Mort de trois policiers: "Il y a deux morts par jour avec des auteurs qui sont sous stupéfiants" indique Anne Lavaud (Association Prévention Routière)

  • l’année dernière
Trois jeunes policiers sont morts dimanche matin dans un accident de la route dans la métropole lilloise. Le conducteur de l'autre véhicule impliqué, également décédé, était positif au cannabis et à l'alcool selon les résultats d'une analyse toxicologique. Le passager de ce véhicule, ainsi qu'une jeune fille présente dans la voiture de police, en vue de son transfert vers le centre hospitalier de Lille, sont grièvement blessés.
Transcript
00:00 Cette onde de choc, vous vous souvenez, il y a trois mois,
00:03 on était sur ce même plateau, on parlait de l'affaire Palmade,
00:07 même émotion, même onde de choc.
00:09 Là, cette onde de choc est terrible pour les familles des victimes,
00:14 vous avez évoqué ces familles.
00:16 Depuis l'affaire Palmade, statistiquement, il y a deux personnes par jour
00:20 qui sont mortes sur les routes en raison d'auteurs
00:25 qui étaient sous emprise de stupéfiants.
00:28 Il va falloir que vous fassiez combien d'émissions comme celle-là
00:32 pour que les choses soient prises en main ?
00:34 Combien ?
00:36 Ce n'est pas moi qui tiens la réponse,
00:39 mais vous avez raison de m'interpeller là-dessus, bien sûr.
00:41 Vous êtes en colère ?
00:43 Oui, tout à fait.
00:45 En colère parce qu'il va falloir combien de fois,
00:48 combien d'émotions comme celle-là,
00:50 là on en parle parce que le drame est terrible,
00:53 mais ça veut dire que des drames et ces ondes de choc familiales,
00:57 il y en a tous les jours.
00:59 Là, les statistiques, c'est deux morts par jour
01:03 avec des auteurs qui sont sous stupéfiants,
01:06 c'est neuf tués par jour globalement sur les routes,
01:09 c'est 235 000 personnes qui sont blessées chaque année
01:13 et qui ont des conséquences dans leur vie personnelle
01:17 pendant parfois toute leur vie.
01:19 Donc non, 3 000 morts ou 3 500 morts sur les routes par an,
01:23 ça n'est pas anodin, ça n'est pas finalement
01:26 une espèce de plancher acceptable au niveau social.
01:30 Donc il faut vraiment reprendre ce sujet en main.
01:33 On a fait une tribune il y a peu de temps
01:35 en rappelant que l'État français s'était engagé
01:37 à réduire de moitié, à horizon 2030,
01:41 la mortalité sur les routes.
01:43 Cet engagement date de 2020,
01:45 sans compter qu'en 2050, l'objectif est de zéro.
01:47 Eh bien, ce n'est pas avec des événements comme ceux-là.
01:51 Qu'est-ce qui ne va pas en France sur ces questions ?
01:53 Où a-t-on des expériences étrangères
01:56 où vous voyez des résultats où on est arrivé,
01:58 je ne sais pas, pardonnez-moi de le dire,
02:00 voilà à 1 000 morts par an ?
02:02 - Alors là, au niveau européen, la France se situe dans la moyenne.
02:05 - Oui, c'est ce que j'avais cru comprendre.
02:07 - Ce n'est pas glorieux, mais ce n'est pas catastrophique.
02:09 - Non, ce n'est pas catastrophique non plus.
02:11 - Ce que l'on sait, et nous c'est pour ça qu'on est en colère,
02:13 comme vous dites, c'est qu'il y a des technologies
02:16 que l'on connaît depuis des décennies,
02:18 qui nous permettraient au moins de régler
02:20 la question de l'alcool, la question de la vitesse.
02:22 La question de l'alcool, c'est l'éthylotest antidémarrage.
02:26 Ce dispositif a été mis en place pour les transports de personnes,
02:30 dont les cars, les chauffeurs de car
02:32 soufflent dans l'éthylotest et puis démarrent.
02:34 Nous, ça fait donc deux élections présidentielles
02:38 que l'on demande au futur président de la République
02:41 de prendre ce sujet en main
02:43 et de peser tout son poids au niveau européen,
02:45 puisque ça se décide à Bruxelles,
02:47 pour que ces éthylotest antidémarrage soient de série dans les véhicules
02:51 et qu'on les installe même sur le parc.
02:54 C'est possible, c'est 1000 euros l'installation,
02:56 c'est combien le coût d'une vie humaine ?

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