La réalisatrice Maïwenn révèle avoir frappé le journaliste Edwy Plenel

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 - Le président de Mediapart et de Viplenel a porté plainte contre vous pour violence.

00:03 Vous l'auriez agressée dans un restaurant parisien le 22 février dernier.

00:06 Est-ce que vous confirmez ? Est-ce que vous pouvez en dire plus ?

00:08 - Est-ce que je confirme que je l'ai agressée ou que j'ai reçu la plainte ?

00:11 - Les deux.

00:13 - J'ai pas reçu la plainte.

00:15 - Vous n'avez pas reçu la plainte ? - Non.

00:17 - Vous êtes Viplenel ? - Non.

00:19 - Et vous l'avez agressée ? - Oui.

00:20 - Est-ce qu'on peut savoir pourquoi ? - Non.

00:24 J'en parlerai quand ce sera le bon moment. Je suis très angoissée sur la sortie de mon film.

00:29 - Vous voulez pas que ça pollue Jeanne Dubary ? - Non.

00:30 - Je le comprends.

00:31 - Il a un peu botté en tout ça.

00:35 - Non, alors voilà, ça a un petit peu...

00:37 Voilà, l'avocat de Viplenel a été choqué par la séquence dans "Quotidien".

00:40 Elle a traité cette affaire-là de manière dédaigneuse,

00:43 sans en comprendre le sérieux et la gravité.

00:45 Non, ce n'est pas banal.

00:46 C'est en prendre un directeur de publication d'un organe de presse

00:48 qui fait son travail de manière indépendante.

00:50 Il n'a jamais, au cours de sa carrière de journaliste,

00:52 subi une telle agression.

00:53 Si elle reconnaît les faits, ça veut dire que son audition ira très vite.

00:56 Elle n'aura plus rien à rajouter devant la police et le dossier sera en l'état.

01:00 Voilà, c'est l'avocat d'Edouard Viplenel qui a dit ça.

01:02 Et c'est vrai qu'il y en a qui ont été choqués parce qu'ils se disaient...

01:04 Il y a plein de gens aussi que j'ai lus qui ont dit

01:05 "Putain, si ça avait été dans TPMP,

01:07 quelqu'un qui se vante d'avoir agressé quelqu'un, ça aurait été un drame".

01:10 - Oui, la séquence est extrêmement gênante.

01:13 Quelles que soient nos pensées sur Maïwenn ou Edouard Viplenel, on a quelqu'un...

01:17 - Maïwenn, elle est marrante. - Elle est drôle.

01:19 - Talentueuse.

01:20 - Oui, mais après, c'est vrai que si elle a agressé un gars,

01:23 on fait la même chose ici.

01:25 Elle a agressé un patron de...

01:26 - Mais là, ça ferait une déflagration.

01:27 On rit, les gens rient d'une scène de violence dont on ne connaît pas les aboutissants

01:31 puisqu'on n'en parle pas et on a l'impression qu'on lui laisse quittus de "oui, j'ai agressé"

01:35 et ça passe comme ça.

01:36 Ici, plein de gens demanderaient des saisines de l'Arkom, de plein de choses.

01:40 Là, je ne comprends pas.

01:42 Franchement, moi, j'ai été extrêmement choqué par la séquence, je vous le dis.

01:45 - Le problème, c'est que c'est hors contexte.

01:46 Donc, elle ne s'explique pas et je comprends qu'elle ne le fasse pas

01:48 parce que c'est vrai qu'Anne Barthez, il arrive un petit peu avec ses gros sabots

01:50 en essayant de faire sortir un peu les vers du nez

01:52 et je peux comprendre qu'elle n'ait pas envie de le faire sur le moment.

01:54 - Oui, oui.

01:55 - C'est normal, on l'aurait fait aussi.

01:57 - Oui, voilà.

01:58 Après, elle s'est un peu justifiée et on sait pourquoi elle l'aurait agressée.

02:02 Elle se serait retrouvée dans un restaurant avec lui.

02:04 Enfin, il était là, il était là, ils ne dinaient pas ensemble, évidemment.

02:07 Et elle l'aurait prise par les cheveux.

02:09 Non, mais il l'aurait agressée avant, en fait.

02:11 - Non, mais ce n'est pas le cas.

02:12 - Par des propos, par des propos qu'il aurait...

02:14 - Mais le téléspectateur ne voit pas tout ça.

02:16 - Oui, d'accord, il n'y a pas le contexte.

02:17 - Ça n'a rien à voir.

02:18 - Il est là, il est là, il n'y a pas le contexte.

02:20 - Non, mais pour moi, pardon.

02:21 - Non, mais c'est ça, il n'y a pas le contexte.

02:22 - Le problème, c'est Yann Barthez parce qu'il est toujours dans un truc de

02:25 mi-dérision, mi-ironie, pas vraiment journaliste.

02:28 Donc, il y va, mais il n'y va pas vraiment.

02:30 Il a un peu d'humour là-dedans.

02:31 Donc, en fait, c'est lui qui place le curseur, me semble-t-il, au mauvais endroit.

02:35 C'est-à-dire, soit il y va vraiment et il ne lâche pas le truc,

02:38 soit il ne fait pas le truc un peu à demi-teinte comme ça,

02:40 en sachant très bien qu'elle, elle va botter en touche.

02:42 - Alors, je peux vous dire la vérité.

02:43 Vous avez vu ça, vous allez dire, il défend tout le monde.

02:45 C'est son style.

02:46 Moi, je vous dis la vérité et c'est comme ça qu'il arrive aussi à avoir des trucs.

02:48 - Il n'est pas sur un truc grave comme ça.

02:50 - Moi, si ça aurait été moi, la question ne serait pas été la même.

02:52 J'aurais dit, c'est vrai.

02:53 On aurait dit, nous, là, il va franco, mais c'est mon style aussi.

02:55 Il y a des gens qui ne s'appelaient pas.

02:57 - Nous, on est en direct.

02:58 - Non, mais c'est vrai.

02:59 Oui, mais voilà. Nous, on est en direct.

03:00 Mais c'est vrai que c'est son style et on ne va pas le changer.

03:02 C'est son style d'animation.

03:04 C'est comme si, moi, vous me demandiez de faire autre chose.

03:07 C'est vrai que voilà, si je l'avais eu en face de moi, maïwenn,

03:10 je lui dis, alors qu'est-ce que c'est que ça ?

03:11 Tu aurais dit, alors c'est quoi ?

03:12 - Oui, mais tout n'est pas de la dérision, Cyril, en fait.

03:13 - Vous vous êtes frappé ou pas ?

03:14 - Non, mais tu vois pas, voilà, c'est tout.

03:16 - Oui, mais tout n'est pas de la dérision.

03:17 Là, lui, il met quand même un tout petit peu de dérision

03:19 et un tout petit peu d'humour, là où parfois, il faut en mettre aussi.

03:21 - Oui, après, voilà.

03:22 - Il faut se rendre au style.

03:23 - Après, voilà.

03:24 Oui, qu'est-ce que vous voulez ?

03:25 - Non, non, mais je voulais dire, effectivement, le sujet ne s'y prête pas.

03:28 Soit il décide d'y aller franco et à ce moment-là, il pose la question.

03:34 S'il sait que de toute façon, il ne va pas y aller et qu'elle,

03:37 elle ne va pas répondre, à ce moment-là, tu ne poses même pas la question.

03:39 - Exactement.

03:40 - Il va tenter le truc.

03:41 - Il va en parler de l'encore.

03:42 - Il va tenter le truc, même à l'appareil.

03:43 Il dit oui, c'est vrai, on comprend, on ne voulait pas polluer le film, même à la fin.

03:46 - Donc, ça ne sert à rien de dire non.

03:48 - Après, pour l'avocat, moi, je comprends l'avocat.

03:52 - Ah ben oui.

03:53 - 100 %, bien sûr.

03:54 - Oui, il a raison.

03:55 Il comprend.

03:56 Il se dit, on se vante d'avoir agressé mon client.

03:58 - Clairement.

03:59 - C'est du pain béni pour l'avocat.

04:00 - Pour l'avocat, il s'est dit, c'est du pain béni.

04:03 - C'est vrai.

04:04 - Mais il a fait son boulot, le gars.

04:05 - Bien sûr.

04:06 - Malouane, elle est comme ça.

04:07 - On vous dit que c'est son style d'interview, mais il aurait dû la relancer quand même.

04:09 Quand on lâche une bombe comme ça, elle dit oui, je l'ai agressé.

04:11 Les gens rigolent derrière.

04:12 Donc, déjà, en plus, il faut quand même le placer dans le contexte.

04:14 Ce n'est pas quelque chose de drôle.

04:15 - Très faible art.

04:16 - Il ne faut pas banaliser les agressions et vous reposer une question derrière.

04:18 Vous êtes obligés, franchement.

04:19 Quand l'invité lâche une bombe comme ça, vous l'avez agressé, pourquoi, comment,

04:21 qu'est-ce qui s'est passé ?

04:22 Là, il a enchaîné comme si c'était une petite vanne, comme si c'était un sketch

04:24 et il est passé à autre chose à la promo.

04:25 - Ouais, un sketch.

04:26 - Je trouve que c'est peut-être son style, mais il aurait dû approfondir.

04:28 - Oui, il n'y a pas le contexte, c'est un peu étrange.

04:30 - Malouane a dégoupillé tout de suite.

04:31 Si elle avait voulu dégoupiller, elle aurait dégoupillé tout de suite.

04:33 Si elle a dit non, c'est que ce sera bon.

04:34 - Après, bon, après, le public, après, il a le droit de rigoler.

04:38 On dit des trucs, parfois.

04:39 C'est vrai.

04:40 - Oui, bien sûr.

04:41 - Parfois, j'ai dit des trucs, j'ai appelé un gars, je l'ai insulté,

04:43 et le public rigole.

04:44 C'est vrai.

04:45 Donc, voilà.

04:46 - Oui, c'est vrai.

04:47 - Vous, vous insultez des gens.

04:48 - Non, c'est bon.

04:49 - Une émission de télé.

04:50 - Je serai dans Complément donc.

04:51 - Non, mais une émission de télé, on l'a fait un petit peu pour les téléspectateurs,

04:53 quand même, en priorité.

04:54 Et là, ils ont…

04:55 Excusez-moi, il y a plein de gens qui ne sont pas au courant du tout

04:57 de cette agression, de pourquoi, de comment.

04:59 Tu parlais d'entre-soi tout à l'heure.

05:01 Voilà, ils étaient entre eux, quoi.

05:02 Et je suis désolée, mais il y a aussi des gens qui regardent, quoi.

05:05 Il faut…

05:06 Ou alors, on n'en parle pas du tout, ou alors, on explique un minimum.

05:08 Là, on a eu l'impression qu'elle avait fait une agression,

05:10 que c'était rigolo.

05:11 - C'est quand même le safari pour tout le mois de juillet.

05:12 [Rires]

05:14 - Je vais chasser.

05:15 - Merci.

05:16 [Musique]

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