Ecole Gustave, spécialisée dans la formation aux métiers de l’artisanat, du BTP et de l’industrie

  • l’année dernière

Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.
Retrouvez "Demain au travail" sur : http://www.europe1.fr/emissions/demain-au-bureau

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00:00 - Europe 1 ? - La France bouge.
00:02 Elisabeth Assayag.
00:04 Bien sûr qu'elle bouge cette France et nous on le voit chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des parcours de vie.
00:11 Peut-être que vous aussi vous avez envie de montrer votre entreprise, votre association, vous avez une idée.
00:16 Et bien lancez-vous, on le voit chaque jour dans La France Bouge, même quand c'est impossible, c'est possible.
00:22 Et aujourd'hui, comment féminiser les métiers scientifiques, les métiers dits un peu des métiers d'hommes.
00:28 Et on en parle avec une entrepreneur hors du commun avec vous, Aude Thuyn, vous avez cofondé Systémic.
00:34 Systémic, c'est donc cette journée de demain à Paris, en plein cœur de Paris, qui va inciter les...
00:40 Ça se passe au Palais de Tokyo, qui va inciter les jeunes filles et les femmes à se prendre en main, à se dire "mais oui, je peux y aller, je peux faire ce dont j'ai envie".
00:48 Oui, et moi je vais commencer par vous dire que j'ai envie de vous dire que j'ai fondé toute seule, Systémic.
00:52 Vous avez fondé toute seule, Systémic. Vous êtes la fondatrice de Systémic.
00:56 Systémic, est-ce que c'est le début d'un mouvement, Aude Thuyn ?
01:01 Oui, je l'espère et on fait tout pour. Parce que tout de suite après Systémic, une journée ne suffit pas.
01:07 Donc on est en train de développer une plateforme pour réunir, à la fois pour proposer des emplois dans les entreprises,
01:13 mais pour donner aussi toutes les études, pour donner toutes les possibilités de carrière qu'il y a,
01:18 comment on peut grandir aussi dans une entreprise, où lorsqu'une femme est entrepreneuse, c'est comment et sur quel marché elle peut aller.
01:24 Donc c'est une plateforme qui va être un média.
01:27 Et puis je crée en même temps un fonds de dotation, parce que je me suis rendu compte, en travaillant avec des mathématiciennes,
01:34 et en particulier Mélanie Guenet, dont j'ai déjà parlé, que beaucoup de jeunes filles n'avaient pas les moyens de poursuivre leurs études,
01:42 parce que leurs parents ne pouvaient pas. Donc je crée un fonds de dotation d'ici la fin de l'année,
01:46 qui va aider des jeunes filles à poursuivre leurs études.
01:49 Et c'est extrêmement important, parce que ce que m'a raconté Mélanie, et c'est d'une grande tristesse,
01:54 c'est qu'elle, elle va souvent parler dans des régions où on ne va pas en général vers les gens.
02:00 Elle demande qu'on lui identifie les meilleurs, les filles les plus douées en maths.
02:04 Et elle me dit qu'elle les réunisse, et souvent 8, 10, dans une école, dans un lycée ou dans un collège.
02:10 - Vous voulez dire dans des zones rurales, des zones innoyantes ?
02:12 - Dans des zones rurales, oui. Et elle me dit qu'au bout de 5 minutes, elle pleure, parce que jamais on ne les a interrogées sur leur projet d'avenir.
02:19 Et j'ai trouvé ça d'une tristesse absolument incroyable.
02:22 Et à côté de ça, je rencontre justement des femmes comme elle ou d'autres,
02:26 qu'on va recevoir aussi demain à Systémie, qui elles vont sur le terrain.
02:30 C'est ce que fait aussi Emmanuelle.
02:32 - Emmanuelle Larocque pour Social Builder.
02:34 - Ce qu'elle fait avec Social Builder.
02:35 - Mais vous dites que ces jeunes filles pleurent parce qu'on ne leur a jamais demandé ce qu'elles avaient envie de faire.
02:38 Mais pardon, il y a des professeurs ?
02:41 - Oui.
02:42 - De l'éducation nationale, ils ont un rôle à jouer.
02:45 Les professeurs ne doivent-ils pas encourager ? Vous êtes en contact avec des profs ?
02:50 - Demain, nous recevons beaucoup de professeurs.
02:52 Il y a beaucoup de professeurs qui encouragent, évidemment.
02:54 Mais malheureusement, il y a aussi beaucoup de professeurs qui sont plus littéraires que mateux.
02:58 Et donc cela n'encourage pas les filles.
03:00 Et ça dépasse aujourd'hui, je l'ai entendu dans un ministère,
03:05 dire que plus de 50 professeurs découragaient les filles à aller dans les métiers de demain.
03:10 - Pourquoi ?
03:11 - Parce qu'ils les considèrent comme pas adaptés aux filles,
03:15 comme avec trop d'hommes, avec beaucoup de machisme, avec une violence verbale,
03:21 avec des comportements inappropriés.
03:24 Et je trouve que les professeurs aujourd'hui...
03:27 - C'est la raison pour laquelle vous entourez de professeurs demain ?
03:30 - Oui, ils viennent.
03:31 - Ils vont faire quoi ?
03:32 - Ils vont écouter ce qu'on a à dire.
03:35 - Donc vous les avez invités, vous ne les avez pas invités à intervenir ?
03:38 - C'est-à-dire que nous avons invité des écoles de région.
03:41 On a plein de bus qui arrivent demain matin.
03:43 Je ne vous dis pas la galère que ça a été organisée, parce qu'il n'y a pas de chauffeur.
03:47 Donc il a fallu qu'on fasse appel à des entreprises privées.
03:49 Enfin, ça a été la galère d'un organisateur.
03:52 - Oui, mais il y a des écoles qui viennent demain ?
03:55 - Ah, plein !
03:56 Ils viennent de régions rurales.
03:58 On a essentiellement choisi cela grâce à une femme qui a travaillé avec nous,
04:02 qui est Claudine Chmuck, qui elle-même est très impliquée sur ces sujets
04:06 et qui identifie des entrepreneuses et qui organise des concours pour elles.
04:11 Et on fait venir ces jeunes à qui on va parler.
04:14 Ces jeunes viennent avec leurs professeurs.
04:16 Et ça, c'est important, parce que ce sont les professeurs qui sont derrière les parents.
04:21 Ce sont des éducateurs également sur le plan psychologique,
04:26 c'est-à-dire sur l'image et la projection qu'on doit faire pour les jeunes,
04:32 filles et garçons, de ce monde totalement nouveau.
04:35 Moi, j'insiste beaucoup là-dessus.
04:37 C'est que le monde, on rentre dans un monde qu'on n'a pas connu.
04:40 Et donc, il faut faire attention à ce monde et il faut que tout le monde y aille.
04:44 Et les professeurs en cela ont un rôle majeur.
04:46 - On va continuer pour que les femmes soient présentes partout.
04:51 On va construire le monde avec elles.
04:53 Une autre entrepreneur est en train de le faire du côté du BTP.
04:56 La France bouge, la pépite du jour.
05:00 Nous sommes avec Marie Blaise.
05:02 Marie, vous avez 29 ans.
05:04 Votre projet est né en 2021.
05:06 Il a à peine deux ans.
05:08 Vous êtes née, on peut le dire, dans le BTP,
05:10 puisque vous avez passé votre enfance dans une commune des Ardennes,
05:13 entre des parents menuisiers, indépendants et un grand-père plâtrier, c'est ça ?
05:17 - C'est ça.
05:18 - Et vous êtes une passionnée aussi d'équitation.
05:20 Parallèlement à tout ça, vous avez fait des études de finance.
05:23 - Exactement.
05:24 - C'est très varié.
05:25 - C'est vrai.
05:26 - Vous avez vécu en Australie.
05:27 Et quand vous étiez en Australie, c'est un peu à ce moment-là que ça démarre.
05:30 Vous êtes serveuse dans un bar.
05:32 Et vous avez dit à nos équipes que l'Australie vous a montré,
05:35 vous a ouvert un petit peu une autre perspective,
05:38 une autre façon d'envisager la réussite,
05:41 d'envisager le métier d'artisan,
05:43 parce que là-bas, c'est considéré comme un métier plutôt cool.
05:46 - Exactement.
05:47 - Vous avez dit que c'est vos beaux, c'est pas les miens.
05:48 - Exactement.
05:49 Mon grand-père était plâtrier, mon père menuisier,
05:51 mon conjoint aujourd'hui est plombier.
05:53 Donc le hasard fait bien les choses.
05:55 Et en effet, quand je travaillais en Australie,
05:57 je voyais tous ces...
05:59 C'était beaucoup des mecs et des femmes aussi,
06:01 qui avaient leur 4x4,
06:03 leur chien à leur 4x4,
06:04 qui avaient une vie beaucoup dehors
06:06 et qui faisaient beaucoup de métiers manuels.
06:08 Et ils étaient très bien payés,
06:10 et c'était très bien vu, en fait c'était des mecs plutôt cool.
06:12 Et je me disais, c'est marrant parce qu'en France,
06:14 c'est pas vraiment l'image qu'on a du plombier
06:16 avec le pantalon en bas des fesses.
06:18 Et pas forcément un métier qui fait rêver.
06:20 - Donc c'est comme ça.
06:22 Vous, vous avez enchaîné sur un master d'entrepreneuriat.
06:24 Vous allez en Espagne, vous voyagez beaucoup.
06:26 Et puis vous, vous avez lancé une première entreprise.
06:30 - Exactement. - Laquelle ?
06:32 - J'ai lancé l'entreprise qui s'appelait Do It Abroad.
06:34 Et avec cette entreprise, j'ai aidé les étudiants français
06:36 à partir d'étudier à l'étranger.
06:38 Donc j'avais un souhait,
06:40 c'était que j'ai eu la chance de naître dans une famille
06:42 où on m'a permis de voyager,
06:44 de faire des études dans des pays
06:46 où tout le monde ne peut pas forcément aller.
06:48 Et j'avais le souhait de le rendre accessible à plus de personnes.
06:50 - Donc vous avez monté cette entreprise.
06:52 - Exactement. - Vous avez revendu.
06:54 - Exactement. - Et ensuite, vous avez...
06:56 Vous vous êtes dit, je vais revenir à l'essence même de ma vie,
06:58 c'est-à-dire les métiers de l'artisanat,
07:00 avec l'École Gustave qui est née en 2021.
07:02 Le reste, vous allez nous le raconter.
07:04 C'est à vous pour le pitch. Vous êtes prête ?
07:06 - Exactement. - Allez, on vous écoute.
07:08 Marie Blaise, l'École Gustave.
07:10 - Alors l'École Gustave, c'est une école
07:12 qui revalorise les métiers du bâtiment
07:14 et qui forme les demandeurs d'emploi
07:16 aux métiers en tension.
07:18 Principalement le métier de plombier-chauffagiste
07:20 et le métier d'électricien.
07:22 La particularité de l'École Gustave,
07:24 c'est qu'on fonctionne en trois temps.
07:26 On va identifier les profils les plus motivés
07:28 qui sont inscrits chez Pôle emploi.
07:30 On va sourcer des entreprises qui ont besoin de recruter.
07:32 On les fait se rencontrer.
07:34 Une fois que les entreprises s'engagent à recruter des personnes,
07:36 on fait rentrer ces personnes en formation chez nous
07:38 où on leur enseigne toutes les bases du métier
07:40 pendant trois mois.
07:42 Une fois qu'elles connaissent ces bases, on les place dans les entreprises
07:44 qui se sont engagées à les recruter, où elles font 12 mois
07:46 d'alternance, puis elles valident un diplôme
07:48 qui est reconnu par l'État à titre professionnel.
07:50 À l'École Gustave,
07:52 on a des profils qui ont, comme chez
07:54 Social Builder, je vais y arriver,
07:56 qui vont entre 18 et 60 ans,
07:58 qui ont du Bac -12 au Bac +5.
08:00 Et la chose dont on est le plus fiers
08:02 chez Gustave, c'est que
08:04 on a un taux de remise en emploi
08:06 de 92% post-formation.
08:08 Merci pour votre pitch, Marie Blesse,
08:12 pour l'École Gustave.
08:14 92%
08:16 de transformation,
08:18 c'est-à-dire qu'ils trouvent un travail après la formation
08:20 chez l'École Gustave. Combien de femmes ?
08:22 Très peu. On a
08:24 malheureusement que 10% des personnes
08:26 qui postulent chez Gustave qui sont des femmes.
08:28 Donc ça, c'est d'abord un problème.
08:30 Je pense que c'est un problème qui est
08:32 dû à
08:34 peut-être la société dans laquelle on vit aujourd'hui,
08:36 où, comme le disait Aude, on va orienter
08:38 des femmes pas vraiment vers
08:40 les métiers du bâtiment. Quand une femme dit qu'elle a
08:42 envie de travailler dehors, on ne va pas forcément lui dire
08:44 à l'école,
08:46 "Va dans un CAP de plombier" ou quelque chose comme ça.
08:48 Elle va lui dire quoi ?
08:50 "Va dans un CAP de spécial" ou "Va faire un CAP
08:52 de secrétariat".
08:54 Chez les plombiers, il n'y a que des hommes.
08:56 Si tu vas faire la base, c'est un travail qui n'est pas très propre.
08:58 Sur le terrain, ça va être compliqué.
09:00 Et il y a
09:02 un autre problème. Une fois qu'on n'a que
09:04 10% des femmes qui postulent chez nous,
09:06 on a les entreprises
09:08 qui, je trouve,
09:10 à compétence égale,
09:12 vont plutôt s'orienter vers des hommes que des femmes.
09:14 Pourquoi ?
09:16 Il y a plusieurs raisons
09:18 là-dessus. Il y a le fait
09:20 qu'aujourd'hui,
09:22 une entreprise
09:24 a principalement des hommes sur le terrain.
09:26 - Des métiers de
09:28 plombier, d'actricien, etc.
09:30 - Exactement. Elle a principalement des hommes sur le terrain.
09:32 Donc elle se dit, si je mets une femme là-dedans,
09:34 ça va être un énorme problème.
09:36 Elle va se faire embêter,
09:38 elle ne va pas pouvoir aller aux toilettes parce qu'il n'y aura pas de toilettes dédiées
09:40 aux femmes. Plein de petits préjugés
09:42 comme ça. - Et puis des détails qui ne sont pas
09:44 des détails. - Exactement. Et donc ça,
09:46 c'est un problème. On voit qu'aujourd'hui, les grands groupes
09:48 nous disent de plus en plus, si on veut recruter des femmes.
09:50 - C'est ce que disait Odeutuin.
09:52 - Ils ont envie. Il y a cette prise de conscience. Mais c'est long à démarrer.
09:54 - Et il n'y a pas vraiment d'action derrière.
09:56 Il y en a très peu. - On va demander à
09:58 Nathalie Carret ce qu'elle en pense, puisque vous,
10:00 votre entreprise a à peine deux ans
10:02 et nous, Nathalie Carret, qui est en charge de l'entrepreneuriat
10:04 à la Chambre de commerce, chaque jour, donne
10:06 des conseils. Bonjour Nathalie.
10:08 - Bonjour Elisabeth. Bonjour tout le monde.
10:10 - Marie a déjà formé, redonné
10:12 un emploi à 400 personnes.
10:14 Vous avez dit, Marie, que vous avez quand même
10:16 des difficultés à convaincre les entreprises
10:18 elles ont envie, mais elles ne le font pas trop,
10:20 de recruter des profils moins attractifs,
10:22 c'est-à-dire des femmes. Nathalie, est-ce que vous avez des idées ?
10:24 - Alors d'abord, permettez-moi
10:26 de saluer particulièrement Marie,
10:28 puisqu'elle est née dans un département magnifique.
10:30 - Mais vous avez raison.
10:32 Allez, une petite hommage aux Ardennes.
10:34 - Une petite pub. Alors,
10:36 on revient à notre sujet. Le CAP existe depuis
10:38 1911. Ça fait donc un bail que
10:40 les plombiers, menuisiers, électriciens et autres métiers
10:42 artisanaux, recrutent de jeunes alternants
10:44 dès leur CAP, vers 16 ans,
10:46 et leur forment à leurs pattes. Ils connaissent le
10:48 lycée professionnel qui prépare le CAP. Bref,
10:50 tout est bordé. Pourquoi changer
10:52 une équipe qui gagne ? Ça demande
10:54 du temps. Comprendre ce que vous proposez,
10:56 comprendre que finalement, derrière le bootcamp,
10:58 il y a un dispositif prévu par Pôle emploi
11:00 qui s'appelle la préparation opérationnelle à l'emploi individuel.
11:02 Ça rassure, mais Pôle emploi,
11:04 ça fait de la paperasse. Il faut évaluer les risques
11:06 et avantage de faire un essai dans son entreprise
11:08 avec vous. Expliquer à son fournisseur
11:10 habituel d'alternants qu'on ne va pas leur
11:12 prendre autant d'alternants que d'habitude,
11:14 alors qu'ils comptent sur nous. Faire
11:16 adhérer les employés d'entreprise au fait qu'ils vont
11:18 former des personnes issues d'un cadre différent
11:20 et peut-être même des femmes.
11:22 Tout ça, entre la sobriété énergétique,
11:24 les augmentations des prix des matériaux,
11:26 les décalages de chantier, les nouvelles réglementations environnementales,
11:28 c'est peut-être la coupe d'eau.
11:30 Alors, deux idées.
11:32 Un, rassurez. Votre page d'entreprise
11:34 sur votre site internet contient assez peu de choses.
11:36 Complétez-la pour rassurer sur le programme.
11:38 En quoi faire un bootcamp chez vous
11:40 est plus efficient que chez les compagnons
11:42 du devoir, par exemple, ou autre structure ?
11:44 Vous dites que vous faites apprendre en faisant.
11:46 C'est le principe de base de tous les lycées professionnels
11:48 puisque c'est l'essence même des CAP,
11:50 BEP et autres diplômes professionnels.
11:52 Rassurez sur les formateurs.
11:54 Il n'y a que leur nom. Quel est leur parcours ?
11:56 Pourquoi sont-ils meilleurs pour former les stagiaires ?
11:58 Être un professionnel d'un métier n'a jamais fait de personne
12:00 un bon pédagogue. Rassurez sur le
12:02 financement et rassurez sur les
12:04 profils des personnes en formation par
12:06 quelques statistiques. Leur motivation
12:08 également. Une étude montre
12:10 que 59% des nouveaux embauchés
12:12 dans le BTP sont venus par choix du métier
12:14 donc pas par contrainte. Chez vous,
12:16 qu'en est-il ? A priori, il y a des anciens
12:18 salariés, des anciens demandeurs d'emploi,
12:20 des personnes qui sortent de formation et chez
12:22 vous. Bref, montrez tous ces profils
12:24 différents et leur motivation. Et puis
12:26 deux, peut-être un accompagnement complet
12:28 sur tous les points évoqués ci-dessous
12:30 pour faciliter la prise de décision. Vous pouvez
12:32 aller jusqu'à une présentation aux salariés de
12:34 l'école avec le témoignage d'anciens
12:36 informés, hommes et femmes.
12:38 Et si vous le faites déjà,
12:40 surtout, oui, une femme peut
12:42 aussi aller faire pipi dans le coin d'un
12:44 chantier. C'est possible.
12:46 Vous nous confirmez Marie ?
12:48 Je vous confirme. Elle ne se retient pas.
12:50 Elle est capable de faire ça. Au-dessus,
12:52 quel regard portez-vous sur l'école Gustave ?
12:54 Je trouve ça formidable. Déjà, j'adore
12:56 le nom et je trouve
12:58 l'histoire et
13:00 la vie de Marie à son jeune âge
13:02 formidable. Et je lui ai dit tout à l'heure un exemple
13:04 que je voudrais redire ici. Il y a
13:06 une dizaine d'années, j'avais invité au Women's
13:08 Forum une femme
13:10 anglaise qui avait été virée de la City.
13:12 Elle était dans le métier de la finance, donc elle avait
13:14 fait une école d'ingénieur, elle avait été recrutée
13:16 et puis il y a eu une crise économique
13:18 comme on connaît régulièrement
13:20 et elle a fait partie des premières
13:22 virées, déjà parce que c'était une femme.
13:24 Et au bout d'un an, quand elle a
13:26 recherché un travail, elle s'est complètement remise
13:28 en question et elle adorait les métiers
13:30 manuels et elle s'est dit "Et si je crée
13:32 une entreprise, alors je ne sais plus si c'est de plomberie
13:34 ou d'électricité, et je ne vais
13:36 recruter que des femmes".
13:38 Et elle a, évidemment,
13:40 ça a intéressé tous les médias et aujourd'hui
13:42 elle a une des plus belles entreprises en Angleterre.
13:44 Et ça c'est peut-être un exemple.
13:46 En tout cas, j'aimerais beaucoup
13:48 aider Marie dans ce sens
13:50 parce que
13:52 ça peut cartonner.
13:54 - Ça va cartonner. - Mais oui,
13:56 parce que les femmes donnent confiance.
13:58 Si on est dans une maison, allé sur un chantier,
14:00 on a confiance, souvent,
14:02 dans les femmes. Et en tout cas,
14:04 moi, si j'avais à faire appel aujourd'hui
14:06 à un électricien, un plombier,
14:08 je me dirigerais automatiquement vers une entreprise
14:10 féminine, dans un métier où on ne l'attend pas.
14:12 C'est vrai aussi des chauffeurs de bus,
14:14 par exemple. Pourquoi ne pas
14:16 proposer ça aux femmes ? Elles ont 80%
14:18 d'accidents en moins, donc elles coûtent moins cher
14:20 sur le plan de l'assurance, elles sont beaucoup plus aimables
14:22 et elles apaisent en général
14:24 quand il y a des agressions. - Elles peuvent être
14:26 rassurantes. - Oui, donc il y a plein de choses
14:28 à trouver pour les femmes.
14:30 Et je pense que c'est ça qu'il manque.
14:32 C'est qu'on ne dit pas ça suffisamment.
14:34 - En tout cas, on dit aujourd'hui, sur Europe 1,
14:36 avec vous, au-dessus, un fondatrice
14:38 de Systémique. On va poursuivre avec nous
14:40 Nathalie Carré, puisque Marie a quand même une demande,
14:42 c'est qu'elle soit passée de 10% de femmes
14:44 à 30%. On fait comment,
14:46 Nathalie Carré ?
14:48 - Eh bien oui, et puis faire changer les mentalités sur ces métiers
14:50 parce que les femmes, il faut qu'elles soient aussi intéressées.
14:52 Alors, dans l'étude que je citais tout à l'heure, on apprend quand même
14:54 que trois quarts des salariés du BTP sont
14:56 heureux et ils ne veulent pas changer de métier.
14:58 Bon, on apprend aussi que les femmes ne représentent
15:00 que 18% des salariés. Il y a donc des mythes
15:02 à déconstruire. Alors, les médias,
15:04 souvent, sauf La France Bouge, parlent des métiers
15:06 de l'artisanat pour parler pénibilité.
15:08 Il y a bien quelques concours, comme le concours
15:10 WorldSkill, mais on est loin de la médiatisation
15:12 que les métiers de la cuisine, de la boulangerie, de la pâtisserie,
15:14 sont sucrés. - Il faudrait peut-être créer une émission avec
15:16 les métiers du BTP pour les femmes.
15:18 - Exactement. - C'est ça, très bonne idée.
15:20 - Mais justement, d'ailleurs,
15:22 quand on regarde un peu les jeunes agriculteurs,
15:24 ce sont les femmes, souvent, qui ont pris en main
15:26 les réseaux sociaux pour montrer leur quotidien
15:28 sur les réseaux sociaux et montrer
15:30 aussi la reconnaissance qu'elles ont
15:32 vis-à-vis des clients,
15:34 etc. Et donc,
15:36 montrer tout ça, montrer aussi qu'un client
15:38 est satisfait quand on a réparé
15:40 efficacement son chauffe-eau, quand on a
15:42 rénové une plomberie, montrer tout ce que recouvrent
15:44 ces métiers, à commencer par la débrouillardise,
15:46 la rigueur, mais aussi la capacité à s'exprimer
15:48 clairement face aux clients,
15:50 expliquer de façon claire et pédagogue.
15:52 Et là, les femmes sont aussi compétentes que les hommes.
15:54 Alors oui, certains métiers demandent
15:56 de la force physique, mais il y en a beaucoup qui demandent
15:58 juste rigueur, précision, goût des choses
16:00 bien faites. Et là encore, hommes ou femmes,
16:02 pas de différence. Ce qui m'amène à la deuxième
16:04 idée, créer des modules complémentaires
16:06 sur le métier pour ceux qui se mettent à leur compte,
16:08 parce que oui, faire un débit compréhensible
16:10 par un grand public, enfin par le grand public,
16:12 ça s'apprend. Mettre en place des outils numériques
16:14 pour faciliter l'envoi des débits, de la facture,
16:16 du paiement, ça s'apprend. Communiquer de façon
16:18 vulgarisée avec un client non expert
16:20 par principe, ça s'apprend.
16:22 Convaincre un client, ça s'apprend. Bref,
16:24 il y a pas mal de choses autour du métier en lui-même.
16:26 D'ailleurs, ces modules pourraient être proposés à tous vos
16:28 saggières, ça serait une corde de plus à votre arc.
16:30 Et puis 3, créer un cycle entrepreneur
16:32 avec une orientation peut-être reprise interne.
16:34 Les personnes intéressées pourraient être formées
16:36 chez vous, faire leur apprentissage, rester
16:38 quelques années dans l'entreprise, tout en suivant une
16:40 formation de dirigeant d'entreprise, spécialement
16:42 conçue pour les repreneurs qui veulent reprendre la boîte de leur
16:44 patron, et petit à petit,
16:46 reprendre les rênes de l'entreprise. Ça rassure tout le monde,
16:48 d'autant si c'est une femme. Alors je sais,
16:50 les dirigeants qui anticipent la transmission de leur
16:52 entreprise et qui pensent à la transmission à un salarié,
16:54 il n'y en a pas beaucoup, mais c'est quand même 4 à
16:56 6 000 reprises par an, ça permet de
16:58 commencer. Bien sûr, chaque partie
17:00 pourrait changer d'avis en cours de route. Pour la
17:02 formation, pas de souci, je m'occupe de ce diplôme de dirigeant
17:04 pour les Cécilie. Alors voilà,
17:06 nous vous souhaitons une très belle réussite
17:08 dans toute la France, car les envies de donner du sens
17:10 à sa vie professionnelle sont partout,
17:12 et quoi de mieux pour ça que d'y participer grâce
17:14 au pouvoir de ses mains et à l'amour du
17:16 travail bien fait. - Merci Nathalie Carré
17:18 pour vos précieux conseils.
17:20 On vous retrouve demain, évidemment. Nathalie,
17:22 Marie, vous avez pris des notes, j'espère ? - Oui,
17:24 alors j'ai pas pris de notes parce que j'ai pas de stylo, mais
17:26 j'espère que ça va être riplé, parce que c'était...
17:28 - Riplé, on podcast tout ici. - Nathalie Carré,
17:30 je veux juste vous dire que c'était des très,
17:32 très bonnes idées, et je vous remercie, hyper,
17:34 hyper utile. Merci beaucoup. - Avec plaisir.
17:36 - Merci à vous. Allez vous rester avec moi, toutes les
17:38 trois autour de la table de La France Bouge, à suivre la belle
17:40 histoire de La France Bouge.
17:42 ♪ ♪ ♪

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