Laurent-Eric Le Lay, directeur des Sports de France Télévisions, était l'invité de franceinfo le 15 juin 2023.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour Laurent-Éric Lelay, directeur des sports de France Télévisions, grand témoin de France Info ce matin.
00:04 Et à mes côtés Céline Baïdarcourt, bonjour, spécialiste média de France Info.
00:08 Laurent-Éric Lelay, c'est vous, France Télévisions, qui avec M6 allez diffuser les matchs de l'équipe de France féminine pour le mondial de football.
00:15 Il commence le 20 juillet prochain.
00:17 Accord annoncé hier, plusieurs mois après les États-Unis, le Brésil des Pays-Bas notamment.
00:22 Pourquoi est-ce qu'il a fallu autant de temps ?
00:24 Il a fallu beaucoup de temps parce qu'il a fallu trouver les arguments pour rapprocher la position de la FIFA et celle des diffuseurs français,
00:34 mais pas que des diffuseurs européens sur lequel il y avait un grand conflit.
00:38 La FIFA qui réclamait plus d'argent vous a mis la pression il y a trois semaines encore.
00:42 L'offre que nous avons reçue n'était pas à la hauteur de nos attentes, a déclaré l'instance du football mondial.
00:47 Finalement l'accord est de combien ?
00:49 On ne dit pas le chiffre mais on est assez éloigné.
00:52 10 millions d'euros c'est le chiffre qui circule, à partager, à diviser entre France Télé et M6.
00:56 C'est moins que ça même si je ne vous donnerai pas le chiffre pour des raisons de confidentialité.
01:02 En fait on y est arrivé parce que pour convaincre la FIFA, d'abord on s'y est mis à plusieurs parce que la situation qui existait en France,
01:09 elle existait aussi en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Italie.
01:12 C'est quoi la situation que vous décrivez ?
01:14 De non-accord qui est dû au problème financier.
01:19 Où la FIFA souhaitait beaucoup plus d'argent que ce que pouvaient mettre sur la table les diffuseurs.
01:25 Donc en se mettant ensemble à travers l'UR qui est l'Union Européenne de Radiodiffusion,
01:32 c'est la réunion des chaînes de télévision publique,
01:35 je pense qu'on a eu un pouvoir de conviction beaucoup plus important vis-à-vis de la FIFA
01:39 parce qu'on a un accord qui réglait le problème dans 5 grands pays européens de football.
01:44 Mais pourquoi vous ne vouliez pas mettre autant d'argent, en tout cas beaucoup moins que pour un mondial masculin ?
01:49 C'est parce que ce sont des femmes ou il y a d'autres raisons ?
01:51 Alors les raisons principales c'est lié au fait que la compétition est à l'autre bout du monde.
01:56 En Nouvelle-Zélande et en Australie.
01:58 En Nouvelle-Zélande et en Australie, donc avec des matchs qui sont lieux le matin.
02:02 Heure française, oui.
02:03 Heure française bien évidemment et pas en prime time, donc le matin on réunit traditionnellement beaucoup moins d'audience.
02:10 Le matin ou vers midi ?
02:12 Oui, durant la matinée ou durant la nuit pour certains matchs.
02:16 Et après vous êtes à une période qui est fin juillet et début août,
02:20 qui est une période totalement inédite pour une coupe du monde féminine,
02:23 encore plus pour une coupe du monde masculine,
02:25 qui est une période où traditionnellement la consommation de télé est basse
02:28 et j'ai envie de parler aussi pour mes collègues privés, où le marché publicitaire est très bas.
02:34 Donc la capacité d'aller générer des recettes publicitaires est beaucoup plus faible.
02:39 Mais vous disiez Laurent-Éric Le Lay, il n'y a pas si longtemps que ça,
02:41 alors notre été sport est hyper chargé, notre budget est bouclé, on n'a pas les moyens, on n'y va pas.
02:46 On vous aurait pas tordu le bras par hasard ?
02:48 Non, on ne nous a pas tordu le bras.
02:51 Ce qui est sûr c'est qu'il fallait trouver une solution budgétaire pour France Tévinon,
02:55 donc c'est pour ça qu'on pouvait non seulement pas mettre ses sommes,
02:57 mais c'est aussi pour ça qu'on a fait un partenariat avec M6 pour diviser la note.
03:02 Et comment ça va justement se répartir les matchs ? Qui va voir quoi ?
03:06 C'est une bonne question, on fait deux lots, le plus équivalent possible,
03:11 parce que l'équivalence dépend du parcours de l'équipe de France, on n'est pas de 20.
03:17 Et puis après chacun choisit son lot s'il a déjà ses préférences, ou sinon on fait un tirage au sort.
03:22 Est-ce qu'il y a un côté investissement aussi pour l'avenir dans le football féminin ?
03:26 C'est-à-dire que le but c'est aussi d'aider le foot féminin à grandir, à gagner en notoriété ?
03:32 Oui, parce que pour nous cet accord sur la Coupe du Monde, il était important de raconter une histoire.
03:36 Et cette histoire on l'a fait dans le cadre d'un accord aussi cette semaine avec la Fédération française de football,
03:42 où on s'est engagé pour les quatre prochaines saisons, également avec M6,
03:45 à diffuser les matchs de l'équipe française féminine de football.
03:50 Et cette volonté de France Télévisions est très importante,
03:53 parce qu'on veut diffuser ces matchs en prime time sur France 2 ou sur France 3,
03:59 quelque chose qui va être assez inédit.
04:01 On a commencé à raconter une histoire avec le sport féminin l'année dernière,
04:04 avec le rugby féminin qui est diffusé maintenant sur France 2,
04:08 avec le Tour de France féminin qui est diffusé également sur France 2,
04:12 et maintenant avec l'équipe de France de football féminine qu'on veut diffuser en prime time sur France 2.
04:17 Et c'est dans la perspective des Jeux Olympiques en fait ?
04:19 Alors évidemment, parce qu'à la différence des hommes,
04:22 l'équipe féminine qui va jouer la Coupe du Monde c'est potentiellement la même qui pourrait jouer les JO.
04:27 Chez les hommes il faut que ce soit des moins de 23 ans, alors que chez les femmes il n'y a pas de...
04:31 Sauf 3 !
04:31 Donc peut-être qu'il y a un Mbappé !
04:32 Exactement !
04:33 Chez les femmes il n'y a pas ce type de restrictions.
04:35 Voilà, donc l'histoire elle se raconte dès maintenant et à travers tous les matchs qu'elle va préparer.
04:40 Et sur quelle chaîne vous allez diffuser ce mondial de foot féminin ?
04:43 Est-ce que vous n'allez pas le reléguer sur la plus confidentielle qui est France 4 ?
04:46 Non, non, on va le diffuser sur France 2 ou France 3,
04:48 tout dépend des matchs et des jours, et il n'est pas prévu de le diffuser sur France 4.
04:53 C'est à partir du 20 juillet ?
04:54 Oui.
04:55 Le Tour de France cycliste ne sera pas encore terminé à ce moment-là,
04:58 est-ce que ça ne va pas venir percuter un calendrier sport qui est déjà chargé pour l'été prochain ?
05:03 On a un été très sport, c'est vrai parce que vous mentionnez...
05:07 On vient de finir Roland-Garros, vous mentionnez le Tour de France masculin,
05:10 puis après le Tour de France féminin, il y aura entre-temps les championnats du monde de natation au Japon,
05:15 qui ont un peu lieu le matin, après il y aura des superbes événements qui sont toutes les épreuves cyclistes
05:20 qui organisent ensemble leur championnat du monde à Glasgow début août,
05:23 puis après les championnats du monde d'athlétisme.
05:25 Donc il y aura plein plein d'événements sportifs,
05:28 ça ne va pas percuter parce qu'ils ne sont pas aux mêmes horaires, mais ça va être très très dense.
05:34 Et France Télévisions se déploie partout, elle est moyen de se déployer partout ?
05:38 On essaye de se positionner partout, donc effectivement,
05:41 on avait anticipé en Australie et en Nouvelle-Zélande d'envoyer une équipe pour les news,
05:45 donc en plus de faire les news, elles vont faire quelques commentaires.
05:48 Ça tombe bien.
05:48 Et vous allez avoir une émission olympique en quotidienne qui va démarrer très bientôt au mois de juillet ?
05:53 Qui va démarrer très bientôt, à une date que je ne connais pas, mais qui va démarrer très bientôt.
05:57 Et puisque vous avez parlé de Roland-Garros, donc ça vient de se terminer, c'est un très beau succès,
06:01 40 millions de téléspectateurs sur la quinzaine,
06:04 ça veut dire que même en l'absence de Nadal et de Federer, c'est un carton d'audience,
06:07 vous étiez inquiet par rapport à ça ?
06:10 On avait des interrogations entre Nadal qui n'est pas là, les Français qui malheureusement...
06:14 Qui ne sont pas là non plus en tout cas, pas après le deuxième ou le troisième tour.
06:17 Qui font deux tours, et puis après je pense que c'est la magie,
06:21 un beau Roland-Garros, pas de pluie, des beaux joueurs.
06:26 Le fait qu'on l'expose énormément sur les chaînes de France Télévisions,
06:29 vous savez qu'on va jusqu'à 21h, 21h30, quand les matchs ne sont pas terminés sur France 3,
06:35 crée je pense une dynamique qui est extrêmement positive
06:37 et qui nous ont permis de continuer à avoir de belles audiences.
06:39 Il y avait la demi-finale Djokovic-Alcaraz, ça a été le point phare, encore plus que la finale ou pas ?
06:44 En audience non, parce que la finale a lieu le dimanche et le vendredi...
06:47 Il y a plus de monde devant la télé ?
06:48 Oui, le dimanche que le vendredi en premier match.
06:52 C'est un match qui a été malheureusement un peu écourté,
06:55 après deux sets fantastiques, mais l'année dernière...
06:58 Par la blessure d'Alcaraz, qui jouait un peu...
07:00 Les crampes d'Alcaraz, mais l'année dernière, si on se rappelle,
07:03 il y a eu un Nadal-Zverev, où Zverev s'était tordu la cheville assez vite, avait dû abandonner.
07:08 Et puisqu'on parlait de sport féminin, le tennis féminin, Roland-Garros côté dames,
07:12 ça marche aussi à la télé, les Français regardent ?
07:15 Oui bien sûr, et d'ailleurs on a fait une meilleure audience.
07:18 Cette année sur la finale féminine que l'année dernière.
07:21 Donc un peu plus faible que les hommes, mais le tennis féminin,
07:25 je dirais, ce n'est pas un débat, ça existe depuis tout le temps.
07:28 Les Stéphie Graf, les Monica Céleste, les Justine Hainin,
07:32 qui maintenant nous fait le bonheur de commenter Roland-Garros sur nos antennes.
07:36 Marie Pires, la française !
07:37 Marie Pires, Amélie Mauresmo, Marion Bartoli,
07:40 enfin c'est des noms qui sont maintenant dans la mémoire collective française.