Bonjour Dr Milhau du 13/05/2023

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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliqué à ma fille,
00:03 je répondrai aux questions de Sacha sur les muscles.
00:06 Vous le verrez, ils sont multifonctions et agissent même sur notre mémoire.
00:10 Puis avec le docteur Martin Blachier, nous vous dirons pourquoi
00:13 la moitié de la population risque d'être allergique en 2050.
00:18 Sacha, on s'intéresse aux muscles aujourd'hui.
00:26 Alors bien sûr, ils nous permettent le mouvement, la posture, l'équilibre,
00:30 mais aussi toutes les fonctions vitales, la respiration, la digestion, oui, oui.
00:34 Alors chez certains, ils se voient beaucoup, chez d'autres, un petit peu moins,
00:39 mais on les sollicite en permanence.
00:41 Alors avant de parler justement des fonctions dont tu viens de parler,
00:45 est-ce que tu peux nous faire un récapitulatif des muscles ?
00:48 Alors où il se trouve, combien on en a dans le corps, etc.
00:51 Alors déjà le nom, tu sais d'où vient le nom ?
00:54 Non.
00:54 Ça vient de musculus, qui veut dire petite souris.
00:58 Et le rapport entre petite souris et muscle ?
01:00 Je sais, c'est assez difficile, Capilot Tracté.
01:02 En fait, ça vient du fait que pour certains, quand on contracte un muscle,
01:07 ça ressemblerait à une petite souris qui se promènerait sous la peau.
01:11 Voilà, le nom vient de là.
01:12 C'est pas faux.
01:13 Et on en a partout ?
01:14 Alors on en a à peu près 640, tu vois, on a un peu toutes les formes.
01:18 Celui-ci, l'iafragme, il est plat, enfin il y a toutes les formes de muscles.
01:22 Le plus petit muscle du corps se trouve dans l'oreille moyenne,
01:26 c'est le muscle stapédien.
01:28 Et le plus grand du corps, tu les assises dessus, c'est le muscle grand-fessier.
01:35 On en a donc, je t'ai dit, à peu près 640, plus de 600.
01:40 C'est quand même 40% de la masse corporelle.
01:43 Il y en a vraiment partout ?
01:45 Partout, pas tout à fait.
01:47 Il y a deux endroits du corps où il n'y a pas de muscles.
01:50 Ce sont les doigts et les orteils.
01:53 Alors comment ça se fait qu'on puisse bouger les doigts et les orteils ?
01:57 Bonne question.
01:58 En fait, les os, les muscles, pardon, ce sont les muscles du bras et de la main
02:05 qui vont faire fonctionner un peu comme des marionnettes, les os des phalanges.
02:10 On le voit très bien, tu vois, sur cette image.
02:12 Regarde, en rouge, il y a les muscles.
02:13 Donc les muscles du bras, les muscles de la main, là.
02:16 Ici, on a des muscles.
02:18 Mais après, tu vois, sur les trois phalanges des doigts
02:21 et celle du pouce, les deux du pouce, ce sont des tendons.
02:23 C'est seulement les os qui bougent et les tendons qui bougent ?
02:25 Avec des petits...
02:26 Les tendons, c'est comme les fils des marionnettes qui font bouger nos doigts.
02:30 Et donc, il n'y a pas de muscles au niveau des doigts et des orteils.
02:32 Sinon, il y en a partout.
02:33 D'accord.
02:34 Et tu nous as dit que les muscles, ils servaient au mouvement.
02:36 Du coup, tous les muscles qu'on connaît, quand on parle de muscles,
02:39 on parle de ceux-là, des muscles qu'on peut muscler.
02:41 Et tu nous as dit qu'ils servaient aussi à la digestion, à la respiration, etc.
02:45 Est-ce que ça veut dire qu'il y a différentes sortes de muscles ?
02:49 Alors, en fait, il y a trois grands types de muscles.
02:52 OK.
02:52 Il y a ce qu'on appelle les muscles striés, squelettiques.
02:57 Alors, pourquoi striés ?
02:58 Ça, c'est ce qu'on connaît.
02:59 Les muscles aux sens auxquels on l'entend.
03:02 C'est tous ceux qui sont là, que l'on voit bien.
03:04 D'accord.
03:05 Alors, striés, parce qu'en fait, les muscles, ce sont des fibres.
03:09 Il y a plein de fibres différentes.
03:11 Et il y a des fibres qui vont devenir de plus en plus petites.
03:13 Des grosses fibres, des moyennes fibres, des fibres de plus en plus petites,
03:17 jusqu'à des myofibries, toutes petites, petites, petites.
03:20 Et en fait, toutes ces fibres musculaires,
03:23 elles vont comme ça se contracter les unes avec les autres.
03:26 Tu vois, quand tu contractes ton muscle, ces fibres, hop, elles vont rentrer.
03:30 Et hop, on le voit très bien là, tu vois,
03:32 ces petits faisceaux de fibres comme ça qui arrivent.
03:35 Et voilà, donc, les fibres, comment ça fonctionne.
03:38 Après, donc, je dis, quand elles se contractent, elles rentrent comme ça.
03:41 Et quand elles se détendent, c'est comme ça.
03:43 En fait, ces fibres, elles ont plusieurs qualités.
03:46 Elles sont à la fois, tu vois, excitables.
03:49 C'est à dire qu'en fait, si je dis à mon, si je veux plier mon bras,
03:54 mon cerveau va envoyer un message électrique par des neurones sur le muscle.
03:59 Donc, il est excitable, le muscle, et il va comprendre le message.
04:03 Après, il est contractile.
04:04 Donc là, mon muscle se contracte.
04:07 Ensuite, il est élastique.
04:08 Quand je relâche, ça revient à sa forme initiale.
04:11 Et ensuite, il est tonique.
04:12 Il faut qu'il y ait une certaine force dans le bras.
04:14 Donc voilà, ça, c'est les fibres striées, les muscles striés, squelettiques.
04:20 Ce sont ceux qui répondent à, voilà, c'est moi qui décide à mon système nerveux volontaire.
04:25 Parfois, réflexe aussi, par exemple, quand tu te brûles.
04:28 Là aussi, ce sont ces muscles là qui fonctionnent.
04:30 - Et squelettique, ça veut dire qu'il y en a partout sur les os, sur le squelette.
04:34 - Je sais pourquoi.
04:35 Parce qu'en fait, les muscles sont attachés aux os pour bouger.
04:41 Il y a mes os.
04:41 Le muscle, il est attaché à l'os par l'intermédiaire d'un tendon,
04:45 comme on va le voir sur cette image.
04:46 Donc tu vois, regarde, en haut, tu as l'os du bras et tu vois les muscles.
04:51 Au bout de chaque muscle, de chaque faisceau musculaire, ça se termine par un tendon.
04:55 Et c'est ce tendon qui est accroché sur l'os et qui va permettre donc le mouvement,
05:00 qui va faire que je vais pouvoir plier le bras ou la jambe, etc.
05:03 Donc voilà.
05:04 - Ça, c'est les muscles au sens auquel on l'entend quand on parle de muscles.
05:06 - Exactement. Après, il y en a un.
05:07 - Les autres.
05:08 - Il y en a un que tout le monde connaît.
05:10 Le cœur. C'est un muscle.
05:11 - OK.
05:13 Il a les mêmes propriétés que ceux dont on a parlé ?
05:16 Qui se contractent.
05:17 - Qui se contractent.
05:18 C'est un gros muscle, le myocarde.
05:19 C'est un très gros muscle, très puissant.
05:21 Il va quand même, il est quasi, j'allais dire inusable,
05:24 non, parce qu'à un moment, ça s'arrête.
05:25 Mais c'est quand même, il arrive à se contracter 3 milliards de fois dans une vie.
05:29 Tu vois, c'est pas rien.
05:30 Et là, ça dépend pas de notre volonté.
05:31 C'est un système nerveux autonome.
05:34 Il a son propre système.
05:36 Oui, c'est pas nous qui disons...
05:37 - Ah oui, tant mieux.
05:38 - Donc ça, c'est le deuxième type de muscle.
05:41 - C'est un muscle spécial.
05:42 - Voilà. Troisième type de muscle, ce qu'on appelle les muscles lisses.
05:46 Quand tu manges, tu avales une bouchée.
05:51 Eh bien, cette bouchée, son trajet de la bouche à l'anus,
05:55 en fait, il est permis grâce à des mouvements,
05:58 grâce à des contractions de tout le système digestif.
06:01 C'est ce qu'on appelle le péristaltisme intestinal,
06:04 qui fait que la bouchée, elle va toujours dans le même sens.
06:07 Que tu dormes, que tu marches sur la tête,
06:09 enfin, c'est pas terrible de manger en marchant sur la tête,
06:11 mais sur les mains, mais...
06:12 - Allongé.
06:13 - Allongé ou quoi.
06:14 Donc, ça va toujours dans le même sens.
06:15 Donc, ça, ce sont des muscles lisses de tout le système digestif.
06:19 Mais il y en a aussi dans les bronches.
06:21 L'air qui circule, évidemment, les bronches, elles se resserrent ou pas.
06:24 Le sang, quand il circule, c'est aussi parce qu'il y a des muscles dans les parois,
06:31 des vaisseaux.
06:32 Il y en a aussi dans l'utérus, il y en a aussi dans la vessie.
06:35 En fait, tu vois, ça, c'est une autre...
06:36 Et ceux-là, en revanche, ils ne dépendent pas de ta volonté.
06:40 - Oui, ils fonctionnent tout seuls.
06:41 - C'est pas toi qui décides, tu sais, circule le sang ou machin.
06:45 Donc, ça, ça dépend pas de notre système nerveux volontaire.
06:48 - Donc, les muscles, ça, c'est au mouvement.
06:50 Ça, c'est les muscles au sens auquel on l'entend
06:52 et à toutes les autres fonctions du corps, en fait.
06:55 Digestion, respiration, passage du sang dans le corps.
06:59 Donc, toutes les fonctions du corps, elles sont dépendantes des muscles.
07:02 - Tout, tout, tout, tout dépend de nos muscles.
07:04 C'est-à-dire, comme tu viens très bien de le dire,
07:05 toutes les fonctions vitales, de la respiration, la digestion,
07:10 la circulation, tout ça, ça dépend des muscles.
07:12 Mais ça va même au-delà.
07:14 Par exemple, la régulation thermique.
07:17 Tu sais, quand tu as froid, eh bien, c'est aussi lié aux muscles.
07:21 Ce sont tous nos muscles qui, en frissonnant, réchauffent le cœur.
07:24 Par exemple, quand tu as la chair de poule,
07:26 eh bien, imagine-toi qu'à la base de chaque poil,
07:28 on le voit très bien là, à la base de chaque poil,
07:30 il y a un petit muscle, un recteur, qui fait que, hop,
07:34 le poil, il va se redresser.
07:36 Quand tu as froid, quand tu frissonnes, regarde, on les voit bien là.
07:39 Tu vois, il se redresse pourquoi ?
07:40 Pour faire une espèce de coussin d'air entre l'extérieur et la peau
07:44 qui va être un isolant et qui va te permettre de te réchauffer.
07:47 - Toutes les fonctions, vraiment toutes les fonctions.
07:49 - Oui, c'est multifonction, vraiment.
07:51 - Et là, je reviens aux muscles striés, squelettiques.
07:55 Ceux dont on parle quand on parle d'exercice.
07:58 Et justement, le fait de faire de l'exercice,
08:02 qu'est-ce que ça va avoir comme impact sur nos muscles ?
08:04 En quoi c'est si bon ?
08:05 - C'est si bon déjà parce que tu vas sculpter ton corps.
08:07 - Oui, physiquement, mais je parle du rêve.
08:11 - Alors déjà, j'ai oublié de dire une chose,
08:12 c'est que les muscles, en fait, on ne peut pas en fabriquer de nouveaux.
08:16 Tu as ton capital musculaire, tu peux l'entretenir.
08:18 - On peut les développer.
08:19 - Tu peux le développer, tu peux le muscler.
08:21 - Mais pas en créer.
08:21 - Mais pas en créer de nouveaux.
08:22 En revanche, et ça, c'est très important,
08:25 en revanche, quand on n'utilise pas ses muscles,
08:28 ils fondent et ils fondent très vite.
08:30 Quelqu'un qui est alité, par exemple, pour un problème de santé,
08:33 il peut perdre 10 à 20 % de sa masse musculaire en quelques jours.
08:37 Donc ça va très, très vite.
08:38 Donc il faut vraiment les faire fonctionner.
08:40 Donc pour répondre à ta question, oui,
08:42 quand on dit c'est toutes les fonctions, c'est absolument tout.
08:45 On sait très bien que le fait de pratiquer une activité physique régulière,
08:50 ça va être bon, on le disait, pour muscler ton corps,
08:52 mais aussi pour l'équilibre.
08:55 Et ça, c'est très important, notamment chez les personnes âgées.
08:58 Il faut arriver à maintenir un équilibre,
09:00 sinon c'est la chute qui dischute, après fracture et hospitalisation.
09:04 Oui, mais c'est très important.
09:05 Après, et d'ailleurs, on devrait dire à toutes les personnes,
09:08 à partir d'un certain âge, de pratiquer régulièrement
09:12 une activité physique aussi pour éviter les chutes.
09:15 Après, c'est aussi un amortisseur.
09:17 C'est un petit pare-chocs, les muscles, ça aide aussi.
09:19 - Pour la puissance, pour le mouvement.
09:22 Après, ça aide aussi à perdre du poids, à réguler son poids.
09:25 On sait très bien que pratiquer une activité physique...
09:28 - Oui, oui, bien sûr.
09:29 - Donc, ça a énormément d'impact sur les maladies.
09:33 Ça va diminuer les risques de maladies cardiovasculaires.
09:37 On sait que...
09:38 - Toute activité physique.
09:39 - Oui, toutes les activités physiques.
09:40 Ce n'est pas forcément du sport.
09:41 C'est toutes les activités physiques régulières
09:44 qui permettent de réduire les risques de maladies cardiovasculaires,
09:48 permettent aussi de réduire le risque de cancer.
09:51 On le sait maintenant, les études l'ont montré.
09:54 Permettent aussi de diminuer les risques d'ostéoporose.
09:57 Tu sais, quand les os se fragilisent.
09:59 Parce que, comme on l'a vu tout à l'heure,
10:01 les muscles sont accrochés aux os par l'intermédiaire des tendons.
10:05 Et donc, quand tu fais travailler tes muscles,
10:07 tu stimules aussi tes os.
10:09 Et donc, tu augmentes, tu améliores la densité osseuse.
10:13 Après, il y a tout un tas de choses.
10:15 Il y a des choses aussi auxquelles on pense moins
10:17 et qui pourtant sont très importantes.
10:20 Je l'ai dit, la régulation du poids,
10:21 ça aussi c'est important.
10:22 Mais il y a aussi tout l'aspect psychique.
10:26 - Ah donc, un esprit sain dans un corps sain, c'est réel ?
10:29 - Exactement.
10:30 En fait, quand tu pratiques une activité physique régulière,
10:35 au bout d'un certain moment, alors il faut être un peu patient,
10:37 au bout de 10 minutes, donc il ne faut pas s'arrêter au bout de 5 minutes,
10:40 au bout de 10 minutes, notre cerveau va libérer des endorphines,
10:44 des substances du bien-être.
10:46 Et certains comparent même ça à un antidépresseur.
10:49 Certains pratiquent une activité physique
10:52 parce que ça leur fait du bien,
10:53 mais ça leur fait réellement du bien.
10:55 - Ça leur compte pour le moral ?
10:57 - Oui, et ça peut même aller parfois jusqu'à une addiction,
11:01 mais une réelle addiction, qu'on appelle la bigorexie.
11:04 Ce sont des gens qui ont besoin deux fois, trois fois par jour,
11:07 qui choisissent leurs vacances en fonction de l'endroit
11:08 où ils pourront faire du sport, etc.
11:10 Ça va être sympa pour la famille.
11:12 Bref, mais en tout cas, il faut en pratiquer régulièrement.
11:15 Après, il y a l'Institut de Myologie, Myo, ça veut dire muscle.
11:21 L'Institut de Myologie, c'est la science, l'étude des muscles,
11:26 qui a été créé grâce au Téléthon, d'ailleurs grâce à vos dons,
11:30 qui ont permis de travailler sur le muscle.
11:33 Et là, on a appris plein de choses.
11:34 On a appris notamment ce qu'on appelle le crossover effect.
11:39 Je t'explique.
11:40 Des études très sérieuses.
11:43 En fait, il y a une communication entre cerveau et muscle en permanence.
11:48 - Le cerveau donne des ordres au muscle de se contracter.
11:51 - Et inversement.
11:52 - À les muscles, on voit des messages au cerveau.
11:54 - Le cerveau et les muscles, tout travaillent en même temps.
11:56 Par exemple, ils ont fait faire des exercices avec des haltères,
12:00 mettons du bras droit.
12:01 Donc, je travaille mon bras droit avec des haltères pendant un certain moment.
12:06 Eh bien, de ne travailler que le bras droit,
12:08 mon cerveau va coordonner tout ça et va augmenter ma puissance,
12:13 ma force musculaire de 10 % du bras gauche, sans rien faire.
12:18 C'est-à-dire qu'il va coordonner les muscles homologues.
12:20 Si je faisais pareil avec le pied, ça ferait pareil.
12:24 Donc ça, c'est un effet aussi assez nouveau.
12:25 - Et tu nous as parlé tout à l'heure de mémoire.
12:28 Alors là, on parle justement de cerveau,
12:29 mais quel est le lien entre muscle et mémoire ?
12:32 Je n'arrive pas à...
12:34 - Alors ça aussi, c'est une nouveauté.
12:35 On sait maintenant, grâce à toutes ces études faites sur le muscle,
12:40 que le muscle est aussi un organe sécréteur.
12:44 Il fabrique 650 protéines, je crois, donc de nombreuses protéines,
12:51 et notamment une certaine substance qui va aller favoriser
12:58 la fabrication de neurones, la neurogenèse,
13:02 la fabrication de nouveaux neurones,
13:05 et notamment de neurones dans la région de la mémoire
13:09 qu'on appelle l'hippocampe.
13:10 Donc en fait, et oui, mais ce sont des études sérieuses à l'appui,
13:15 pratiquer une activité physique régulière
13:18 va aussi stimuler votre mémoire.
13:20 Donc c'est important pour le physique et pour le cognitif aussi.
13:24 - Et est-ce qu'on peut donner quelques petits conseils rapidement
13:27 sur comment bien entretenir ses muscles ?
13:29 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Ce qu'il ne faut pas faire ?
13:31 - On le sait, déjà il faut...
13:33 - Des conseils de bon sens un peu.
13:35 - Quand on dit, c'est vraiment activité physique,
13:36 c'est aussi marcher, etc.
13:38 On n'arrive pas brutalement comme ça,
13:40 on s'échauffe un peu, on s'étire aussi doucement, on s'hydrate.
13:43 Le muscle est 80% d'eau, donc il faut boire, boire, boire.
13:46 Après, manger, équilibrer le muscle.
13:48 Dans le muscle, il y a quoi ? Il y a des protéines,
13:49 mais surtout, il est très énergivore, le muscle.
13:52 Il a besoin de beaucoup de choses.
13:53 Donc il faut manger des protéines, des protéines animales, végétales,
13:57 des oeufs, de la viande, ce que vous voulez.
13:59 Et après, aussi des glucides, car il a besoin d'oxygène, bien sûr,
14:04 et aussi de sucre, de glucose pour fonctionner.
14:07 Donc des pâtes, des pommes de terre, du riz, tous les glucides.
14:12 Et évidemment... - Pourquoi ?
14:14 - Pourquoi pas fumer ?
14:15 Tout ce qui va abîmer la circulation, puisqu'ils ont besoin de l'oxygène.
14:19 Un muscle, pour fonctionner, il lui faut de l'oxygène aussi.
14:21 Donc tout ce qui peut abîmer la circulation, on oublie.
14:23 Mais surtout, je crois que le plus important,
14:25 c'est de comprendre à quel point pratiquer une activité musculaire régulière
14:31 apporte des bénéfices incroyables, et sur le corps, et sur le mental.
14:37 - Et à n'importe quel âge. - Et ce, à n'importe quel âge.
14:39 Donc on peut continuer, on peut même commencer à faire du sport,
14:42 mais vraiment, il ne faut pas s'en passer.
14:44 Il faut le pratiquer jusqu'à n'importe quel âge.
14:47 - Docteur Martin Plachy, bienvenue.
14:55 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique et épidémiologiste.
14:58 Alors, l'OMS annonce des chiffres quand même assez inquiétants, je trouve.
15:02 L'OMS, Organisation mondiale de la santé,
15:04 annonce que la moitié de la population mondiale sera allergique en 2050.
15:11 - Absolument. L'allergie, c'est une épidémie silencieuse, comme on dit,
15:15 avec les mêmes exponentielles dont on avait parlé pendant l'épidémie du Covid.
15:18 Évidemment, elles sont un petit peu plus lentes, mais c'est les mêmes tendances.
15:21 Il y en a une explosion des allergies. - On va regarder les chiffres, d'ailleurs.
15:23 En 1970, on avait 3% de la population qui était allergique.
15:27 Depuis les années 2010, on a un chiffre autour de 30%.
15:30 En 2050, effectivement, ce sera au moins la moitié de la population qui sera allergique.
15:35 Alors l'allergie, c'est essentiellement l'allergie aux pollens.
15:37 C'est ce rhume des foins qu'on a quand arrive le printemps,
15:42 avec la rhinite, le nez qui coule, les yeux qui coulent.
15:44 - Là, c'est toutes les allergies confondues.
15:45 - On se sent mal. C'est toutes les allergies confondues,
15:47 mais c'est quand même la plus fréquente et c'est celle dont on parle en ce moment.
15:51 Et la question est de savoir pourquoi on a une telle explosion des allergies.
15:55 Alors, il n'y a pas une explication.
15:57 Il y a diverses explications.
15:59 La première des explications, c'est quelque chose dont on parle tout le temps en ce moment,
16:03 c'est le réchauffement climatique.
16:04 Alors, pourquoi le réchauffement climatique augmente les allergies ?
16:07 Eh bien d'abord, avec la variation des températures et des taux d'humidité,
16:11 donc le changement du climat, on a un changement des espèces de plantes
16:15 qui poussent aux différentes latitudes.
16:17 Donc aujourd'hui, en France, on n'a pas forcément les mêmes plantes
16:20 qui poussaient par rapport aux années 70.
16:22 Et on a des plantes qui sont plutôt plus allergisantes.
16:25 On parle par exemple de l'ambroisie.
16:26 On a certaines plantes comme ça qui vont émettre beaucoup de pollen
16:29 et qu'on n'avait pas avant qui rendent plus allergique.
16:31 L'autre sujet par rapport au réchauffement climatique,
16:33 c'est qu'avec les niveaux d'ensoleillement, on a plus de photosynthèse.
16:37 Vous savez, la photosynthèse, c'est la façon dont la plante a de vivre.
16:41 Elle se nourrit de la lumière du soleil pour créer son énergie,
16:43 développer ses feuilles, ses fleurs.
16:45 Et donc, ça augmente la pollinisation.
16:48 Cette exposition au soleil est plus importante.
16:51 Donc la première grande raison, c'est le réchauffement climatique.
16:54 Et ça ne va pas aller en s'arrangeant.
16:56 Il y a aussi l'amplitude de l'ensoleillement.
17:00 Alors l'amplitude de l'ensoleillement, l'intensité de l'ensoleillement...
17:02 On va avoir une saison pollinique plus longue, plus précoce et plus longue.
17:04 Exactement. Ça, c'est la première raison.
17:06 La deuxième raison, c'est un autre type de pollution.
17:08 C'est la pollution de particules fines.
17:10 On rappelle que c'est complètement différent.
17:11 Le réchauffement climatique, c'est le CO2, le dioxyde de carbone
17:15 qui augmente l'effet de serre, qui fait que la température augmente,
17:17 mais aussi la pollution des particules fines
17:19 qui sont émises par plein de choses dans l'environnement,
17:21 notamment ce qu'on a à l'intérieur de chez nous,
17:23 mais aussi les usines, les pots d'échappement de voitures.
17:26 Et là, la problématique, c'est que ces particules fines
17:29 vont interagir avec les particules de pollen
17:31 et vont en augmenter le pouvoir allergisant, notamment...
17:35 D'accord, ce n'est pas une allergie directe aux particules,
17:37 c'est qu'en fait, elles augmentent.
17:38 Exactement. Alors il y a deux choses.
17:40 Déjà, les particules de pollen peuvent se greffer sur ces particules fines
17:43 et du coup, beaucoup plus se disperser.
17:45 L'autre chose, c'est que ça peut nous irriter un petit peu
17:48 ces particules fines, les voies aériennes.
17:50 Et donc, ça pénètre.
17:51 Exactement, ça pénètre.
17:52 Et enfin, la dernière, c'est que ça peut casser, en fait,
17:55 les particules de pollen et libérer ce qu'il y a de plus allergisant
17:58 dans le pollen, des petites protéines qui sont très, très allergisants.
18:01 Donc ça, ce sont les trois phénomènes
18:02 qui sont liés à cette pollution aux particules fines.
18:05 Ensuite, il y a le fait que nos maisons sont beaucoup mieux isolées
18:08 aujourd'hui et qu'elles sont un petit peu...
18:09 Et avant, il n'y avait pas de couette.
18:11 Voilà, exactement.
18:12 Et donc, tout ça a augmenté ce qu'on appelle les acariens.
18:14 Donc, il y a des allergies respiratoires qui sont dues aux acariens.
18:17 Ce ne sont pas directement les pollens, mais ça augmente encore
18:20 les niveaux d'allergie.
18:21 Il y a les animaux de compagnie, notamment les chats.
18:23 Effectivement, les chats, dans la salive des chats,
18:26 ils se lèchent les poils et donc on développe ces allergies
18:28 aux poils qui ont été léchées par le chat.
18:31 Il y a eu le nombre de chats par foyer.
18:32 Exactement, ça a explosé beaucoup plus que les chiens.
18:34 On en avait déjà parlé une fois précédente,
18:36 mais les chats, ça a augmenté de façon très importante.
18:39 Ensuite, il y a ce qu'on appelle la théorie hygiéniste.
18:42 Donc, qui a écrit "stérilisation d'environnement".
18:43 C'est un peu ça, mais ce n'est pas exactement ça.
18:46 L'idée, c'est de dire qu'on a de moins en moins
18:48 exposé aux allergènes et donc, du coup, qu'on n'a pas habitué
18:51 notre système immunitaire à vivre avec ces allergènes.
18:54 Et donc, quand on s'y retrouve confronté, du coup, on surréagit.
18:57 Parce que c'est ça l'allergie, c'est le système immunitaire
18:59 qui identifie quelque chose qu'il ne devrait pas identifier
19:01 comme particulièrement problématique.
19:03 Et là, il se met à surréagir, plus la surexposition aux antibiotiques
19:07 qui ferait qu'on est moins exposé aux agents infectieux
19:10 et du coup, qu'on va surréagir à d'autres choses que sont les allergènes.
19:13 Alors ça, c'est un peu le revers de la médaille,
19:16 c'est-à-dire que les médicaments, heureusement qu'il y en a,
19:19 la vaccination, heureusement qu'il y en a,
19:21 l'hygiène, heureusement que ça s'est amélioré,
19:23 mais en même temps, on a un système immunitaire.
19:26 Et quelque part, il a presque besoin de s'exciter de temps en temps.
19:30 C'est comme quand on vit du sport, si on ne s'entraîne pas,
19:32 on bug, on fait des erreurs.
19:33 Voilà, exactement, exactement.
19:35 Donc ça, c'est ce qu'on appelle la théorie hygiéniste.
19:37 Donc, c'est en plus de toutes les autres causes et enfin le stress.
19:40 On sait aujourd'hui qu'effectivement, le stress, en fait,
19:43 produirait une hormone qui est sécrétée par l'hypophyse,
19:47 qui est une petite partie de notre cerveau
19:49 et qui augmenterait le nombre de mastocytes.
19:51 Les mastocytes, ce sont les cellules qui libèrent les substances allergiques.
19:54 Et donc, plus on est exposé au stress,
19:56 plus on va développer les symptômes allergiques
19:59 en présence de ces allergènes
20:02 qui sont augmentés par toutes les causes qu'on a précédemment décrites.
20:05 Et puis, comme il y a une transmission héréditaire,
20:07 plus il y a de parents allergiques, plus il y aura d'enfants.
20:10 Oui, il y a une transmission héréditaire.
20:11 Si vous avez un parent, deux parents...
20:13 80% de risque quand les deux parents sont allergiques.
20:14 Exactement. C'est l'atopie.
20:16 Donc, c'est la prédisposition génétique, effectivement, à être allergique.
20:19 Il faut choisir un non allergique pour se faire diminuer.
20:21 Oui, il y a différentes méthodes.
20:24 Celle-là, c'est une méthode assez radicale,
20:26 mais on peut se guérir de ces allergies avec...
20:28 Mais justement, qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter tout ça ?
20:31 Il y a deux choses qu'on peut faire.
20:32 La première chose, ce sont les traitements qu'on dit symptomatiques.
20:34 Donc, il y a des mesures un peu toujours pareilles, hygiéneudététiques.
20:38 Donc, c'est comment je vis, particulièrement en période printanière,
20:40 hyper pollinisée, pour éviter d'être surexposé.
20:43 Donc, ce qu'on peut faire déjà, c'est quand vous aérez chez vous,
20:45 vous aérez tôt le matin.
20:47 C'est la période de la journée où il y a le moins de pollen dans l'air.
20:50 Ensuite, vous pouvez sécher votre linge en intérieur.
20:52 Vous pouvez limiter la température ambiante.
20:54 Vous rincer les cheveux le soir, porter un chapeau.
20:57 Éventuellement, pas trop ouvrir les fenêtres de la voiture l'été.
21:00 Bon, tout ça, c'est des choses qui tombent sous le bon sens.
21:02 On a aussi des médicaments.
21:04 Donc, on a les antihistaminiques qu'on peut acheter,
21:06 maintenant sans ordonnance en pharmacie.
21:07 Attention, ce sont quand même des médicaments qui endorment.
21:10 On a certaines substances qu'on peut se mettre dans le nez,
21:12 qui vont faire un petit film dans le nez,
21:14 qui font qu'on va moins être exposé aux allergènes qui sont dans l'air.
21:16 Et enfin, on peut se mettre un petit peu de corticoïdes
21:19 dans le nez pour limiter l'inflammation.
21:22 Un petit mot sur la désensibilisation qui marche de mieux en mieux.
21:25 Alors oui, la désensibilisation, surtout avant, c'était des pitures.
21:27 Et comme c'est quelque chose qu'on doit se faire tous les jours
21:29 pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, c'est quand même assez pénible.
21:31 Donc, ça a quand même changé la donne, le fait de pouvoir les mettre en sublingual.
21:34 Donc, c'est des choses que vous pouvez faire chez vous tous les matins.
21:37 En fait, c'est un espèce de vaccin contre les allergies.
21:40 L'idée, c'est de vous exposer tous les jours à des doses croissantes de ces allergènes.
21:44 Et donc, dans ce cas-là, vous allez de mieux en mieux les tolérer
21:46 et plus avoir de symptômes au bout d'un moment.
21:48 Merci beaucoup pour tous ces conseils.
21:50 Ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'il faut peut-être moins banaliser l'allergie
21:54 parce que prenons l'exemple des rhinites allergiques.
21:56 30% se transforment en asthme.
21:58 Donc, il ne faut pas trop attendre pour aller consulter,
22:01 surtout qu'il y a des traitements, comme vous le dites, qui sont de plus en plus efficaces.
22:03 Et c'est très fatigant. On ne se rend pas compte, mais c'est très, très fatigant l'allergie.
22:06 Oui, parce que notre système immunitaire travaille.
22:08 Merci beaucoup, Dr Blanchet.
22:09 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
22:11 L'info, c'est sur CNews.