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Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce mardi, il revient sur l'interview qu'a accordé Emmanuel Macron à TF1 ce lundi soir.

Retrouvez "Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/telescopages

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Transcription
00:00 Dans un instant, nos camarades et collègues Stéphane Bern qui publie ses cahiers de vacances spéciale histoire,
00:04 mais d'abord c'est l'heure des télescopages de Bruno Donnet. Bonjour Bruno.
00:07 Bonjour Philippe.
00:08 Tous les jours Bruno, vous scrutez ici les grands rendez-vous médiatiques.
00:10 Et ce matin, vous revenez donc sur l'interview qu'Emmanuel Macron a accordée hier soir à TF1.
00:15 Oui, car figurez-vous que j'ai eu une révélation Philippe.
00:18 Sur le front de la communication politique, le monde d'après ressemble étrangement au monde d'avant.
00:24 Pourquoi ?
00:25 Eh bien parce que la logique, l'équilibre entre celui qui pose les questions et celui qui est censé lui répondre est toujours absolument la même.
00:33 Et cette mécanique, quelqu'un qu'on a beaucoup aimé ici à Europe 1, l'avait déjà décrite extrêmement précisément en mai 1985
00:40 lorsqu'interrogé au sujet de la tactique et de la technique des interviews politiques, un certain Coluche avait répondu ça.
00:48 C'est très simple, on fait venir un homme politique, on lui pose une question, il répond pas et on passe à une autre.
00:52 Un politique, on lui pose une question, il répond pas et on passe à une autre.
00:55 Eh bien c'est exactement ce à quoi nous avons assisté hier.
00:58 Alors on va prendre trois exemples.
01:00 Primo, hier soir, Gilles Boulot a posé une question extrêmement simple au président de la République à propos de la visite de Volodymyr Zelensky.
01:06 Il vous a forcément demandé des avions de chasse comme il le demande à tous les dirigeants occidentaux qu'il rencontre.
01:12 Vous lui avez dit non, non pour aujourd'hui, non pour demain, non pour toujours.
01:16 Il lui a demandé s'il allait fournir des avions à l'Ukraine et voici ce qu'Emmanuel Macron lui a répondu.
01:21 Nous avons ouvert la porte pour former des pilotes.
01:24 Il a subtilement esquivé sa question et probablement pour rester fidèle à l'esprit de Coluche, Gilles Boulot est donc tout naturellement passé à une autre.
01:32 Bien.
01:32 Dozio, notre confrère, l'a donc questionné sur l'inflation et sur ceux qui exagèrent l'augmentation des prix.
01:37 Mais cette fois-ci avec un petit glissement stratégique.
01:40 Si une entreprise d'agroalimentaire ne joue pas le jeu, une grande surface ne joue pas le jeu,
01:44 vous leur tordez le bras, vous les dénoncez, vous donnez leur nom en public pour qu'ils s'alignent.
01:50 Voilà ici le changement, c'est qu'étant donné que le président ne répond pas lorsqu'on lui pose une question,
01:54 Gilles Boulot lui a donc proposé un QCM, un questionnaire à choix multiple.
01:58 Mais manque de bol, l'intervieweur de TF1 s'est cassé les dents avec cette méthode-là aussi,
02:03 car Emmanuel Macron est resté sur un constat, un constat que tout le monde avait déjà fait bien avant lui.
02:08 On a des grands groupes sur certains produits.
02:10 Ils ont vite répercuté la hausse, ils ont moins vite répercuté la baisse.
02:13 Voilà, merci.
02:14 Enfin, Tercio Gilles Boulot a questionné le président sur Elisabeth Borne et sur son avenir politique.
02:20 Un mot de votre première ministre, demain elle fêtera son premier anniversaire à Matignon,
02:25 est-ce qu'elle sera là encore à Matignon dans un an ?
02:27 Voilà, la question était claire, allez-vous la virer ou pas ?
02:31 Mais la réponse fut une nouvelle fois délicieusement alambiquée.
02:34 Ça c'est la vie des institutions, la vie politique et la Constitution donne au président de la République
02:40 la responsabilité de nommer un premier ministre ou une première ministre.
02:44 Moi je suis très fier d'avoir nommé Elisabeth Borne il y a un an.
02:47 Voilà, pas de réponse, on ne saura rien de l'avenir d'Elisabeth Borne.
02:51 Alors, je ne vous ai pas parlé, Philippe, de la question que Gilles Boulot a posée à Emmanuel Macron
02:55 au sujet de la réforme des retraites et de l'usage du 49.3.
02:58 Parce que sur ce sujet-là, il aurait fallu que je change de coluche.
03:02 Je m'explique.
03:03 À la question sur le 49.3, le président de la République a répondu, très étonnamment, à l'intervieweur de TF1.
03:09 Vous travaillez depuis plusieurs années sur une chaîne que nos Français aiment,
03:13 qui a été privatisée parce qu'une loi l'a permis dans les années 80, elle est passée avec l'article 49.3.
03:19 Une réponse sans aucun rapport avec la question des retraites.
03:22 Une réponse qui m'a fait me souvenir que notre cher Coluche avait également très brillamment théorisé
03:28 les réponses sibyllines qu'apportent quelquefois les politiques.
03:32 C'est des mecs que quand tu leur poses une question, le temps qu'ils ont fini de répondre, tu ne comprends plus la question que tu as posée.
03:38 Eh oui, Coluche, meilleur éditorialiste de France pour démêler les ficelles de communication d'un président de la République
03:45 qui n'était encore qu'en CM2 quand il est mort.
03:48 Qui l'eût cru ?
03:49 Merci beaucoup Bruno Donnet, à demain !

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