 et qui se disent, ce sont les prix baissent, j'attends un peu.
05:38 Et les vendeurs qui avaient en tête la valeur de leur bien et qui ont quelquefois un peu de mal à le vendre
05:42 et qui se disent, à ce prix-là, je ne vends pas.
05:45 Bon, à un moment donné, tout ça va se rencontrer.
05:49 On voit quand même un infléchissement des prix qui commence à se faire.
05:52 Alors les transactions ont baissé, on est pratiquement à 20% de transactions en moins globalement
05:58 et on tend même sur les derniers mois presque à 30%.
06:00 Il semblerait qu'on ait touché un niveau le plus bas et qu'on soit peut-être en bas
06:05 et qu'on soit en train de toucher la simple tote et que ça veuille redémarrer tranquillement,
06:09 mais sur une base basse.
06:12 Donc peu de transactions et des prix qui commencent à baisser au niveau national.
06:17 Après, les situations sont très différentes suivant les régions.
06:20 – Alors sur notre région à nous ?
06:21 – Alors sur notre région, par exemple, on a la région de Lyon qui est aux alentours de -6% à peu près,
06:26 qui souffre comme toutes les grandes villes.
06:28 Par contre, on a à l'autre bout de la région et du spectre des variations,
06:33 des endroits où ça ne baisse pas ou quasiment pas, les bords des lacs,
06:37 que ce soit l'Aimant ou l'Acde-D'Annecy, là les prix ne baissent pas,
06:42 quelques endroits en station aussi, parce qu'il y a toujours cette notion d'offret de demande.
06:47 Et puis dans les endroits où l'immobilier est relativement cher,
06:50 d'abord il y a cette offret de demande qui soutient le marché,
06:53 et puis les acheteurs potentiels sont souvent un peu moins sensibles aux taux d'intérêt,
06:57 parce que c'est des gens qui autofinancent en grande partie des projets
07:00 ou qui, quand ils ont vraiment envie d'un bien,
07:02 ne sont pas à quelques euros, voire quelques centaines d'euros près sur les chances de prêts.
07:09 Donc on a cette différence, mais grosso modo,
07:11 on a un marché qui est en train de continuer à baisser,
07:13 et qui n'a pas fini de baisser, notamment dans les grandes agglomérations.
07:17 – Est-ce qu'il y a une des spécificités pour le marché de l'immobilier neuf particulièrement ?
07:21 – Alors le marché de l'immobilier neuf, lui, il a tous ses sujets de prix.
07:26 La difficulté, c'est que les promoteurs construisent des biens,
07:31 calculent leur marge avec un prix de vente.
07:33 Si le prix de vente est plus bas que prévu, ça réduit leur marge,
07:36 donc ça c'est quand même compliqué pour eux,
07:38 sachant qu'entre temps ils prennent l'inflation, le coût des matières premières,
07:42 les normes environnementales qui ont un effet inflationniste sur le prix du bâtiment,
07:46 la raréfaction du foncier, tout ça c'est des choses qui ont du sens,
07:49 mais qui rendent les choses un petit peu difficiles.
07:53 L'autre sujet aussi, c'est qu'un promoteur, pour lancer des projets,
07:56 il faut qu'il en finisse certains.
07:57 En fait, il fait un projet, il met des fonds propres, il vend,
08:00 il récupère ses fonds propres et il en fait un nouveau.
08:03 Tant qu'il n'a pas vendu le projet A,
08:04 il ne peut pas ou difficilement attaquer le projet B,
08:06 ce qui aussi ralentit le sujet.
08:09 Donc voilà, il y a un vrai sujet de préoccupation,
08:11 mais qui est aussi un sujet sociétal.
08:13 Il faut bien avoir en tête qu'en France,
08:16 il y a un objectif de 500 000 logements par an,
08:19 que je crois qu'on a entendu, réentendu,
08:21 et ça fait des années qu'on ne le fait pas.
08:23 Donc on est en train de prendre du retard.
08:25 Et le sujet de ne pas construire ou de moins construire,
08:27 il y a à la fois un sujet de normes environnementales,
08:30 parce qu'il y a des bâtiments qui ne sont pas aux normes,
08:33 et puis un sujet sociétal, et on le voit ici dans certaines régions,
08:36 il y a des régions très touristiques, où c'est extrêmement difficile de se loger
08:40 et ça pose aussi un problème d'emploi,
08:42 enfin tous les problèmes sociaux qu'on connaît.
08:44 Et vous le disiez effectivement, c'est un secteur qui doit participer,
08:47 prendre sa part à la transition environnementale.
08:49 Exactement. Alors on a l'estimation en France,
08:53 c'est qu'il y a à peu près 6,5 millions de logements
08:55 qui sont en TPE, en classe énergétique, F ou G.
09:00 Donc c'est ce qu'on appelle quelquefois les passoires thermiques.
09:03 Donc pour mémoire, ceux qui sont en G,
09:05 on pourra plus les louer à partir de 2025,
09:07 et les F à partir de 2028.
09:09 Donc ces logements-là, il va falloir les rénover.
09:14 Il y en a qui sont rénovables,
09:15 il y en a qui ne sont pas rénovables parce que la construction est telle.
09:19 Donc il y a aussi un sujet extrêmement important,
09:21 non seulement de construction, les fameux 500 000 logements que j'évoquais,
09:25 il y a un sujet important de réhabilitation thermique de tous ces logements.
09:31 Donc il y a un chantier extrêmement important.
09:34 Et pour l'instant, on n'est pas du tout, du tout dans le rythme.
09:38 C'est-à-dire que les logements qui ne pourront plus être loués en 2028,
09:42 au bout d'un an, on en a rénové un peu moins de 6%.
09:45 Donc si on fait 6% par an, faites le calcul rapidement,
09:48 en 2028, on y sera pas du tout, du tout, du tout.
09:51 Donc il faut absolument accélérer, mais c'est beaucoup d'argent.
09:55 – Bon, pour conclure, vous êtes quand même optimiste,
09:57 l'avenir est plutôt en amélioration d'après ce que je comprends,
10:01 on ne peut pas aller plus bas ?
10:02 – Je ne sais pas si on ne peut pas aller plus bas.
10:04 Je ne me prononcerai jamais sur les crises géopolitiques
10:07 puisque ça, la maîtrise est quand même difficile.
10:11 Ce qu'on peut penser, c'est que les taux d'intérêt,
10:13 moi je ne crois pas qu'ils baisseront significativement
10:17 dans les mois qui viennent.
10:18 Par contre, ils devraient arrêter de monter,
10:20 alors il peut y avoir des petites variations.
10:22 Il faut aussi se dire que 4%, grosso modo, sur les taux longs,
10:25 c'est un taux un peu normal.
10:26 On s'était habitué depuis plusieurs années à des taux artificiellement bas.
10:32 Donc ceux qui sont un peu plus âgés, dont je fais partie,
10:36 on se rappelle quand même d'époque, de taux d'intérêt plus élevé.
10:39 Moi je crois que le marché repartira
10:40 parce que de toute façon, il va falloir continuer à loger les gens.
10:44 Il va falloir continuer à rénover.
10:46 Donc à partir du moment où il y a une demande,
10:48 à un moment donné, ça va se rejoindre avec l'offre.
10:51 – Merci beaucoup.
10:51 Merci François, on va rester sur cette lueur d'espoir
10:54 en rappelant donc que l'Isère est un peu plus épargnée
10:56 avec des prix assez stables
10:58 et des nombres de ventes un peu supérieurs à la moyenne nationale.
11:01 [Musique]
11:07 Fini l'époque où on faisait toute sa carrière
11:09 dans la même entreprise avec le même métier.
11:11 De plus en plus de salariés amorcent des reconversions professionnelles,
11:14 des transitions, histoire d'aller vers des secteurs plus porteurs
11:17 ou plus simplement de découvrir de nouveaux horizons.
11:20 Une tendance que semble avoir renforcé la crise sanitaire du Covid
11:23 mais pas seulement, aussi la révolution numérique
11:25 ou encore la mutation écologique.
11:28 On en parle avec Stéphane Djiboutdo.
11:30 Merci d'être avec nous, directeur général de Transitions Pro, Auvergne-Rhône-Alpes.
11:34 – Bonjour Christophe.
11:35 – Bonjour et Dominique Salin est avec nous.
11:36 Bonjour.
11:37 – Bonjour.
11:38 – Vous êtes vous en phase de reconversion professionnelle
11:41 après avoir cédé votre entreprise.
11:42 C'est l'entreprise qu'on découvrira dans la deuxième partie de l'émission
11:45 et du coup vous allez là nous témoigner
11:47 de votre expérience de reconversion professionnelle.
11:51 Stéphane, juste un petit mot de vocabulaire pour commencer.
11:53 Je parle de transition, de reconversion, c'est pareil, il y a des différences ?
11:58 – Oui, il y a une nuance.
12:00 La transition professionnelle renvoie à une évolution professionnelle
12:04 sur son poste de travail, dans son entreprise, à l'extérieur de son entreprise.
12:08 La reconversion renvoie davantage à une notion de rupture
12:12 avec un véritable changement de métier
12:14 qui généralement appelle à l'acquisition de compétences
12:17 pour opérer ce changement de métier.
12:19 Et Transitions Pro, nous sommes positionnés vraiment sur ce créneau
12:22 du changement de métier et de l'acquisition des compétences.
12:25 – Voilà, c'est effectivement le métier de Transitions Pro
12:27 que vous dirigez, un organisme officiel,
12:29 à une association qui est paritaire avec des représentants du patronat,
12:32 des syndicats et qui accompagne des salariés.
12:35 – Tout à fait, donc Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes
12:38 que je dirige, est une structure paritaire,
12:40 dirigée par les partenaires sociaux, avec un agrément du ministère du Travail
12:44 qui nous permet de gérer les fonds de la formation professionnelle.
12:47 Il existe une association Transitions Pro,
12:49 telle que celle que je dirige dans chacune des régions de métropole et d'outre-mer,
12:54 qui est sur cette même mission d'accompagner les salariés
12:59 qui sont dans ce projet de reconversion professionnelle.
13:01 Et nous ne nous adressons qu'aux salariés, donc en creux.
13:04 Il n'est pas dans les compétences et attributions des associations
13:07 de Transitions Pro de s'adresser, de s'occuper ni des demandeurs d'emploi,
13:10 c'est le métier de Pôle emploi, ni des agents de la fonction publique,
13:14 qu'elles soient fonction publique d'État ou territoriale,
13:16 qui renvoient à d'autres modalités de prise en charge
13:18 de leur parcours professionnel, de leur carrière professionnelle.
13:21 – Bon, Transitions Pro a une antenne à Grenoble, dans le quartier de Europol,
13:26 un organisme donc habilité à financer les reconversions professionnelles
13:29 des salariés du privé.
13:31 À l'origine d'ailleurs, c'était le plan de relance post-Covid,
13:34 finalement, qui visait à aider les salariés dans des secteurs en difficulté, c'est ça ?
13:39 – Tout à fait.
13:40 Alors, Transitions Pro est né en 2020,
13:44 dans la suite de l'activité d'un organisme que vous connaissez peut-être,
13:47 qui s'appelait le Fonds Gécif, et qui, donc en 2020,
13:51 est devenu par transformation les associations de Transitions Pro.
13:54 Et quelques mois après l'installation des associations de Transitions Pro,
13:58 la crise Covid a amené le gouvernement à nous doter de moyens renforcés
14:04 pour accompagner ces mesures que met en place le gouvernement
14:09 au service du soutien à l'économie et du soutien aux salariés,
14:12 dans le cadre de leur activité professionnelle.
14:14 – Donc concrètement, un salarié qui se pose des questions, fait appel à vous,
14:19 et qu'est-ce que vous faites ?
14:21 Vous l'accompagnez, vous le conseillez, vous l'évaluez, comment ça se passe ?
14:24 – Alors, nous l'accompagnons dans la construction de ce projet
14:29 de reconversion professionnelle, pour l'aider à trouver sa formation,
14:33 pour s'assurer que sa formation est en bonne adéquation
14:38 avec les compétences dont il dispose déjà,
14:41 et va lui permettre d'accéder au métier qu'il vise
14:44 au terme de son processus de reconversion.
14:46 Donc on l'accompagne et on le finance.
14:48 On finance son projet de formation.
14:51 Alors concrètement, qu'est-ce que nous finançons ?
14:53 Nous finançons les coûts de formation et le salaire pendant la période de formation.
14:57 Donc c'est formation payée, salaire maintenu.
15:00 Et au terme de ce parcours de formation, le salarié peut engager
15:05 son processus de reconversion, qui passe soit par la recherche
15:08 d'un nouvel emploi salarié, ce qui est le cas d'à peu près
15:10 60% des projets que nous accompagnons et que nous finançons.
15:14 Et dans à peu près 40% des projets, la reconversion s'opère
15:18 à travers une création ou une reprise d'activité,
15:22 puisque c'est une aspiration forte, dans le cadre des reconversions
15:26 professionnelles, d'y adjoindre un projet plus personnel
15:30 et qui est souvent un projet entrepreneurial.
15:32 - Dominique Salin, votre cas particulier, vous n'êtes pas salarié,
15:34 vous étiez chef d'entreprise, donc vous ne rentrez pas dans le dispositif,
15:37 j'ai bien compris.
15:38 Comment s'est opérée cette volonté de passer de l'entrepreneuriat,
15:42 d'un poste de chef d'entreprise, dans le service, l'industrie ?
15:47 Et quelle reconversion vous avez engagée ?
15:49 - Donc moi, je passe de l'entrepreneuriat à l'entrepreneuriat.
15:53 Donc effectivement, je ne suis pas chez Transition Pro,
15:55 puisque j'étais travailleur non salarié.
15:58 J'ai eu une prise de conscience de ce qui se passait,
16:06 des problèmes environnementaux, de la perte de biodiversité,
16:09 du réchauffement climatique, des pollutions.
16:12 Et cette prise de conscience m'a orienté vers le monde agricole.
16:20 Donc j'ai choisi de préparer un BP responsable d'exploitation agricole,
16:25 donc au CFPPA de Saint-Imier.
16:28 L'objectif, c'est de reprendre en collectif une ferme,
16:36 avec une activité agricole, pour essayer de transformer ce monde agricole.
16:42 Donc il y a une vraie question de valeur,
16:47 de volonté de changer le monde, même si c'est un terme très ambitieux,
16:53 qui m'a animé pour entamer ce processus.
16:57 - J'entends cette recherche de valeur.
16:58 Alors on le verra dans la seconde partie de l'émission.
17:00 C'est ce que vous avez aussi développé au sein de l'entreprise,
17:04 ICS à Échirol.
17:06 Donc on sent bien que c'est dans votre ADN.
17:08 C'est la motivation principale, c'est ce que j'entends.
17:11 Est-ce que c'est une motivation fréquente chez les gens qui sont en reconversion ?
17:15 - Alors c'est une motivation de plus en plus fréquente.
17:17 Nous venons de sortir une étude inédite,
17:21 qui s'appelle le panorama de la transition professionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes,
17:24 dans laquelle nous avons analysé 28 000 projets de reconversion
17:29 qui se sont adressés à Transition Pro Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2020.
17:33 Donc 2020-2023, 28 000 projets.
17:36 Et parmi les données que nous avons analysées,
17:38 nous y reviendrons peut-être tout à l'heure,
17:40 sur de quels métiers viennent-ils et vers quels métiers vont-ils.
17:44 Mais nous avons également analysé ce que vous appelez les déclencheurs
17:48 de ces démarches de reconversion.
17:50 Et incontestablement, il y a de nouveaux déclencheurs
17:53 que l'on voit apparaître et monter très fort.
17:56 Ce sont tous les déclencheurs qui viennent toucher à l'alignement
17:59 entre sa vie personnelle ou ses convictions personnelles
18:05 et son projet professionnel.
18:06 Et cet alignement-là, il se traduit aussi dans la typologie des projets
18:12 que nous rencontrons et on voit des projets de plus en plus nombreux
18:16 pour lesquels, par exemple, il n'y a plus aucune difficulté
18:19 à une personne qui a un haut niveau d'études
18:21 de se former sur des niveaux de qualification beaucoup plus faibles,
18:24 des niveaux CAP, BEP, pour pouvoir exercer une activité,
18:29 une activité artisanale, une activité agricole.
18:31 On a un nombre extrêmement important de cadres qui se forment
18:35 dans les activités agricoles sur des BPREA, tel que l'on vient de le voir.
18:40 Et également, on voit dans cet alignement, dans ces éléments
18:43 qui renvoient à des valeurs, une forte proportion de salariés
18:48 se dirigeaient vers les métiers pour lesquels il y a l'attention à la personne.
18:52 Les métiers du soin au sens large du terme.
18:54 Alors, on voit des gens quitter les métiers du soin,
18:56 mais on voit aussi beaucoup de gens, beaucoup de personnes,
18:59 rejoindre les métiers du soin dans le cadre de la reconversion,
19:01 plutôt des gens à partir de 40 ans,
19:04 parce que ça renvoie à des histoires de vie personnelle.
19:07 Au fait qu'ils ont été amenés à s'occuper de quelqu'un,
19:10 ils se sont rendus compte pendant la période Covid
19:12 de la nécessité de prendre soin des autres et dans l'activité professionnelle.
19:16 Et bien, ils souhaitent réorienter leur activité professionnelle dans cette direction.
19:20 - Dominique, dans ce parcours de reconversion,
19:21 qu'est-ce qui a été facile et qu'est-ce qui a été plus compliqué ?
19:27 - Ce qui a été, je vais commencer par le compliqué,
19:31 c'est comment on y va, qu'est-ce qu'on choisit,
19:33 qu'est-ce qui existe comme formation.
19:37 Puisqu'il a été facile,
19:39 c'est que pour moi, ça tombait à une période charnière,
19:43 puisque cette décision de cession, je l'avais prise depuis longtemps
19:45 et c'était dans mon chemin de vie.
19:49 - La cession d'entreprise, du coup, vous avez un certain âge,
19:54 c'est assez courageux, pourrait-on dire, de se reconvertir à plus de 50 ans ?
19:59 On va voir les profils des reconversions,
20:01 c'est d'ailleurs assez fréquent de se reconvertir après 50 ans,
20:04 mais c'est assez courageux, on pourrait se dire finalement,
20:07 je vais continuer comme ça jusqu'à 65, 70 ans et puis on verra la suite.
20:12 - Non, mais j'avais encore envie de faire des choses.
20:14 - Et en collectif, c'est ce que j'ai compris.
20:17 - L'échéance, comment vous voyez les choses avancer dans les mois qui viennent ?
20:21 Donc la formation dure 8-9 mois, je crois.
20:23 - Voilà, se termine le 20 juin.
20:27 Les échéances, c'est dans l'année qui suit,
20:31 réussir à mettre en place une reprise,
20:37 une création avec un groupe de personnes.
20:41 - Bon, et puis ce que vous ne nous dites pas,
20:42 c'est que vos origines agricoles vous ont peut-être aussi un peu aidé à faire ce choix ?
20:46 - Oui, tout à fait.
20:48 - Les profils des personnes, Stéphane, qui choisissent une reconversion,
20:52 c'est quoi, beaucoup de trentenaires, de quarantenaires ?
20:55 - Alors, moyenne d'âge de ces 23 000 personnes qui sont venues jusqu'à nous, 43 ans,
21:00 cette moyenne d'âge diminue d'année en année.
21:04 On est également surpris, mais c'est un mouvement de fond
21:07 de voir de plus en plus de personnes des trentenaires, moins de 30 ans,
21:13 s'engager dans des processus de reconversion,
21:15 y compris des personnes qui seraient naturellement prédestinées à de très belles carrières professionnelles
21:21 et qui, à 30 ans, sont dans une véritable rupture
21:24 et le souhait de se reconvertir pour partir dans une autre direction.
21:28 Un public un peu plus féminin,
21:32 un public cadre qui est un peu plus surreprésenté.
21:38 Et pour ce qui nous concerne,
21:41 on a à peu près une répartition sur l'ensemble du territoire régional
21:44 qui suit la répartition de la population salariée du territoire régional.
21:50 Le département de l'Isère est le deuxième département
21:53 qui amène le plus de reconversions chez Transition Pro.
21:56 - Derrière le Rhône, j'imagine ?
21:57 - Derrière le département du Rhône, avec un effet métropolitain,
22:01 mais effectivement, des projets sur l'ensemble des territoires.
22:05 - Bon, c'est important parce que vous avez vu passer l'an dernier plus de 3 300 demandes
22:09 et accompagner beaucoup de monde.
22:14 Je vois parmi les motivations également les gens qui s'ennuient dans leur poste.
22:21 Vous me disiez, jadis, on se reconvertissait pour avoir une meilleure situation sociale.
22:27 Aujourd'hui, ce n'est plus la motivation principale.
22:28 - Ce n'est plus la motivation principale.
22:30 Nous avons été créés historiquement, les Fongecifs,
22:34 sur une faillite qui est la promotion sociale.
22:37 Il y a 40 ans, lorsque les Fongecifs ont été créés,
22:40 l'ADN, c'était les cours du soir, le technicien qui va devenir ingénieur,
22:45 qui va changer de métier, qui va devenir ingénieur grâce aux Fongecifs.
22:48 On a toujours ce type de projet, mais fondamentalement,
22:52 aujourd'hui, ce sont des déterminants sociétaux qui amènent les projets vers Transition Pro
22:59 et très clairement, des personnes qui sont dans des projets de vie
23:04 où ils vont aligner le projet de vie personnel et l'activité professionnelle
23:10 en lien avec le conjoint, en lien aussi avec les dynamiques des territoires.
23:14 On a aussi des enjeux de mobilité géographique que nous accompagnons.
23:19 - Bien, et pour conclure, je précise qu'en fonction des différents profils,
23:22 des personnes qui veulent se reconvertir, il y a différents dispositifs de financement.
23:27 Votre site Internet est très bien fait et peut parfaitement guider les personnes qui seraient intéressées.
23:31 Merci beaucoup Stéphane Gibodeau d'avoir été avec nous.
23:34 Et du coup, je renvoie vers votre site Internet transitionpro-ara.fr. Merci encore.
23:41 [Musique]
23:47 De l'audiovisuel aux travaux publics en passant par la sécurité,
23:50 les drones ont investi de nombreux secteurs dans les airs et même sous l'eau.
23:54 À Montbonneau, EscaDrone, créé en 2014 pour concevoir et produire des appareils
23:59 à très vite sentir le vent tourner et a développé une activité
24:02 vers la formation et l'accompagnement personnalisé de ses clients,
24:06 allant même jusqu'au traitement et à l'interprétation des données recueillies.
24:10 Découverte avec ce reportage.
24:13 Sur terre, sous mer et dans les airs, les drones se déplacent partout.
24:18 En Isère, l'entreprise EscaDrone sort son épingle du jeu en vendant presque tous les types de drones.
24:24 Fondée en 2014 à Montbonneau-Saint-Martin, elle reçoit des drones de différents constructeurs
24:30 et les met en conformité vis-à-vis de la loi.
24:33 Donc là c'est l'atelier, c'est ici qu'on transforme ces machines
24:40 pour les rendre compatibles avec les réglementations européennes.
24:43 C'est aussi là qu'on fait la maintenance des matériels.
24:45 On a des modules de sécurité qui sont nécessaires, notamment par exemple
24:49 pour limiter les risques pour les tiers au sol,
24:53 on va ajouter des parachutes qui vont freiner la chute en cas de problème du drone.
24:58 Le coût d'un drone professionnel peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros.
25:02 EscaDrone vend entre 300 et 500 appareils par an pour tout type de secteur.
25:07 On a le secteur du BTP, de la recherche, donc tout ce qui est laboratoire, les CNRS.
25:12 Puis on a aussi le secteur de la défense, donc comme l'armée, les pompiers,
25:16 tout ce qui est sécurité pour des infrastructures.
25:19 Et après on a tout ce qui est industriel.
25:25 Alors ce drone possède une caméra thermique qui nous permet de faire de l'inspection
25:29 ou de la recherche de personnes ou d'animaux.
25:32 Il possède également un zoom optique et numérique
25:35 qui nous permet de lire une plaque d'immatriculation à 600 mètres.
25:39 Les technologies évoluent et de nouveaux usages sont imaginés chaque jour.
25:44 Avec l'intelligence artificielle, les drones sont de plus en plus autonomes.
25:48 Aujourd'hui, certains appareils sont utilisés pour créer des modèles 3D de massifs,
25:54 de bâtiments ou de fonds marins.
25:56 Alors effectivement on a une gamme de drones marins de surface
25:59 qui permet de collecter de la donnée dans le but de numériser le fond.
26:05 Donc ça permet de faire des suivis, éventuellement de désenvasement
26:10 ou pour curer ou nettoyer des sédiments.
26:16 EscaDrone propose aussi des formations pour piloter ces appareils.
26:20 La société emploie 12 salariés et a enregistré un chiffre d'affaires
26:24 de 4,5 millions d'euros en 2022.
26:30 EscaDrone ne compte pas s'arrêter là.
26:33 En 2023, son chiffre d'affaires pourrait encore s'envoler de 20%.
26:37 La petite entreprise a reçu d'ailleurs cette année
26:39 le coup de cœur des inotrophées de la CCI de Grenoble.
26:48 Vous le savez Alpe Decider vous donne la possibilité de poser vos questions
26:51 à notre expert.
26:52 Écrivez-nous alpedecider@telegrenoble.net
26:56 Aujourd'hui une question de Jeanne qui veut savoir ce qu'est la tokenisation.
27:01 Alors la tokenisation.
27:03 Un token c'est un jeton.
27:05 Retenons ça.
27:06 Donc c'est un jeton électronique, finalement une sorte de code
27:11 qui est sécurisé par les techniques de la blockchain.
27:13 La blockchain c'est une façon de coder des séquences,
27:16 des documents électroniques avec une extrêmement grande fiabilité.
27:20 Ça n'a jamais été encore hacké la blockchain parce que c'est extrêmement complexe à faire.
27:25 Ce jeton en fait c'est considéré que c'est une sorte de titre de propriété
27:29 ou de copropriété.
27:31 Par exemple, vous pourriez très bien plusieurs personnes acheter un immeuble
27:35 mais au lieu d'acheter l'immeuble et d'avoir chacun quelques pierres,
27:39 vous avez chacun un token et un token peut représenter,
27:43 mettons un dixième de l'immeuble.
27:44 Et puis si vous voulez vendre ce dixième de l'immeuble à votre voisin,
27:48 vous lui vendez le jeton, le token, vous lui donnez le code
27:51 et avec ce code-là il devient propriétaire.
27:52 Ça peut se faire aussi pour des œuvres d'art par exemple.
27:55 Et puis ça se fait de façon assez intéressante et plus anecdotique
27:58 mais quand même pour des grands vins.
28:00 Il y a des gens qui peuvent acheter des grands vins parce qu'ils sont passionnés de vin.
28:03 Seulement un grand vin, il faut pouvoir le conserver.
28:06 Et donc on peut très bien dire j'achète une bouteille de mouton Rothschild
28:10 mais je la laisse dans les caves de mouton Rothschild, moi j'ai mon token.
28:13 Et donc j'ai mon petit token et puis le jour où je veux ma bouteille,
28:16 j'y vais avec mon token, je leur dis regardez j'ai le certificat de propriété finalement
28:20 et puis je cherche ma bouteille.
28:21 Mais si je ne la veux pas, moi je peux vous vendre mon token
28:24 et puis c'est vous et c'est celui qui détient le token qui ira chercher.
28:26 Donc en fait c'est une sorte d'acte de propriété inviolable et très facilement transférable.
28:30 – C'est parfaitement clair.
28:31 Merci François pour ces précisions.
28:33 Si vous aussi vous voulez interroger notre expert,
28:35 écrivez-nous alpedecideur@telegrenoble.net
28:39 [Générique]
28:45 Organiser la transmission de son entreprise, c'est optimiser ses chances de pérennité.
28:49 Si un chef d'entreprise sur deux pense à transmettre,
28:52 ils sont presque autant à ne pas connaître précisément le processus à mettre en place.
28:56 À Échirol, la société ICS, chauffage, sanitaire, ventilation, vient de passer ce cap.
29:01 Créée en 1988, l'entreprise avait été reprise en 2006.
29:06 Et depuis quelques mois, le flambeau est passé à trois de ses salariés,
29:10 Gaël Landrier, Sophian Mongéli et Raoul Charmille.
29:15 Bonjour Gaël et Sophian qui sont avec nous.
29:17 – Bonjour.
29:18 – Et le sédant, c'est Dominique Salin qui est resté avec nous.
29:21 En revanche, bonjour Dominique, merci à tous les trois d'être là.
29:24 ICS est installée à Échirol, sur la zone de Comboire,
29:27 une entreprise spécialisée dans l'optimisation de la consommation énergétique des bâtiments,
29:32 c'est ça le cœur de métier ?
29:34 – On fait de l'installation de systèmes de chauffage, ventilation, sanitaire.
29:42 Donc ça consiste aussi à optimiser la consommation énergétique des bâtiments.
29:49 – Alors on verra un reportage qui nous expliquera très concrètement
29:52 ce secteur d'activité dans lequel vous évoluez.
29:57 Une entreprise fondée en 1988 par Jacques Véronez
29:59 et Dominique que vous aviez reprise en 2006.
30:02 – Oui, tout à fait.
30:03 – Vous êtes resté combien, 17 ans à la tête de l'entreprise ?
30:07 Et vous avez décidé de la céder, pourquoi ?
30:12 – Alors c'est une décision assez ancienne, en 2010,
30:18 je me suis dit que, moi je suis peut-être un petit peu papillon,
30:23 et je me suis dit qu'au bout d'une dizaine d'années en plus,
30:29 j'aurais peut-être un peu fait le tour des choses,
30:32 j'aurais envie d'aller voir autre chose.
30:35 Donc j'avais écrit à l'époque que je deviendrais minoritaire dans l'entreprise en 2018.
30:40 Voilà, puis ça s'est fait un petit peu autrement puisque la minorité a été plus…
30:44 ça a été retardé, mais la minorité a été plus brutale
30:47 puisque maintenant je n'en suis plus qu'un copropriétaire à 25%,
30:55 mais avec le projet de sortir assez rapidement
30:58 une fois que mon accompagnement ne sera plus nécessaire.
31:02 – Alors c'est une belle PME, vous êtes combien, 13 compagnons,
31:07 plus des apprentis, c'est ça ?
31:09 – C'est ça, des apprentis et des stagiaires.
31:14 – Donc ça fait une petite vingtaine de personnes qui travaillent à Echirol,
31:19 chiffre d'affaires de 3,6 millions, je crois, presque, vous terminez 2023 sur…
31:26 les chiffres ne sont pas encore complètement consolidés, mais c'est bien.
31:29 Dans le reportage qu'on verra, on parlait de 3 millions,
31:31 donc en quelques semaines vous avez bouclé les comptes, c'est bien.
31:35 Bon, l'activité est une activité…
31:38 enfin vous vous adressez à des professionnels essentiellement.
31:41 Alors on va découvrir cette entreprise, l'histoire de la transmission d'un flambeau,
31:46 on va comprendre avec ce reportage.
31:49 – C'est devenu une équation compliquée, se chauffer tout en réduisant ses factures,
31:54 c'est le défi que ICS veut relever.
31:57 Une entreprise implantée sur le territoire grenoblois depuis une trentaine d'années,
32:02 elle installe et rénove des chauffages, des sanitaires et des ventilations.
32:06 Ici dans l'entrepôt, on stocke, assemble et prépare chaque pièce
32:10 avant l'installation pour gagner du temps sur place.
32:14 – Donc ce qu'on prépare, ça va être des éléments de tuyauterie pour des sous-stations,
32:21 on préfabrique, on fait les soudures en atelier,
32:25 on peut ensuite préparer chaque installation sur une palette
32:33 pour ensuite, dès que c'est le jour de la pause,
32:36 on peut sortir la palette et la charger dans le camion et les équipes sont parties.
32:41 – L'entreprise intervient dans plusieurs secteurs,
32:43 les logements collectifs, les bâtiments tertiaires ou encore des usines.
32:47 En 2018, ICS avait rénové une chaufferie du bâtiment de Sciences Po
32:51 à l'Université de Grenoble.
32:53 Elle avait également rénové des installations de chauffage-ventilation
32:56 dans les ateliers Semitag à Hébin.
32:59 L'objectif pour ICS est de sensibiliser via leur installation
33:03 à une pratique plus écologique et plus durable
33:06 pour ce faire, l'entreprise mise sur une optimisation d'installation
33:10 pour conseiller au mieux les clients.
33:12 – Même si on n'est pas un bureau d'études, proprement dit,
33:16 on peut par exemple modifier ou proposer une modification sur une installation
33:22 alors que ce n'est pas prévu à la base
33:25 parce qu'on sait que ça représente un avantage dans le temps.
33:29 – Mais ce n'est pas tout, l'entreprise adopte une démarche plus écologique
33:33 en se chauffant au bois et au soleil dans leurs propres locaux
33:36 mais pour elle, le principal est de travailler avec des acteurs du territoire.
33:41 – Limiter notre empreinte carbone,
33:43 en fait on optimise aussi dans le sens où on essaye de travailler
33:47 que sur le bassin grenoblois,
33:49 on essaye d'avoir des fournisseurs avec qui travailler local,
33:54 c'est toute une démarche qui est derrière ça.
33:57 – L'entreprise compte au total une vingtaine d'employés,
34:00 son chiffre d'affaires s'élève à près de 3 millions d'euros en 2023.
34:05 – 3,6 millions même, bravo !
34:08 Dominique, vous nous parliez, vous êtes aujourd'hui en phase de reconversion,
34:10 vous avez cédé cette entreprise,
34:12 vous nous expliquez sur la première partie de l'émission
34:15 être en reconversion pour des histoires de valeur,
34:18 pour une motivation de valeur.
34:20 Déjà dans cette entreprise que vous avez portée pendant 17 ans,
34:25 vous avez insisté sur ces notions de valeur et notamment de collectif.
34:30 – Alors effectivement, en termes de collectif,
34:34 il y a un terme qui me plaît bien, c'est l'entreprise apprenante.
34:39 Pour moi, il est important de former des jeunes,
34:43 mais il est aussi important de former l'ensemble de ses collaborateurs
34:48 et de donner à chacun le droit à l'erreur,
34:52 parce que si on n'a pas ce droit à l'erreur dans son métier,
34:55 ce n'est pas comme ça qu'on va oser, ce n'est pas comme ça qu'on va avancer,
34:58 ce n'est pas comme ça qu'on va se former, ce n'est pas comme ça qu'on va se transformer.
35:01 Donc pour moi, ça c'est une notion essentielle qui conditionne tout le reste.
35:08 – Ces valeurs, vous les avez ressenties,
35:09 alors on va faire un petit peu vos portraits, Gaël, Gaël Landrier, 21 ans,
35:14 vous avez quasiment fait toute votre carrière chez ICS ?
35:16 – Oui, à peu près toute ma carrière,
35:21 donc moi j'ai débuté à 15 ans lors d'un bac pro installateur en alternance,
35:28 ensuite j'ai continué toujours à ICS en alternance avec un BTS technique
35:34 et j'ai fini avec une licence de gestion au vu de la transmission.
35:40 – Alors Raoul qui n'est pas avec nous, lui a 12 ans d'expérience chez ICS
35:44 et vous Sofian, vous avez gravi les échelons assez rapidement,
35:47 en seulement 4 ans, c'est ça ?
35:49 – C'est ça, moi j'ai gravi les échelons en 4 ans,
35:52 donc je suis rentré en reconversion professionnelle aussi, à 27 ans donc,
35:58 et j'ai fait un CAP avec l'IMT et derrière j'ai été embauché dans l'entreprise
36:05 et j'ai évolué comme ça dans l'entreprise.
36:07 – Les valeurs dont vous parliez Dominique,
36:09 ces valeurs de gouvernance partagée, de partage, de droit à l'erreur,
36:12 vous les avez ressenties quand vous êtes arrivé dans l'entreprise ?
36:15 – Oui, on les a ressentis, on va dire qu'on a mis en place
36:19 la gouvernance partagée dans l'entreprise,
36:22 mais c'était déjà un peu ce qu'il essayait de nous inculquer avant,
36:26 où on était quand même vachement sollicités en tant que salariés
36:29 aux prises de décisions de l'entreprise et on était tous un peu acteurs quand même
36:34 des décisions internes et propres à l'entreprise.
36:36 – Vous allez continuer sur cette voie parce que c'est partager le pouvoir,
36:41 comme ça c'est pas forcément facile, c'est dans votre souhait aujourd'hui ?
36:45 – Oui, c'est dans notre souhait oui,
36:49 on a mis en place justement cette gouvernance partagée dans l'entreprise
36:52 et c'est un peu ce qu'on essaye de défendre et c'est un peu notre cheval de bataille
36:58 on va dire, où on essaye de casser un peu les codes qui sont dans le bâtiment
37:01 et on essaye de montrer qu'il y a d'autres systèmes et d'autres modèles
37:03 qui existent et qui fonctionnent tout aussi bien.
37:07 – Alors, vous vous êtes partagé les rôles quand même,
37:10 alors Sofian vous avez vous plus la partie commerciale, c'est ça ?
37:13 – Commerciale, ressources humaines.
37:15 – Gaël, l'administratif, le financier et puis Raoul qui n'est pas avec nous
37:18 mais plutôt sur la partie technique, production.
37:20 – Organisation de la production.
37:22 – Quand on reprend comme ça une entreprise, donc 25%, 25%, 25% et 25% pour le sédant
37:27 mais peu à peu je sens bien qu'il va vous laisser, il va répartir ses parts,
37:33 j'imagine qu'il faut bien s'entendre,
37:35 vous vous connaissiez bien au point d'être co-actionnaire ?
37:41 – Moi je connais Raoul depuis 16 ans,
37:46 on se connaissait déjà à l'extérieur en fait avant que j'arrive dans l'entreprise,
37:49 donc ça, ça a facilité un peu la chose.
37:51 Gaël, je l'ai connu en rentrant dans l'entreprise
37:54 mais c'est quelqu'un qui m'a marqué par son profil un peu,
37:59 de jeune mais pas si jeune au final.
38:02 – Quatre émurs d'après moi.
38:03 – Quatre émurs, voilà exactement,
38:05 et du coup quand on a décidé un peu de monter le projet,
38:10 on est parti un peu sur différents modèles
38:12 mais c'est avec ces personnes-là que je voulais monter le projet
38:15 parce que j'avais une certaine confiance en eux.
38:18 – Vous avez au moment de la session imaginé une SCOP,
38:22 donc une société coopérative reprise par l'ensemble des salariés,
38:26 ça n'a pas complètement abouti,
38:28 les choses ont été travaillées mais n'ont pas complètement abouti, Dominique, c'est ça ?
38:31 – Tout à fait, l'engagement de départ c'était une dizaine de salariés
38:35 qui souhaitaient s'investir en SCOP,
38:38 alors ce travail avec l'Urscop qui a duré un an,
38:43 pour moi était quand même très fructueux
38:44 parce qu'il a permis au groupe de se construire,
38:47 de se confronter à la réalité de ce qu'était l'entreprenariat
38:54 et ça je pense que ça a bien permis de faire maturer
38:57 à la fois les gens qui sont partis dans la reprise
39:00 et puis à la fois ceux qui ne sont pas partis aussi
39:01 parce qu'ils se sont rendus compte du challenge que ça représentait.
39:06 – Bien sûr, et comment ça a été accueilli dans l'entreprise
39:10 par vos collègues, enfin ceux qui étaient vos collègues de travail
39:12 qui aujourd'hui sont des salariés ?
39:16 – Je pense que ça a…
39:18 En fait c'est vrai que c'était déjà un travail,
39:21 le travail pour la préparation de la session en SCOP,
39:25 donc là on était en groupe, petit à petit le projet s'est essoufflé
39:29 mais on va dire que les porteurs du projet
39:33 ou en tout cas les personnes qui énergisaient les actions à faire,
39:39 ça a été moi, Raoul, Sofian et d'autres aussi
39:45 mais puisqu'on était dans le projet, on n'a pas lâché le projet,
39:51 chacun a pu partir soit pour des raisons personnelles, soit autre,
39:56 mais je pense que le fait qu'on soit investi
39:58 et qu'on prouve qu'on a envie de continuer d'aller au bout des choses
40:03 et de… après maintenant c'est à nous de jouer,
40:05 je pense que le but c'est de leur montrer qu'on est capable,
40:09 en tout cas qu'on fera de notre mieux
40:12 et puis de respecter nos engagements avec eux.
40:16 – On sent que cette transition parce qu'elle a été préparée,
40:18 s'est faite assez naturellement Dominique ?
40:22 – Oui, parce qu'effectivement il y a eu…
40:26 Moi j'ai annoncé que je partais fin mars 2021,
40:31 donc il y a eu un an et demi en fait de travail et de maturation,
40:36 à la fois de travail du collectif pour transformer l'entreprise
40:42 et passer en gouvernance partagée,
40:44 et puis à la fois de travail d'un collectif qui envisageait de reprendre
40:49 avec un groupe de représentants des repreneurs,
40:52 donc deux groupes en parallèle,
40:53 un groupe projet qui pilotait la transformation de l'entreprise
40:58 et puis un groupe de représentants des repreneurs
41:01 qui pilotait la passation.
41:03 Et c'est vrai que ce travail en groupe,
41:05 ça a permis de fluidifier les choses, de se connaître,
41:08 et puis déjà de poser un fonctionnement d'entreprise
41:14 qui quelque part facilitait l'entreprise,
41:17 parce que le poids qui était porté par le dirigeant était…
41:22 dilué c'est pas le bon mot, mais qui était réparti sur d'autres têtes,
41:28 et c'est vrai que porter une décision en tant que dirigeant,
41:32 porter une décision qui a été actée par un groupe,
41:38 ça va de soi, porter cette décision c'est évident.
41:43 François ?
41:44 Moi je suis très admiratif du projet, mais à plusieurs degrés.
41:48 D'abord je trouve que la responsabilité d'un dirigeant,
41:51 c'est aussi d'assurer la suite de l'entreprise,
41:52 et vous dites que ça se fait naturellement,
41:55 mais en fait ça se fait naturellement parce qu'il y avait une maturation
41:57 effectivement et probablement de longue date, et une culture,
42:00 parce qu'en fait vous parlez de culture entreprise tous les trois,
42:03 et on voit bien qu'il y a eu un transfert, non seulement de l'entreprise,
42:07 mais un transfert culturel qui est probablement un des garants de la réussite,
42:09 donc je trouve que c'est une très belle histoire,
42:10 et puis se dire que quelqu'un rentre dans une entreprise en tant qu'apprenti,
42:15 et quelques années après en prend la co-direction avec ses copains et ses collègues,
42:22 je trouve que c'est aussi une formidable histoire,
42:25 et c'est assez exemplaire, je suis vraiment admiratif d'un point de vue,
42:30 le courage que ça demande, parce que passer de l'autre côté,
42:32 enfin vous l'avez, et puis ce n'est pas un coup de tête,
42:34 vous l'avez maturé, la scope, tout ça,
42:36 donc vous savez, vous êtes bien conscient de ce que vous faites,
42:38 donc c'est bravo pour ça, et puis encore une fois,
42:42 céder son entreprise et assurer l'avenir finalement de son entreprise,
42:46 mais quand on dit l'entreprise, c'est de ses salariés,
42:47 c'est de ses collaborateurs, c'est de tout ce qu'on a créé,
42:49 je pense que c'est aussi une des responsabilités du dirigeant,
42:50 et je trouve que, à mon avis, vous pouvez en sortir la tête haute,
42:55 légitimement, de cette très belle transmission,
42:57 donc c'est une très belle histoire, très clairement,
43:00 et c'est une histoire d'homme en fait.
43:01 - Belle aventure, merci en tout cas d'être venu nous la raconter,
43:05 merci à tous, tout nouveau de réussite bien sûr pour la suite,
43:08 vous ICS, vous Dominique en reconversion,
43:12 merci à tous en tout cas d'avoir été sur ce plateau,
43:15 merci à tous de votre fidélité,
43:16 vous pouvez bien sûr revoir Alpes Décideurs sur le site telegrenoble.net,
43:21 merci François. - Merci beaucoup.
43:22 - A très vite.
43:25 (Générique)
43:37 (Générique)
43:40 - C'était Alpes Décideurs, avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
43:43 une banque commerciale, régionale et coopérative.
43:47 (Générique)
43:49 - Noriser Economie et Présence, partenaires des entreprises de votre territoire.
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