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00:00 En mer, en forêt, en montagne, en ville ou sur la route, ils sauvent nos vies.
00:05 Aujourd'hui, France Bleu rend hommage à tous les sauveteurs.
00:09 Et dans les Alpes-Maritimes, on est très reconnaissant.
00:13 Vercel et ceux qui, ça fait maintenant deux ans et demi, s'acharnent à reconstruire nos vallées,
00:17 à secourir les sinistrés de la tempête.
00:20 Alex, notre invité qui fait du bien, ne lâche rien.
00:23 Je dirais même nos invités, c'est vrai qu'ils font du bien, ne lâchent rien.
00:26 Les créateurs de cette association, on est suite à la tempête, Mission Tracker.
00:30 Et on a justement en premier lieu Martien Lionnet.
00:34 Bonjour Martien.
00:36 Bonjour Quentin, bonjour les auditeurs, bonjour à tous.
00:38 Et en particulier, merci d'être là ce matin,
00:41 parce que je sais que normalement vous bossez à 7h00, c'est quoi vers 7h30 que vous prenez le travail ?
00:45 Déjà 8h00.
00:47 On peut dire au centre hospitalier de Grasse.
00:49 Donc héros du quotidien déjà à côté de ça.
00:52 Et vous avez pu vous débrouiller pour venir avec nous.
00:54 Martial, vous êtes le co-créateur de Mission Tracker,
00:56 avec Anne-Laure à qui je dis bonjour également.
00:58 Merci d'être là Anne-Laure, bonjour.
01:00 Bonjour, merci de nous avoir invité.
01:02 Alors on va rappeler un petit peu d'abord le contexte,
01:04 la création de cette association.
01:06 On sait que c'est sur fond de tempête Alex,
01:08 mais vous Anne-Laure, de mémoire je crois que vous étiez une sinistrée justement de cette même tempête.
01:11 Oui, je suis aussi sinistrée du 2 octobre,
01:14 dans la vallée de la Bévéra,
01:16 qui a été moins impactée que la Roya,
01:18 mais qui est quand même classée catastrophe naturelle.
01:20 C'est ça, et comment s'est fait la rencontre avec Martial ?
01:22 J'ai mis mon terrain à disposition
01:24 tout de suite après la tempête,
01:26 dans l'idée de pouvoir accueillir sur mon terrain
01:28 peut-être un berger
01:30 avec des animaux qui auraient été très impactés.
01:32 Et on lui a eu place de mouton,
01:34 j'ai vu arriver des trackers,
01:36 Martial avait besoin d'une base arrière pour implanter une trentaine de trackers,
01:38 pour ravitailler les hameaux enclavés,
01:40 les habitations enclavées,
01:42 suite aux routes coupées de tout accès.
01:44 Donc là en fait au départ c'est des amoureux du sport
01:46 qui finalement se sont investis,
01:48 ont donné leur bras, leurs jambes justement pour
01:50 sauver tout ce qui pouvait être sauvé, Martial ?
01:52 Tout à fait,
01:54 on a voulu créer une force solidaire unie par la passion du trekking,
01:56 et ce sport,
01:58 avec cette autonomie
02:00 totale qu'offre ce sport,
02:02 a permis de ravitailler
02:04 les villages et maisons isolées dans le post-urgence.
02:06 C'est inédit en France,
02:08 et du coup on a réussi à rassembler énormément
02:10 de trackers,
02:12 depuis ce premier jour du 6 octobre,
02:14 puisqu'on a intervenu à la première mission du 6 octobre.
02:16 Et on sait qu'aujourd'hui il y a encore
02:18 énormément de travail à faire, alors il y a du positif
02:20 dans le sens où on se dit que c'est en train de se réparer
02:22 et tant mieux, même au niveau des routes, des sinistrés.
02:24 Et puis l'autre bonne nouvelle qui fait quand même
02:26 chaud au cœur, c'est que Mission Trekker, ça existe
02:28 plus que jamais aujourd'hui, et que la mobilisation
02:30 est encore très forte.
02:32 Et la mobilisation est très forte,
02:34 on est surpris de se dire
02:36 qu'à chaque mission qu'on annonce,
02:38 on a du répondant,
02:40 on a des bénévoles qui veulent
02:42 sortir des sentiers battus
02:44 et venir chasser un peu
02:46 les contraintes du quotidien, pour justement
02:48 faire plaisir aux sinistrés qui en ont
02:50 besoin, parce que c'est un vrai soutien moral,
02:52 mais aussi je pense aux bénévoles qui ont
02:54 besoin, vu les actualités
02:56 des fois, de s'évader un petit peu,
02:58 et on leur propose justement cette évasion.
03:00 - C'est vrai qu'il y a une envie
03:02 d'évasion, et puis forcément une connexion,
03:04 une solidarité,
03:06 un rapprochement humain qui est très très fort.
03:08 Anne-Laure, là je me tourne vers vous.
03:10 - Oui, c'est exact.
03:12 On vit des émotions extrêmement
03:14 dures, et je pense que dès les premiers moments,
03:16 c'est ce qu'on a traversé, d'abord au contact des sinistrés
03:18 très impactés,
03:20 c'est à chaque fois vraiment des montagnes
03:22 russes émotionnelles,
03:24 et ça continue, parce qu'on apporte
03:26 de l'aide, même si on n'est plus dans
03:28 le traumatisme immédiat,
03:30 on apporte énormément de solutions et de soulagement
03:32 aux personnes qui n'en ont pas, parce qu'elles ne sont pas couvertes
03:34 par les assurances bien souvent,
03:36 et parce que nous agissons
03:38 dans des zones où les pouvoirs publics
03:40 évidemment n'interviennent pas non plus,
03:42 c'est pas leur objet.
03:44 - Voilà, et il y a encore énormément de mobilisation
03:46 aujourd'hui, j'aimerais justement qu'on donne quelques exemples
03:48 et qu'on raconte quelques histoires qui
03:50 se sont plutôt bien terminées,
03:52 là il y a encore quelques jours, il y a une dizaine de jours
03:54 je crois, Martial, il y a un couple
03:56 qui était, pas prisonnier, mais qui était enclavé,
03:58 là on est dans la Roya justement, où ça ?
04:00 - Nous sommes à Bray-sur-Roya,
04:02 ce couple est toujours désenclavé,
04:04 ils attendent depuis deux ans,
04:06 donc aussi le rôle de Mission Trigger,
04:08 c'est d'entretenir ce lien,
04:10 des fois que téléphonique, mais qui permet
04:12 d'être la première marche justement
04:14 à ces grands défis, et la construction
04:16 de cette passerelle est une prouesse
04:18 technique et c'est réellement un défi,
04:20 on l'a fait en mission commune avec d'autres partenaires,
04:22 comme les Week-end Solidaires aussi,
04:24 comme la Fondation Massime, il y en a plein d'autres
04:26 qu'on ne pourra pas citer, et c'est ça qui fait la force
04:28 de la solidarité,
04:30 c'est d'être unis ensemble et de pouvoir
04:32 répondre à des défis
04:34 qui seront aussi pour l'avenir, vu les enjeux climatiques.
04:36 - Bien sûr,
04:38 effectivement, là il faut faire encore face
04:40 au climat aujourd'hui, mais il y a eu
04:42 énormément d'actions, on est à plus d'une cinquantaine
04:44 de missions réalisées en près de trois ans.
04:46 - On est à 53 missions,
04:48 mais en fait 53 missions, il y a des missions
04:50 qui durent des fois 9 jours, des missions 4 jours,
04:52 et donc aujourd'hui on est à plus de 150 jours
04:54 justement, dans les
04:56 actions solidaires que nous menons, en France,
04:58 mais aussi on est même allés à l'étranger,
05:00 puisque nous, on intervient aussi
05:02 pour la Tempête Alex, mais pour d'autres
05:04 causes, puisque du moment que ça touche une action
05:06 solidaire, et qu'on peut
05:08 faire cette aventure humaine, parce que nous,
05:10 notre signature c'est quand même l'aventure humaine.
05:12 - Et aujourd'hui, là j'ai envie de vous dire, comment vous vous
05:14 sentez ? Pas physiquement, parce qu'on imagine
05:16 évidemment que ça dépense beaucoup d'énergie, mais
05:18 psychologiquement et sur le plan
05:20 humain, affectif, comment vous vous sentez aujourd'hui,
05:22 après toutes ces rencontres que vous avez faites ?
05:24 - Alors, on se sent
05:26 plus grand, parce que
05:28 comme je disais avec Anne-Nor,
05:30 et on se le dit à chaque fois, quand on s'est au
05:32 téléphone après chaque mission, parce que c'est intense,
05:34 cette pulsion qui est là, qui dit "on a pu
05:36 rassembler, etc."
05:38 Et en fait,
05:40 on devient toujours plus grand que notre
05:42 départ, on revient grandi de
05:44 cette richesse humaine que l'on prend à chaque mission.
05:46 - Plus grand aussi, Anne-Nor, c'est aussi le même
05:48 adjectif que vous pourriez donner ?
05:50 - Oui, intérieurement, c'est une
05:52 grande évolution, une belle évolution
05:54 pour chacun, je pense. - Et on
05:56 précise évidemment qu'il y a toujours besoin de bénévoles,
05:58 pour Mission Tracker. D'ailleurs, le site internet,
06:00 on va le repartager sur les réseaux sociaux,
06:02 tracker.fr,
06:04 il y a toutes les infos, toutes les actions que vous menez
06:06 depuis presque 3 ans, et comment
06:08 devenir bénévole. - Tout à fait.
06:10 On vous attend avec les bras
06:12 ouverts, et croyez-nous,
06:14 quand vous allez venir
06:16 faire des missions, c'est pas des chantiers,
06:18 c'est vraiment des aventures humaines, donc
06:20 rejoignez-nous, on vous attend les bras ouverts. - Même si vous n'êtes pas un gros
06:22 tracker !
06:24 - On l'est un petit peu, on arrive à
06:26 monter un peu sur les montagnes,
06:28 on arrive à faire les Sherpas d'ailleurs. - En tout cas, il y a toujours besoin
06:30 de monde. Merci en tout cas à Martial et Anne-Laure
06:32 de Mission Tracker d'être venues nous parler
06:34 justement de l'association, afin de faire une petite mise à jour
06:36 justement sur ce qui se passe aujourd'hui, et
06:38 bravo à vous, vous étiez nos sauveteurs
06:40 d'invités qui font du bien, merci à vous.