Mickaël et Sylvie Gauthier : «À chaque fois qu’on faisait remonter des choses, les professeurs disaient qu’ils ne voyaient jamais rien»

  • l’année dernière
Mickaël et Sylvie Gauthier, parents de Maël, victime de harcèlement scolaire, seront reçus à l’Élysée était invité dans La Matinale, ce mardi 18 avril, sur CNEWS. Ils ont témoigné du harcèlement scolaire qu’a vécu leur fils Maël : «À chaque fois qu’on faisait remonter des choses, les professeurs disaient qu’ils ne voyaient jamais rien».
Transcript
00:00 - Il va bien. Il a repris l'école le 9 mars et depuis la reprise,
00:05 tout se passe bien avec ses copains dans son école.
00:08 - Il est resté combien en dehors du système scolaire ?
00:11 - Il est resté trois mois,
00:13 depuis entre début décembre et début mi-mars à peu près.
00:19 - Et votre cas est un cas d'école, si j'ose dire,
00:23 parce que si vous n'aviez pas médiatisé, comment vous avez médiatisé ?
00:26 - Un matin, vous avez appelé RTL, dans la matinale de RTL,
00:30 et Jacques Esnou, qui est le directeur de l'info de RTL, a dit
00:36 "Mais ce témoignage est tout à fait étonnant, il faut poursuivre".
00:40 Et parce que ça a été médiatisé,
00:43 on a pu arriver à la solution qui est quand même la moindre des choses,
00:47 c'est-à-dire que l'enfant qui harcelait Maël a été exclu,
00:51 nous sommes d'accord, de l'école, et votre fils a pu réintégrer l'école.
00:55 Parce qu'autrement, votre fils serait encore chez vous, peut-être.
00:59 - Oui, c'est ça. Après, il n'a pas été exclu, ils ont retiré leur enfant.
01:04 - Oui, ils ont retiré leur enfant.
01:06 - Mais oui, un matin, j'ai pris le téléphone, j'ai appelé RTL,
01:10 et il y a une phrase,
01:12 qu'en fait, je pense qui a choqué un peu tout le monde,
01:15 c'est que le harcèlement a été reconnu par l'Education nationale pour nous.
01:18 Et c'est ça qui a tout déclenché derrière l'intervention des autres médias.
01:24 Donc RTL qui est venu à la maison, et puis après, Cnews, voilà,
01:29 c'est tout ça qui a fait.
01:31 - Mais il y a tout dans votre histoire, il y a le pas de vague de l'école,
01:34 parce que le directeur, le chef d'établissement,
01:37 si ce n'est pas médiatisé,
01:39 il avait lui-même reconnu le harcèlement de Maël, le chef d'établissement.
01:44 - Ce n'est pas le chef d'établissement qui a reconnu le harcèlement,
01:47 c'est l'inspectrice de circonscription,
01:50 d'où dépendait l'école, qui a reconnu le harcèlement.
01:53 - Mais on ne bougeait pas.
01:54 - Non, ils ont essayé de mettre des trucs en place,
01:57 mais après, ça ne marchait pas.
01:59 Et du coup, on nous a dit qu'on reconnaît le harcèlement.
02:02 Par contre, on a changé d'école.
02:04 C'est la seule solution.
02:05 - Et vous, vous avez refusé ça, que ce soit Maël la première victime.
02:11 - Oui, c'est pour moi, quand on est victime de harcèlement,
02:16 on doit rester avec ses copains.
02:18 Il voulait rester avec ses copains et ce n'était pas la victime de céder là-dessus.
02:23 - Et c'est ça qui, de l'extérieur, nous met en colère.
02:27 C'est le pas de vague de ce système,
02:31 que les profs sont complices, les administratifs sont complices.
02:35 Personne ne dit "mais bon sang de bois,
02:37 vous allez sortir cet enfant qui harcèle".
02:43 C'est ça, la complicité des autres.
02:45 Parce que les autres profs, qu'est-ce qu'ils disaient ?
02:47 Les profs de Maël, qu'est-ce qu'ils disaient ?
02:49 - Ils n'avaient jamais rien vu.
02:52 Ils voyaient jamais rien.
02:53 A chaque fois, c'était ça, quand on remontait quelque chose,
02:55 parce qu'on a remonté, on a fait des dizaines et des dizaines de mails
02:59 à l'éducation nationale, donc à l'inspectrice et à l'école.
03:03 À chaque fois, ils reprenaient l'autre enfant pour voir sa version.
03:07 C'était jamais la même que notre vie.
03:08 - Et qu'est-ce qu'ils subissaient, Maël ?
03:10 - Des moqueries, des coups,
03:14 des gestes de pression.
03:21 - Et vous aviez tenté d'échanger avec les parents de cet enfant qui harcelait Maël ?
03:26 - Oui, au départ, on a tenté.
03:28 Mais les parents, ça peut se comprendre aussi.
03:32 Ils ne comprenaient pas.
03:35 Ils disaient "c'est pas possible, notre fils n'est pas comme ça,
03:38 c'est étonnant ce que vous nous dites".
03:40 Mais quand, au bout d'un an, on est encore sur cette sorte de déni,
03:47 on se dit "mais comment on va arriver à stopper ça, quoi ?"
03:50 [Musique]
03:53 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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