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Aujourd’hui c’est Laurent Luyat qui vient nous parler de de 20 ans de souvenirs à Roland Garros ! À retrouver dans son livre « 20 ans de Roland Garros » aux éditions Ramsay.

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Transcription
00:00 20 ans de Roland Garros, 20 ans d'exploits, de coulisses qui ont été vécues aux premières loges par Laurent Lhuya.
00:06 Et là on a fait un livre, Laurent Lhuya, publié chez Ramsey.
00:09 Bonjour Laurent Lhuya.
00:11 Bonjour, je peux m'appeler Lolo, il n'y a pas de soucis.
00:13 Bonjour Lolo, merci d'être avec nous.
00:14 Bonjour Thomas.
00:15 Alors Roland Garros, ça a commencé dans une semaine sur France Télé.
00:18 Dimanche.
00:18 Cette histoire d'amour entre vous et le tennis, ça a commencé comment ?
00:21 Ah bah tout petit, parce que déjà j'étais jeune, c'était terrible.
00:25 Mes parents m'engueulaient parce que je regardais le tennis au moment où il fallait réviser le bac, etc.
00:30 Et je regardais tous les matchs.
00:31 Mes idoles, c'était Yannick Noah, c'était John McEnroe.
00:35 J'ai pleuré quand McEnroe a perdu en finale en 80, c'était terrible, contre Ivan Lendl, que je détestais d'ailleurs à l'époque.
00:42 Tout le monde détestait Ivan Lendl.
00:43 Tout le monde détestait Lendl, c'est vrai.
00:45 Et puis McEnroe, son caractère, j'adorais ça.
00:47 Je me suis dit, il va calmer tout le monde en gagnant Roland Garros.
00:50 Eh bien non, il craque, défaite en 5-7.
00:54 Mais voilà, et je ne me doutais pas que j'avais 17 ans, 16-17 ans,
00:58 et je ne me doutais pas que 17 ans plus tard, je serais le présentateur sur la terrasse du tournoi.
01:03 Et ce fameux McEnroe, vous l'avez reçu, vous en parlez dans le bouquin.
01:06 Il y a une citation, il dit "à 25 ans, si vous m'aviez dit que je serais commentateur sportif,
01:10 ça m'aurait semblé comme "mon Dieu, quelle énorme régression".
01:13 C'est ce qu'il dit McEnroe.
01:15 Il est comment à gérer sur un plateau ?
01:17 Ah, il est génial.
01:17 C'est vrai ?
01:18 Ah oui, oui, charmant.
01:20 Et puis alors, il est passionnant.
01:22 L'année dernière, on a fait 20 minutes d'interview.
01:25 Je n'avais pas envie de le stopper tellement.
01:27 Parce qu'il est cash, en fait.
01:28 Il dit ce qu'il pense.
01:30 Ce n'est pas de l'eau tiède.
01:32 Il est finalement au micro comme il était sur le cours.
01:35 On sent que ça, c'est un souvenir qui vous a marqué.
01:37 C'est quoi la chose la plus dingue, la plus folle que vous ayez vécu en 20 ans ?
01:41 En 20 ans ?
01:43 La plus belle peut-être quand même, je vais faire plaisir à Thomas,
01:46 c'est quand Roger Federer a gagné en 2009.
01:49 C'était l'année où jamais.
01:50 On a frémi parce que contre Tomias, contre Juan Martínez del Potro avant,
01:56 il a failli passer à la trappe.
01:58 Regardez, regardez.
01:59 Ah oui, là on s'incline, on se met à genoux, Thomas.
02:03 On se dit que c'était bien avant quand même.
02:05 Oui, c'est sûr.
02:06 Et puis non, mais Nadal, forcément, il va nous manquer énormément cette année.
02:10 Mais c'est un joueur fantastique.
02:12 Ça va faire drôle quand même, un Lugaro sans Nadal.
02:14 Ce n'est pas arrivé depuis 2004.
02:16 2004 sans Nadal.
02:18 C'est un joueur qu'en fait, à un moment donné, le public l'a détesté
02:22 quand il gagnait 7, 7, 8, 9, etc.
02:25 Et puis après, à nouveau, le public l'a aimé parce qu'il s'est rendu compte
02:28 quand même qu'il avait un mental tellement exceptionnel.
02:31 Un peu comme Connors sur la fin quand il y a les matchs marathon sur Roland notamment.
02:35 Exactement.
02:36 On le voit, il y a tous les âges dans ce bouquin.
02:39 Cette année, on va aussi célébrer les 40 ans de ça, évidemment.
02:43 Regardez ces images qu'il a encore pour vous rappeler des choses.
02:45 D'un côté du filet, il y a ce garçon, certain Yannick Noah.
02:48 Et de l'autre côté, Mats Wielander qui avait gagné Roland-Garros 1982.
02:51 Exactement, c'était le tenant du titre.
02:53 Et c'est le chef-d'œuvre de Yannick Noah.
02:55 Et c'est réjouissant de fêter les 40 ans de syndicat ou c'est désespérant pour le tennis français.
02:59 Même si on précise que Marie Pierce, côté français, a gagné en 2000.
03:03 Mais chez les hommes, c'est vrai qu'il y a Bernard Rideau, le dernier vainqueur du Tour de France en 1985
03:09 et Yannick Noah en 1983.
03:11 C'est désespérant, mais en même temps, on a une génération magnifique avec les Tsongas, Gaské, mon fils, Simon, etc.
03:17 Mais qui était dans la période où il y avait les 3 Fantastiques qui gagnaient tout.
03:21 Rendez-vous compte que Nadal, Djokovic, Federer ont gagné 81% des grands chelèmes entre 2004 et 2022.
03:30 C'est-à-dire qu'ils ont laissé des miettes.
03:32 Il n'y a qu'un joueur en pratiquement 20 ans depuis 2005 qui a réussi, en dehors de ces 3-là, à s'imposer à Roland-Garros,
03:39 c'est Wawrinka en 2015.
03:40 Qui est Suisse aussi.
03:41 Qui est Suisse aussi.
03:42 Pour revenir à Noah, vous avez cité une phrase de lui dans votre livre,
03:46 "Mieux vaut être l'homme d'un seul exploit que de pas d'exploit du tout".
03:50 Ça a changé quoi, Noah, exactement à Roland-Garros ?
03:53 Ça a fait basculer le tennis dans une autre dimension, je crois.
03:57 Déjà, c'était en train quand même de bien se développer, mais la victoire de Noah, ça a été...
04:02 Il y a une anecdote assez incroyable que je raconte, c'est que peu de temps avant,
04:07 il avait participé à une émission de Mariti Gilbert-Carpentier.
04:10 Il a raconté beaucoup plus tard cette anecdote.
04:13 C'était un show, il y avait Daniel Balavoine, Franz Galle, Hervé Christianier, etc.
04:17 Il s'était éclaté, c'était la première fois qu'il chantait à la télévision.
04:20 Et il s'est dit, si j'échoue à Roland-Garros cette année, ou dans le tennis,
04:24 de toute façon, je sais que j'aurai une reconversion comme chanteur.
04:27 Donc ça lui a enlevé de la pression.
04:29 Bon, après, surtout, il a eu une préparation incroyable.
04:32 Il s'est vraiment donné les moyens de le gagner ce Roland-Garros.
04:34 C'est ça qui est bien dans son cas, c'est qu'il y a plein de dumeur.
04:36 On n'est pas obligé d'aimer le tennis pour accrocher à ce livre.
04:39 Dans les citations, il y a une citation qui est ma préférée, celle de Jim Courir,
04:42 qui est un type formidable, qui fait des interviews incroyables après l'US Open sur le terrain.
04:45 C'est ma surface préférée, c'est mon lit.
04:48 Qu'est-ce qui a changé en 20 ans ? Vous les voyez tous défiler sur la terrasse.
04:51 Il y a même une photo de Nadal qui est un peu volée dans le vestiaire.
04:54 Et vous dites, ça c'était à l'époque où on avait le droit de se glisser un peu, tout ça.
04:58 C'est vachement verrouillé, tout ça, ou pas ?
05:00 C'est vrai qu'en 2003, quand j'ai démarré, on a lancé un peu ces caméras dans les vestiaires
05:05 pour essayer de choper des images insolites de préparation ou alors de liesse avec la famille, etc.
05:11 Puis au bout d'un moment, ça les a un peu gênés.
05:15 Donc la Fédération a voulu contrôler les images, sauf qu'on les avait le lendemain.
05:19 Et du coup, ça avait moins d'intérêt, donc on a laissé tomber.
05:22 Mais bon, après, moi je me dis toujours, sur la terrasse, on reçoit tous ces grandes stars.
05:27 C'est comme si nos confrères de TF1 à la Coupe du monde de foot,
05:31 ils avaient sur leur plateau Messi, Ronaldo, Mbappé, à chaque fois, en permanence.
05:35 Donc c'est génial.
05:36 Alors 20 ans de carrière, parfois il faut apprendre à meubler, non ?
05:39 Alors là, en fait, ce qui n'arrivera plus jamais,
05:42 parce que c'est vrai qu'on a eu de la pluie, du froid, de la tempête.
05:45 Un jour, l'ordinateur sur la table s'est envolé carrément, vous imaginez les bourrasques.
05:50 Et il fallait meubler à l'antenne.
05:52 Un après-midi sur France 2, vous voyez ces images qui sont quand même dingues.
05:57 Et là, en gros, l'idée c'est "débrouille-toi".
05:59 Ah, c'est "débrouille-toi".
06:01 Et c'est vrai que parfois, ça m'est arrivé de meubler 2-3 heures, 4 heures.
06:04 Je me souviens, une fois, avec Fabrice Colin qui était en régie,
06:07 on avait tout éclusé, tout ce qu'on avait de séquences, etc.
06:12 À un moment, je dis à l'antenne "Bon, qu'est-ce qu'on fait ?"
06:14 Et il me dit dans l'oreillette, il me dit "débarque-toi".
06:16 Ah oui ?
06:17 Oui, mais à la limite, ça m'a fait rire.
06:19 En plus je m'entends super bien avec Fabrice.

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