Nos critiques prennent leurs quartiers cannois et répondent à cette question : Ça donne quoi les dernières aventures d'Indiana Jones
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00:00 Ça t'a fait plaisir, Indiana Jones ?
00:01 Oui, ça fait du bien.
00:03 Je m'attendais à pas grand-chose et j'ai été plutôt séduit.
00:06 C'est le cinquième Indiana Jones, qui était évidemment très attendu.
00:15 C'est un des grands événements de Cannes.
00:17 Il est réalisé par James Mangold.
00:18 On le connaît parce qu'il a fait Wolverine,
00:20 qui est un des meilleurs films de super-héros jamais réalisés.
00:24 Très crépusculaire, très différent de tout ce que les marvelleries produisent.
00:29 Il y avait une vraie attente, une vraie curiosité avec Harrison Ford.
00:33 Et on lâche qu'il a.
00:35 Qu'est-ce qu'il allait faire comme Indiana Jones ?
00:37 La grosse surprise, déjà, c'est le rajeunissement numérique.
00:43 Puisque le film démarre en 1945, à la fin de la guerre.
00:48 Et Indiana Jones, il a une quarantaine d'années, on va dire.
00:53 Là, on voit quand même que les effets spéciaux numériques
00:55 ont fait d'énormes progrès.
00:57 Scorsese y avait eu recours dans The Irishman,
00:59 un film que j'aime beaucoup par ailleurs.
01:00 Mais on ne peut pas dire que le rajeunissement digital de De Niro
01:05 était toujours très convaincant.
01:07 Et là, franchement, c'est assez bluffant.
01:08 On y croit tout de suite.
01:09 Et ce qui est assez malin, c'est que, sans trop spoiler,
01:12 c'est juste pendant le prologue que Harrison Ford est rajeuni.
01:16 Ensuite, le film fait un bond d'une 25 ans à peu près.
01:20 Et là, Harrison Ford, il assume même.
01:23 On le voit chez lui, un peu vieux papy, un peu croulant.
01:27 Un peu flétri, qui se lève et qui n'est pas content.
01:30 C'est un peu papy vieux con aussi.
01:31 Et après, c'est quand même Indiana Jones.
01:33 Donc, même un peu croulant, il en est encore dans le fouet.
01:37 Je crois que c'est ce que je préfère.
01:45 C'est Indiana Jones vieux.
01:47 Et c'est Indiana Jones en 69.
01:49 On vient de marcher sur la Lune.
01:51 Le monde entier a les yeux tournés vers l'espace.
01:54 Et donc, vers le futur, vers le progrès, vers l'avenir.
01:57 Et c'est très douloureux pour un vieil archéologue.
01:59 Et ce passage new-yorkais d'Indiana Jones,
02:03 à qui on fait un pot de départ en retrait...
02:05 Pour un moment, qui se traîne,
02:10 parce qu'il ne comprend plus le monde dans lequel il vit.
02:13 Je crois que c'est ce qui me touche le plus dans le film.
02:17 Alors après, évidemment, c'est une aventure d'Indiana Jones.
02:20 Donc, il va falloir partir à l'aventure.
02:22 Et là, c'est vrai qu'il y a une sorte de surenchère.
02:26 Dans un film qui est par ailleurs beaucoup trop long,
02:27 il y a au moins une demi-heure de trop.
02:30 Mais avec des séquences vraiment...
02:33 Voilà, dans la surenchère, du divertissement très impressionnant,
02:36 des séquences de poursuites.
02:39 Et alors, ce qui m'a beaucoup amusée,
02:41 c'est de voir Indiana Jones passer d'un véhicule,
02:43 d'un moyen de locomotion à un autre.
02:45 C'est-à-dire qu'on va avoir droit à tout.
02:47 Et je me disais qu'à part la trottinette, il faisait tout.
02:50 Absolument. Et la scène à cheval est pas mal,
02:52 parce qu'il cumule.
02:53 C'est-à-dire qu'il prend le cheval et le métro en même temps.
02:56 Ce qui est quand même assez sympa.
02:58 Voilà, donc le film est assez plaisant là-dessus.
03:00 C'est un film pour les fans.
03:01 On a évidemment une scène dans une grotte avec des petits tombeaux,
03:05 qui renvoient évidemment au premier Indiana Jones aussi.
03:08 Et il est plutôt bien accompagné par Phoebe Waller-Bridge.
03:12 Dans ce cas, qu'est-ce que nous buons ?
03:14 C'est pareil pour la fille de Dieu.
03:15 Mon père m'a dit que vous avez trouvé quelque chose.
03:18 Voilà, cette actrice anglaise qu'on a connue
03:21 grâce à des séries télé assez caustiques.
03:23 L'opposition entre les deux est souvent assez savoureuse.
03:25 C'est intéressant dans le film, le côté méta, finalement.
03:28 C'est de l'Indiana Jones qui parlerait de l'Indiana Jones,
03:30 qui nous pousserait du coude tout le temps pour dire
03:33 "Tu te souviens du petit pont en bois ?
03:35 Tu te souviens des insectes ? Tu te souviens ?"
03:37 Donc ça crée à la fois une immense complicité,
03:39 mais ça crée aussi un peu, je trouve, une distance.
03:41 C'est-à-dire qu'il y a comme une innocence perdue,
03:43 finalement, dans cette saga,
03:45 qui est par ailleurs assez passionnante
03:49 dans tout ce que ça dit du vieillissement d'une star.
03:52 Indiana Jones, il est très émouvant dans ce film.
03:56 Je déplore un peu le côté mécanique du scénario,
03:58 où finalement, on va comme toujours d'un point à un autre,
04:02 selon divers moyens de locomotion,
04:05 pour retrouver un artefact et puis aller à un autre artefact,
04:10 en étant toujours au même moment rattrapé par un nazi,
04:13 Mads Mikkelsen, irrésistible.
04:14 Même en Asie, il faut quand même le faire.
04:16 Mads Mikkelsen qui dit "I am here, Professor Jones !"
04:19 Voilà, donc il y a les attendus.
04:22 Ce n'est pas aussi surprenant ou révolutionnaire qu'on le voudrait.
04:25 Et en même temps, ce petit bain de nostalgie sous la pluie canoise,
04:29 c'était sympa.
04:30 C'était assez sympa, et d'autant plus qu'on partait pas forcément
04:34 avec les meilleures intentions à l'égard du film,
04:35 parce qu'on se souvient du quatrième volet d'Indiana Jones,
04:38 ce qui était quand même une horreur.
04:39 Évidemment, on n'atteint pas ce qu'avait réussi à faire Spielberg
04:42 dans les trois premiers volets,
04:45 mais quand même, ça reste un divertissement
04:48 vraiment de qualité,
04:49 plutôt plaisant dans l'ensemble.
04:51 Je suis d'accord avec Marie, 20 minutes au minimum en moins
04:54 auraient quand même grandement aidé à rendre le film encore plus sympa.
04:57 Vraiment, il a égayé une matinée pluvieuse.
05:00 C'est bien.
05:01 Harrison Ford a en plus ému tout le public du Grand Théâtre Lumière
05:04 lors de la projection de gala du film,
05:06 où il a reçu une palme d'honneur surprise.
05:08 Pour ça, et pour le grand plaisir d'un bon film d'aventure à l'ancienne
05:12 et un peu moderne à la fois, c'est quand même bien.
05:15 Sous-titrage ST' 501
05:17 [SILENCE]