La majorité fait bloc pour Audrey Gatian

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L’adjointe PS à la politique de la politique de la ville est invitée de rue de la république cette semaine ...

Vidéo publiée le : 14/05/2023 à 13:00:00

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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Rue de la République où nous recevons ce dimanche Audrey Gassian, adjointe PS
00:05 au maire de Marseille chargé des mobilités de la politique de la ville, adjointe du Printemps Marseillais.
00:09 Bonjour Audrey Gassian.
00:10 Bonjour.
00:11 Je suis en compagnie d'Éléon Purget, le président de la Marseillaise, j'allais dire presque la République,
00:16 après son énorme scoop, non je plaisante évidemment, après son énorme scoop, il faut le dire, on va en parler longuement dans cette émission,
00:22 en début de semaine évidemment, cette lettre du préfet qui menace la ville de Marseille d'être,
00:27 pas mise sous tutelle mais pas loin en tout cas, d'être carencée en termes de production de logements sociaux.
00:31 Vous êtes également Audrey Gassian la présidente de Marseille Habitat.
00:34 Tout à fait.
00:35 Première question, ça a été une onde de choc, elle est digérée quelques jours après, finalement cette lettre du préfet.
00:40 Et ça ne fait pas un peu désordre aussi de la part d'une ville de gauche qui revendique justement haut et fort le logement social
00:47 et en tout cas la production de logements sociaux.
00:49 Alors c'est clair que cette lettre du préfet nous a choqués, évidemment, parce que la loi SRU, et on l'a dit et on le redit, c'est notre loi.
00:57 C'est une loi qui a été portée par un ministre communiste sous le gouvernement de Léonel Jospin
01:02 et ensuite on a eu aussi Cécile Duflo qui a abondé sur cette loi pour justement rehausser le seuil de logements sociaux.
01:08 Donc très clairement c'est notre loi et c'est notre priorité à Marseille, les logements sociaux.
01:13 Donc cette lettre, évidemment, elle a eu un effet et d'ailleurs le maire de Marseille a réagi très vite,
01:18 puisqu'il y a eu ce rendez-vous avec Mathilde Chabosse.
01:20 Ensuite il y a eu la reprise en main par le maire de ces questions-là, puisque ce sont des questions principales et majeures pour nous.
01:26 On l'a dit, notre programme c'était le logement et les écoles.
01:29 C'est les deux sujets sur lesquels nous sommes très attendus et sur lesquels nous savons qu'il y a beaucoup de besoin sur cette ville.
01:34 Et donc on a réagi et maintenant on a un nouveau conseiller municipal,
01:36 conseiller municipal spécial à l'urbanisme qui est Eric Méry.
01:40 Monsieur Méry, alors vous avez réagi, c'est très bien, mais comment est-ce que, dans l'esprit des gens,
01:44 on va vous demander mais comment est-ce qu'on n'avait pas pu voir venir ça ?
01:47 Parce qu'effectivement avec les écoles, ça fait partie des deux piliers qui ont fondé quelque part le printemps marseillais.
01:52 Il y avait des signes avant-coureurs aux états généraux du logement.
01:56 En novembre.
01:57 Certains acteurs avaient déjà un peu sonné l'alarme.
02:00 Alors certains acteurs avaient en effet sonné l'alarme.
02:02 Ensuite ce qu'écrit le préfet montre qu'on est sur une alarme très forte.
02:08 On pensait que ces premiers signes pouvaient être corrigés rapidement.
02:12 Là maintenant, on a eu une alarme très forte du préfet.
02:14 On va les corriger très rapidement. On a toute la majorité municipale qui est aux côtés du maire pour porter cette question,
02:19 qui est une question, comme je dis, absolument majeure pour notre majorité.
02:23 Alors ça vous a attiré beaucoup de critiques, évidemment, y compris de la droite.
02:27 Qu'avez-vous à lui répondre ?
02:29 Alors quand la droite nous attaque sur la loi SRU, quand on sait ce qui se passe aussi dans les communes de droite du département
02:36 en matière de carence de logements sociaux, je trouve que c'est aller un peu loin.
02:41 Ce n'est pas vraiment leur priorité le logement social.
02:44 Et d'ailleurs, on l'a vu aussi sur les dernières années de la mandature,
02:48 il y a un déclin de la production de logements sociaux de la mandature précédente.
02:52 Donc on voit que la droite la prend par opportunité, cette question-là, pour critiquer notre majorité.
02:58 À la rigueur, c'est presque de bonne guerre, mais c'est vraiment un sujet qui n'est pas une priorité pour eux
03:03 et qui n'est pas le cœur de leur engagement.
03:05 En revanche, pour nous, c'est le cœur de notre engagement.
03:08 Alors ça a été dit, vous êtes présidente de Marseille Habitat et il va falloir qu'il y ait un effort de beaucoup d'acteurs
03:14 pour permettre de rattraper ce retard.
03:17 Vous, à votre échelle, qu'est-ce que ça va être ?
03:20 Alors Marseille Habitat est un tout petit bailleur du territoire, puisqu'on n'a que 3 000 logements,
03:25 quand d'autres en ont 16 000 comme HMP ou 34 000 comme 13 Habitat.
03:30 Mais nous fourrons notre part, bien évidemment.
03:32 Le cœur de métier de Marseille Habitat, c'est la rénovation d'immeubles
03:36 qui sont souvent dans des états d'éradication d'habitats indignes,
03:38 donc des immeubles très délabrés que l'on rénove et où on crée des logements sociaux.
03:42 Donc on continuera, et de façon encore plus proactive, bien évidemment, à œuvrer dans ce sens-là
03:47 pour créer le plus de logements sociaux possibles à notre échelle.
03:50 Et avec aussi, et ça je pense que c'est très important de souligner, on a à cœur de créer des grands logements.
03:55 Parce que c'est vrai qu'on pourrait créer plein de petits logements sociaux en chiffre.
04:00 Forcément, ça augmenterait le chiffre de logements sociaux, mais on a aussi des besoins.
04:03 Et c'est là aussi qu'il faut insister des besoins des familles à Marseille de grands logements.
04:08 Il faut aussi créer des grands logements.
04:09 Il faut créer un nombre de logements sociaux importants, mais aussi des typologies de grands logements.
04:14 Pour répondre effectivement aux besoins des familles.
04:16 On va revenir sur ce qui a pu bloquer, en particulier peut-être en termes d'autorisation de permis de construire.
04:21 Mais vous disiez, la majorité fait bloc derrière le maire.
04:25 Vous êtes vraiment sûr de ça, Audrey Gassion ?
04:26 Parce qu'on peut entendre quelque part des petites musiques un peu différentes et dissonantes,
04:30 notamment les écologistes qui n'ont pas forcément envie de construire à n'importe quel prix.
04:34 Et c'est peut-être ce qu'avait écouté en partie Mathilde Chaboch en essayant d'avoir une position tranchée ou équilibrée.
04:39 Les communistes veulent en faire beaucoup du logement social.
04:42 Et après tout, effectivement, ils ont probablement raison.
04:44 Tout le monde a peut-être un peu raison dans tout ça.
04:46 Il va falloir trancher à un moment donné.
04:47 Alors oui, la majorité fait bloc derrière le maire.
04:50 Ensuite, bien sûr, on doit construire mieux.
04:52 Et ça, c'est ce qu'on a dit depuis le début.
04:54 C'est-à-dire qu'on ne peut pas...
04:55 On a cette problématique aussi de ne pas artificialiser les sols et de ne pas faire de béton supplémentaire.
05:01 Mais il va falloir faire des logements supplémentaires.
05:02 Donc, il faut agir avec ces contraintes qui peuvent être un peu divergentes.
05:06 Mais il va falloir qu'on arrive à faire plus de logements sociaux avec moins de sols artificialisés.
05:12 En tout cas, pas de nouveaux sols artificialisés et de construire la ville sur la ville.
05:15 Et ça, Benoît Payan l'a aussi dit, on a un enjeu à faire en sorte qu'il y ait moins d'étalement urbain.
05:21 Et peut-être qu'on montre un peu plus avec des logements et des habitations un peu plus hauts,
05:26 des immeubles un peu plus hauts.
05:28 Concrètement, ça veut dire quoi ?
05:30 On élève des immeubles ? On les surélève ?
05:32 Au lieu de s'étaler dans l'espace en utilisant plus d'espace de sols, au final,
05:38 et en artificialisant plus de sols,
05:41 l'idée, c'est de monter pour justement préserver aussi des sols
05:45 où on pourra avoir des plantations et végétaliser exactement.
05:50 Alors en effet, il y a maintenant cette majorité qui est face à ce nouveau défi.
05:56 La municipalité avait jusqu'à ce week-end là pour répondre au préfet.
06:01 Est-ce que vous êtes en mesure de nous dire le contenu de ce courrier ?
06:04 Alors non, je ne suis pas en mesure de dire le contenu de ce courrier.
06:07 On a jusqu'à samedi, donc bien sûr, il partira dans les temps.
06:09 Je sais qu'il est en train d'être préparé en expliquant aussi le contexte dans lequel on a retrouvé cette ville,
06:15 parce que ça joue aussi, et en expliquant ce qu'on va mettre en œuvre.
06:19 Mais très clairement, on est sur ce sujet là, qui est un sujet ultra prioritaire pour nous.
06:25 On est pleinement mobilisés.
06:26 Je pense que la réaction qu'on a là, c'est une réaction qui est importante,
06:30 qui va nous permettre aussi d'avoir un grand plan sur le logement qui est nécessaire à notre ville
06:35 et qu'on va pouvoir du coup mettre en place sur les trois ans à venir.
06:39 Alors le maire compare ce défi à celui des écoles, qu'il estime avoir relevé.
06:44 Effectivement, il y a un plan qui est inédit en France à propos des écoles,
06:48 mais avec une aide très forte de l'État, qui va pouvoir agir sur cette question du logement ?
06:54 Est-ce que la mairie seule pourra relever ce défi ?
06:57 Il faudra qu'on soit tous autour de la table, comme à chaque fois.
07:00 Quand on veut faire avancer des projets, il faut qu'on soit tous autour de la table.
07:03 Vous savez, la mairie n'a pas la compétence logement.
07:05 Et pourtant, on va y aller.
07:07 On va aller sur ce sujet là et on va être moteur sur ce sujet là,
07:10 parce que sur les écoles, c'était notre compétence première.
07:12 Et donc, on a amené l'État, parce qu'on avait une situation des écoles à Marseille qui était désastreuse,
07:16 que d'ailleurs Libération avait souligné en 2016.
07:18 Donc une situation qui durait depuis très longtemps, et où il fallait une impulsion aussi de l'État.
07:22 Là, sur le logement, ce n'est pas notre compétence et pourtant, on va y aller.
07:25 Il faudra qu'on soit tous autour de la table.
07:27 Métropole, État, bien évidemment.
07:30 Tous autour de la table, avec une situation qui est complètement disparate.
07:32 Dans certains quartiers de Marseille, il y a une production de logements sociaux qui est suffisante.
07:36 Dans d'autres, il y en a beaucoup moins.
07:37 Vous, qui êtes adjointe en termes de politique de la ville, ça veut dire beaucoup de choses.
07:40 Derrière, il y a la question de la mixité.
07:42 Il faudra réussir cette mixité dans des quartiers où elle n'existe déjà plus du tout, pour certains.
07:47 Tout à fait. On a un enjeu très fort de mixité sociale, de vivre ensemble dans la ville.
07:51 On a eu des quartiers qui ont été ghettoisés, et ça on l'a vu pendant des années et des années.
07:54 Comment on rattrape la situation ?
07:56 Alors, comment on rattrape la situation ?
07:57 On la rattrape, on a aussi des grands projets de rénovation urbaine,
08:00 où on va reconfigurer des quartiers entiers.
08:03 Je pense notamment à Calistée, par exemple, qui est un sujet sur lequel
08:07 on est vraiment mobilisés côté Marseille Habitat, et avec l'État et la ville de Marseille,
08:11 pour reconfigurer totalement ce quartier et recréer aussi cette mixité.
08:14 Ensuite, on a aussi un enjeu...
08:16 Ça va accroître la demande de logements pour reloger ces gens-là.
08:20 Alors, il se trouve que sur Calistée, pour prendre un moment,
08:23 cette situation précise, on était sur une copro.
08:25 On était sur une copropriété dégradée, et du coup, Marseille Habitat a racheté les logements
08:30 pour pouvoir maîtriser l'immeuble, pour ensuite, là en l'occurrence,
08:34 quand on parle du bâtiment, le détruire.
08:35 Mais aussi, il y aura sûrement une reconstitution de l'offre.
08:37 Ce sera Marseille Habitat ou quelqu'un d'autre qui la fera,
08:40 mais pour avoir aussi cette mixité sociale et recréer d'autres logements.
08:43 - Vous l'avez dit, on va avoir besoin de tout le monde.
08:45 On a vu cette semaine la droite monter au créneau en disant
08:48 "Maintenant c'est terminé, on est à mi-mandat,
08:49 nous on va montrer qu'on a une politique différente à faire valoir
08:52 que celle de Benoît Payan", avec un échange de tweets
08:54 qui s'est déroulé dans la journée de jeudi.
08:56 Et d'amabilité, cher Martine, cher Benoît, etc.
09:00 Ce n'est pas les conditions idéales pour mettre à jour un plan Marshall
09:03 sur le logement, ce climat politique.
09:06 - Alors, leur réaction a été très étonnante, en fait.
09:09 Parce que soit on s'occupe de Marseille, des Marseillaises et des Marseillais,
09:12 soit on s'occupe d'une élection en 2026.
09:14 Moi, je pense que quand on est responsable politique,
09:16 quand on est à la tête du département de la métropole et de la région,
09:20 c'est ce qui se passe actuellement et ce qui se passe actuellement
09:22 pour les habitants, qui compte.
09:24 2026, c'est loin, une campagne, on ne la commence pas trois ans en avance.
09:27 En tout cas, c'est assez inédit.
09:28 - Ils font de la politique, ils ont le raison de s'inquiéter.
09:30 Ils peuvent dire aussi qu'ils ne sont pas contents de ce qui se passe.
09:32 - Alors, ils peuvent dire qu'ils ne sont pas contents de ce qui se passe,
09:34 mais ils peuvent surtout agir pour la ville.
09:36 - Ils disent qu'ils le font, en tout cas.
09:37 - Là, on a pour le coup une distension très nette,
09:41 c'est-à-dire que les actions pour la ville, on ne les voit pas vraiment.
09:44 Moi, j'avais souligné au conseil municipal précédent
09:47 la baisse du budget du département dans le cadre de la politique de la ville,
09:50 politique en faveur des quartiers populaires de notre ville.
09:52 On a moins 20% de baisse.
09:54 C'est des chiffres, les chiffres, en l'occurrence, ne mentent pas.
09:57 D'une année 2022 à 2023, on a moins 20% de baisse.
10:00 On a une région qui n'est pas excessivement présente dans les quartiers populaires.
10:05 J'avais aussi souligné lors de ce conseil municipal,
10:08 j'ai des organismes de formation qui me disent
10:10 la région ne nous accompagne plus sur le fonctionnement
10:13 pour justement aider les élèves, du coup, les futurs élèves des quartiers populaires
10:18 à venir se former.
10:19 Donc, nous, on a besoin d'un vrai engagement, plus que des paroles.
10:22 On a besoin que...
10:22 - Donc, Benoît Martin, si vous m'écoutez, c'est le moment de...
10:26 - Renaud Martin.
10:27 - Ah oui, bien sûr, oui, c'est le moment de mettre au point,
10:29 oui, de continuer de mettre au point, mais très largement.
10:32 Pareil sur les transports en commun, parce qu'en campagne...
10:34 - Alors, voilà, parlons-en, parce qu'effectivement,
10:37 le logement, c'est aussi des infrastructures, des desserts en transport,
10:40 des services publics.
10:42 Il nous avait semblé noter une évolution de vos relations avec la métropole,
10:46 justement...
10:46 - Vous faites des braves, même, quand même.
10:48 - Oui, voilà, avec notamment des compétences qui ont été confiées
10:53 à des élus du printemps marseillais.
10:56 - Pas pour le meilleur en termes de ramassage des ordurants,
10:58 en ce moment, en tout cas, parce que c'est un peu le boxon,
11:00 pardonnez-moi l'expression.
11:01 - En matière de mobilité, comment ça se passe ?
11:05 - Justement, il y a vraiment un lien logement-mobilité, pour le coup,
11:09 parce que lorsqu'on fait des logements, il faut que ça soit dans des zones,
11:11 ce qu'on appelle de bonnes desserts, c'est-à-dire qu'on puisse...
11:13 On ne fait pas des logements au milieu de nulle part,
11:15 dans une zone dessert de transport, surtout dans une ville
11:18 où on doit réduire la place de la voiture,
11:20 où on doit avoir cet apport de transport en commun
11:22 pour justement faire ce report modal.
11:25 Donc, nous, l'objectif, c'est de continuer à aller sur les priorités
11:28 qu'on a affichées depuis le début du mandat, avec l'État,
11:31 sur le désenclavement des quartiers nords.
11:33 On peut avoir des surprises, actuellement, lorsqu'on voit
11:36 que le tramway des Catalans fait toujours partie
11:39 de la feuille de route de la métropole,
11:40 alors que c'est un tramway que nous ne voulons pas,
11:42 sur lequel on ne peut pas dire qu'on désenclave des quartiers populaires,
11:47 en l'occurrence, on est sur des quartiers
11:48 qui ne sont pas des quartiers populaires,
11:50 et nous, on a besoin d'aller avec ces transports en commun
11:53 dans tous les quartiers de la ville, et notamment les quartiers nord.
11:56 Donc, les relations avec la métropole peuvent être étranges
12:00 sur certains aspects, notamment sur ce tramway des Catalans.
12:03 Donc, je ne sais pas si la paix des braves est finie,
12:06 en tout cas, moi, je ne souhaite pas, parce que la métropole,
12:07 et je le rappelle, est un EPCI, un établissement public
12:10 de coopération intercommunale, ce n'est pas une collectivité,
12:14 et ça doit travailler avec les communes pour, justement,
12:17 accompagner la volonté des communes dans leur développement.
12:20 Logement, transport, infrastructure,
12:23 on voit en ce moment les habitants des quartiers nord,
12:25 notamment, qui se plaignent de l'abandon total
12:27 des services publics qui conduit à des situations de violence
12:30 avec, pas des règlements de comptes, mais des assassinats,
12:32 avec un trafic de drogue qui s'y développe,
12:34 en tant qu'adjuncte à la politique de la ville.
12:35 Qu'est-ce que vous avez à dire aux Marseillais
12:37 pour essayer de leur dire que ça va changer,
12:39 ou qu'avec votre municipalité, les choses vont changer ?
12:42 Déjà, notre municipalité est à pleine conscience
12:46 de tous les quartiers de la ville.
12:48 Ils se sont abandonnés, les gens, ils nous le disent très clairement,
12:50 les collectifs, etc.
12:51 Ils se sont abandonnés parce que pendant des années,
12:53 ils ont été abandonnés et qu'on ne peut pas...
12:57 C'est toujours le problème, en fait.
12:58 On n'a pas de baguette magique.
12:59 Mais en tout cas, on a une conscience de cette situation-là.
13:02 Et les élus de droite qui, actuellement, parlent,
13:05 je ne veux pas les citer, mais certaines sont notamment à la région,
13:09 et qui parlent de ce qu'on ne ferait pas dans les quartiers,
13:12 ce sont des personnes qui, je pense, ne sont jamais allées dans ces quartiers.
13:15 Nous, depuis le début de la mandature,
13:16 les adjoints que nous sommes, le maire de Marseille aussi,
13:19 est très présent, va à la rencontre des habitants et des habitants.
13:22 Donc, on a un regard et une attention toutes particulières sur ces quartiers,
13:28 justement aussi parce qu'ils ont été abandonnés
13:29 et parce qu'à un moment donné, on doit recoudre la ville,
13:31 ce qu'on a dit plusieurs fois.
13:33 - Parce qu'ils ne demandent pas que des policiers.
13:35 Ils demandent seulement des services publics, de la proximité, etc.
13:38 - Exactement. Et c'est tout ça notre objectif.
13:40 C'est bien sûr qu'il faudra des forces de l'ordre
13:42 parce qu'on a des situations d'insécurité qui sont, je pense, inédites en France
13:47 et des situations qui sont inacceptables.
13:49 Moi, j'ai des habitants dans les quartiers populaires qui nous disent
13:52 "On ne peut plus sortir, même si vous nous mettez des activités avec les associations,
13:55 nous on a peur de sortir, on a peur de sortir avec nos enfants pour aller aux activités."
13:59 Et ça, ce n'est pas acceptable.
13:59 C'est-à-dire que moins la politique de la ville,
14:01 on peut mettre en place, on peut soutenir des associations
14:04 pour des activités sportives, culturelles.
14:06 Et quand on nous dit "C'est bien, mais sauf que nous, on n'a pas de sécurité garantie,
14:09 donc on n'ira pas."
14:11 Ça, c'est absolument terrible.
14:12 Et c'est pour ça qu'on doit tous travailler ensemble.
14:14 Et là, pour le coup, en matière de forces de l'ordre et de maintien de la sécurité,
14:17 c'est vraiment une compétence de l'État.
14:19 Bien sûr qu'on viendra, nous, avec nos compétences ville.
14:21 Et pareil, la politique de la ville, techniquement,
14:23 c'est même pas une... Enfin, c'est à l'air antinomique comme ça,
14:26 mais c'est même pas une compétence de la ville.
14:28 Nous, on y va parce qu'on est volontariste sur ce sujet.
14:30 C'est une compétence qui a été transférée à la métropole.
14:32 Mais nous, on a décidé, parce que la ville de Marseille a à cœur
14:35 de prendre en compte ses quartiers populaires et d'accompagner les habitants et habitants,
14:39 on investit massivement.
14:41 On est là sur du fonctionnement, sur l'investissement pour des associations,
14:44 pour développer toutes les activités et renforcer ce lien social.
14:48 Alors, ces assassinats, effectivement, terrorisent une partie importante
14:52 de la population marseillaise dans ces quartiers populaires que vous disiez.
14:57 Comment vous travaillez avec la préfecture de police ?
14:59 Parce que la préfecture de police nous donne quelques éléments
15:01 pour comprendre de quoi ils retournent.
15:05 Mais est-ce que vous voyez le bout du tunnel de ces assassinats ?
15:09 Je ne saurais pas prédire, en fait, la situation.
15:13 Je sais que la préfecture de police a une stratégie,
15:16 qui a été une stratégie de siphonner les réseaux.
15:19 De pilonnage, c'est ce qu'elle dit la préfète de police, notamment.
15:21 Elle est partie du pilonnage,
15:23 maintenant c'est plutôt le siphonnage, en tout cas le terme utilisé.
15:28 Bien sûr qu'on attend, et nous aussi, parce que là, on est sur une stratégie.
15:32 Moi, j'ai toujours dit, si la préfète de police décide ça
15:36 et veut faire ça sur certains sites, sur certains quartiers,
15:38 dont on parlera sûrement plus tard,
15:40 que peuvent être par exemple la Paternelle ou même Calistée,
15:42 où on a eu le concours de la force publique pour certaines actions.
15:48 Je me dis que sa stratégie, elle est préfète de police.
15:50 Sa stratégie, il faut aussi la laisser mettre en place et voir ensuite les résultats.
15:54 Nous, on n'est pas des professionnels de la police.
15:57 On sait qu'on est face à des réseaux internationaux,
16:00 qu'on est sur quelque chose d'excessivement complexe,
16:03 dont nous ne maîtrisons pas, je pense, toutes les ramifications.
16:06 Donc on attend, bien sûr, que sa stratégie porte ses résultats, évidemment,
16:10 puisque nous, c'est la vie des habitants, des habitants.
16:12 C'est des personnes que l'on côtoie et qui ont peur.
16:15 Donc on attend que la stratégie porte ses résultats.
16:17 Nous, nous sommes là pour l'accompagner et pour mettre en place des politiques publiques
16:20 qui peuvent justement améliorer la vie.
16:22 On vient de vivre et on vit encore un mouvement social fort
16:25 avec la manifestation contre la réforme des retraites.
16:28 On voit des gens qui sont complètement désabusés dans certains quartiers de Marseille,
16:31 qui sont un peu laissés à l'abandon, en tout cas, c'est le sentiment qu'ils ont.
16:34 Qu'est-ce que ça dit du Marseille des prochaines années ?
16:37 Est-ce que vous avez des craintes, notamment,
16:39 que les extrêmes puissent grimper encore plus qu'ils ne le font jusqu'à présent,
16:43 notamment le Rassemblement national, qui semble tirer les marrons du feu de cette situation ?
16:47 Alors, par rapport au quartier populaire,
16:51 j'espère pas et on fera tout pour que ça n'arrive pas.
16:54 Vous l'avez dit, il y a ce besoin, bien sûr, de police, mais pas que, en fait.
16:58 On est sur une police qui ne doit pas être que sur la répression.
17:01 Et on l'a dit, on a besoin aussi de liens sociaux.
17:04 Moi, je suis très attachée à la police de proximité
17:06 qui a été démantelée par Nicolas Sarkozy, en l'occurrence,
17:09 mais qui faisait aussi ce travail-là de lien social.
17:11 - Pilotage, de discussion avec les gens. - Exactement.
17:14 Et ça, c'est très important pour avoir ce lien et cette confiance.
17:17 Donc, c'est un ensemble de choses.
17:19 Et je ne pense pas que si...
17:21 Enfin, moi, je pense que si on arrive à avancer ensemble,
17:24 État et ville, sur ces sujets-là, pour nos quartiers populaires,
17:28 on peut vraiment arriver à transformer Marseille et à transformer la vie dans ces quartiers.
17:31 - Alors, le mouvement social contre la réforme des retraites a pris une forme de pause.
17:36 Il va devoir reprendre le 6 juin prochain avec une nouvelle journée de grève
17:41 et de manifestations interprofessionnelles et intersyndicales.
17:45 Vous, qui êtes une élue de gauche, une élue socialiste,
17:48 comment vous jugez cette situation ?
17:49 Est-ce qu'on va pouvoir en sortir ?
17:52 - Alors, sur les retraites, je vous avoue qu'on est tous assez surpris
17:57 quand même de l'attitude du président de la République.
17:58 Parce que moi, en l'occurrence, quand j'étais étudiante,
18:00 j'ai connu les mouvements sur le CPE.
18:03 J'ai participé à ces mouvements et à ces manifestations sur le CPE.
18:05 Et il avait eu une réaction du président de l'époque, Jacques Chirac,
18:08 de dire "je ne promulgue pas la loi",
18:11 qui était une attitude assez sage pour le coup.
18:13 Ce que, d'ailleurs, le maire de Marseille a conseillé aussi au président de la République,
18:17 de dire sur cette question-là des retraites,
18:18 il y a une telle hostilité, ça serait aussi sage de ne pas promulguer la loi.
18:23 Bon, a priori, il la promulgue quand même.
18:25 Et je ne comprends pas l'entêtement, mais je pense que je ne suis pas la seule en l'occurrence,
18:29 je ne comprends pas l'entêtement d'Emmanuel Macron d'aller, dans ce sens-là,
18:32 coûte que coûte et contre tout le monde.
18:35 Je ne sais pas si on va en sortir, mais j'aimerais qu'on en sorte,
18:38 parce que je pense que ça crée une fracture
18:40 et un problème de défiance de la société vis-à-vis du président de la République,
18:43 qui va être très compliqué ensuite à rattraper.
18:46 - Il y a un débat au sein de la ANUP,
18:49 qui comprend évidemment le Parti Socialiste, sur les européennes.
18:53 Donc, les écologistes traitent les insoumis de forceurs,
18:58 en disant "non, on ne veut pas aller avec vous, n'insistez plus", etc.
19:02 Et on voit que le Parti Socialiste est un peu à tonne dans ce débat.
19:06 Il semble coupé en deux entre Olivier Faure et une minorité qui est proche des 50%
19:13 et qui souhaiterait l'autonomie.
19:15 Qu'est-ce que vous, vous en pensez ?
19:17 - Alors moi, je pense qu'on gagne toujours lorsqu'on est rassemblés.
19:21 Ensuite, l'élection européenne est une élection très particulière.
19:24 - À la proportionnelle.
19:25 - Oui, tout à fait, à la proportionnelle.
19:27 Aussi très particulière parce qu'on a très peu de participation.
19:30 Donc, comment on réintéresse les Françaises et les Français à cette élection européenne,
19:33 qui pourtant est majeure, puisqu'il se décide quand même beaucoup de choses, à l'Europe.
19:37 Et je pense qu'un rassemblement de la gauche pourrait porter aussi ce sujet-là
19:42 et permettrait d'avoir peut-être une mobilisation supplémentaire du peuple de gauche.
19:47 Ensuite, là, pour le coup, je ne maîtrise vraiment pas ces discussions,
19:51 mais je pense que le rassemblement est toujours une très bonne idée.
19:54 - Audrey Gassy, on est au terme de cette émission.
19:56 Adjointe PS au maire de Marseille, chargée des mobilités de la politique de la ville,
19:59 c'est quoi justement pour vous la République ?
20:02 - Alors la République, pour moi, c'est la fin des privilèges.
20:05 C'est le vivre ensemble et c'est le faire société aussi.
20:08 Et la République, c'est aussi une République très inclusive,
20:11 puisqu'on l'a vu notamment à Marseille et je pense que c'est aussi l'identité de cette ville.
20:15 C'est une République qui accueille aussi de nouveaux arrivants sur le territoire.
20:20 C'est le droit du sol. C'est tout ça pour moi.
20:22 La République, c'est l'accueil de toutes celles et tous ceux qui veulent y vivre.
20:27 - La définition de la République par Audrey Gassy.
20:29 Merci d'avoir été à notre compagnie.
20:31 Merci à Léo Purguet également.
20:33 Et excellente journée à vous tous.
20:34 [SILENCE]

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