Le Roi de Thunes, les argotiers et la cours des miracles !

Marc Quenehen

l’année dernière

Je conte l'histoire du Roi de Thunes qui régnait sur la communauté des argotiers dans les différentes cours des miracles au 17è et 18ème siècle.

Je conte les petites histoires de l'histoire : des anecdotes surprenantes, des mystères historiques, des événements insolites, des personnages fascinants et des histoires qui ont parfois été négligées, mais qui méritent d'être racontées et partagées.

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Transcript

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00:00 Alors bonjour à tous, connaissez-vous le roi de Thune, la communauté des ergotiers et la cour des miracles ?

00:09 Et bien tout ce petit monde était présent au XVIIe et XVIIIe siècle sous l'Ancien Régime, principalement à Paris d'ailleurs.

00:17 Et le roi de Thune, qu'on appelait également le Grand Couerre, régnait donc sur toute une communauté, la communauté des ergotiers.

00:23 Alors qui étaient-ils ces ergotiers ? Et bien c'étaient des mendiants, bien souvent de faux estropiers, de faux infirmes,

00:30 qui se regroupaient de jour dans des espaces de noms droits qu'on appelait des cours des miracles.

00:37 Il y en avait dans toutes les grandes villes et à Paris il y avait même une douzaine de cours des miracles.

00:41 Et donc les ergotiers se regroupaient de jour et disparaissaient la nuit, comme par miracle, d'où le nom d'ailleurs.

00:50 Alors le roi de Thune, le Grand Couerre, il était donc élu tous les ans.

00:57 Et une fois désigné, on le revêtait d'un manteau aux mille pièces colorées.

01:02 Il percevait les taxes, les impôts et recevait chaque nouveau ergotier qui souhaitait adhérer à cette communauté.

01:11 Et d'ailleurs il fallait s'agenouiller et baiser la main du roi de Thune ou alors se mettre à quatre pattes pour qu'il puisse s'asseoir.

01:19 Il y avait différentes sortes d'ergotiers, je vous en ai listé quelques-uns.

01:22 Il y avait les narquois ou les drills, comme dans l'expression "les joyeux drills",

01:26 qui étaient de faux soldats simulant des blessures, des mutilations de guerre.

01:31 Il y avait les rifaudés qui se prétendaient foudroyés par l'éclair.

01:36 Les malingreux, de faux malades.

01:39 Les franmitous, alors c'était des faux épileptiques.

01:43 Il y avait les piètres, les faux estropiés donc.

01:46 Les mercandiers, les faux marchands qui se disaient victimes d'accidents ou ruinés par les guerres.

01:52 Il y avait les milliards, les voleurs à la tire, et les orphelins qui étaient de jeunes garçons très peu habillés et qui devaient apitoyer son monde en grelottant de froid.

02:02 En 1667, Louis XIV en a assez de ces ergotiers et de leur cours des miracles.

02:09 Il va nommer Gabriel Nicolas de Larigny, lieutenant en chef de la police de Paris.

02:16 Il va être cherché de se débarrasser des ergotiers et de vider les cours de miracles.

02:20 Alors comment va-t-il procéder ?

02:23 Il va abattre, détruire des maisons.

02:26 Et durant sa carrière, il enverra près de 60 000 ergotiers dans les galères.

02:34 Ils étaient tous d'ailleurs marqués au fer rouge.

02:36 Il y a des témoignages et des vestiges encore de cette époque des cours des miracles.

02:41 Et notamment de la grande cour des miracles à Paris, près du Forum des Halles.

02:46 Où on peut repérer les rues de la grande truanderie et de la petite truanderie.

02:53 J'espère que vous avez apprécié cette histoire.

02:56 Et vous pouvez retrouver sur ma chaîne d'autres histoires contées.