Dimitri Pavlenko : «Gabriel Attal nous présente des innovations qui existent déjà»

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Le journaliste d'Europe 1 Dimitri Pavlenko, à propos du plan de lutte contre la fraude fiscale du gouvernement : «Sur le plan technique, Gabriel Attal nous présente comme des innovations, des choses qui existent déjà».

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00:00 Écoutez, l'un des rares administrations qui marche très bien
00:02 est l'un des rares sites internet de la fonction publique qui marche très bien.
00:05 Très juste.
00:06 Sur le plan technique, en fait, Gabriel Attal nous présente
00:09 comme des innovations, en fait, des choses qui existent déjà.
00:11 Charles Prats, qui est l'ancien magistrat et qui est aujourd'hui secrétaire
00:14 national de l'UDI, à la lutte contre la fraude sociale et fiscale.
00:17 C'est son sujet. Il a écrit deux livres là-dessus.
00:19 Bon, il nous explique.
00:21 Le contrôle fiscal régulier pour les ultra-riches,
00:24 donc la mesure phare présentée par Gabriel Attal.
00:26 Il se trouve que les hauts revenus, plus de 300 000 euros par an,
00:29 sont déjà systématiquement contrôlés sur pièce tous les trois ans.
00:33 Donc, c'est déjà institutionnalisé.
00:34 Les sanctions de privation du droit de vote en cas de fraude fiscale.
00:37 Article 1741 du Code général des impôts.
00:40 C'est déjà dans la loi. Il n'y a pas besoin de créer un nouveau truc.
00:43 Le délit d'incitation à la fraude fiscale.
00:45 Alors, vous vous rappelez l'histoire du BS, c'était ces gestionnaires de fortune
00:49 qui venaient en France clandestinement, des marchés de riches français,
00:52 pour leur dire "Viens mettre ton argent en Suisse".
00:55 Ces gens-là ont été condamnés au titre de la complicité.
00:58 Il n'y a pas besoin de créer un nouveau délit.
01:00 Les fameux James Bond fiscaux, vous savez mes préférés,
01:02 ceux qui vont poser des balises sous les voitures des évadés fiscaux
01:05 et qui vont recruter des banquiers, des fiscalistes comme informateurs.
01:10 Pourquoi pas ? Mais commençons par rendre à nos douaniers
01:13 les compétences d'enquête sur la TVA qu'ils avaient déjà.
01:16 Ça leur a été retiré.
01:17 Alors, justement, la TVA, pas un mot dans l'interview ce matin
01:20 dans le Journal de Monde de Gabriel Attal au Monde,
01:22 chez Laurence Ferrari, tout à l'heure dans Punchline,
01:25 il a expliqué que, en fait, il n'en parle pas parce que
01:27 il a déjà lancé des choses, notamment la déclaration de TVA dématérialisée,
01:32 etc. Tout va transiter par le fisc et donc,
01:34 normalement, il y aura une transparence totale.
01:36 Mais je note quand même que Gabriel Attal, sur la fraude,
01:39 ne nous apporte aucun chiffrage.
01:41 Il dit "C'est entre 30 et 100 milliards".
01:44 Ça fait une sacrée fourchette.
01:45 C'est un râteau à ce niveau de largeur.
01:48 La France ne publie aucune estimation de la fraude fiscale.
01:51 Donc, il n'y a pas d'objectif non plus de recouvrement de cette fraude.
01:55 Le seul chiffre qu'il nous donne, c'est 14,6 milliards.
01:57 C'est ce qui a été recouvré l'an dernier par le fisc.
02:00 Alors, c'est vrai, comment mesurer ce qu'on ne voit pas ?
02:02 C'est une vraie question, mais sachez qu'il y a beaucoup de pays
02:04 qui lancent aujourd'hui des travaux pour mesurer ce qu'ils appellent
02:07 l'écart fiscal, c'est-à-dire ce que je prévois de rentrer en impôts
02:10 dans l'année et ce que je rentre réellement.
02:12 Ça nous donne une vague idée, mais idée quand même, de la fraude.
02:16 Et en l'occurrence, sur la fraude à la TVA, l'INSEE nous a dit
02:22 qu'en juillet dernier, c'est de l'ordre de 20 à 25 milliards d'euros par an.
02:26 C'est pas mal, c'est un point de PIB quand même.
02:28 Voilà.
02:29 [Musique]
02:31 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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