Emmanuel Macron souhaite abaisser les impôts pour les classes moyennes. Le chef de l'État a reconnu que les classes moyennes sont celles qui subissent la plus haute pression fiscale en France. Les explications de cette réduction d'impôts par le journaliste de BFM Business, Frédéric Bianchi.
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00:00 - Salut Fred, dans sa reconquête de l'opinion après la séquence compliquée de la réforme des retraites,
00:05 Emmanuel Macron promet donc d'alléger la pression fiscale sur les classes moyennes.
00:09 - Exactement, oui, pour redonner de la crédibilité au travail.
00:12 Je reprends les termes du chef de l'État dans l'interview qu'il a donnée à nos confrères du journal L'Opinion.
00:19 Alors, redonner la crédibilité au travail, c'est finalement toujours dans la même logique,
00:23 dans une continuité un peu de la réforme des retraites,
00:26 c'est-à-dire faire en sorte que la quantité globale de travail augmente dans le pays.
00:30 Alors, avec la réforme des retraites, on avait le bâton, le report de l'âge légal,
00:34 et avec les baisses d'impôts, on a ce qu'on pourrait dire la carotte.
00:37 Alors, Emmanuel Macron justifie ça par le fait que les classes moyennes,
00:41 c'est-à-dire les personnes gagnant entre 1 500 et 2 500 euros par mois, sont écrasées.
00:45 Il reprend une entiène beaucoup entendue, notamment au moment des Gilets jaunes,
00:49 c'est-à-dire qu'on est trop riches pour être aidés et trop pauvres pour vraiment bien vivre.
00:53 Alors, le chef de l'État assure que les impôts ont déjà baissé de 52 milliards d'euros sur le précédent quinquennat.
00:58 Sur le précédent quinquennat. Alors, on peut discuter des chiffres, du mode de calcul.
01:02 D'ailleurs, il est assez discuté. Mais, objectivement, oui, la pression fiscale a quand même diminué
01:08 lors du précédent quinquennat, alors avec diverses mesures.
01:11 La baisse à 11 % de la deuxième tranche d'impôts sur le revenu, c'est un peu technique, mais on était à 14,
01:17 on est tombé à 11, évidemment, la suppression de la taxe d'habitation,
01:20 maintenant qui concerne la plupart des contribuables, la suppression de la redevance télé,
01:26 et aussi, pour ceux qui travaillent, la défiscalisation des heures supplémentaires,
01:29 qui était une grande mesure de Nicolas Sarkozy, et qu'Emmanuel Macron a repris à son compte.
01:34 Donc, les impôts ont déjà baissé, mais vous connaissez l'adage, un morceau avalé n'a plus de goût.
01:38 Donc, il va falloir encore de nouvelles baisses d'impôts, d'autant que l'opinion publique,
01:42 les baisses d'impôts, elle n'a pas l'impression de les avoir vues.
01:44 Elle a surtout l'impression que ce sont sur les plus riches et que sur les entreprises
01:47 qu'il y a eu d'importantes baisses, avec la suppression de l'ISF,
01:50 la transformation en impôts sur la fortune immobilière, la flat tax sur le revenu, voilà.
01:55 Emmanuel Macron a toujours l'image du président des riches,
01:57 et maintenant, il va avoir l'image du président des classes moyennes.
01:59 – Quels impôts pourraient baisser ?
02:01 – Alors, pour le moment, mystère, on appelle Bercy, ils ne veulent pas nous le dire,
02:04 ils réservent la primeur au chef de l'État.
02:06 On a, quand même, malgré tout, quelques pistes,
02:08 on pourrait imaginer de nouvelles baisses de cotisations sociales,
02:11 cela permettrait d'avoir un salaire net un peu plus proche du brut,
02:14 on sait qu'aujourd'hui, l'écart est assez important.
02:16 Des baisses de droits de succession, c'était ce que Gabriel Attal avait évoqué en avril dernier,
02:20 lorsqu'une déjà des baisses d'impôts avaient été envisagées,
02:23 ou bien encore, peut-être, un coup de pouce sur le revenu,
02:27 avec le doublement de la demi-part fiscale.
02:29 Vous savez, quand on a des enfants, on paie moins d'impôts,
02:32 or, on sait que la baisse de la natalité devient préoccupante en France,
02:36 et donc, en faisant ça, en augmentant la part fiscale,
02:38 c'est-à-dire en incitant les gens à avoir des enfants,
02:40 eh bien, on ferait une perte de coûts, on baisserait les impôts,
02:41 et on pourrait relancer la natalité.
02:43 Bon, il y a de la marge pour baisser les impôts chez nous,
02:45 parce que la France, c'est un des pays qui a le plus fort impôt, quand même.
02:47 Oui, Bruno Le Maire, quand on l'interroge, encore récemment, il disait
02:50 « J'en ai assez de voir la France première de ce classement sur la pression fiscale ».
02:54 Bon, il y en a assez, mais en attendant, regardez, les chiffres sont là, on y est toujours.
02:57 Alors, on n'est pas premier.
02:58 On n'est pas premier, ça, ce sont les chiffres de l'OCDE,
03:00 qui comparent tous les pays européens.
03:01 On est deuxième en 2021, on n'a pas encore les données globales de 2022,
03:06 avec 45% de toute la richesse produite qui part en impôts.
03:10 On est derrière le Danemark, mais vous voyez,
03:12 on a une pression fiscale plus importante que l'Autriche, que l'Italie,
03:14 que la Belgique, que l'Allemagne, que l'Espagne,
03:16 sans même parler de pays avec beaucoup moins d'impôts,
03:19 comme les États-Unis et le Royaume-Uni.
03:21 Donc, il y a encore beaucoup de travail pour que Bruno Le Maire
03:23 soit content de ne plus être dans le top 5 européen.