Michel-Édouard Leclerc : «Aujourd’hui, chaque ministre essaye de faire un buzz qui peut nous éloigner de la polémique sur les retraites»

  • l’année dernière
Le président des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, revient sur les dernières déclarations de Marc Fesneau : «Aujourd’hui, chaque ministre essaye de faire un buzz qui peut nous éloigner de la polémique sur les retraites».
Transcript
00:00 - Je suis d'accord avec ça. Je ne sais pas pourquoi il invente cette polémique. On sait qu'aujourd'hui chaque ministre essaie de faire un buzz qui nous éloigne de la polémique sur les retraites.
00:08 Chacun y va. Plus c'est flou et plus ça marche. Non, pour être sérieux, il sait ma position. Donc nous ne sommes pas contre la loi EGalim.
00:18 Nous étions dans la loi EGalim contre le fait qu'on restreigne les promotions qui concernent ma partie, pas la partie des agriculteurs.
00:24 Il nous a obligés à prendre une marge de 10% sur les produits agricoles théoriquement pour que ça ruisselle vers les agriculteurs.
00:33 - Oui, ça profite aux agriculteurs. - Non, mais c'est des conneries.
00:35 - Pourquoi ? - Ce n'est pas parce qu'un magasin à Carrefour ou un magasin à Leclerc vendrait 10% plus cher en magasins des produits agricoles
00:45 ou des produits alimentaires, par exemple du Coca-Cola, que ça va profiter à l'éleveur ou à celui qui fait des salades. Mais c'est des conneries.
00:53 - Oui, je sais. Peu importe. - Non, mais ça vous énerve.
00:55 Non, les conneries, on perd du temps. Oui, c'est ça. Il y a plein de lois qu'on débat en France. Par exemple, on dit "il faut 20% de VRAC".
01:03 Alors théoriquement, c'est pour plaire aux écologistes. Enfin, les VRAC, c'est aujourd'hui 0,2 ou 0,3% dans les magasins.
01:09 Si c'est pour qu'on discute pendant trois ans sur le poids des mots de la sémantique pour arriver à un objectif politique, on perd son temps.
01:17 Je suis d'accord avec ce qu'il dit. D'abord, je suis breton, donc patriotique. Je suis breton en Bretagne, donc j'achète produits en Bretagne.
01:24 Je le fais exprès. Non, mais c'est vrai. - Et en France.
01:27 Et vous savez, Cotillard, le patron d'Intermarché, il est de Saint-Brieuc. Et vous savez, les systémus, ils sont très forts dans l'hétéroi.
01:33 Donc, voilà trois groupes d'indépendants. Je peux vous dire qu'il n'y a pas plus patriote que nous dans la distribution en Europe.
01:40 La deuxième chose, ce dont on parle pour aller chercher des prix plus bas, c'est de la lessive.
01:47 - C'est pas les fruits et légumes, par exemple ? - C'est pas les fruits et les légumes.
01:50 - Vous voulez pas aller en Espagne chercher des produits en roche ? - C'est pas l'objectif ni de Bruno Le Maire, ni des distributeurs.
01:56 Notre objectif aujourd'hui, c'est d'aller chercher dans les produits industriels qui ne sont pas protégés, qui ne sont pas codifiés.
02:02 La loi Egalim codifie les produits agricoles. Nous allons chercher des produits de consommation courante.
02:07 Et quand j'évoque l'Europe, c'est pour dire qu'on a des centres Leclerc en Pologne, on a des centres Leclerc au Portugal.
02:12 Ce serait quand même un comble que les multinationales, je parle des multinationales, vendent moins cher ou proposent des tarifs moins chers en Pologne,
02:19 en Espagne, à Carrefour ou à Leclerc, et pas en France. Vous voyez, c'est ça le truc.
02:23 Donc l'Europe, je l'invoque pour dire aux grandes industriels multinationales, ce ne sont pas des marchés protégés, ce ne sont pas des marchés segmentés.
02:30 Et j'invoque que je puisse faire bénéficier les consommateurs français de cette pression européenne.
02:36 Après tout, c'est quand même bizarre que le coca, on me dise "ah non, en France, matière première et tout, je ne vends pas moins cher",
02:44 mais que l'embouteilleur de coca dans un autre pays me le proposerait moins cher. Vous voyez, c'est ça que j'ai voulu dire.
02:49 [Musique]
02:53 [SILENCE]

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