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00:00 Le procès pour viol contre Ousmane Sonko est donc renvoyé au 23 mai prochain.
00:05 Ce sera la semaine prochaine.
00:06 Décision du juge alors qu'une première audience se tenait ce matin même à Dakar au Sénégal.
00:11 Une ancienne employée d'un salon de massage accuse le maire de Ziyanchur de l'avoir violé,
00:16 menacé à plusieurs reprises, redoutant de nouvelles violences.
00:18 Les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre aux abords du tribunal à Dakar
00:24 où la tension a été vive aux premières heures de la journée.
00:28 Bonjour à vous Stéphane Ballon, Grégoire Lechef, ici à France 24.
00:31 Merci d'être avec nous Stéphane.
00:33 On va revenir d'abord ensemble sur les enjeux de ce procès parce qu'il n'est pas juste
00:37 question d'accusation de viol, il y a aussi un enjeu politique.
00:40 Absolument.
00:41 Absolument.
00:42 Et c'est ça qu'il faut surtout retenir dans l'histoire.
00:45 Ça fait plusieurs mois qu'on le dit, y compris sur ce plateau même, que c'est l'avenir
00:50 politique d'Ousmane Sonko qui se joue.
00:52 Là il s'agit d'une affaire supplémentaire qui vient mettre en danger le destin politique
00:58 de cet opposant, candidat déclaré à la prochaine présidentielle qui se tiendra en
01:03 février 2024.
01:04 Et on peut aussi dire Stéphane que c'est le principal opposant, qui s'appelle finalement
01:08 Ousmane Sonko ?
01:09 Il est le principal leader de la coalition de l'opposition qui a mené, qui a connu
01:19 des victoires au cours des dernières élections législatives et locales.
01:23 Donc oui, on peut dire que c'est le principal opposant à Macky Sall.
01:28 On est ici dans le cadre de ce procès pour viol, vous l'avez dit Nabiha, et menace
01:33 de mort dans une affaire criminelle, donc autrement plus grave que le précédent, dont
01:39 on a parlé souvent ici, avec des peines encourues qui sont bien évidemment plus importantes.
01:46 On parle de 10 à 20 ans de prison, mais aujourd'hui on n'en est pas encore là, on n'est pas
01:51 encore à parler de l'issue de ce procès, puisque le processus va encore prendre du
01:57 temps, plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois.
02:00 Là on assiste à un premier report, rien ne dit qu'il n'y en aura pas d'autre.
02:06 Et puis quand le procès démarrera, il est presque certain qu'on va aller au bout du
02:11 parcours judiciaire, c'est-à-dire première instance, appel, et pourquoi pas pour voir
02:16 en cassation.
02:17 Bref, ce qu'il faut retenir ici, c'est que depuis plusieurs mois, dans ce feuilleton
02:21 politico-judiciaire auquel on assiste, on est vraiment en train de parler des ambitions
02:29 politiques et présidentielles d'Ousmane Sonko.
02:31 Ousmane Sonko qui a acquis une certaine notoriété depuis quelques années, il est devenu très
02:37 populaire avec une capacité de mobilisation très forte auprès de la jeunesse urbaine
02:42 notamment.
02:43 - Il se mobilise en masse à chacun de ces procès, notamment à Ziegenchor, la ville
02:48 dont il est maire, mais à Dakar aussi.
02:49 - Absolument, on est dans le cadre d'un dossier explosif, d'un dossier très sensible qui,
02:54 à chaque fois qu'il ressort, provoque des émeutes.
02:57 On a eu en mars 2021, au tout début de cette affaire, plusieurs jours de manifestations
03:04 qui avaient provoqué des morts, des personnes tuées pendant ces manifestations.
03:10 Là, depuis hier, c'est très tendu à Ziegenchor, vous l'avez dit, fièvre d'Ousmane Sonko,
03:17 mais aussi dans quelques endroits de Dakar.
03:19 Le ministère de l'Intérieur parle de trois morts, dont un policier.
03:23 Donc c'est une affaire très sensible et très explosive qui, à chaque fois qu'elle
03:28 remonte, provoque des tensions à Dakar.
03:32 Tout ça pour dire qu'on parle d'un candidat, d'un opposant qui est perçu comme potentiellement
03:41 le prochain président du Sénégal.
03:43 La coalition qu'il a menée ces derniers temps a obtenu de très bons scores lors des législatives.
03:50 Lui-même est arrivé troisième à la dernière présidentielle.
03:54 Donc c'est un candidat qui, aujourd'hui, a d'ailleurs beau jeu de dire, tout en niant
04:00 ses accusations, que c'est un complot politique.
04:03 C'est une machination, selon lui, des autorités sénégalaises pour éliminer un adversaire
04:09 politique.
04:10 Et son éligibilité qui serait remise en jeu.
04:12 Vous faites bien de le souligner, on est face à un nouveau procès pour viol.
04:15 Il y a quelques semaines, on en parlait ensemble, d'ailleurs sur ce plateau, un autre procès
04:19 lui avait été fait en diffamation contrainte à un ministre.
04:22 Voilà, juste pour resituer de nouveau les différents procès.
04:26 - On va revenir sur l'enjeu de ce procès.
04:32 On va revenir plutôt sur l'affaire en elle-même.
04:34 Il est question d'accusation de viol portée par l'ancienne employée d'un salon de massage.
04:38 Est-ce que vous voulez bien nous en dire un petit peu plus là-dessus ?
04:40 - Bien sûr.
04:41 À ce stade, ce qu'on sait, ce sont les versions des faits des deux parties.
04:47 La partie accusatrice dont Adissar, employée de salon de beauté, qui accuse Ousmane Sonko
04:57 de viol répété et de menace de mort.
05:01 Les faits se seraient déroulés entre juin 2020 et février 2021.
05:08 En face, on a donc Ousmane Sonko et ses partisans qui nient évidemment tout en bloc.
05:14 Ousmane Sonko qui dit qu'il se rendait effectivement dans ce salon pour soigner un mal de dos chronique
05:21 qu'on lui avait décelé.
05:23 Il se savait, dit-il également, suivi lorsqu'il allait dans ce salon de beauté, mais n'a
05:30 pas voulu verser dans la paranoïa.
05:34 Là, c'est toujours lui qui le dit.
05:35 Et tout ça pour expliquer le fait que pour lui, c'est une machination, c'est un complot
05:41 organisé par ses adversaires.
05:44 Il vise notamment le pouvoir en place quand il dit ça pour justement l'éliminer, lui
05:50 qui est perçu comme favori à la prochaine présidentielle.
05:53 Merci beaucoup Stéphane, on se reparlera pour la nouvelle audience fixée au 23 mai prochain.